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La justice n'est pas dans les textes mais l'à¢me du magistrat

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par Chris Mukala Kamuanya
Université de Kinshasa - Graduat 2014
  

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SECTION III. ENFANT EN CONFLIT AVEC LA LOI COMME PHENOMENE DE MASSE

Le comportement de l'enfant pris individuellement ne lèse pas trop. C'est par contre, quand il est associé qu'il présente plus de probabilité de commettre un crime. Car, il trouve ici un maintien, un appui, quand il est accompagné. D', il est important de comprendre la situation de l'enfant en conflit avec la loi comme un phénomène de masse en dégageant ses caractéristiques.

C ependant, lorsqu'on veut décrire la criminalité en dégageant ses caractéristiques, il convient, avant toute chose, de bien situer le phénomène étudié dans la culture dans laquelle il s'intègre1.

Ainsi, la criminalité sous examen s'intègre dans la culture congolaise en général, et dans la culture Kinoise en particulier.

De ce fait, nous allons aborder la criminalijuvénile comme un phénomène social (§1) qui présente un pourcentage important dans le milieu urbain (§2) à cause souvent de l'inadaptation sociale (§3).

§1. L'enfance en conflit avec la loi comme phénomène social

Il faut de prime à bord signaler que la criminalité est étroitement liée à la société car, il y'a eu toujours au sein d'une société une dissidence se plaçant en marge de la loi2.

1 BOUZAT (P.) et PINATEL (J.), Traité de droit pénal et de criminologie, 3ê éd., Tome III, Dalloz, Paris, 1975, p. 82

2 BOUZAT (P.) et PINATEL (J.), op.cit, p. 82

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La criminalité constitue donc un phénomène social commun à tout le temps et à toutes les sociétés c'est-à-dire, il ne peut y avoir d'infraction que lorsqu'il y a une société1

§2. L'enfance en conflit avec la loi comme phénomène urbain.

L'E.C.L. comme phénomène social communautaire est essentiellement urbain. Car, entre la ville et la campagne, on constate, sur le plan écologique que la criminalité urbaine est quantitativement supérieure à la criminalité rurale, et qualitativement différente d'elle, que la première varie dans une certaine mesure en raison de l'importance des villes.

Un travail de Denis SZABO a démontré qu'il existe une corrélation significative entre l'urbanisation et la délinquance2. Au contraire, il existe une corrélation négative entre la délinquance et la population éparse3. C'est une idée généralement reçue en criminologie que le taux de la criminalité est plus élevé dans les villes et que la criminalité urbaine a une orientation différente de celle de la criminalité rurale4. Encore s'agit-il de savoir pourquoi et comment ?

Les résultats ne sauraient étonner en raison du caractère épars de la population, car il existe moins de possibilités des rapports sociaux. On peut dire plus les rapports sociaux sont nombreux, plus les chances de criminalité sont grandes.

En espèce, il ressort des études antérieures à celle-ci qu'en RDC, les accusés ruraux étaient avant 1960 plus nombreux, mais les accusés urbains le sont devenus depuis.

1 KASONGO MUIDINGE, op.cit,

2 BOUZAT (P.) et PINATEL (J.), op.cit, p. 151

3 Ibidem

4 GASSIN (R.), Criminologie, 5ê éd., Dalloz, Paris, 2003, p. 368

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jà un auteur l'a fait savoir en étudiant les mécanismes criminogènes dans une société africaine1 . Pour expliquer comment l'urbanisation influence le développement de la délinquance des jeunes, cet auteur retient trois variables :

1. La détribalisation entrainant la désocialisation familiale ;

2. L'inadaptation de l'enseignement produisant des déclassés sans débouchés ;

3. L'absence de loisirs organisés entrainant la formation des bandits.

Quant aux jeunes délinquants, l'auteur y distingue trois types :

1. Les jeunes désoeuvrés de 17 à 18 ans accomplissant des délits contre les biens ;

2. Un type composé des jeunes occupant des emplois de services (boys) soumis à des pressions considérables par l'étalage d'un luxe qu'ils côtoient quotidiennement et qui commettent surtout des vols domestiques ;

3. Un type de délinquants plus précoce, encore écoliers, à l'étiologie incertaine. Cette analyse est à comparer avec celle de la délinquance au Congo-belge d'avant l'indépendance, ajoute l'auteur2

Cette situation est observée aujourd'hui suite à la pression sociale enregistrée dans la vile de Kinshasa, laquelle due à la pauvreté, la misère et au chômage. Tout le monde veut vivre à Kinshasa la capitale, pensant que la vie est facile, la vie est belle. Aussi, le manque d'infrastructures de base à l'intérieur du pays oblige les jeunes à fréquenter la ville.

1 HOUCHON (G.), « Les mécanismes criminogènes dans une société urbaine africaine », RICPT, 1967, pp. 271-292

2 GASSIN (R.), op.cit, p. 272

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M. Denis SZABO estime que le rôle criminogène du milieu urbain semble plus réduit actuellement qu'il ne l'était à la fin du siècle dernier. Il explique ce fait par deux raisons majeures : l'intégration plus poussée de la société contemporaine et la diminution de l'anti-anomie ville-campagne1

Il en reste plus qu'à l'heure actuelle, la densité de la population urbaine, parce qu'elle multiplie des contacts sociaux, offre des occasions multiples de délinquance en général, et juvénile en particulier.

D'une manière générale, il résulte des statistiques criminelles que la criminalité urbaine est la plus importante quantitativement que la criminalité rurale dans la plupart des Pays en Voie de Développement. Et cette situation s'explique souvent par le fait de l'inadaptation sociale de population.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius