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Gestion des risques environnementaux dans le projet Camwater phase II à  Douala.

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par Daniel ESSAPO
UNIVERSITE DE DOUALA-CAMEROUN - MASTER PROFESSIONEL EN ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMNT DURABLE 2013
  

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CONCLUSION

Notre stratégie intégrée qui définit l'élaboration d'un Plan de Gestion des Risques Environnementaux (PGRE) articulé en cinq axes dont : le cadre politico-institutionnel, la matrice des directives stratégique et opérationnelle, le cadre législatif et juridico-règlementaire, le capital humain et les dispositions finales fait une démonstration d'un modèle de régulation pouvant contribuer à réduire les risques environnementaux au sein des projets de développement comme celui de l'adduction d'eau potable en milieu urbain au Cameroun.

Le PGRE propose donc la création de trois structures stratégiques et opérationnelles à savoir : l'unité de prévention, l'unité de protection (police environnementale) et l'Agence de Régulation du Secteur de l'Eau Potable (ARSEP). En appui à ces structures, une plate-forme de concertation pour la coordination de la médiation sociale. Au plan légal et réglementaire la mise en oeuvre d'un projet de charte sur la gestion des risques environnementaux. Ledit plan propose également un guide de sélection des ressources humaines compétentes pour ce domaine (ressources administratives et techniques) et relève les opportunités et les menaces probables pour l'opérationnalisation de cette stratégie.

Le PGRE nous amènerait donc à valider notre hypothèse selon laquelle : la mise sur pied d'une stratégie intégrée permettra de réguler le risque environnemental au sein du projet.

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CONCLUSION GéNéRALE

A travers cette étude, nous avons porté nos efforts de réflexion sur la Gestion des risques environnementaux au sein d'un projet structurant de grande envergure à Douala : le Projet CAMWATER Phase II. Le but de ce projet est de pallier à l'insuffisance de l'eau potable fournie quotidiennement à la capital économique du Cameroun, conjointement par CAMWATER et la CDE en vue d'en faire passer la quantité de 150,000m3/jour à 250,000 m3/jour.

Après avoir défini la notion de risque qui est « la combinaison de la probabilité d'occurrence d'un évènement et de ses conséquences négatives » (Norme ISO/IEC Guide 73), nous avons cherché à comprendre sur le plan environnemental, quels en sont ceux auxquels le projet est exposé. Pour se faire, nous avons choisi les méthodes de recherche utilisées en géographie telles que l'observation directe, la recherche documentaire, les entretiens libres et semi-dirigés et les entretiens dirigés avec l'aide d'un conducteur. A cela nous avons ajouté les analyses par les approches de :

? Ishikawa qui nous a permis de construire un diagramme de cause à effet ;

? PDCA (Plan-Do-Check-Act) pour l'application du principe de l'amélioration continue

? SWOT (Strength- Weaknesses- Opportunity-Treats) qui est un outil anglais d'analyse stratégique ;

? Le Diagramme de Pareto basée sur la loi de 80/20, à savoir que 20% des causes produise 80% d'effets.

Il est apparu pour ce projet que les risques sont multiples et variés. Ils sont liés à l'environnement politique et économique pour sa conception et son financement. Ainsi, il a fallu que le Cameroun sorte des griffes du FMI et de la Banque Mondiale en se libérant des plans d'ajustements structurels pour qu'il puisse trouver un partenaire à savoir la République Populaire de Chine pour l'accompagner à la réalisation de ce projet. Ils sont aussi liés à l'environnement écologique (les contraintes du terrain), social (les pratiques des acteurs et des populations riveraines) et sécuritaire (la protection physique du réseau et des infrastructures des risques permanents ou conjoncturels comme ceux des mouvements terroristes à l'exemple de Boko Haram).

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Après avoir mis en exergue les risques environnementaux autour du projet CAMWATER Phase II, nous nous sommes posé la question de savoir si la gestion de ces risques contribue à l'atteinte des objectifs du projet à savoir l'amélioration de la quantité et la qualité de l'eau potable que la CDE livre quotidiennement à la ville de Douala.

Nos hypothèses de travail sur la pollution éventuelle de l'eau potable transportée dans toute la ville par les tuyaux de distribution ont été confirmées par l'existence par -ci, par-là dans les quartiers des points de cassures de ces tuyaux soit par les populations riveraines, soit par les véhicules lorsque les tuyaux traversent les routes en terre dans les quartiers. Ces points de cassures constituent les portes d'entrée de la contamination par les eaux de pluie de ruissellement qui charrient toute sorte de saleté dont les microbes, les bactéries, et même des éléments chimiques dangereux.

Notre revue de littérature et nos questions spécifiques sur l'existence d'une politique de gestion des risques environnementaux propre à ce projet à travers les pratiques des acteurs et des populations riveraines et le caractère contraignant du système de management au sein du projet nous ont permis de faire une évaluation du cadre politico- institutionnel existant en vue de répondre plus efficacement à l'objectif principal de notre étude à savoir la gestion prudentielle des risques environnementaux afin de garantir la quantité et la potabilité de l'eau que consomme quotidiennement les citadins de Douala, par des mesures de sécurité adéquates. Parmi ces mesures, nous avons suggéré entre autres : la création au sein de CAMWATER d'une Division de Gestion des Risques et de Protection Environnementale des Infrastructures et du Réseau (DGRPEIR) qui comprend deux unités opérationnelles à savoir : l'Unité des Etudes et du Contentieux Environnemental et Social (UECES) et l'Unité de Sécurisation des Infrastructures et du Réseau (USIR). Nous avons aussi suggéré la création d'une Agence de Régulation du Secteur de l'Eau Potable (ARSEP) qui s'interposerait entre la CAMWATER et la CDE en vue des arbitrages futurs comme l'ARSEL dans le secteur de l'électricité. Nous proposons aussi l'institutionnalisation systématique des prélèvements dans les quartiers de la ville pour un contrôle régulier de la potabilité de l'eau que la CDE y livre tous les jours aux ménages.

Enfin, nous avons tenté de faire l'esquisse d'une proposition de charte pour la gestion des risques environnementaux de l'eau potable en milieu urbain basée sur le duopole Santé-Environnement et sur les textes législatifs et réglementaires de la République. L'Exposé des

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motifs serait la synthèse de toutes les carences que nous avons relevées çà et là dans cette étude.

Nous ne doutons pas que si toutes les propositions faites seraient prises en compte et implémentées par le Gouvernement et ces partenaires que sont la CAMWATER et la CDE, il y aurait une amélioration substantielle des conditions de vie des populations par l'alimentation en eau potable en qualité et en quantité suffisante jusqu'en 2025 comme envisagé dans le plan de développement urbain de la ville de Douala, et même au-delà. On réduirait ainsi au maximum la consommation des eaux douteuses (sachet d'eau et autres) par la population. On apporterait aussi une contribution significative dans la lutte contre les maladies hydriques.

Il apparait donc en définitive, comme le déclare si bien Mme Michaëlle JEAN, secrétaire générale de la Francophonie lors de son toast au Palais de l'Unité de Yaoundé le 14 Avril 2015 : « l'environnement est au coeur de toutes les stratégies de Développement ».

Ainsi, dans une ville comme Douala, capitale économique du Cameroun et même de la zone CEMAC, où la concentration humaine et les activités socio-économiques sont importantes, il n'est pas facile de creuser les tranchées partout le long des routes sans contrarier les gens, sans frustrer les petits commerçants qui construisent leurs baraques sur les trottoirs et les vendeurs à la sauvette dont les étales débordent souvent sur les chaussées. Dans un tel contexte, de simples campagnes de sensibilisation ne suffisent plus. Pour éviter les émeutes, il a fallu mettre en place une véritable structure de « médiation sociale » avec la collaboration de l'A2D. A tous les niveaux, l'Etat a été interpellé et le gouvernement a réagi rapidement et avec efficacité. Grâce à la coopération « Gagnant-Gagnant » avec la République Populaire de Chine, Exim Bank of China a décaissé 52 Milliards de FCFA pour financer le projet et l'entreprise CGCOC de la Chine a construit les infrastructures avec une maîtrise admirable, sans avenant, et en respectant le délai contractuel de livraison : 4 ans !

Dans le contexte d'un monde globalisé, l'impératif de performance impose de la part des professionnels des études environnementales et du développement durable que nous voulons être, beaucoup de curiosité et d'humilité, un éveil intellectuel permanant et une formation continue en vue d'acquérir une certaine transdisciplinarité progressive. Car les risques environnementaux impactent beaucoup de domaines et prouvent que dans la vie, tout est lié par l'environnement. Les habitants de la ville de Douala forment donc un tout avec leur milieu de vie et l'eau qu'ils consomment est un déterminant majeur pour leur santé. Il

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serait donc important de penser que « la mise sur pied des mesures de prévention comme celles développées dans la stratégie intégrée de cette étude ainsi que l'application stricte des loi et des règlement de la République à tous les niveaux et la mise en oeuvre des moyens de protection (police environnementale) modélisés dans cette étude de cas pour assurer la potabilité de l'eau serait un impératif » ! Ces aspects incomberaient donc à l'Administration du MINMEE, à la CAMWATER et à la CDE acteurs du secteur de l'eau ainsi qu'aux populations, premiers utilisateurs de cette ressource vitale. Pour tout dire, le maintien de la potabilité de l'eau en milieu urbain serait une question de civisme et un devoir citoyen pour tous.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote