3.3. Physiopathologie
Les VIH ont un tropisme important vis-à-vis des
cellules exprimant l'Ag CD4 qui s'explique par la très grande
affinité que présente la glucoprotéine GP110
vis-à-vis des glucoprotéines CD4 situées majoritairement
à la surface des lymphocytes auxiliaires ou helper. Cette
affinité explique en grande partie que l'atteinte de ces cellules soit
un mécanisme direct de cytotoxicité, soit indirect de nature
immunologique dont la conséquence est l'apparition progressive d'un
déficit de l'immunité cellulaire. Les cellules de la
lignée monocytaire sont également susceptibles d'héberger
le virus de manière latente car ce n'est que leur différenciation
en macrophage qui entraîne une multiplication virale. Ces cellules
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joueraient le rôle de réservoir, la transmission
ne se faisant que de manière intercellulaire. L'infection à VIH
est une infection lente et progressive. L'évolution habituelle se fait
vers la diminution progressive de la performance immunitaire cellulaire en
même temps qu'augmente la charge virale. Pour mesurer
l'immunodépression, on a recours à des marqueurs dit de
substitution au premier rang desquels est le nombre de lymphocytes T CD4.
Aucune des manifestations opportunistes observées n'est
spécifique de la maladie VIH, elles sont de nature endogène (CMV,
toxoplasmose, candidose) ou exogènes (cryptococcoses, micro
bactérioses atypiques). Ces infections sont habituellement
récidivantes.
3.4. Epidémiologie
L'infection à VIH atteint aujourd'hui à des
proportions variables l'ensemble des pays du monde. La transmission sexuelle
est le mode le plus fréquent de la contamination du VIH. La
prévention s'appuie sur les modifications du comportement individuel. Le
virus a été isolé du sang, sperme, ganglion,
secrétions vaginales, plasma, LCR, salive, urine, larme, lait maternel.
Cependant, l'élément déterminant de la transmission est
représentée par la porte d'entrée : muqueuse
génitale ou rectale, voie parentérale, voie materno-foetale et
par la charge virale présente dans le milieu contaminant.
- La transmission par transfusion sanguine ou
des dérivés sanguins : les préparations mises en cause
sont les dérivés sanguins cellulaires ou plasmatiques, les
facteurs antihémophiliques.
- La transmission sexuelle d'infection
à VIH est le mode le plus fréquent ; elle
peut s'effectuer lors des rapports hétérosexuels
et homosexuels avec une personne contaminée, un seul contact est
suffisant. Le risque de transmission dépend largement de la charge
virale présente chez le sujet contaminant c à d de stade
évolutif de l'infection VIH chez celui-ci.
- La transmission materno-foetale : elle peut
s'effectuer au cours de la grossesse et vraisemblablement au cours de
l'accouchement. En effet, le risque est de 30-40%. Le risque peut être
réduit par l'administration de ZIDDVUDINE chez des femmes n'ayant jamais
antérieurement été traitées.
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