Section2 : l'impact du taux de change sur le
rendement des actions des banques
I. L` impact du taux de change sur le rendement des
actions
Aujourd'hui, les économistes et les autorités en
charge de la stabilité financière remarquent que l'environnement
de la gestion de risque évolue rapidement suite aux changements des
régimes politiques et aux différents évènements des
pays, ce qui a un impact sur le mouvement bancaire.
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Dans le contexte tunisien et suite à l'effondrement du
dinar tunisien et au déséquilibre de l'offre et de la demande
dans le marché tunisien depuis la révolution, on rencontre des
problèmes dans le système bancaire tunisien notamment à
cause de l'influence des variables macroéconomiques telles que le taux
de change, le taux d'intérêt...
Tout d'abord, après une période de
stabilité des taux à des niveaux historiques, un retournement de
cette situation serait susceptible pour avoir un impact sur l'exposition des
établissements de crédit au risque de taux surtout dans un
contexte d'une accumulation de crédit.
II. L'impact du taux de change sur la volatilité
boursière
L'évolution des taux de change a-t-elle une influence sur
la valeur de la firme ?
Le taux de change a une influence sur les revenus des firmes.
Si cette devise étrangère se déprécie par rapport
à la devise locale, les revenus en monnaie locale vont diminuer. Ces
mauvais résultats ont un impact direct sur le prix de l'action.
La question du risque de taux de change devient la
priorité des chercheurs universitaires. En effet, l'exposition est
mesurée par l'estimation de la sensibilité des rendements des
actions aux variations de change (Jorion P. , 1991); Choi; (Bodnar G. M., 1996)
(Choi. J. J., 1992); (Chamberlain S. H., 1997).
Les sociétés non exportatrices subissent elles
aussi le risque de taux de change ?
Si les taux de change sont favorables à la concurrence
étrangère, les sociétés non exportatrice pourrait
avoir un gain de compétitivité ce qui traduit a une baisse de
performance commerciale ce qui conduit à une baisse des cours
boursiers.
La relation entre le risque de taux de change et le rendement
du titre a été largement abordée dans la
littérature financière ces dernières années.
De nombreux auteurs affirment que la
rémunération du risque de change varie dans le temps. Ils ont
trouvés que le risque de taux est rémunéré.
(Jorion P. , 1191) a examiné une investigation
empirique de la sensibilité des cours des actions des multinationales
américaines aux variations des taux de change du dollar. Ses
résultats empiriques indiquent que la sensibilité du prix d'achat
d'actions, à des changements dans le taux de change est non
significative pour chaque niveau acceptable de signification.
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(Luehrman T. A., 1991) a testé l'hypothèse selon
laquelle la dépréciation de la monnaie locale exogène
améliore la compétitivité des pays fabricants
vis-à-vis au concurrent étranger. Sa conclusion ne supporte pas
cette hypothèse. Les Entreprises ne bénéficient pas d'une
dépréciation du pays d'origine. Au contraire une baisse
significative de leur part de marché de l'industrie a été
trouvée dans la dépréciation de la monnaie.
Les études de (Choi. J. J., 1992) et (dumas, 1995) ont
étudié la problématique du risque de change en utilisant
des modèles conditionnels suivant lesquels les primes de risque varient
dans le temps. Ces auteurs trouvent une relation significative entre le
rendement boursier des entreprises et les fluctuations du taux de change. Par
contre, les études utilisant des modèles non conditionnels,
à savoir, (Jorion P. , 1991), (Bodnar G. a., 1993) n'arrivent pas
à identifier une relation significative entre le rendement boursier des
entreprises et les fluctuations du taux de change.
Théoriquement, la relation entre le taux de change et
les rendements de actions peut être postulée comme positif (la
dépréciation de la monnaie rend les entreprises locales plus
compétitives, ce qui conduit à une augmentation des exportations
tant que les prix des actions augmentent) ou négatif (si la production
est dépendante du coût de production qui augmenterait en raison de
la dépréciation monétaire, réduisant ainsi la
rentabilité et une baisse consécutive des rendements des
actions), et une faible ou aucune relation (le prix d'une exportation
orientée entreprise augmente avec la dépréciation
monétaire, puisque le coût d'entrée est également
affectée par cette dépréciation de la monnaie où
l'effet serait annulé dans une certaine mesure en raison de
l'augmentation du coût de la production).
Le nombre d'indicateurs macro-économiques qui influent
sur les marchés boursiers a été analysé dans le
passé et la littérature empirique récente.
La plupart des études précédentes sont
axées sur le marché boursier dans son ensemble en ignorant les
effets de ces variables sur les différents secteurs de l'économie
( (Ahmed, 2010), alors que cela est important, mais l'investisseur doit
comprendre que différents secteurs de l'économie
réagissent différemment à l'évolution des variables
macroéconomiques.
(Adjasi, 2008) a analysé l'effet des fluctuations des
taux de change et leur impact sur la bourse du Ghana en utilisant le
modèle EGARCH pour déterminer et prévoir la variance. Les
données mensuelles couvrent la période de 1951 à 2005. Il
a conclu que la volatilité du rendement des actions n'est pas le seul
résultat de la volatilité de taux de change, mais elle est
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également affectée par d'autres facteurs
macroéconomiques. En outre, les résultats ont également
montré une relation inverse entre la volatilité des taux de
change et les rendements du marché boursier. Il est recommandé
que les mesures doivent être prises pour assurer l'environnement
macroéconomique stable, pour une meilleure entrée des
investisseurs et une facilité lors des prises de décisions pour
les investissements futurs.
Par ailleurs, (C.Aloui, 2007) a utilisé la nature de la
moyenne , les mécanismes de volatilité et de la causalité
de transmission entre les marchés boursiers et les marchés de
change aux Etats unis et pour certains grands marchés européens
pendant la période pré et post euro . En exploitant un
modèle GARCH multi varié, l'auteur a remarqué que les
mouvements des prix des actions ont été affectés par la
dynamique des taux de change pour les deux périodes pré et post
euro. Cependant, les marchés boursiers ont été moins
influencés par les mouvements des taux de change pour les deux
périodes. (Kate Phylaktis, 2005) a examiné le dynamisme à
long terme et à court terme entre les prix des actions et les taux de
change, en exploitant le test de cointégration et le test de
causalité de granger multi varié pour de nombreux pays du bassin
du pacifique, Leurs résultats ont montré une corrélation
positive entre les prix des actions et les marchés de change. De
même, il a étudié la structure de dépendance entre
le marché des actions et le marché de change des pays de G5 (USA,
Royaume unis, Germany, Japon, France) pour la période pré et post
euro. Il a constaté une dépendance significative et positive
entre les mouvements du marché de change à l'étranger et
le marché boursier dans chaque pays pour les deux sous
périodes.
(Panayiotis F. Diamandis, 2011) ont analysé les liens
dynamiques entre le taux de change et les cours boursiers pour les pays de
l'Amérique latine. Leurs résultats empiriques obtenus ont
révélé l'existence d'une relation significative à
long terme entre les marchés boursiers locaux et le marché de
change alors que la stabilité de la relation a été
affecté par les crises financières et monétaires telles
que la crise des supbrimes 2007-2009 et la crise du peso mexicain (1994).
Par ailleurs, Kutty (2010) a appliqué un modèle
VAR pour étudier la relation entre le marché des actions et le
taux de change en Mexique au cours de la période janvier 1989 et
décembre 2006. Il a montré que les prix des actions ont
causé le taux de change à court terme. Cependant, l'absence d'une
relation significative entre ces deux marchés à long terme.
(Oguzhan Aydemir, 2009) a réussi à obtenir une relation de
causalité bidirectionnelle entre le taux de change et les indices
boursiers du marché turc. En revanche, (Hwey-Yun Yau, 2009)
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ont trouvé des preuves d'équilibre à long
terme et des relations causales et asymétriques entre le taux de change
et les prix d'achat des actions au Taiwan et au Japon.
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