I.2 Influence du sol sur le renouvellement
foliaire.
L'expansion de la culture du manioc dans ces régions
est due à sa rusticité et à son aptitude à
s'adapter aux conditions pédoclimatiques défavorables aux autres
espèces (Sylvestre et al, 1983). En effet, le manioc pousse sur
des sols tant pauvres que fertiles avec des pH variant de 5 à 9, dans
des régions recevant au moins 700 mm de pluie (Cérighelli, 1955).
Mais Sylvestre et al (1983) recommandent des sols profonds à
bonne réserve en eau, de texture sablo-limoneuse ou argilo-sableuse
à structure sableuse.
Le manioc a des exigences extrêmement modestes en ce qui
concerne la fertilité des sols. Il fournit même des rendements
tolérables sur des sols acides et très pauvres en
éléments nutritifs, totalement impropres à la culture
d'autres plantes.
Le manioc affectionne les sols légers et sablonneux
à fertilité moyenne et offrant un bon drainage. Les sols salins,
fortement alcalins et sujets à l'humidité de stagnation, de
même que les sites particulièrement pierreux sont impropres
à la culture du manioc. Les sols rocailleux entravent la formation des
racines de stockage.
C'est ce qui explique que l'on plante fréquemment le
manioc sur des sites limites, c'est-à-dire des sites qui ne sont plus
exploitables pour d'autres cultures. La rusticité du manioc en fait
souvent une plante de fin d'assolement.
La sècheresse peut empêcher la manifestation des
propriétés intrinsèques du sol ainsi les sols des pays
désertiques peuvent ne pas être productifs mais être
fertiles.
Bien attendu, des sols profonds, à bonne structure, de
texture équilibrée, chimiquement riches et bien pourvus en
matières organiques conviennent parfaitement à la culture de
manioc (P Sylvestre, 1987).
I.3 Impact de pratique culturale sur la production
foliaire.
a) Culture: écartement
Généralement, les effets de la densité de
plantation en culture pure paraît difficile tant des résultats
disponibles sont variables et parfois contradictoires. Le rendement de la
culture reste souvent le seul critère retenu pour analyser les
conséquences. Selon Cours (195l), une plantation serrée avantage
la production.
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Une densité proche de 10 000 plants à l'hectare
semble préférable pour obtenir des hauts rendements
d'après Tardieu et Fauche (1961). Cette augmentation du rendement avec
la densité est également enregistrée par Enyi (1972, 1973)
et Williams (1972). Cock et al. (1977) observent que pour obtenir des
rendements élevés, la densité optimale change avec
l'époque de la récolte selon les variétés. Ces
auteurs constatent des baisses de poids frais avec l'augmentation de la
densité : mais les pertes en matière fraîche sont parfois
compensées par un accroissement du taux de matière sèche
des racines. Wholey et al (1979) observent aussi une augmentation des
teneurs en matière sèche et en amidon liées à des
écartements faibles. Toro et al (1985) soulignent l'importance
du rôle de la variété et des pratiques culturales afin de
définir une densité optimale pour augmenter le rendement. Sur
deux cycles culturaux en Côte d'Ivoire, Dizès (1978) observe soit
une perte, soit un gain de rendement suivant la variété en
augmentant la densité ; cependant la teneur en matière
sèche des tubercules n'est jamais modifiée. Godfrey Agrey (1978)
enregistre une baisse du rendement de l'ordre de 50 % en doublant la
densité. Cock et al. (1977) détaillent les effets
provoqués par des variations des densités : ils constatent une
diminution du poids moyen d'un tubercule et du nombre de tubercules par plant
à densité forte. La ramification secondaire devient plus
abondante pour certaines variétés cultivées à
densité faible. La chute des feuilles augmente avec une forte
densité de plantation, réduisant ainsi l'Indice de Surface
Foliaire (LAI) ; ils en concluent que la liaison recherchée pour la
sélection variétale entre un LAI élevé et un
rendement fort n'est pas valable.
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