b) La récolte des feuilles chez de manioc.
Les feuilles, caduques, sont alternes et palmilobées.
Elles mesurent de 10 à 20 cm de long et constituent également un
aliment apprécié (Onwueme, 1978 ; Onwueme et al., 1991
et Purseglove, 1987).
Le manioc produit de larges feuilles fortement lobées
et spiralées de formes très variables. Les jeunes feuilles de
manioc et les branches apicales peuvent être récoltées 4
à 5 fois pendant le cycle végétatif et utilisées
comme légumes et dans des sauces. Cette opération n'a pas
d'influence négative sur le rendement des tubercules (Onwueme ,1978).
Dans certains pays comme l'Angola, le Gabon, le Liberia, la
Sierra Leone et dans le bassin du Congo, leur consommation est très
répandue. Il faut cependant savoir que la comestibilité des
feuilles diffère selon les variétés. Les feuilles de
manioc constituent un aliment très riche en
Le développement de la canopée consiste à
la croissance de la tige et des feuilles et est influencé par les
facteurs génétiques et environnementaux.
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protéines et en vitamines, surtout les vitamines A et
C. Leur valeur nutritive par rapport aux racines (Anonyme, 2011).
Au cours d'une expérimentation menée en
Thaïlande, le rendement total en feuilles sèches était de
710 kg/ha si les feuilles étaient récoltées uniquement
lors de la récolte des racines tubéreuses, à 11,5 mois
après plantation.
Mais ce rendement passait à 2,6 tonnes si les feuilles
étaient coupées à cinq reprises dans le même temps.
Le rendement total en protéines foliaires augmentait également,
de 170 kg/ ha pour une seule coupe de feuilles à 650 kg/ha, comparable
à une bonne récolte de soja.
Cependant, plus la fréquence des coupes de feuilles
augmentait, plus le rendement racinaire final déclinait, passant
d'environ 40 tonnes/ha pour une unique récolte de feuilles à
moins de 25 tonnes pour cinq récoltes de feuille. Le nombre des feuilles
et la vitesse d'émission des feuilles dépendent des
variétés et son stade physiologique (Segnou, 2002).
L'intérêt économique de ce système
dépend du coût de la main-d'oeuvre et des prix relatifs des
racines tubéreuses fraiches et des feuilles séchées. De
plus, prélever 4 ou 5 fois en une année les parties
aériennes de la plante revient à exporter de grandes
quantités de nutriments notamment de l'azote à partir du champ,
et la pratique ne saurait être durable sans l'application de volumes
importants d'engrais minéraux pour préserver la fertilité
du sol. (FAO, 2011).
Les jeunes feuilles ainsi collectées à
intervalles réguliers au cours du cycle de croissance du manioc tendent
à être plus riches en protéines et moins fibreuses que
celles récoltées en même temps que les racines
tubéreuses, à l'âge de 11 à 12 mois en principe.
Ces feuilles plus jeunes sont mieux appétées et
constituent un fourrage de meilleure qualité. De même, la farine
de feuilles faite uniquement à base de feuilles est plus riche en
protéines et moins fibreuse que celle qui incorpore également des
pétioles et des tiges vertes.
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