Chapitre2 : Relation Banque/PME Un Déroulement
Autour De Financement
L'introduction du 2ème chapitre :
Le marché des PME connait un développement sans
précédent, pour cela le système bancaire s'intervient de
plus en plus dans ce marché, et offre une diversification des produits
et des services qui sont mis à la disposition des PME.
En fait, les PME ont d'autant plus besoin de services financiers
qu'elles ne disposent pas de la trésorerie nécessaire pour faire
de gros investissements, n'ont pas accès aux marchés financiers
ouverts aux grandes entreprises et n'ont souvent pas de personnel capable
d'assurer les fonctions financières. Cependant, lorsqu'une petite ou une
moyenne entreprise a accès aux filières modernes, son principal
prestataire de services financiers est généralement une
banque.
Les services bancaires aux PME ont une valeur économique
appréciable du fait de l'importance de ce secteur. Les banques peuvent
jouer un rôle clé lorsque la perspective du financement bancaire
incite les entreprises non structurées à se faire enregistrer
comme PME afin de pouvoir emprunter.
Ainsi les produits et services offerts par une banque ne sont pas
seulement liés au financement, les banques proposent des produits et des
services hors financement. La diversité des produits et services
proposés est importante, car cela permet aux banques d'attirer des
nouveaux clients et d'accroître leur part du marché des PME.
L'objet de ce chapitre se limite dans la présentation des
divers produits de financements bancaires offerts aux PME, et les autres
produits et services « hors prêt » offerts par les banques
à cette catégorie d'entreprise.
Section 1 : Les fondements théoriques de
financement des PME
Paragraphe 1 : L'apport de l'économie de
l'information
La relation « banque-entreprise » est une relation
complexe basée le plus souvent sur une information imparfaite et
incomplète (Sylvie Cieply et Bernard
Parañaque, 1997). Les banques ne possèdent pas toutes
les informations sur les projets présentés par les entreprises.
De même, les entreprises ne connaissent pas les stratégies suivies
par les banques par rapport a la décision d'accord des crédits,
et les méthodes d'évaluation du risque. Ce
phénomène qualifié « d'asymétrie d'information
» a fait l'objet d'études de plusieurs auteurs à travers
différentes théories permettant de comprendre le comportement des
banques dans le processus de financement. Dans la relation de crédit
entre les bailleurs de fonds et les PME, l'asymétrie d'information est
définie comme le fait pour les emprunteurs de posséder plus
d'informations que les bailleurs de fonds sur leur propre entreprise
(Fraser et Al, 2001). Il est évident
que les promoteurs d'entreprises connaissent mieux leur situation
financière et les opportunités d'affaires qui s'offrent a eux,
que les prêteurs.
Calomiris et Hubbard, (1990)
pensent que les entreprises disposent d'une information sur le degré de
risque de leurs projets. De plus, elles sont les seules à connaitre
l'usage qu'elles font des sommes empruntées. Ce contexte informationnel
accroît le risque moral et le risque d'anti-sélection pour les
banquiers. Il existe donc sur le marché du crédit une
imperfection de l'information qui génère des
phénomènes de sélection adverse, et d'aléa
moral.
De l'avis de H.Varian (1998) la sélection
adverse est due au fait qu'un coté du marché ne puisse observer
la qualité du produit que l'autre partie lui propose. En effet, sur le
marché du crédit, les emprunteurs donnent toujours une bonne
image de leurs projets aux prêteurs afin d'obtenir le crédit. Cela
conduit les banques à financer des projets risqués en lieu et
place des projets à faibles niveaux de risque.
Quand a l'aléa moral, c'est une situation dans laquelle un
coté du marché ne peut observer le comportement de l'autre
(comportement cachée). L'emprunteur peut donc affecter le crédit
à d'autres fins.
Bardhan et Udry (1999) pensent
pour leur part qu'il est artificiel de traiter séparément les
questions de sélection adverse et d'aléa moral parce que
plusieurs environnements économiques sont caractérisés par
un mixage des deux problèmes.
Pour Akerlof (1970), Diamand et
Dybvig (1975), le phénomène d'asymétrie
d'information conduit à des comportements opportunistes de la part de
l'emprunteur. C'est dans ce contexte que Jaffée et
Russel (1976) distinguent dans leurs modèles les
emprunteurs honnêtes et ceux malhonnêtes. Ils assimilent les
emprunteurs honnêtes aux entreprises qui, estimant les coûts d'une
éventuelle défaillance de leurs projets élevés,
décident de rembourser. Quant aux emprunteurs malhonnêtes, ils
préfèrent faire faillite en proposant des taux
d'intérêts plus élevés.
Le phénomène d'asymétrie d'information
auquel la banque fait face est donc dû au fait qu'il est difficile pour
elle de distinguer les bons et les mauvais emprunteurs.
Pour éviter une telle situation,
Stieglitz et Weiss (1978) proposent aux
banques de « rationner» le crédit en
limitant l'offre destinée aux entreprises. Dès lors, lorsque les
entreprises adoptent des comportements opportunistes pour
bénéficier d'un crédit, la banque peut
préférer limiter son offre de crédit aux emprunteurs. Ce
modèle de rationnement rejoint l'idée de Hodgman
(1980) qui, partant d'une logique Keynésienne (l'offre faisant
la demande), pense qu'il faut ajuster par la quantité (volume) du
crédit et non par le coût comme le préconise
Swazi (1978). Dans ces conditions, la demande excédant
la quantité offerte sur le marché du crédit, il subsistera
une demande excédentaire émanant des entreprises, qui ne sera pas
satisfaite.
Toute fois, ce modèle ne nous semble pas applicable dans
le contexte particulier du secteur bancaire burkinabè où 75% des
micros crédits est fait par les structures de micro finances dont les
caisses populaires contre seulement 25% par les banques (Rapport BCEAO, 2008).
En effet, La proportion du crédit octroyé par les banques
étant minime, celles-ci ne peuvent jouer significativement sur l'offre
de crédit.
Il est beaucoup plus question d'ajustement par les taux
d'intérêt pour faire face a la sélection adverse et
d'exigence de garantie pour éviter l'aléa moral. C'est pourquoi
la théorie dite de « l'agence » basée essentiellement
sur ces principes se justifie beaucoup plus dans le cadre de notre étude
permettant ainsi d'expliquer le comportement des banques dans le financement
des PME.
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