CHAPITRE 4 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Dans ce chapitre, nous examinerons les résultats de nos
tests et études empiriques puis nous essayerons d'interpréter ces
résultats.
4.1. Résultats des tests et des estimations
Nous allons aborder les résultats des tests et estimations
pour chacun des modèles étudiés. 4.1.1.
Modèle de détermination du taux de change réel
optimal
Les coefficients de corrélation entre les
différentes variables explicatives sont en général
faibles. Ceci suppose qu'il y a une absence de multicolinéarité
entre les différentes variables. La matrice se trouve en annexes1.
Les tests préliminaires effectués nous donnent les
résultats suivants : ? Le test de racine unitaire de
Im-Pesaran-Shin (2003)
Le test de racine unitaire montre que seules les variables
taux de change réel, l'indice de progrès technologique et la
variable monnaie et quasi monnaie en pourcentage du PIB sont stationnaires en
niveau au seuil de 5%; les autres variables étant stationnaires en
différence. Nous pouvons voir cela à travers le tableau
suivant:
Tableau 1 : Résultats du test de
stationnarité du taux de change réel et ses
déterminants
variables
|
Valeur de la statistique
|
Valeur critique 1%
|
Valeur critique 5%
|
Valeur critique 10%
|
Decision
|
tcr
|
-2.219
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(0)
|
Pib
|
-0.966
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(1)
|
Prod
|
-2.167
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(0)
|
ouv
|
-1,650
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(1)
|
gouv
|
-1,334
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(1)
|
te
|
-1,613
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(1)
|
inv
|
-0.711
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(1)
|
M2
|
-2.099
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(0)
|
Source : calculs effectués par l'auteur sur stata
9
AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion
52
s Le test de Hausman (1978)
La probabilité du test est 0.0000. Ce qui est
inférieure à 10%. Le modèle à effet fixe est donc
préférable au modèle à effet aléatoire. On
peut voir les résultats du test en annexes 2.
Ayant rendu les variables non stationnaires, stationnaires en
les différenciant, on peut utiliser les Moindres Carrés
Ordinaires (MCO) pour estimer l'équation. Mais comme nous avons des
données de panel et un modèle à effet fixe, le
modèle sera estimé en appliquant l'estimateur des moindres
carrés ordinaires sur des variables transformées par un
opérateur de moyenne (within mean).
s Le test
d'hétéroscédasticité de Breusch-Pagan
(1979)
La statistique du test est n*R2 = 23*0.5622=12.9306
; qui sous l'hypothèse d'homoscédasticité suit une loi de
Chi 2 à k-1 (8-1) degré de liberté, avec k étant le
nombre de variables explicatives y compris la constante.
Le R2 utilisé est le R2
within car c'est ce dernier qui est pris en compte dans le cas
d'un modèle à effet fixe. Le n est le nombre d'observation par
pays.
Lorsqu'on lit dans la table statistique, la valeur critique du
Chi 2 à 7 degré de liberté, on constate que la statistique
calculée (12.9306) est inférieur à la valeur lue (14.067).
Donc on ne peut pas rejeter l'hypothèse
d'homoscédasticité. Les résultats du test peuvent
être observés en annexes 3.
s Le test d'autocorrélation des erreurs de
Wooldridge (2002)
Les résultats de ce test nous donnent une
probabilité de 0.0000. Ce qui est inférieure à 10%. Donc,
on rejette l'hypothèse d'absence d'autocorrélation de premier
ordre. Les résultats de ce test peuvent être consultés en
annexes 4.
s Le test de Chow (1960)
La statistique du test suit une loi de Fisher :
* ? F(k ;n-2k)
Avec k étant le nombre de variables explicatives y
compris la constant, et n le nombre d'observations ; on a alors F(8 ;168). SCR,
SCR1, et SCR2 désigne respectivement la somme
AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème
promotion 53
des carrés des résidus de l'ensemble de
l'échantillon, et des deux sous échantillons avant et
après la dévaluation de 1994.
Le F calculé est égale à 17.348415 tandis
que le F de la table statistique est entre 2.62 et 2.60 au seuil de 10%. Donc
on ne peut pas rejeter l'hypothèse de constance des coefficients. Voir
annexes 7.
Après avoir estimé ce modèle à effet
fixe par les MCO, nous obtenons les résultats ci-dessous :
Tableau 2: Résultats de la régression du taux de change
réel sur ses déterminants
variables
|
coefficients
|
t de student
|
Ouverture commerciale
|
-5.5152
|
-2.22
|
|
(2.4831)**
|
|
Investissement
|
11.01828
|
2.04
|
|
(5.4036)**
|
|
Dépenses publiques de consommation
|
11.3211
|
1.37
|
|
(8.2841)
|
|
Les termes de l'échange
|
2.1685
|
1.77
|
|
(1.2255)*
|
|
PIB réel par habitant
|
0.00205
|
1.02
|
|
(0.002001)
|
|
Monnaie et quasi monnaie
|
13.8839
|
4.40
|
|
(3.1548)***
|
|
Indice de progrès technologique
|
-27832.96
|
-5.91
|
|
(4709.398)***
|
|
Nombre d'observations : 184, soit 23 par pays R2
within : 0.2692
Source: calculs effectués par l'auteur à
partir de Stata 9
N.B : les valeurs entre parenthèses sont les
écarts types des coefficients. *** indique la significativité au
seuil de 1%. ** indique la significativité au seuil de 5%. * indique la
significativité au seuil de 10%.
Pour plus de détails, aller en annexes
6.
AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion
54
Les résultats de cette régression sont en grande
partie significatifs. En zone UEMOA, l'ouverture commerciale est
négativement et significativement liée au taux de change
réel au seuil de 5%. L'investissement, quant à lui, impacte
positivement et significativement le taux de change réel au seuil de
5%.
Par ailleurs, les termes de l'échange influencent
positivement et significativement le taux de change réel au seuil de
10%.
De plus, la variable monnaie et quasi monnaie est positivement
et significativement liée au taux de change réel au seuil de
1%.
Quant à l'indice de progrès technologique, il
est négativement et significativement lié au taux de change
réel au seuil de 1%. Les dépenses de consommation publique et le
PIB réel par habitant ne sont pas significativement liés au taux
de change réel.
4.1.2. Le lien entre le taux de change réel à
l'incertain et la croissance économique
Au regard de ces résultats, nous pouvons dire que les
coefficients de corrélation entre les différentes variables
explicatives sont en général faibles. Ceci nous laisse
présager une absence de multicolinéarité entre les
différents variables. Voir annexes1.
Les tests effectués nous donnent les résultats
suivants :
? Le test de stationnarité de Im-Pesaran-Shin
(2003)
Les résultats du test de stationnarité sont
rapportés dans le tableau suivant :
Tableau 3 : Résultats du test de
stationnarité du taux de croissance économique et ses
déterminants
variables
|
Valeur de la statistique
|
Valeur critique 1%
|
Valeur critique 5%
|
Valeur critique 10%
|
Decision
|
Tpib
|
-3.653
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(0)
|
Tcrinc
|
-2.219
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(0)
|
ipc
|
-1.764
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(1)
|
Kh
|
-1.575
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(1)
|
Instpo
|
-3.774
|
-2,190
|
-1,990
|
-1,880
|
I(0)
|
Source : calcul de l'auteur à partir de stata
9
AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion
55
L'indice du capital humain et l'indice des prix à la
consommation sont stationnaires en différences, les autres variables
sont stationnaires en niveau au seuil de 5%.
s Le test de Hausman (1978)
La probabilité du test est 0.4821. Ce qui est
supérieure à 10%. Donc, nous avons affaire à un
modèle à effet aléatoire. Par conséquent, le
modèle devra être estimé en Moindres Carrés
Généralisés (MCG). On peut voir les résultats du
test en annexes 2.
s Le test d'endogénéité
Ce test a été fait à partir de Hausman
(1978). A partir de ce test, on trouve que parmi les variables explicatives, le
taux de change réel à l'incertain et l'ouverture commerciale sont
endogènes.
s Le test
d'hétéroscédasticité de Breusch-Pagan
(1979)
La probabilité du test est 0.6285. Cette
probabilité est supérieure à 10%. Donc, on ne peut pas
rejeter l'hypothèse d'homoscédasticité. Les
résultats du test sont portés en annexes 3.
s Le test d'autocorrélation de Wooldridge
(2002)
Les résultats du test montrent qu'il y a absence
d'autocorrélation de premier ordre. En effet, les résultats du
test nous donnent une probabilité de 0.1896 qui est supérieure
à 10%. On peut consulter ces résultats en annexes 4.
s Le test de validité des instruments de Sargan
(1958)
Ce test montre que les instruments utilisés sont valides.
Les résultats du test peuvent être consultés en annexes
5.
s Le test de Chow (1960)
La statistique du test est égale à 3.0136714 et
suit une loi de Fisher F(10 ;81). F(10 ;81) est compris entre 2.55 et 2.51 au
seuil de 10%. Ce qui est inférieure au F calculé. Donc, on ne
peut pas rejeter l'hypothèse de constance des coefficients. Voir annexes
7.
En utilisant les MCG avec variables instrumentales, nous avons
instrumenté le taux de change réel à l'incertain par son
retard d'une période, l'indice des prix à la consommation et la
variable
AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI
4ème promotion 56
crises externes ; tandis que l'ouverture commerciale a
été instrumentée par sa variable retardée d'une
période. Les résultats de cette régression sont
récapitulés dans le tableau suivant :
Tableau 4: Résultats de la régression du
taux de croissance économique sur le taux de change réel à
l'incertain
Variables
|
coefficients
|
t de student
|
Ouverture commerciale
|
-0.0104 (0.0077)
|
-1.35
|
Taux de change réel
|
-0.0015 (0.00056)***
|
-2.68
|
Monnaie et quasi monnaie
|
0.00807 (0.0222)
|
0.36
|
investissement
|
0.0778 (0.03357)**
|
2.32
|
Dépenses publiques de consommation
|
0.0121 (0.0605)
|
0.20
|
Indices des prix à la consommation
|
0.0175 (0.0267)
|
0.66
|
Capital humain
|
0.2881 (0.1678)*
|
1.72
|
Instabilité politique
|
-1.8462 (1.2286)
|
-1.50
|
crises
|
-0.596 (0.3119)*
|
-1.91
|
Nombre d'observations par pays : minimum = 6, en moyenne = 12.6,
maximum = 17 R2 between : 0.0546
Source: calculs effectués par l'auteur à
partir de Stata 9
N.B : les valeurs entre parenthèses sont les
écarts types des coefficients. *** indique la significativité au
seuil de 1%. ** indique la significativité au seuil de 5%. * indique la
significativité au seuil de 10%.
Pour plus de détails, aller en annexes
6.
Les résultats montrent que le taux de change réel
à l'incertain de la zone UEMOA est significativement et
négativement lié au taux de croissance économique des pays
de la zone UEMOA au seuil de 1%. Ces résultats montrent aussi que
l'investissement influence
AMANI Aya Marie Estelle, DEA/MASTER NPTCI 4ème promotion
57
significativement et positivement le taux de croissance
économique de la zone UEMOA, au seuil de 5%.
De plus, la variable capital humain impacte significativement
et positivement la croissance économique des pays de la zone UEMOA au
seuil de 10%.
Par ailleurs, la variable crises externes affecte
négativement et significativement le taux de croissance
économique de la zone UEMOA au seuil de 10%.
En outre, pour cette régression, l'ouverture
commerciale, la monnaie quasi monnaie, les dépenses publiques de
consommation, l'indice des prix à la consommation et
l'instabilité politique ne sont pas significativement liés au
taux de croissance économique de la zone UEMOA.
|