4.2.2 Classification des Risques Socio-Ecologiques en
fonction de leurs Intensités :
Légende des différents types de
scénarii à risques Socio-Ecologiques
Scénario A = Risque de pollution et
explosion Scénario B = Risque lié au manque
d'hygiène Scénario C = Risque de glissement de
terrain
Scénario D = Risque de conflit
socio-culturel et risque lié à l'organisation du travail
108
Fig 15: Graphique démontant
l'intensité des risques Socio- Ecologiques
dans la zone de Bonaberi Nouvelle Route
(Cimetière)
10%
20%
30%
40%
Scénario A Scénario B Scénario C
Scénario D
109
La prise en compte des risques socio-écologiques dans
un projet d'adduction d'eau potable en milieu urbain est très
importante. Elle déterminera la pertinence, l'efficacité du
projet face aux obstacles rencontrés (impacts) et efficience au vue des
objectifs définis dans les termes de références dudit
projet. C'est le cas de celui de CAMWTER Phase II à Douala où
nous avons observé les différentes activités par une
présence active en quantité d'agents sensibilisateurs du volet
médiation sociale dans les chantiers de Bonaberi cimetière
à Douala IV et Agip au Rond-Point Deido à Douala I. Cette
présence nous a permis de faire une estimation en pourcentage des
scenarii à risques socio-écologiques afin d'établir une
classification des risques potentiels sur l'environnement du projet. Les
différents scénarii ont été regroupés en
quatre grandes classes à savoir : la classe pour le scénario de
type « A » qui ressort les risques pouvant provoquer une explosion ou
encore une pollution dans l'environnement immédiat ; celui de type
« B » démontre les risques liés au manque
d'hygiène ; le scénario de type « C » fait ressortir
les risques de glissement de terrain et enfin le scénario de type «
D » met en exergue les risques de conflits socio-culturels.
Il serait donc important de souligner qu'à Bonaberi
cimetière par exemple, les scénarii de type « A » en
termes d'intensité sont évalués à 20%. Ceci est
dû aux faits que cette zone est
démographiquement forte et donc les différents
réseaux d'énergie électriques,
de télécommunication et bientôt de gaz industriel
alimentant les usines du quartier Mambanda (zone MAGZI) sont organisés
dans les emprises des voiries de manière désordonnée (sans
un plan d'aménagement des sols).Ceci peut facilement causer de graves
accidents de chantier dû
110
à la collision des différents réseaux sur
le même tracé provoquant ainsi des explosions et une pollution
accrue de l'air et de l'eau et même du sol à certains niveau.
Les 40% d'intensité du risque lié au manque
d'hygiène est capital et prédominant dans cette partie de la
ville. Ceci est lié à la précarité du milieu
physique et humain de Bonaberi au lieu-dit Mambanda. Les travaux
effectués à l'entrée de ce quartier afin de renforcer le
réseau existant nous a permis de confirmer cette hypothèse. Les
populations généralement de classe faible pour la majorité
font ressortir la difficulté liée à l'accès
à l'eau potable. Les puits utilisés ici pour la plupart sont non
conformes aux normes instituées par l'administration du génie
rural et hydraulique villageoise notamment en ce qui concerne leur profondeur.
Car ici la nappe phréatique est superficielle et l'eau des puits est
menacée par le péril fécal. Les pratiques non-citoyennes
qui impliquent des casses des tuyaux d'alimentation de l'ancien réseau
établi par la défunte SNEC ont augmenté le risque
sanitaire dû à la pollution de l'eau potable. Ceci est à
l'origine de la prévalence des maladies hydriques dans ce quartier tel
que le choléra, la dysenterie et les amibes ...
Il nous a été donné de remarquer que :
cette zone pendant la mise oeuvre du renforcement du réseau d'eau
potable a fait état d'une situation écologiquement
précaire à cause de l'occurrence de l'intensité et de la
régularité des glissements de terrain notamment pendant la saison
des pluies. Cette situation est aggravée par la pression des populations
et leurs activités sur le sol callimorphes (sol argileux). Cette zone
est géographiquement fragile et très marécageuse. Elle a
causé beaucoup de difficultés à l'équipe
d'exécution des travaux. Le risque relativement important pour les
ouvriers et les populations riveraines pourrait être estimé
à 30% soit environ 1/3 des risques socio-écologiques dans le site
des travaux à Bonaberi.
Enfin, la justification des 10% restant dans cette zone est
due à la présence des agents sensibilisateurs qui quotidiennement
informent et sécurisent le périmètre d'exécution
des travaux sur le chantier. Ceci détermine une réduction de
l'occurrence des conflits socioculturels. La concertation entre l'équipe
de médiation et les autorités traditionnelles (chefs de quartiers
et chefs de blocks) participe également à cet effort. Le risque
de conflit entre les populations et les membres du projet sur le terrain
devient relativement faible en raison des mesures de précaution prisent
par les agents sensibilisateurs.
Figure 16: Graphique démontrant
l'intensité des risques Socio-Ecologiques sur l'axe Carrefour Agip
à Rond-Point Deido
Scénario A Scénario B Scénario C
Scénario D
15%
10%
45%
30%
111
A Douala Ier sur l'axe carrefour Agip au Rond-Point
Deido en passant par le carrefour feux rouges Bessengué, la zone est
très urbanisée. Elle a permis une classification de
l'intensité des risques sociaux et écologiques ainsi qu'il suit :
30% de risques ont liés à l'intensité de la
probabilité d'occurrence d'une éventuelle explosion ou encore une
pollution du type aérien lors de l'exécution des travaux. Ceci
est dû en raison de la densité des réseaux souterrains et
aériens des différents opérateurs de la ville dont ENEO
pour l'électricité et CAMTEL pour les
télécommunications et plus récemment la
société Gaz du Cameroun. Il est donc fort possible que si des
mesures adéquates ne sont pas prises de manière prompte, une
collision de ces réseaux peut se réaliser lors de
différentes opérations de ces acteurs sur le terrain (extention
ou maintenance des réseaux par exemple).
Les risques liés au manque d'hygiène sont de
45%. C'est remarquable. En effet le caractère cosmopolite de la ville de
Douala trahit le contexte en dévoilant les contraintes de
l'approvisionnement en eau potable qui augmentent le capital-risque des
composantes santé-environnement au sein du projet. Ce risque pourrait
être revu à la hausse si les travaux sont effectués en
saison de pluie entre le carrefour Agip et le carrefour « trois morts
» sur une distance linéaire d'environ 1500m à 2500m en
raison de l'état marécageux de cet endroit.
La fragilité de cette partie de l'axe Agip au
Rond-Point Deido particulièrement au niveau de l'église de
Jérusalem induit le fait qu'un risque potentiel de glissement à
cause du terrain est probable en raison de la qualité du sol argileux et
sensible à une forte pression des vibrations causées par les
engin et autres activités qui agressent le milieu édaphique.
On
112
pourrait donc évaluer à 15% l'intensité
de la probabilité d'occurrence d'un tel scénario sur
l'environnement social et écologique du projet.
Il est a relevé une constance de 10% au niveau de
l'intensité des risques de conflits socio-culturels aussi bien à
Bonaberi à Douala IV qu'à Douala I entre Agip et Deido. Cette
constance est causée par l'effectivité du volet médiation
sociale au cours du projet notamment dans ces zones. La sensibilisation et les
concertations démontrent une communication effective et font ressortir
une certaine compréhension de l'intérêt du projet par la
population riveraine qui progressivement l'adopte avec l'appui de
l'Administration qui s'active à tout mettre en oeuvre pour que ces
populations vivent dans des meilleures conditions.
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