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Analyse du consentement à  payer des ménages. Cas des ordures ménagères à  Cotonou.

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par A. Carlos Venance AGBAHOLOU
Université dà¢â‚¬â„¢Abomey Calavi - Licence en économie appliquée 2017
  

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II. Revue de littérature

1. Clarification des concepts.

Consentement à payer : Le consentement à payer, symbolisé par CAP est la variable expliquée avec le modèle de régression linéaire. Pour saisir l'importance qu'accordent les ménages à la sauvegarde de leur environnement, nous avons cherché à évaluer le prix qu'ils seraient prêts à payer (c'est à dire le prix de réservation) pour éviter la détérioration de l'environnement urbain du fait de la présence des ordures ménagères. Le consentement à payer est l'expression de la souveraineté et de la préférence, pour éviter une perte ou un dommage, des consommateurs du service des ONG de pré-collecte que sont les ménages. C'est le prix maximum que ces derniers sont prêts à payer pour s'assurer la prestation du service de ces ONG. Le consentement à payer remplace ici la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM), assise sur l'impôt foncier bâti, une taxe dont la plupart des ménages ignorent le montant voire l'existence.

Un déchet : C'est un débris ou tous les restes sans valeur de quelque chose ou encore tout ce qui tombe d'une matière qu'on travaille. C'est donc toute matière ou objet indésirable abandonné sur la voie publique, même les cadavres d'animaux, bref une réunion de résidus hétérogènes. Les déchets ménagers font partie de la catégorie de déchets communément appelée déchets urbains qui représentent l'ensemble des déchets de la collectivité dont la gestion incombe aux municipalités. Les déchets ménagers sont liés à l'activité domestique, ils comprennent les ordures ménagères au sens strict, les déchets de jardin et déchets verts. Seuls les ordures et les déchets verts sont susceptibles d'être utiles à l'agriculture après un traitement adéquat. Dans le cadre de notre étude, nous adopterons la définition de Valiron cité par Ekouma (1999) qui apparaît beaucoup plus restreinte dans son manuel d'assainissement spécifique pour les pays à faible revenu. Il considère les déchets ménagers comme : « Les déchets solides provenant de la vie des ménages (cuisine, renouvellement des bien, jardinage, loisir ...) et ceux des activités commerciales qui y concourent. S'y ajoutent, les déchets de même nature de l'administration et des services (cantines ...) s'ajoutent en effet aux déchets ménagers, ceux du nettoiement des rues »

Si la définition du concept déchet est claire et précise, la différence entre ordure et déchet n'est pas perceptible par tous car ces deux termes sont souvent pris l'un pour l'autre. De manière générale, les ordures évoquent quelque chose de repoussant. Ce concept rappelle les

Réalisée par Carlos AGBAHOLOU et Fidèle AITCHEDJI 7

Analyse des déterminants du consentement à payer : cas des ordures ménagères à Cotonou

détritus de la vie quotidienne. Zoa (1996) pense que les ordures désignent une chose qui fait horreur, en l'occurrence, les excréments et autres matières répugnantes telles que la crasse, la fange... ainsi, les ordures s'opposent à ce qui est propre. Elle retient comme ordures ménagères les déchets de cuisine, des balayures, des menus objets dont on se débarrasse. Les ordures appartiennent à la catégorie de l'obscène et du grossier. Elles se composent des choses usées, des débris de toutes sortes, des fragments, des matériaux utilisés. Pour certains auteurs, les ordures se caractérisent surtout par leur hétérogénéité, on y trouve par exemple les cendres, les débris de vaisselles, les feuilles, les balayures, les détritus alimentaires, les produits de nettoiement des marchés, etc. De ce fait, l'ordure est donc tout déchet ou résidu inutilisable et gênant. Ainsi, si les ordures sont des déchets, les déchets ne sont pas obligatoirement des ordures car le terme déchet semble plus englobant. Dans cette étude, nous ne ferons pas une distinction entre les ordures et les déchets puisque ce qui nous intéresse est ce qui motive les ménages à s'en débarrasser par le biais des structures de pré collecte.

Les structures de pré-collecte : La structure s'entend comme une organisation. Elle se définit selon le dictionnaire de sociologie comme ...ensembles humains ordonnés et hiérarchisés en vue d'assurer la coopération et la coordination de leurs membres pour des buts donnés BOUDON (1997). Dans le même ordre d'idées le LAROUSSE dictionnaire de français définit l'organisation comme une association qui se propose des buts déterminés. D'une manière générale, les structures de pré collecte sont les premiers intervenants auprès des ménages pour le ramassage des déchets. Les structures de pré collecte exercent pour la plus part en collaboration avec la COGEDA et sont liées par un contrat aux ménages.

Ainsi, l'expression structure de pré collecte désigne une organisation, une association, un groupe d'individus qui de manière coordonnée fait la collecte porte à porte des ordures ménagères. C'est le premier segment de la filière. Comme son nom l'indique, elle consiste à l'enlèvement des déchets au niveau des ménages et leur transport vers les points de regroupement désignés à cet effet. Pour s'acquitter de cette tâche délicate et essentielle, la municipalité a fait recours à des Organisations Non Gouvernementales (ONG) locales dont les Animateurs ont été formés et sensibilisés pour la cause. Ces ONG offrent leurs services aux ménages moyennant des frais d'abonnement mensuel dont le montant est déterminé par une grille de tarification bien étudiée en fonction de la zone d'habitation. Aujourd'hui, les ONG de pré-collecte autorisées dans la ville de Cotonou sont au nombre de 77 pour les 164 quartiers répartis en 97 secteurs de pré-collecte.

Réalisée par Carlos AGBAHOLOU et Fidèle AITCHEDJI 8

Analyse des déterminants du consentement à payer : cas des ordures ménagères à Cotonou Point de regroupement : ce sont des dépotoirs construis par la mairie et qui sont destinés à contenir les ordures ramassés par les ONG auprès des ménages. A Cotonou, ils sont aux nombres de treize répartis sur onze arrondissements. L'un des caractéristiques de ces points est que les ménages n'ont pas le droit d'y jeter leurs ordures, mais malheureusement c'est le constat fait sur le terrain. Ces ordures sont par la suite collectées des points de regroupement par les entreprises de collecte (HYSAA et GLASSEN.SA) et envoyé à l'enfouissement. Ces deux entreprises sont en partenariat avec la mairie de Cotonou.

Dépotoirs sauvages : Ce sont des dépotoirs clandestins de déchets sans autorisation communale et sans autorisation préfectorale créés par les ménages afin de se passer des frais d'abonnement aux ONG de pré-collecte. Généralement ce sont les terres pleins centrales, les parcelles vides, les caniveaux, les terrains publics non entretenues, les bas-fonds...

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