CONCLUSION
Il apparait donc que la méthodologie de recherche
développée dans ce chapitre pour cette étude est
basée pour l'essentiel sur l'approche empirique couramment
utilisée en Géographie et qui a servi de socle à la
collecte et à l'analyse des données. En raison du contexte
spécial de l'étude, de sa thématique et de sa durée
(une année), cette méthodologie a semblé doublement
avantageuse. En effet elle nous a donné l'occasion de passer plusieurs
fois sur les sites des travaux pour approfondir nos observations. Elle nous a
aussi donné de participer effectivement aux travaux en tant que agent de
la médiation sociale. A cela, nous avons ajouté l'utilisation
d'autres outils d'appréciation scientifiques comme le Diagramme de cause
à effet, le Diagramme de Pareto, le PDCA(principe de
l'amélioration continue), et le SWOT analysis qui nous ont permis
d'approfondir l'analyse des données.
Nous sommes arrivés à constater que le
management d'un concept comme celui des risques environnementaux autour d'un
projet d'eau potable en milieu urbain est délicat et requiert une
certaine ouverture d'esprit et de l'humilité. Mais l'utilisation des
méthodes et techniques de recherche avec beaucoup de patience, de
concentration et d'attention nous a permis d'avancer petit à petit en
respectant les canaux scientifiques.
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TROISIEME PARTIE
ETUDE DE CAS : LES RESULTATS
Cette partie du mémoire est consacrée
à la vulgarisation des résultats obtenus au cours de la
recherche. Elle est développée en quatre dimensions à
savoir : la politique de gestion des risques environnementaux ; les pratiques
des acteurs au sein du projet ; les impacts des pratiques des acteurs sur
l'environnement immédiat ; et la stratégie
intégrée.
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CHAPITRE I : POLITIQUE DE GESTION DES
RISQUES ENVIRONNEMENTAUX DANS LE PROJET CAMWATER PHASE II
INTRODUCTION
« Les villes du Tiers-monde présentent un certain
nombre de traits communs à l'exemple de la crise de gestion de
l'environnement, la surpopulation, la précarité sanitaire et bien
d'autres. Ce profil identitaire est sous-tendu par un socle de logiques
managériales qui entretient le stress urbain et précarise la
qualité de vie. Tel est la situation à Douala, capitale
économique du Cameroun » (Meva'a Abomo. D, 2007). Le management des
risques environnementaux dans la mise en oeuvre d'un projet de
développement dans le secteur de l'eau est donc indispensable pour cette
ville. Le stress hydrique et sanitaire devenant de plus en plus important, il y
a lieu de faire une analyse du management politique qui gouverne « le trio
» santé-sécurité -environnement pour la prise en
compte du risque dans ce projet. Cette analyse va aussi nous permettre de
répondre à la question spécifique de l'existence d'une
politique de gestion des risques environnementaux pour ce projet majeur
d'adduction d'eau potable à Douala.
Ce chapitre s'articule en quatre parties à savoir :
l'état des lieux des sites des travaux ; les orientations de la gestion
des risques environnementaux au sein du projet ; l'identification et la
classification des risques environnementaux ; et le développement de la
politique de gestion des risques pour le projet.
1- L'ETAT DES LIEUX DES SITES DES TRAVAUX
Il y a dix ans, le besoin en eau potable pour l'usage
domestique et industriel était alarmant à Douala. L'eau potable,
une ressource vitale pour les habitants de la ville était
malheureusement une ressource rare. Pour des populations dans les zones
à habitat spontané et sauvage cette denrée était
pratiquement inexistante. L'effort fourni par le maître de la ville
(Communauté Urbaine) et ses alliés (les six communes
d'arrondissements) étaient insignifiants aux yeux des populations. C'est
dans ce contexte difficile que le gouvernant et le législateur se sont
activés pour que par le billet de CAMWATER, l'Etat Camerounais mette sur
pied ce projet de développement urbain de qualité : le Projet de
Renforcement et d'Amélioration de l'Alimentation en Eau Potable à
Douala dans sa phase I et II dès 2007.
85
1.1 Avant la Mise en OEuvre du Projet dans les Sites
Au terme du dernier recensement général de la
population au Cameroun, la ville de Douala comptait plus de 2,6 millions
d'habitants. Les municipalités de Douala 3ème et
5ème caractérisées par leurs vastes superficies et des
densités démographiques importantes, Douala 4ème
et 1er caractérisés par une population
moyenne sans oublier Douala 2ème relativement vaste et assez
peuplée, montraient que « la ville avait soif ! » et cela se
faisait ressentir au sein des ménages. On n'a vu en fin d'année
2013 lors d'une descente sur le terrain combien il était difficile pour
ces populations d'avoir accès à l'eau potable. Dans tous les
coins de rue menant dans les quartiers les plus peuplés, dès le
lever du soleil des jeunes écoliers étaient rencontrés
cheminant vers les points d'eau notamment des bornes fontaines pour puiser un
peu d'eau pour leurs familles. Cette activité peu commode pour une ville
qui envisage l'émergence dans les toutes prochaines années
constituait en soi une curiosité pour retenir notre attention. Le
non-respect des règles élémentaires pour l'hygiène
du milieu notamment autour des points d'eau expose davantage la population
à la sensibilité et la vulnérabilité aux maladies
hydriques.
Photographie 11 : Une démonstration
du mode d'approvisionnement en eau avant la mise en
oeuvre du projet, Source
: Enquête de terrain Décembre 2013,
Cliché : Essapo Daniel.
Avant le projet d'alimentation en eau, il était
noté que plus de 80% des trottoirs des grands axes de la ville à
savoir : l'axe Agip au rond-point Deido en passant par « feux rouges
» Bessengué, l'axe aéroport à Yassa et l'axe Yassa
à Nyala entre autres prévus pour la pose des canalisation d'eau
étaient envahis par des activités informelles (petits
commerces,
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kiosques de télécommunication, call-box,
marchands ambulants et autres...). A cette situation qui caractérise
l'ampleur du désordre urbain à Douala, s'ajoute des milliers de
mototaxis qui envahissent chaussées et trottoirs et des implantations
des cases et des maisons dans les quartiers populaires, sans servitudes de
passage ! Dans un tel contexte, Comment libérer les emprises pour faire
passer les canalisations et les tuyaux d'alimentation d'eau potable sans
contrarier ces populations pauvres qui ne survivent que grâce à
ces activités informelles ? C'était l'équation qu'il
fallait résoudre tous les jours grâce au dialogue social
pour mettre en mouvement l'implication collectives et la collaboration
des populations qui seront en réalité les futurs
bénéficiaires du projet. D'où la nécessité
du principe de leur participation que l'A2D était chargé
d'implémenter.
Photographies 12 et 13 : Une
démonstration de l'occupation anarchique du trottoir sur le tracé
prévu pour la pose des canalisations sur l'axe Yassa à
Nyala, Source : Enquête de
terrain Décembre
2013, Cliché : Essapo
Daniel
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