III. 2. DISCUSSION
Effet des zones, des variétés, des
écartements et des fréquences de coupe des feuilles sur la
production des tubercules de manioc.
Il ressort de l'analyse du modelé linéaire
mixte, que le rendement en tubercule dans la Plaine de la Ruzizi est hautement
supérieur par rapport au rendement obtenu à walungu
(P=<0.001), les conditions écologiques étant plus favorables
à la culture du manioc dans la plaine de la Ruzizi. Les
différences observées résulteraient du volume de la masse
foliaire (nombre de feuilles, surface foliaire) que les variétés
sont capables de développer, de l'interception de la lumière
solaire par cette masse foliaire, de son activité
photosynthétique et de la vitesse de translocation des réserves
nutritives depuis les feuilles jusqu'aux racines tubéreuses. (Veltkamp,
1985; Cock, 1976).
La récolte des feuilles permet une chute sensible du
rendement en tubercule pour la variété 2001/1661 qui est une
variété dont la plante a une forme ouverte, un mode de croissance
de la tige trichotomique (ramifié). Dans des conditions de la plaine de
la Ruzizi, quand la récolte des feuilles est effectuée quatre
fois pendant le cycle culturale du manioc, il en résulte une
légère diminution du rendement en tubercules et ensuite il se vit
une augmentation du rendement lorsque les feuilles sont récoltées
Six et Dix fois pendant le cycle de croissance du manioc dans la plaine de la
Ruzizi. Tandis qu'a Walungu la variation du rendement n'est pas vraiment
considérable entre les différentes récoltes des feuilles.
Cette diminution est due à la présence d'une grande biomasse qui
occasionne un stress lorsque les feuilles ne sont pas récoltées,
par ce qu'une grande biomasse influence une grande demande en ressource
à l'exemple de l'eau
qui joue un rôle important pour la plante.
Physiologiquement, l'eau est le solvant des molécules organiques,
elle sert à dissoudre les éléments minéraux dans le
sol et ainsi véhiculer les aliments et permet donc la circulation des
constituants de la sève. En cas de stress hydrique, nombreux processus
physiologiques sont compromis à savoir la photosynthèse et la
plante est condamnée à dépenser beaucoup d'énergies
qu'elle n'en renouvelle. Cela affecte le rendement (Goue et al.,
1990). En plus, cette augmentation de rendement à la fréquence de
récoltée six et dix fois s'explique par la diminution des
feuilles qui devenaient gênant à la plante, cette diminution
n'affecte pas la capacité photosynthétique de la plante. Par
contre, à Walungu la même variété ne produit pas
beaucoup de biomasse mais aussi, la récolte des feuilles ne fluctue pas
considérable les rendements en tubercule.
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Les résultats obtenus sont contraires ceux de Khang
et al., 2005 et ceux Phengvichith, 2006 selon lesquels, l'augmentation
de la fréquence de la récolte des feuilles abouti à une
faible production en racines de manioc.
Les écartements réduits ont permis une
augmentation de rendement en feuilles et en tubercules. Ces résultats
sont en accords avec ceux de Nguyen et al., 2007 qui ont trouvé
que les écartements faibles donnent le meilleur rendement en tubercules
de manioc que les grands écartements. Le résultat similaire a
été trouvé par Petlum et al, 2001, l'espacement
des plants et la fréquence de récolte des feuilles sont
révélés avoir un effet significatif sur le rendement
combiné de manioc. Par contre celiboso, (1981) n'avait trouvé
aucune différence entre le rendement en tubercules en fonction des
écartements.
Notons que toute augmentation de la densité n'entraine
pas nécessairement l'augmentation de rendement. En effet, plusieurs
auteurs ont trouvé une baisse de rendement avec l'augmentation de la
densité. (Dizès, 1978 ; Enyi, 1972, 1973 ; et Williams, 1972 ;
Cock et al., 1977).
Enyi (1972) rapporte que des parcelles homogènes de
plants monocaules ont des rendements supérieurs que des parcelles de
plants multicaules à densités faibles ; cependant, Dizès
(197 8) obtient le contraire, la densité de plantation ne modifie pas le
nombre de racines émises par la bouture : le potentiel de sites de
stockage d'un plant est au départ le même. La concurrence entre
plants à densité élevée va limiter le nombre de
sites réels. Les conditions hydriques et nutritionnelles de champ
n'étant pas limitantes, la cause en reviendrait au facteur rayonnement.
Selon Dizès (1978) le quart des racines évolue en tubercules pour
15 625 plants/ha ; la moitié des racines sont concernées à
10 000 plants/ha et près de trois sur quatre à 5 91 7 plants/ha.
En outre, pour Rafaillac (1992), la densité de plantation apparait en
effet comme un bon moyen d'ajuster en partie sur la qualité du rendement
utile en jouant sur ces composantes du rendement. La densité faible est
la mieux adaptée à une production destinée à I
`approvisionnement d'un marché où la préférence va
à la commercialisation de gros tubercules. Ainsi sur un hectare, 6 313
tubercules de poids supérieur à 1 kilogramme sont produits avec
un écartement entre plants de 1,3 mètre, ce qui représente
un total de 8 tonnes. Dans les mêmes conditions, on dispose seulement de
3 150 tubercules, soit 3,5 tonnes, avec un écartèrent de 1
mètre et 2 297 tubercules, soit 2,4 tonnes, avec un écartement de
0,8 mètre. Avec des objectifs de production impliquant une
transformation mécanisée, la dispersion plus grande des poids
frais des tubercules utiles supérieurs à 200 grammes à
faible densité de plantation peut constituer un inconvénient pour
des postes tel que l'épluchage mécanique : en effet, des
appareils conçus
La production totale de la biomasse du manioc dans la
présente étude (1 à 6.3 tonnes/ ha) était dans la
fourchette indiquée par Wanapat (2001), qui a constaté que le
rendement total de feuille
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pour une taille moyenne standard et avec de faibles
écarts autour de cette moyenne pourront constituer une part
élevée de tubercules rejetés (Rafaillac, 1992)
Effet des zones et variétés, des
écartements et les fréquences de coupe des feuilles dans la
production des feuilles de manioc
Le rendement du manioc en feuilles dans la plaine de la Ruzizi
comme à Walungu a montré une différence significative en
fonction de la fréquence de la récolte des feuilles et les
écartements.
Il y avait une corrélation positive entre la production
des feuilles et de la fréquence de récolte des feuilles de manioc
(Wanapat, 2003). Les coupes fréquentes des feuilles sur le manioc
peuvent également produire de plus grandes quantités de biomasses
en stimulant rapidement la croissance de nouvelles repousses (Du Toit et
al., 1990). Des fréquences plus élevées de
récolte ont donné des rendements plus élevés en
feuille. Selon Phengvilaysouk et Wanapat (2008), Avec les coupes feuilles
peuvent également produire de plus grandes quantités de feuilles
en stimulant rapidement la croissance des nouvelles pousses plus
fréquentes (Du Toit et al., 1990).
Le rendement en feuilles de manioc n'est pas significativement
différent en fonction de site, Toute fois Sagrilo et al.,(2006)
ont constaté que la production totale de feuilles de manioc frais
dépendait beaucoup des paramètres climatiques tels que la
température et l'humidité. Des hautes températures
accélèrent la production des feuilles alors que le stress
hydrique réduit et retarde cette production (Lenis et al.,
2005, Bacelar et al. 2007; Gindabaa et al. 2004; Li 1999; Li
et al 2003; Zida et al 2008). Par contre, La production des
feuilles est significativement différente avec l'interaction de site et
des écartements, la basse altitude (plaine de la Ruzizi) avec des
écartements réduit (1mx0, 5m) était d'à peu
près de 4 t/ha. En outre les 1mx1m ont donné à Walungu
comme dans la plaine de la Ruzizi le faible rendement respectivement de 3900 et
4500kg, l'écartement de 1mx0, 5m fourni en moyenne un rendement de
33600kg dans la plaine de la Ruzizi tandis que la moyenne la plus
élevé à walungu est de 13133kg et est obtenue sur
l'écartement de 1mx0, 75m. Ceci est en accord avec Cependant ces
résultats est en accord avec ceux de Hauser S. et al (2014) qui
signale qu'un espacement plus étroit de 1m x 0,5 m peut être
utilisé la production des feuilles.
Chez les plantes jeunes, la production foliaire est rapide
dans un type de ramification abondante (Tan et Cock, 1979b). Selon la
variété de manioc, des pratiques culturales, Les
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peut varier de 2 à 8 tonnes/ha, Cette variation
pourrait être due à l'effet de variété de manioc,
date de plantation et l'eau (Simwambana et al., 1992; Phengvilaysouk
et Wanapat, 2008).
Impact des sites, des variétés, des
écartements et les fréquences de coupe des feuilles sur les
boutures et les ramifications secondaire.
Il ressort de nos résultats que les faibles
écartements (1mx0, 5m) avec la récolte des feuilles après
chaque Deux mois produisent une très grande quantité de rameaux
secondaires, J. Cock et al. (1977) détaillent les effets
provoqués par des variations des densités, il trouve que la
ramification secondaire devient plus abondante pour certaines
variétés cultivées à densité faible et la
chute des feuilles augmente avec une forte densité de plantation.
Le nombre de tiges par plant est indépendant de la
densité. En plus, la variation de la densité de plantation ne
modifie pas le nombre d'apex. À densité égale, il
développe plus de rameaux secondaires.
Ces rameaux secondaires ne fournissent pas des boutures de
bonne qualité : sur la partie la plus lignifiée, le nombre de
noeuds par unité de longueur est faible et le diamètre est
inférieur à celui de la tige principale. Par ailleurs,
l'existence de plusieurs rameaux gène la constitution de boutures le
long de la tige principale.
En outre, un plant unicaule ne se comporte pas comme un plant
multicaule : à densité égale, il développe plus de
rameaux secondaires. Une seule tige permet un meilleur éclairage des
couches inférieures de la couverture aérienne et favorise ainsi
le débourrage des bourgeons ; un plant à plusieurs tiges
crée une auto ombrage plus intense qui limite ce type de ramifications.
Cette différence de comportement entre plants monocaules et multicaules
au sein d'un peuplement n'est pas évoquée dans la
littérature. Une densité faible n'offre donc pas des tiges
intéressantes pour produire du matériel de plantation (B. Enyi,
1972).
La production foliaire intervient à un taux constant
dans des conditions environnementales optimales, variant de 0.5 à 3.5
feuilles par jour en fonction des cultivars et de l'âge. Cela serait
dû au fait d'adaptation de la plante étant donné que le
manioc est généralement une culture de basse altitude
(Médard et al., 1992)
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différentes variétés de manioc produisent
des quantités différentes de feuille (Simwambana et
a.l., 1992).
Impacts des diamètres au collet, la longueur de
la plante sur la production des feuilles et les tubercules chez le
manioc.
Les corrélations positives existant entre le rendement
et les paramètres de croissance, en l'occurrence le diamètre des
tiges, montre que l'augmentation du rendement en racines
tubérisées ne peut se faire sans favoriser au préalable la
croissance des tiges. Cependant, ce développement des parties
aériennes ne doit pas être trop élevé pour
gêner la tubérisation des racines. Ces bonnes corrélations
établies entre les paramètres de croissance en cours de cycle et
le rendement à la récolte montrent que l'on dispose d'indicateurs
sûrs pour évaluer une production à partir d'observations
précoces sur la parcelle. Le relevé en cours de cycle du
diamètre de base de la tige la plus développée semble
constituer un excellent indice pour comparer des traitements entre eux.
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