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UNIVERSITY OF NGAOUNDERE
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FACULTY OF ECONOMICS
SCIENCES AND MANAGEMENT
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DEPARTMENT OF
MANAGMENT
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PO. BOX: 454
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THEME :
LES FACTEURS DE SATISFACTION ET D'INSATISFACTION DES
AGENTS DE MAITRÎSE DANS LES ENTREPRISES TCHADIENNNES.
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du Diplôme d'Etudes
Approfondies (D.E.A) en Sciences de Gestion
Option : Marketing et
Stratégie
Rédigé et soutenu publiquement par :
DJIMNADJINGAR RATANGAR
Maîtrise en Sciences de Gestion
Directeur de recherche :
Pr. Victor TSAPI
Agrégé en sciences de gestion
Doyen de la faculté des sciences économiques et
de gestion à l'université de Ngaoundéré
Année académique 2005-2006
INTRODUCTION GENERALE
CONTEXTE DE L'ÉTUDE
Depuis plus d'un demi-siècle, l'importance des hommes
dans le développement des entreprises est de plus en plus
soulignée. Plus récemment, on en parle comme de ressources
à découvrir, à valoriser et à rentabiliser. Des
années 60 à la fin des années 801(*), la question a été
examinée sous tous les angles envisageables pour trouver comment
satisfaire le personnel, pour qu'il soit « moins motivé par
l'argent et moins tenté par la syndicalisation ». Les
évolutions, d'une part du contexte de l'emploi de la main d'oeuvre et
d'autre part de la satisfaction et/ou de l'insatisfaction du personnel ont
changé de sens et se réorganisent, la compétition est
devenue mondiale. La satisfaction et l'insatisfaction du personnel à
tous les niveaux de l'entreprise deviennent un problème prioritaire. Les
dirigeants sont plus que jamais dans l'obligation de tenir compte des facteurs
de motivation des salariés.
« Un personnel insatisfait coûte très
cher en terme de productivité. Chercher à améliorer la
satisfaction du personnel est une décision de bon sens : elle
permet de renforcer non seulement la sensation de bien être dans une
partie importante de la vie, mais aussi la productivité
économique et la rentabilité »2(*). C'est à se demander si
les chefs d'entreprises se préoccupent-ils vraiment de la satisfaction
de leur personnel. Diverses études n'ont pas permis de montrer que les
travailleurs satisfaits sont des travailleurs productifs. Mais de nouvelles
données imposent de revoir totalement ce point de vue. La satisfaction
professionnelle influence t-elle vraiment la productivité ?
Partout dans le monde, les entreprises et plus
particulièrement les Petites et Moyennes Entreprises (PME) sont au
centre des stratégies de développement à cause de leur
grande flexibilité et leur capacité à
générer de l'emploi et de la richesse. Que ce soit en Europe, en
Asie ou au Maghreb, l'évolution des entreprises est devenue un important
signe de dynamisme et de progrès social.
Au Tchad, la situation économique évolue et les
entreprises s'internationalisent. Les dirigeants imposent à leurs
salariés des objectifs de plus en plus difficiles à atteindre, et
les stratégies de ces entreprises sont de plus en plus
élaborées et nécessitent une grande mobilisation des
salariés. Les dirigeants doivent impliquer leurs salariés dans la
réalisation de leurs objectifs pour garder une bonne position sur le
marché. La satisfaction du personnel semble aujourd'hui l'un des
facteurs de compétitivité essentielle capable de répondre
aux besoins des dirigeants. C'est dans ce contexte que l'UST3(*) est intervenue pour souligner
que l'intérêt d'un agent de maîtrise tchadien est
essentiellement d'assumer des responsabilités qui correspondent à
ses aspirations. Celles-ci évoluent, et il faut en tenir compte. Il est
évident qu'un agent de maîtrise ne souhaite pas se retrouver
à 50 ans avec les mêmes fonctions, les mêmes
responsabilités, voire les mêmes titres qu'à 25 ans.
L'intérêt de l'entreprise est d'accroître son
efficacité et ses chances de succès par une valorisation
permanente et par l'utilisation optimale de ses ressources humaines. Il n'y a
donc pas d'opposition, mais au contraire concordance entre les objectifs des
agents de maîtrise et ceux de l'entreprise. Il ressort de cette
déclaration de l'UST qu'au nom de sa responsabilité sociale et
dans le but d'accroître sa performance, l'entreprise tchadienne devrait
activer positivement les facteurs de motivation au travail, l'importance de ces
agents est telle que le départ subit d'un de ses éléments
serait source de nombreux dysfonctionnements ou de difficultés, (Michel,
2001). C'est dans cette logique qu'il convient de s'interroger sur Les
facteurs de satisfaction et d'insatisfaction des agents de maîtrise dans
les entreprises tchadiennes.
PROBLEMATIQUE
Le thème portant sur la satisfaction et
l'insatisfaction des salariés au sein de l'entreprise suscite, depuis
plusieurs décennies et encore aujourd'hui, de nombreuses discussions. La
littérature sur le sujet est florissante.
La sociologie des organisations définit la motivation
au travail comme « un processus de décision par lequel
l'individu sélectionne les objectifs professionnels
désirés et met en oeuvre lescomportements lui permettant de les
atteindre ». Dans un sens plus large, le Lexique de
Gestion l'identifie à un motif qui pousse l'individu à
agir. Nous définirons donc la motivation du salarié au travail
comme l'action qui incitera ce dernier à améliorer son rendement.
Par ailleurs, Locke (1976) définit la satisfaction au travail comme
« un état émotionnel positif ou plaisant
résultant de l'évaluation faite par une personne de son travail
ou de ses expériences detravail ». Il s'agit donc d'une
réponse affective, émotionnelle de la personne face à son
emploi. La satisfaction se ressent alors après la motivation. Elle en
est une des résultantes au cas où il y a eu réalisation de
certaines attentes. La motivation et la satisfaction sont deux concepts
différents aux théories communes. A la suite de toutes ces
définitions, l'on pourrait retenir que la satisfaction et
l'insatisfaction au travail sont étroitement liées aux besoins et
surtout aux attentes des salariés. Cependant, il existe plusieurs
catégories socioprofessionnelles des salariés. Vaudra t-il mieux
de dégager la place des agents de maîtrise dans les
entreprises.
Dans une entreprise, les agents de maîtrise sont
situés hiérarchiquement entre deux catégories de
personnel. De part leur place dans la division du travail, les agents de
maîtrise se trouvent bien souvent au coeur des changements de
l'entreprise où ils tiennent une position difficile, situés
concrètement entre les cadres et les agents d'exécution. Ils
servent de courroie de transmission entre la direction (les cadres) et le bas
niveau de la hiérarchie (ouvriers). Les agents de maîtrise sont
des agents relais entre l'encadrement et le personnel
d'exécution4(*). Leur
positionnement d'encadrement intermédiaire souligne l'importance de
leurs rôles organisationnel, technique, gestionnaire et d'animation.
C'est ainsi que Gillet (2000),relève que les agents de maîtrise
apprécient de se sentir responsables et autonomes. Ces agents se
définissent par rapport à certaines tâches et aussi dans
leur responsabilité comme exerçant un travail proche de celui des
cadres. Ils sont considérés comme des membres de l'encadrement,
avec un pouvoir de consultation, un pouvoir de décision sur certains
points.
Dans l'exercice de leur fonction, les agents de maîtrise
recherchent une certaine satisfaction. C'est sous cet angle que, la
théorie de Maslow (1954) met l'accent sur l'analyse des besoins de
l'homme. Ce qui nous permettra de mieux comprendre ce qu'un agent de
maîtrise recherche à travers son activité professionnelle.
Il faut noter que, Herzberg et al. (1959) ont contribué aussi à
cette théorie. Herzberg a poursuivi la réflexion en mettant en
relief les facteurs d'hygiène (le salaire, la sécurité de
l'emploi....) qui d'après lui sont des facteurs extrinsèques et
les facteurs intrinsèques en relation directe avec le travail.
Amorçant les théories de processus, Vroom (1964)a
développé un cadre d'analyse appelé parfois système
VIE. La satisfaction ou l'insatisfaction d'un agent de maîtrise serait le
produit de trois facteurs : la Valence, l'Instrumentalité et
l'Expectation. Mais cette vision de l'homme au travail a suscité
quelques critiques. C'est ainsi que les auteurs comme Sandra (1987) ont
dénoncé l'insuffisance de ces théories d'analyse de la
satisfaction. Pour lui, « lesbesoins d'estime et de
réalisation de soi tels qu'évoqués par Maslow ne sont
jamais totalement satisfaits et constituent parfois une source
d'insatisfaction qu'éprouve un agent demaîtrise».
Sandra (1987) constate aussi que la Valence telle qu'évoquée par
Vroom (1964) repose sur une échelle de valeurs personnelles, subjectives
et imprévisibles. En définitive, pour cet auteur, que ce soit
dans le cadre des théories du contenu ou celles du processus de
satisfaction, l'explication de la satisfaction bute sur une difficulté
majeure qui est celle d'expliquer les ressorts de cette motivation.
Les analyses pratiques soulignent le développement des
différents profils des salariés en fonction de certaines
conditions de travail : un comportement professionnel spécifique
des agents de maîtrise, mais également un comportement
professionnel particulier du cadre, un comportement professionnel
spécifique des agents d'exécution. C'est donc un système
social complexe qui détermine les différents types des agents de
maîtrise. Chaque type ne saurait se développer, convenir à
toute situation de travail. Compte tenu de leur positionnement
spécifique dans la division du travail, les rôles des agents de
maîtrise évoluent en fonction des organisations de travail, des
changements du travail, des équipes qu'ils encadrent et aussi des moyens
dont ils disposent pour exercer leurs fonctions, du raccourcissement de la
ligne hiérarchique dans le contexte de décentralisation. Ainsi,
nous soulignons l'influence de la structure organisationnelle sur les facteurs
de satisfaction et d'insatisfaction. Dans les années 1960 et à
partir d'un certain nombre d'études de la structure de gestion des
organisations est apparue la théorie de la contingence. Elle fut le fait
de Burns et Stalker (1961), Lawrence et Lorsch (1967) et Thompson (1967)
et Woodward (1965). On retrouve dans cette théorie trois thèmes
dominants :
- les organisations sont des systèmes
ouverts ;
- la structure dépend des circonstances
particulières des variables de situation rencontrée par chaque
organisation à un moment donné ;
- cette théorie ne propose pas de définition
claire des trois variables clés : l'environnement, la taille et la
technologie.
Pour Mintzberg (1982), les facteurs de contingence qui
influencent le plus le système de gestion sont l'âge, la taille,
la technologie, l'environnement, la culture et les relations de pouvoir. Compte
tenu du degré de responsabilité accordé aux agents de
maîtrise, leur autonomie, leur prise d'initiative, leur pouvoir de
décision, leur expérience professionnelle, voire
l'évolution dans l'avenir au poste de cadre, ces différentes
variables n'influencent-elles pas les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction ? L'attachement des agents de maîtrise à
leur entreprise ne dépend t-il pas de la mise en oeuvre dans ces
entreprises des facteurs de satisfaction ?
Par rapport à la spécificité des agents
de maîtrise, les facteurs de satisfaction et d'insatisfaction demeurent
variables en fonction de la diversité des situations. Cette
variabilité peut provenir de l'influence de la taille de l'entreprise
et du secteur d'activité dans lequel elle évolue. L'objet
de la présente étude est de relever les variables qui expliquent
la satisfaction et l'insatisfaction de la catégorie socioprofessionnelle
des salariés constitués par les agents de
maîtrise.
Dans cette optique, nous nous proposons d'apporter des
éléments de réponse à la question de recherche
suivante :
Quels sont les facteurs explicatifs de la satisfaction
ou de l'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises
tchadiennes ?
De cette question principale, découle deux questions
subsidiaires suivantes :
- Quels sont les leviers de satisfaction que les dirigeants
d'entreprise peuvent activer pour maintenir la satisfaction des agents de
maîtrise ?
- Quels sont les facteurs susceptibles d'influencer la
satisfaction ou l'insatisfaction des agents de maîtrise dans les
entreprises tchadiennes ?
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Notre étude vise les objectifs suivants :
- Identifier les facteurs de satisfaction et d'insatisfaction
des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes ;
- Analyser le comportement des agents de maîtrise face
à ces facteurs, ce qui permet d'en suggérer les voies
d'amélioration.
- Mettre en évidence des variables de
différenciation des facteurs de satisfaction et d'insatisfaction des
agents de maîtrise dans les entreprises tchadienne.
INTERET DE LA RECHERCHE
Cette étude présente un double
intérêt :
- Sur le plan managérial, cette étude sera
à la fois bénéfique pour les entreprises et pour les
agents de maîtrise.
Pour les entreprises, notre étude servira comme outil
de travail permettant de trouver des stratégies pour mieux conforter la
relation employeur employé. Elle servira également à
encourager les dirigeants d'entreprises à accorder plus d'attention
à leur capital humain et l'implication de ce dernier pour une dynamique
des performances en entreprise.
Pour les agents de maîtrise, c'est une occasion de
comprendre les motifs généraux des facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction au travail.
- Sur le plan scientifique, le résultat de la recherche
viendra alimenter la littérature déjà existante dans le
domaine de la GRH (Gestion des Ressources Humaines). .
RESUMÉ DES BASES D'HYPOTHESES ET
HYPOTHESES
Des études antérieures ont relevé les
spécificités des petites entreprises en matière de GRH.
Cette spécificité montre que, les observations sur la pratique de
GRH dans les petites entreprises sont parfois différentes de celles
faites dans les moyennes et grandes entreprises. Pour les petites entreprises,
les agents de maîtrise sont des ressources limitées et par
conséquent, le système de décision en matière de
GRH est très centralisé autour du dirigeant, Cheylan Haccuria
(2003). Même si avec l'augmentation de la taille de l'entreprise, le
dirigeant tend à déléguer ses pouvoirs à un cadre
(De Boislandelle, 1998), nous dirons que, la dimension RH (Ressources Humaines)
dans les petites entreprises dépend largement de sa vision
entrepreunariale qui conditionne en grande partie les pratiques de GRH outre
que les grandes entreprises.
Dans une recherche empirique, Pohlmann (1999) a relevé
que les occasions d'épanouissement, la sécurité de
l'emploi, la responsabilité, les conditions de travail sont
considérées par les agents de maîtrise des petites
entreprises comme des facteurs moins satisfaisants que les grandes entreprises.
Probablement, parce que les possibilités d'avancement de carrière
et les occasions d'innovation dans les petites entreprises sont peut être
limitées et qu'elles ont moins de ressources à investir dans la
recherche et les méthodes nouvelles. En outre, les agents de
maîtrise des entreprises moyennes sont plus satisfaits de la
flexibilité de l'entreprise. Nous retiendrons de cette recherche que
plus l'entreprise dans laquelle les agents de maîtrise travaillent est
grande, plus les agents de maîtrise ont tendance à être
satisfaits. Ainsi, les facteurs de contingence tels que la taille et le secteur
d'activité de l'entreprise jouent un rôle sur les facteurs de
satisfaction et d'insatisfaction.
De ce qui précède, nous proposons
l'hypothèse suivante :
H1 : Les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise sont
variables selon les caractéristiques des
entreprises (taille et secteur d'activité).
De cette hypothèse, découle deux
sous hypothèses suivantes :
H1.1 : Les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varient en fonction de la taille de ces entreprises.
H1.2 : Les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varient en fonction du secteur d'activité.
Notre travail sur les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise se base essentiellement sur les
théories de Maslow (1954); Herzberg, (1959), Alderfer (1969), Mc
Clelland (1961) et Vroom (1964) et l'on ne saurait être exhaustif.
Maslow (1954) dans sa pyramide des besoins de l'homme formule
l'idée selon laquelle le comportement humain au travail est d'autant
plus productif et plus coopératif que si l'agent de maîtrise
trouve dans son organisation une occasion de réalisation de soi et
d'épanouissement personnel. C'est ce que soutient aussi Herzberg (1959)
dans sa théorie bi factorielle. Pour Herzberg, les facteurs de
satisfaction des agents de maîtrise au travail sont essentiellement
liés au contenu du travail. Ces facteurs sont : la reconnaissance,
la considération, la promotion, la formation, la responsabilité
... Nous avons également Alderfer (1969) qui distingue bien dans son
modèle SRP (Subsistance, Relation, Progression). Selon Alderfer, les
besoins naturels sont satisfaits par les avantages sociaux, les conditions de
travail, les besoins de relation se rapportent au désir d'établir
et d'entretenir des relations interpersonnelles avec des collègues, des
supérieurs, des subordonnés ... Bélanger et Thuderoz
(1998) ont relevé que la qualité du travail et la promotion
permettent d'établir une relation entre travail et satisfaction
professionnelle. Dans une large mesure, les efforts fournis par les agents de
maîtrise restent discrétionnaires à travers l'utilisation
de leur compétence et dans l'activité de l'entreprise. En nous
basant sur ces travaux qui montrent un lien fort entre satisfaction et
attractivité de son emploi, nous formulons notre hypothèse selon
laquelle :
H2 : La qualité des relations de
travail influence positivement le degré de
satisfaction des agents de maîtrise dans
les entreprises tchadiennes.
Assez rapidement, les théories de Maslow, Herzberg se
sont révélées insuffisantes pour expliquer la satisfaction
au travail et d'autres recherches ont alors étudié comme un
processus qui se construit dans le temps et se renouvelle sans cesse. Vroom
propose une théorie de Valence - instrumentalité - Expectation
(VIE) ou théorie des attentes. Il conçoit le processus de
satisfaction comme force déterminée par trois facteurs qui se
combineraient de façon multiplicative :
L'expectation (attente par rapport à ces propres
valeurs), l'Instrumentalité (rapport attente sur performance) et la
Valence (valeur attribuée par l'individu à la récompense
qu'il mérite par rapport au travail qu'il a effectué). En
d'autres termes, selon la théorie des attentes, un résultat prend
la Valence dans la mesure où il mène à d'autres
résultats. Par exemple, dans une situation de travail, le premier niveau
de résultat peut être le salaire qui est un moyen permettant
d'atteindre un autre niveau de résultat qui peut être la
nourriture et le logement. L'on retiendra de cette théorie que les
agents de maîtrise cherchent toujours une récompense pour le
travail effectué. Ce qui les pousse à être satisfait.
Peretti (1984) pense que la
rémunération est le facteur le plus satisfaisant lorsqu'elle est
élevée. C'est dans cet ordre d'idée qu'une enquête a
été menée en Australie dont les conclusions sont les
suivantes : « Là où les contrats de travail sont
devenus et sont organisés avec moins des avantages divers, de nombreux
agents de maîtrise considèrent la hausse de salaire comme l'aspect
le plus satisfaisant de leur emploi ». Pour Herzbergcertains facteurs
de motivation sont sources d'insatisfaction telle que la
rémunération et constitue un facteur d'hygiène pour
l'agent de maîtrise au travail. La hausse de cette
rémunération produit systématiquement une réduction
d'insatisfaction. Tandis que la réduction des facteurs d'insatisfaction
permet tout au mieux de lever ladite insatisfaction. Il convient de noter que
la rémunération élevée ou l'augmentation
régulière de la rémunération constitue un facteur
déterminant de réduire l'insatisfaction d'un agent de
maîtrise. Sur cette base, nous formulons l'hypothèse
suivante :
H3 : Le niveau de
rémunération influence le degré d'insatisfaction des
agents
de maîtrise dans les
entreprises.
Les conclusions d'une étude récente portant sur
la décentralisation d'entreprise et les évolutions
professionnelles de l'encadrement intermédiaire relèvent que
« l'entreprise accorde aujourd'hui une attention particulière
à l'agent de maîtrise, car il est considéré comme un
facteur important dans la participation à la prise de décision.
Il est considéré dans la division du travail comme un niveau
décisionnel important, comme un vecteur capital de circulation des
informations hiérarchiques. L'agent de maîtrise a pour charge la
diffusion des informations stratégiques »5(*). L'enjeu est la forme de
management fondé sur la responsabilisation, la capacité de
décision, le dialogue, le travail en équipe, le souci permanent
de l'information et de valorisation de l'esprit créatif.
Des études antérieures avaient également
permis de constater que, l'agent de maîtrise se trouve en constante
situation de négociation, de développement de consensus avec
l'équipe encadrée, voire de gestion de conflits. L'agent de
maîtrise trouve que l'agent d'exécution est difficile à
gérer et ne s'investit pas suffisamment. En nous basant de ces
conclusions et les facteurs intrinsèques dégagés par la
théorie de Herzberg qui expliquent fortement le contenu du travail qu'un
agent de maîtrise peut éprouver comme facteur important de
satisfaction, nous formulons notre hypothèse suivante :
H4 : La latitude décisionnelle
octroyée à un agent de maîtrise dans l'exercice
de ses fonctions accroît son degré
de satisfaction.
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Tout travail scientifique exige l'usage d'une démarche
méthodologique qui puisse permettre au chercheur de collecter,
d'interpréter et d'analyser les données qu'il aura
recueillies.
Dans le cadre du présent travail, nous recourrons
à une démarche hypothético-déductive.
Nous nous sommes investis d'abord dans la consultation des
ouvrages et des articles relatifs à notre thème. Ce qui nous a
permis de bâtir un cadre théorique de notre étude. Nous
utiliserons pour compléter les informations nécessaires à
notre travail, celles obtenues à partir d'une enquête par
questionnaire administré en face à face aux agents de
maîtrise dans l'optique de cerner l'existence, les
réalités, ou les dimensions non perçues de la
littérature. Lorsqu'une étude s'inscrit dans une logique
déductive, elle a pour objectif de tester les hypothèses ou de
rechercher des régularités dans un phénomène, en
appliquant des méthodes de traitement statistique sur un volume
important de données empiriques6(*). L'échantillon sera constitué des
entreprises inscrites sur le Répertoire des Opérateurs
Economiques7(*), et les
entreprises seront sélectionnées en fonction de leur taille et
du secteur d'activité.
Les informations seront obtenues à partir du
questionnaire qui sera administré dans les entreprises tchadiennes. Les
données recueillies auprès de nos répondants seront
traitées sur le logiciel SPSS8(*). Les tests statistiques que nous utiliserons
sont : le tri simple, l'Analyse en Composantes Principales (ACP), le khi
deux, l'Analyse Discriminante et l'analyse de corrélation. Les
résultats seront analysés et des conclusions tirées en vue
d'apporter une vérification aux hypothèses émises au
départ.
La démarche méthodologique ainsi
présentée, passons à présent à la
formulation du plan de notre travail.
PLAN DE RECHERCHE
Il est structuré en deux
parties :
La première partie est
intitulée « Approche théorique de la motivation
des agents de maîtrise dans les entreprises » et comprenant
deux chapitres, présentera les travaux des auteurs relatifs aux
préoccupations que dégage notre thème, les grandes
articulations théoriques des différents concepts et leurs
caractéristiques comme base de nos hypothèses.
La deuxième partie, intitulée analyse des
facteurs explicatifs de satisfaction et d'insatisfaction et comprenant les
chapitres 3 et 4, consistera à présenter l'articulation
méthodologique, l'aboutissement ainsi que les implications et les
suggestions de notre recherche.
PREMIERE PARTIE :
APPROCHE THEORIQUE DE LA MOTIVATION DES AGENTS DE
MAITRISE DANS LES ENTREPRISES
Pendant longtemps, les courants de pensées ont
valorisé le travail. Aujourd'hui, l'évolution du contexte
socio-économique est plus particulièrement définie par
l'importance de l'accomplissement personnel de soi au travail, par la
réduction de la place du travail dans nos vies, par le
développement d'une société de service, par la garantie
d'un revenu à tous, par la responsabilité sociale de
l'entreprise. Nous pouvons nous demander quelles sont les techniques de
motivation utilisées par les entreprises aujourd'hui ? Quel est le
rôle et la spécificité des agents de maîtrise dans
une entreprise ? Quelle est la place des agents de maîtrise dans les
entreprises? Comment adapter le langage que l'on tient à ces agents de
maîtrise, en fonction de nouvelles contraintes, de nouveaux enjeux, et de
nouvelles attentes de plus en plus exigeantes de la part des
collaborateurs ? Faut-il rendre le travail plus satisfaisant ?
Améliorer la qualité du travail ? Modifier son
management ? Afin de mieux répondre à ces questions dans
cette première partie, il s'agira de faire le contour sur les points
suivants :
- Le processus complexe de la motivation des agents de
maîtrise: c'est l'objet du chapitre premier.
- Dans un second temps qu'il existe une large gamme des
facteurs de satisfaction et d'insatisfaction, lesquels ont une influence sur
les agents de maîtrise au travail.
CHAPITRE I :
LA MOTIVATION DES AGENTS DE MAITRISE :
UN PROCESSUS COMPLEXE
Comment peut-on savoir qu'un agent de maîtrise s'ennuie
à son poste ? Il peut y avoir diverses raisons, l'une d'entre elle
pourrait être la suivante : Le poste ne répond plus à
ses besoins. Ceci nous a amené à la question suivante :
Comment résoudre le problème ? La solution : Modifier
le contenu de la tâche, la complexifier. Il est vrai, qu'auparavant, pour
augmenter la productivité, les économistes tels que Taylor ou
Ford préconisaient la division du travail. Ils pensaient que
l'augmentation du revenu était un facteur de motivation suffisant.
Les agents de maîtrise, aujourd'hui dans leur grande
majorité, désirent accomplir un travail utile, donc reconnu par
les autres au sein de l'entreprise. Grozelier Anne-Marie, Sociologue, affirme
que la population active notamment les agents de maîtrise actuelle
recherchent des tâches de plus en plus complexe. Ainsi, la motivation de
faire quelque chose dans son travail ne doit pas être
réservée aux tâches à caractère
décisionnelles, aux tâches à responsabilités. Les
outils stimulateurs de la satisfaction ou de l'insatisfaction ont
évolué avec les courants de pensée, afin de
répondre aux nouveaux besoins des salariés. il s'agira dans ce
chapitre premier, d'analyser dans un premier temps le panorama de
l'activité économique du Tchad, ensuite de faire ressortir le
processus complexe de motivation des agents de maîtrise à travers
leur rôle et spécificité dans les entreprises (Section
I). Enfin, de comprendre le processus de motivation des salariés dans
les entreprises (Section II).
SECTION 1: ROLE ET SPECIFICITE DE LA FONCTION AGENT DE
MAITRISE DANS LES ENTREPRISES
TCHADIENNES
La notion d'agent de maîtrise est indissociable de
celle de l'entreprise. C'est la raison pour laquelle nous allons nous atteler
d'abord à faire un point sur le panorama des entreprises tchadiennes
(I). Nous allons ensuite analyser le rôle et la spécificité
d'agent de maîtrise dans ces entreprises.
I - Panorama des entreprises
tchadiennes
Le Tchad est un pays dont l'économie repose en grande
partie sur l'agriculture et l'élevage. On y trouve aussi une machine
productive, qui bien que légère, contribue au
développement du pays. Nous présenterons cette machine productive
et quelques caractéristiques de l'activité économique au
Tchad.
A - La machine productive
La création de la richesse au Tchad se distingue de
quelques entreprises publiques et parapubliques et du secteur privé. La
plus grande entreprise du pays est la COTONTCHAD qui a pour fonction la
transformation du coton fibre (90% de la production) destiné à
l'exportation, et à la fabrication de savon et de l'huile (10% de la
production). Excepter la COTONTCHAD, les autres sont
spécialisées dans l'agro-industrie. Il s'agit des Brasseries du
Tchad (BDT) qui produisent trois marques de bière et de sucrerie. Ses
produits entrent en concurrence directement sur le marché national avec
les produits brassicoles du cameroun. La Manufacture de Cigarettes du Tchad
(MCT) fabrique plusieurs marques de cigarettes qui sont destinées
à 60% à la satisfaction du marché local et à 40%
à l'exportation vers la Centrafrique. La Compagnie Sucrière du
Tchad (CST) produit du sucre pour le marché national. Les Abattoirs
Frigorifiques de Farcha fournissent de la viande aux pays CEMAC, en
majorité au Gabon, au Congo, et à la Centrafrique.
C'est dans le commerce qu'on retrouve le plus grand nombre
d'entreprises. Ces entreprises privées font dans l'exportation de la
gomme arabique, l'importation et la vente des hydrocarbures, la
commercialisation des produits agricoles, grande distribution...
Le secteur financier composé d'une dizaine de banques
et des COOPEC apportent un soutien important au secteur privé.
La création de la richesse au Tchad est aussi non
négligeable dans le secteur informel. L'économie informelle est
la réponse créative et spontanée de la population, face
à l'incapacité de l'Etat de satisfaire les besoins essentiels des
masses appauvries. Au Tchad, cette incapacité semble grandir. Les
Programmes d'Ajustement Structurels Renforcés (PASR), instaurés
par les institutions de Bretton Woods ont détérioré la
situation de l'emploi. En outre, les mesures d'incitation à
opérer dans le secteur formel semblent quasiment inexistantes. Des
formes d'adaptation de la population se sont alors développées,
et l'économie informelle en est une manifestation par excellence. Le
secteur informel couvre toutes les formes d'activités de production de
biens, mais surtout de services, prestées à petite
échelle, et échappant totalement ou partiellement aux obligations
institutionnelles, fiscales et d'assurance.
B- Définition et
types des Entreprises
L'entreprise peut être définie comme une
organisation dotée de moyens dont elle assure la mise en oeuvre et
l'utilisation optimale afin d'atteindre des objectifs qu'elle s'est
fixée pour produire et commercialiser les biens ou les services qui
justifient son existence. On distingue au Tchad trois types
d'entreprise9(*) :
- Les entreprises commerciales qui assurent la vente des
marchandises sans aucune transformation ;
- Les entreprises industrielles qui sur la base d'une
matière première assurent la transformation pour obtenir un
produit fini ou semi fini commercialisable ;
- Les entreprises mixtes, qui sont à la fois
commerciales et industrielles.
Nous considérons les caractéristiques que nous
donne le code d'investissement tchadien de décembre 1987 (Ordonnance
025/PR/87). Ce code ne précise pas le seuil en matière de nombre
de salariés. Mais la division PME et PMI du ministère Tchadien
du Commerce donne la répartition suivante :
- Moins de 50 salariés : Petites
entreprises / Petites industries;
- Entre 50 et 100 salariés : Moyennes entreprises
(ME);
- Plus de 100 salariés : Grandes entreprises
(GE).
Au Tchad, que ce soit du côté de la
création d'emploi, de la valeur ajouté ou même de
l'exportation de certains produits agricoles, toutes ces entreprises jouent un
rôle très important. Dans les villes comme Ndjamèna,
Moundou et Abéché, ces entreprises constituent une force non
négligeable de renouvellement de l'économie. C'est dans ces
entreprises que les espoirs sont placés pour la création d'un
tissu économique de base. Ce qui à terme, favoriserait la
multiplication des échanges sur tout le territoire, et de là, le
décollage de l'économie. Le lancement au Tchad d'un programme de
soutien aux entreprises par la Société Financière
Internationale (SFI) et le soutien de la Banque Mondiale (BM) témoignent
de l'importance de ces structures. Tel est le panorama de l'activité
économique sommairement présenté. Nous allons à
présent dégager le rôle, la place d'agent de maîtrise
dans l'entreprise.
II - Une diversité des rôles d'agents de
maîtrise
La diversité au sein de l'entreprise de profils
d'agents de maîtrise est celle exerçant une fonction d'encadrement
de proximité, liée aux ressources organisationnelles et
professionnelles. Cette diversité est liée à l'influence
des situations de travail (type d'équipe encadrée, style de
management du responsable hiérarchique, organisation du travail, type de
métiers, évolutions technologiques), aux caractéristiques
de leurs parcours et profils socioprofessionnels (âge, sexe, formation
initiale et continue, fonctions exercées antérieurement, origine
d'accès à la catégorie) et au contenu de leurs projets
professionnels. Nous présenterons dans les lignes qui suivent, les
différents rôles d'agents de maîtrise.
A. Rôle privilégié de courroie
de transmission des informations.
Dans la division du travail, les agents de maîtrise ont
un niveau de responsabilité qui correspond à leur autonomie,
d'initiatives dans leur travail. Ces agents se définissent par rapport
à leurs tâches comme exerçant un travail proche de celui
des cadres. Ils sont considérés comme des membres de
l'encadrement, avec un pouvoir de consultation, un pouvoir de décision
sur certains points. Le cadre est considéré par les agents de
maîtrise comme quelqu'un qui cherche à développer la
décentralisation. Le management participatif10(*) semble réalisé.
L'agent de maîtrise a un rôle important de diriger, et ce
rôle est en constante évolution. Il est considéré
comme responsable d'une équipe et apprécie le côté
relationnel de son travail, c'est ce qui leur fait aimer leur métier.
L'aspect relationnel doit être privilégié dans leur
travail : disponibilité, écoute, discussion avec les agents
d'exécution (ouvriers) et avec le cadre. Aux cadres, les agents de
maîtrise demandent plus de soutien, plus d'explications, et une plus
large participation et implication aux décisions. Ils exercent de
technique mais plutôt dans un rôle transversal d'aide technique, de
soutien, d'appui pour trouver le bon interlocuteur. Pour ces agents, il est
difficile de privilégier des tâches, car tout est à
gérer. Et leur travail correspond aussi à une gestion des
priorités. Un rôle important assigné aux agents de
maîtrise est celui de faire passer les idées de la
hiérarchie, de transmettre les orientations, de transmettre les
explications. Ce premier type privilégie un rôle de
« fil conducteur », de transmission des informations et un
rôle d'explication de celles-ci. Dans une étude menée en
France, Gillet (2000), a relevé que, l'analyse des parcours
professionnels souligne une promotion rapide, avec la passation de concours
internes des agents de maîtrise. En outre, leurs projets professionnels
sont tournés pour la plupart vers un développement des
tâches et des responsabilités d'encadrement et pour tous vers une
part relationnelle de leur fonction qu'ils souhaitent développer. Avant
de passer à la négociation ou le pourparler avec les agents
encadrés, comment les agents de maîtrise exercent ils leur
fonction ?
B.Négociation et encadrement d'agents
d'exécution peu autonome.
L'agent de maîtrise privilégie l'aspect
relationnel dans ses fonctions, et se trouve en constante situation de
négociation, de développement de consensus avec l'équipe
encadrée, voire de gestion des conflits. Pour assurer la
réalisation du travail, il privilégie un rôle de
« négociateur », développe un rôle de
« mise en place de consensus » avec les agents
d'exécution. Parmi ces agents se situant majoritairement dans un secteur
précis de l'entreprise, ils trouvent que les agents d'exécution
sont difficiles à encadrer, ils ne sont ni responsables, ni autonomes,
ils ne s'investissent pas suffisamment et ne se remettent pas en cause (Gillet,
2000).Le rôle principal vis-à-vis des agents d'exécution
est de « s'occuper d'eux ». Le cadre est souvent
considéré par les agents d'exécution comme
« absent ». Le mode d'organisation du travail est
spécifique : Les agents de maîtrise fonctionnent face aux
agents d'exécution et face au cadre. Ensuite, se trouve dans cette
organisation, seuls les agents de maîtrise avec fonction d'encadrement,
travaillant sans présence du cadre. Le mode d'organisation du travail
correspond alors à une situation où l'agent de maîtrise est
responsable et gère souvent le fonctionnement du service. Certains
agents d'exécution sont selon ces agents de maîtrise plus
autonome.
C.Rôle technique et encadrement d'agents
d'exécution autonome.
Le rôle technique que joue les agents de maîtrise
permet l'encadrement aux agents d'exécution d'être routiniers dans
leur travail. Ainsi, les agents d'exécution joue de fois un rôle
d'interfaceetaident les agents de maîtrise dans leur fonction par leur
longue carrière, expérience dans l'entreprise en tant
qu'opérateur et ou technicien. Ces agents d'exécution sont pour
la plupart autonome, responsable de leur travail. Les agents de maîtrise
ne rencontrent pas de gros problèmes avec les agents d'exécution.
Son positionnement par rapport au cadre et aux agents de maîtrise varient
selon la proximité de leurs activités. L'agent de maîtrise
de ce type développe des rôles diversifiés :
rôle de transmission des informations, rôle d'explication des
directives.
III - Les évolutions de la fonction des agents de
maîtrise
Dans des formes d'organisation du travail, se
développent en rupture avec des modèles d'organisation du travail
de type Taylorien ou bureaucratique. Comme dans le cadre de
décentralisation11(*) de l'entreprise, le travail se diversifie, se
complexifie, notamment pour les agents de maîtrise. Vaudra t il mieux de
dégager ci-dessous la fonction d'encadrement dans les théories
des organisations ensuite la décentralisation de l'entreprise et les
orientations pour les agents de maîtrise et quelles compétences
assignées ces agents.
A. La fonction d'encadrement dans les systèmes
des organisations
Le système traditionnelle s'est établie sur
les bases des travaux de Taylor, Fayol et Weber. Dans cette conception,
l'encadrement à une fonction spécifique d'instruction, de
discipline, du contrôle. L'un de grands principes de cette école
est la portée optimale du contrôle. En outre, dans ce courant de
pensée, l'organisation de l'entreprise est formelle et
hiérarchisée. Ainsi, chaque agent de maîtrise exerce, en
raison de son statut, son autorité sur tous ses subordonnées.
Entre les agents de maîtrise et les subordonnées
s'établissent des relations qui sont en général :
- Impersonnelles : les membres de l'entreprise se
connaissent peu ou parfois pas du tout ;
- Abstraites : et ne concernent que certains aspects
(professionnels) de la réalité vécue du travail ;
- Univoque : les ordres descendent, l'information est
censée remonter de la base vers le sommet.
La fonction d'encadrement consistait donc en conclusion
à superviser nécessairement les subordonnées pour une
productivité optimale de ceux-ci. Ces derniers sont
considérés comme des agents motivés uniquement par le
salaire et accomplissant les tâches clairement définies par la
direction sous contrôle. Cette école après avoir fait le
secret de réussite de nombreuses firmes, a commencé par
présenter des limites.
La crise de 1929 est à l'origine d'un certain
mouvement de contestation de la pensée classique et de son nationalisme.
Selon Albou (1975), l'école des relations humaines voit le jour et
émerge grâce aux travaux d'Elton Mayo et de Kurt Lewin, en
critiquant la pensée classique parce que le rôle de l'encadrement
n'est plus de superviser, mais d'assurer une cohésion sociale et les
bonnes relations entre les groupes de travail. Ce courant postule que
« l'augmentation de la productivité se réalise quand
les ouvriers ressentent l'intérêt que leur porte
l'encadrement »12(*).
Dans cette optique, la cohésion et la relation
encadrants - ouvriers sontdéterminantes pour le bon fonctionnement de
l'entreprise. Les structures des organisations et des emplois, doivent
satisfaire les besoins matériels et immatériels des individus. On
aperçoit que le rôle des agents de maîtrise est donc de
faciliter la communication et de motiver les subordonnées à
atteindre les objectifs. Cette école sera critiquée par plusieurs
auteurs par sa vision.
B. La réforme de la décentralisation de
l'entreprise
La réforme lancée par Christian B. (1989),
avait comme principe fédérateur la décentralisation
à tous les niveaux hiérarchiques, entraînant une diminution
du nombre de niveaux hiérarchiques. Cette réforme a animer de
fortes et profondes évolutions à des niveaux structurels,
organisationnels, économiques, social et technique. Dans ce contexte de
modernisation de décentralisation, la modification du travail des agents
de maîtrise de l'entreprise est importante. Les fonctions des
catégories cadre et agent de maîtrise, situés au coeur de
l'animation d'un fonctionnement décentralisé, se sont enrichies
d'un ensemble de rôles définis en adéquation aux objectifs
du changement. Quelle est l'orientation de cette décentralisation par
rapport à la catégorie agent de maîtrise ?
C. Des orientations pour les agents de
maîtrise.
Les études menées en France ont relevé
que, la Direction des entreprises accordent aujourd'hui une attention
particulière aux agents de maîtrise dans la mesure où ils
sont considérés comme un facteur important dans la mise en place
de la décentralisation. Car, ces agents ont un rôle
stratégique et sont placés au coeur de l'évolution de
l'entreprise. Ces études ont relevées également que la
Direction des entreprises situe les agents de maîtrise comme membres
à part entière de l'encadrement. Ils sont
considérés dans la décentralisation comme un niveau
décisionnel important, comme un vecteur capital de circulation des
informations hiérarchiques. Ils ont pour charge la diffusion des
informations stratégiques. Ces orientations impliquent que l'agent de
maîtrise soit effectivement un niveau, de maillon essentiel dans la
communication et sert de relais entre les cadres et les agents
d'exécution. Afin de mieux organiser la décentralisation, l'enjeu
des entreprises est de « renforcer les formes de management
fondées sur la responsabilisation, la capacité de
décision, le dialogue, le travail en équipe, le souci permanent
de l'information et la valorisation de l'esprit créatif. Ainsi, quelles
sont les compétences que l'on peut dégager par rapport à
la catégorie spécifique des agents de maîtrise ?
D. La définition des compétences des
agents de maîtrise par la GRH
1. Les compétences managériales
Afin de suivre les évolutions liées à la
décentralisation, de nouvelles compétences managériales
ont été considérées par les entreprises comme
nécessaire au sein des différents services
décentralisé. L'on retiendra de cette décentralisation,
des compétences renforcées de dialogue et d'animation des
équipes, une meilleure aptitude à la prise de décisions,
une capacité plus importante pour promouvoir de nouvelles formes
d'organisation du travail.
2. Vers de nouvelles compétences
Il apparaît aujourd'hui dans les discours tenus par les
grands spécialistes du management comme Drucker (1970) que le rôle
de l'encadrement est appelé à se modifier profondément.
L'agent de maîtrise doit avoir « de compétences
managériales pour l'encadrement ». Les super techniciens
capables de faire fonctionner l'entreprise selon une rationalité
économique ne suffisent plus : les agents de maîtrise doivent
devenir des « animateurs » des groupes de travail capables
d'exercer de nouvelles compétences en matière GRH. Ainsi, pour
que l'agent de maîtrise gagne en efficacité, il apparaît que
le développement des capacités relationnel et psychologique vis
à vis des subordonnées deviendra aussi important que la
maîtrise de compétences techniques.
Ce nouveau profil d'agent de maîtrise suppose de
compétences approfondies dans le domaine managérial et par
conséquent, une formation en matière de gestion et de motivation
des hommes. Aussi, l'entreprise doit encourager l'innovation dans tous les
domaines, amener ses collaborateurs à développer leurs
compétences dans le cadre d'un climat organisationnel et des conditions
d'apprentissage particulièrement favorables. De plus en plus de nos
jours, l'agent de maîtrise doit accomplir une mission de formation et
« d'éducation » à l'égard de ses
collaborateurs.
3. Les compétences de l'encadrement de
« premier niveau »
Les compétences nécessaires aux agents
d'encadrement de « premier niveau » principalement les
agents de maîtrise et les cadres appelés à encadrer pour la
première fois du personnel d'exécution ont été
définies (Gillet, 2000). Quatre objectifs ont été
affirmés : constituer et animer son équipe ; assurer la
production de son unité ; assurer la liaison avec l'environnement
interne et externe ; conduire des projets de changement.
De ce qui précède, il apparaît que le
profil de l'agent de maîtrise performant aujourd'hui est sensiblement
différent de ce qu'il était hier, de part les nouvelles
compétences dont il doit faire preuve. Comment ce profil d'agent de
maîtrise est appréhendé dans un domaine technique de
l'entreprise.
4. Le profil des agents de maîtrise dans un
département technique de l'entreprise
Faubert (2001) a suggéré le profil des agents
de maîtrise exerçant une fonction d'encadrement dans un
département technique. Ces derniers sont investis d'un ensemble de
nouveaux rôles et de compétences dans les domaines techniques, de
la gestion, de l'organisation du travail et de l'animation des équipes.
Une partie de leur fonction consiste à développer les
activités techniques de natures différentes de celles qu'ils
avaient précédemment. Faubert a également
suggéré que les agents de maîtrise développent une
certaine polyvalence dans un domaine technique. Ils n'ont plus à prendre
en charge l'intervention directe de maintenance sur le terrain, mais à
favoriser un rôle de « soutien technique ». Ils ont
la charge de la gestion des compétences des agents à travers la
formation continue et leur tâche est d'analyser les propositions de
l'équipe, de faire des rapports de synthèse. Quand à la
dimension économique, un ensemble de tâches nouvelles sont
attribuées aux agents de maîtrise dans la gestion du budget de
l'équipe : maîtrise des coûts, prévisions, suivi
des réalisations.
Afin d'accompagner l'ensemble de ses évolutions,
l'entreprise a redéfini les contenus du travail, a formalisé un
ensemble des règles de gestion pour répondre aux nouveaux besoins
et pour accompagner les évolutions de l'entreprise (FAUBERT, 2001). Les
nouveaux rôles des agents de maîtrise soulignent l'importance
accrue du « management » dans l'exercice de leur fonction.
Cependant, les outils de GRH semblent définir une fonction d'agent de
maîtrise nouvelle, avec une transformation profonde de son travail et de
ses rôles.
SECTION 2 : LE PROCESSUS DE MOTIVATION DES
SALARIÉS DANS LES ENTREPRISES
La motivation et la satisfaction au travail sont des notions
souvent confondues. Certes, dans le cadre des relations de travail, il est
probable que l'on parle de l'une sans l'autre. Nous nous intéresserons
dans un premier temps aux théories du processus et dans un second temps
à l'analyse de la motivation à partir de la théorie des
pulsions.
I- Les apports des théories du processus.
Les théories de processus montrent que l'agent de
maîtrise édifie ses ambitions et ses aspirations à partir
de son entourage social. Cet entourage lui donne la mesure de ce qui est juste
et d'obtenir les possibilités de ses besoins (Adams, 1963). Les
théories se fondent principalement sur la notion des attentes,
d'équité. Alors quel est le sens de ces notions ? Quels sont
les apports de ces théories de la motivation des
salariés ?
A. La théorie des
attentes
Nous nous intéresserons dans un premier temps à
l'analyse de cette théorie, dans un deuxième temps à ses
implications managériales puis dans un troisième temps à
faire ressortir ses insuffisances.
1.Analyse de la théorie des
attentes
C'est à partir des années 1960 qu'est apparue
la théorie des attentes en matière de motivation (Vroom, 1964). A
la base de cette théorie se trouvent quatre hypothèses sur les
causes du comportement dans les organisations.
Premièrement, c'est une combinaison de forces chez
l'agent de maîtrise et dans l'environnement qui détermine son
comportement. Ni l'individu ni l'environnement pris séparément ne
déterminent la conduite.
Deuxièmement, les agents de maîtrise prennent
des décisions quant à leur propre comportement dans une
organisation. Bien que de nombreuses contraintes pèsent sur le
comportement individuel (par exemple les règles, les directives, les
exigences de la technologie par le groupe de travail).
Troisièmement, les agents de maîtrise
différents ont des besoins et des buts différents. Ils attendent
plusieurs sortes de résultats de leur travail (exemple : la
sécurité de l'emploi, les promotions, un bon salaire et la
possibilité de se surpasser). Tous n'attendent pas les mêmes
choses de leur emploi.
Quatrièmement, les agents de maîtrise font un
choix entre plusieurs possibilités, selon la façon dont ils
perçoivent qu'un comportement donné entraînera le
résultat désiré. Les agents de maîtrise ont tendance
à faire les choses qu'ils perçoivent comme pouvant leur procurer
les récompenses souhaitées et ils évitent de faire les
choses qu'ils perçoivent comme pouvant entraîner les
résultats indésirables.
En général, la théorie des attentes
soutient que les agents de maîtrise ont leurs propres besoins et leurs
idées à eux quant à ce qu'ils attendent de leur travail
(récompenses). Ils agissent à partir de ces besoins et de ces
idées quand ils prennent des décisions concernant l'organisation
dans laquelle ils entrent et l'intensité de l'effort qu'ils auront
à fournir dans leur travail. La théorie soutient également
que les agents de maîtrise ne sont pas intrinsèquement
motivés : la satisfaction dépend des situations qu'affronte
un agent de maîtrise et de la manière dont celles-ci correspondent
à ses besoins. Cependant, nous dirons qu'il y'a imbrication entre
motivation et satisfaction.
Pour comprendre la théorie des attentes, il est
nécessaire de définir les variables les plus importantes de cette
théorie et d'expliquer comment elles opèrent. Ces quatre
variables sont : les résultats du premier degré et du second
degré, l'attente, la valence et l'instrumentalité ou relation de
causalité.
- Les résultats du premier et du second
degré
Les résultats des comportements associés
à l'exécution du travail lui-même sont appelés des
résultats du premier degré. Ils comprennent des résultats
comme la productivité, l'absentéisme, la rotation du personnel et
la qualité du travail. Les résultats du second degré sont
les conséquences (positives ou négatives) que les
résultats du premier degré ont des chances de produire, comme une
augmentation de salaire, une promotion, l'acceptation de
l'intéressé par ses collègues, la sécurité
de l'emploi et toutes autres choses du même ordre.
- L'attente
La conviction qu'un effort d'une certaine intensité
entraînera un rendement d'une certaine qualité est appelée
attente. Celle-ci peut varier. Ainsi le sujet peut être
convaincu qu'il n'y a absolument aucune relation entre l'effort et la
prestation ou au contraire qu'à un certain degré d'effort
correspond un degré de rendement correspondant. L'attente peut avoir une
valeur allant de 0 à 1. Le zéro indique qu'il n'existe aucune
chance pour qu'un résultat du premier degré se produise
après le comportement ; +1 indique au contraire la certitude qu'un
résultat du premier degré suivra un comportement.
- La valence
La préférence que manifeste un agent de
maîtrise pour un certain résultat du second degré est
appelée valence. Par exemple, au cours de
négociations qui ont eu lieu dernièrement entre la General Motors
et les représentants du syndicat des agents de maîtrise de
l'automobile, United Auto Workers, ceux-ci ont opté pour une petite
augmentation de salaire assortie de garanties quant à la
sécurité de l'emploi plutôt que pour une augmentation
importante sans sécurité de l'emploi. Un résultat est
appelé positif quand c'est celui que préférait
l'intéressé, et négatif dans le cas contraire, ou quand
l'intéressé ne s'en soucie pas.
- L'instrumentalité
La relation entre les résultats du premier
degré et ceux du second degré est appelée
l'instrumentalité. Elle peut avoir une valeur qui va de
-1 à +1. Une valeur -1 indique que les chances d'obtention d'un
résultat du second degré sont inversement proportionnelles aux
chances d'obtention d'un résultat du premier degré. Une valeur +1
indique que le résultat du premier degré se révèle
être dans une relation de causalité positive avec le
résultat du second degré.
En résumé, la théorie des attentes
affirme que la satisfaction dans le travail est déterminée par
les convictions individuelles en ce qui concerne les relations entre l'effort
et la qualité de la prestation, d'une part, et, d'autre part, la
désirabilité des divers résultats du travail
associés aux différents degrés de qualité de la
prestation. Pour simplifier, modélisons les caractéristiques les
plus importantes sous cette forme.
Les personnes pour accomplir
et les résultats
--
--
Font des efforts réussir
leur tâche obtenir du travail fourni.
2. Apports de la théorie des
attentes
Les spécialistes continuent à chercher les
moyens de vérifier ce modèle, ce qui présente quelques
problèmes. Premièrement, la théorie tente de
prédire les choix d'un agent de maîtrise ou la somme des efforts
qu'il fournira dans l'exécution d'une ou de plusieurs tâche.
Néanmoins, l'accord n'est pas unanime quand il s'agit de savoir en quoi
consiste le choix ou l'effort pour les individus différents. En
conséquence, cette importante variable est difficile à mesurer
avec exactitude. Deuxièmement, la théorie des attentes ne
précise pas quels résultats du second degré
intéressent un individu particulier, placé dans une situation
donnée. Certes, on peut s'attendre à ce que les
spécialistes s'attaquent à cette question, mais les
résultats obtenus à ce jour sont limités ; en outre
il est souvent difficile de les comparer entre eux parce que chaque cas est
unique en son genre. Enfin, la théorie admet implicitement
l'hypothèse que la motivation provient d'un choix issu d'un processus
conscient. Cela suppose que les agents de maîtrise évaluent
consciemment le plaisir ou le mal qu'ils espèrent se procurer ou
éviter en faisant un choix. La théorie des attentes passe sous
silence les motivations inconscientes ou les caractéristiques de la
personnalité. Nous savons que souvent les personnes ne font pas de choix
conscients quant aux résultats qu'elles recherchent.
3. Insuffisances de la théorie des
attentes
Deux critiques majeurs sont adressés à la
théorie des attentes. L'une intéresse la vision rationnelle de
l'homme, car Michel (1991), parlant de la théorie, affirme :
« elle ignore la part inconsciente à l'oeuvre dans le
processus de satisfaction ».
L'autre est joint à l'aspect opérationnel de
l'évaluation des grandeurs et des probabilités associées
aux perceptions de ces concepts Attente- Valence- Instrumentalité. De
plus, il y'a une rationalité plus profonde des actions humaines qu'il
est souvent mal d'en rendre compte avec conscience. Il y'a un décalage
entre le discours et les faits, les opinions étant pleines de fausses
raisons. Les interprétations sont biaisées du fait des
déformations cognitives de l'ego humain (A.G Geenwald ; 1992) et
beaucoup de justifications sont arbitraires car on les construit après
l'action (M. Crozier et E. Friedberg, 1997). Qu'en est il de la théorie
de l'équité ?
B. La
théorie de l'équité
Herzberg (1959) découvre que le sentiment d'injustice
faisait partie des causes d'insatisfaction les plus fréquemment
invoquées à l'égard du travail. Quelques chercheurs ont
fait de ce désir d'honnêteté, de justice ou
d'équité le point capital de leurs théories. Supposez que
vous ayez reçu une augmentation de cinq pour cent seulement de votre
salaire. Cette augmentation vous incitera-t-elle à fournir une
prestation meilleure, moins bonne ou sans changement ? Etes-vous satisfait
de cette augmentation ? Votre satisfaction varierait-elle en fonction de
l'indice des prix ou de ce que vous espériez recevoir, ou encore des
augmentations reçues par d'autres personnes qui effectuent le même
travail, à qualité égale, dans l'organisation ?
1. Le concept équité
« L'équité peut être
définie comme une règle de réciprocité
perçue par chaque partenaire comme facteur essentiel de
l'échange, dans la mesure où elle fournit un sentiment de
satisfaction directement liée à la forme équilibrée
de la relation ». Cette définition renvoie essentiellement au
caractère distributif de l'équité selon lequel le niveau
d'équité perçu par l'agent de maîtrise dépend
essentiellement des résultats et de gains que celui-ci obtient dans un
échange avec un autre individu ou organisation. L'équité
s'imbrique à l'équilibre motivation, satisfaction ou
insatisfaction. Ainsi, la théorie de l'équité est
axée sur les sentiments qu'un agent de maîtrise éprouve
quant à la manière dont il se sent traité, par comparaison
avec les autres. Cette théorie repose principalement sur deux
hypothèses.
Premièrement, selon cette théorie, les individus
évaluent leurs relations interpersonnelles de la même
manière qu'ils estimeraient l'achat ou la vente d'une maison. La
théorie considère les relations personnelles comme un processus
d'échange auquel les agents de maîtrise apportent leurs
contributions et dont ils escomptent certains résultats.
Deuxièmement, toujours selon la même
théorie, les agents de maîtrise n'opèrent pas dans le vide.
Au contraire, ils comparent leur situation avec celle des autres pour
vérifier s'ils sont traités de façon équitable. Les
agents de maîtrise cherchent à savoir si un échange leur
est favorable et jusqu'à quel point, en comparant leur propre sort
à celui des autres. Ceux-ci peuvent être des collègues.
2.Modèle traditionnel de la théorie de
l'équité
La théorie de l'équité est fondée
sur une comparaison entre deux variables : les apports et
les résultats. Les apports représentent ce qu'un
agent de maîtrise apporte dans un échange ; les
résultats résument ce qu'il obtient de cet échange.
Quelques apports et quelques résultats typiques figurent dans le tableau
n°1. Les éléments des deux listes ne vont pas par paires et
ne représentent pas des échanges précis.
L'équité s'attache à l'équilibre
contribution-retribution (DeBoislandelle, 1994)13(*).
Selon la théorie de l'équité, les agents
de maîtrise attribuent une certaine valeur à leurs divers apports
et aux résultats correspondants en fonction de la façon dont ils
perçoivent la situation. Comme la plupart des échanges impliquent
des apports et des résultats multiples, le processus d'évaluation
n'est pas précis. Néanmoins les agents de maîtrise savent
généralement faire une distinction entre les apports et
résultats importants et ceux qui le sont moins.
L'équité se manifeste quand le
coefficient des résultats obtenus par un agent de maîtrise, en
fonction de ses propres apports, égale celui des résultatsobtenus
pard'autresen fonction de leurs apports à eux. Par exemple, un agent de
maîtrise peut se sentir convenablement rémunéré au
regard de ce qu'il apporte dans un emploi, par comparaison avec ce que les
autres collègues obtiennent en échange de leurs apports.
Tableau 1 : Apports et résultats
typiques dans un environnement organisationnel.
APPORTSRESULTATS
Age
Attribution de tâches stimulantes
Présence
Avantages sociaux
Dons de communication Privilège de fonction
(parking réservé, bureau bien situé)
Dons de relations interpersonnelles
Sécurité de l'emploi
Niveau d'instruction
Promotion
Expériences antérieure
Considération
Prestation
Responsabilité
Présentation physique
Salaire
Ancienneté
Privilège attaché à l'ancienneté
Situation social
Symboles de la situation sociale
Formation
Conditions de travail
Source : Extrait de Hellriegel.
S W, « Management des organisations Ed. Nouveaux horizons De Boeck
Université, 1993, p. 182.
II- L'analyse de la motivation à partir de la
théorie des pulsions.
Nous analyserons dans un premier temps, le
concept imbrication puis dans un second lieu, son analyse avec la motivation
et satisfaction au travail.
A.Analyse de l'imbrication
Avant d'étudier l'imbrication, rappelons sommairement
en quoi consiste la théorie. La théorie des pulsions a
été développée par Thordinke14(*). Il a formulé la loi de
l'effet d'apprentissage et l'influence de l'événement
passé sur le comportement. Il expliqua ainsi pourquoi le comportement
présent était dirigé vers de sources de satisfaction et se
détournait des événements désagréables.
Cependant, il faut attendre l'introduction du concept de pulsion défini
comme présentant le niveau de privation temporelle aux besoins
supposés existants pour élargir la théorie à
l'étude des comportements qui n'avait pas de rapport avec la
satisfaction des besoins d'origine physiologique. La formulation la plus
importante de cette théorie ne vint que plus tard au début des
années 1940 quand Hull (1934) décrivit le comportement comme
étant la résultante des pulsions et d'habitudes. Selon cette
dernière, la motivation est fonction, d'une part de l'habitude c'est
dire fonction de l'expérience de la relation entre le stimulus et la
relation et d'autre part de la pulsion, c'est-à-dire fonction de
l'excitateur. Par exemple l'habitude est la relation qui existe entre
l'augmentation du rendement de production et l'accroissement de la prime de
rendement. L'excitateur est dans ce cas le besoin d'accroître son bien
être économique par l'intermédiaire de gains
supplémentaires. Pour analyser l'imbrication, posons nous la question de
savoir que doivent faire les Dirigeants des entreprises Tchadiennes, selon
cette théorie pour motiver les agents de maîtrise à
être satisfaits ?
Etant donné que la théorie des pulsions est
orientée vers le passé, ce qui suppose que l'agent de
maîtrise se fonde sur ce qu'il connaît ou sur ce qu'il a
déjà eu à faire, le Dirigeant soucieux de satisfaction de
ses agents de maîtrise doit mettre des conditions appropriées
permettant à l'agent de maîtrise de faire ses calculs afin de
tisser les liens d'une part, le stimulus et la réponse et d'autre part
avec l'excitateur. Pour bien comprendre le processus, référons
nous au schéma suivant.
Schéma 1 : La relation motivation
satisfaction
Incitation (augmentation de la productivité)
Expérience ou habitude
Sa
tis
fac
tion
Réplique (augmentation de la prime de rendement)
Excitateur (le besoin d'accroître son bien être
économique) ou pulsion
Motivation
Source :
Nous-mêmes
B- L'imbrication
motivation, satisfaction et insatisfaction
La motivation pousse à l'action dans le but de combler
des besoins. La motivation a besoin pour se maintenir, qu'il y ait un sens au
travail à faire. Mais aussi la satisfaction, elle, ne pousse pas
à l'action, elle apparaît quand le premier est comblé. Il
faut un environnement de travail agréable, une bonne ambiance, une
sécurité de l'emploi et un salaire confortable. L'insatisfaction
est l'insuffisance de la non attente des besoins escomptés.
Au niveau de la direction, la satisfaction fait partie des
points sur lesquels travaille la direction générale, on parle ici
de la négociation de la convention collective, par exemple. La
motivation fait plus partie des enjeux du chef direct, celui qui est plus
proche des collaborateurs.
Pour bien comprendre la nuance qu'il existe entre ces deux
termes, prenons l'exemple de l'argent. Ce n'est pas un facteur de
motivation, mais de satisfaction. En effet, on n'arrive jamais
à satiété d'argent. Cependant, la satisfaction peut
engendrer la motivation. Elles sont imbriquées. L'argent peut donc
devenir un facteur de motivation si l'agent de maîtrise avait un impact
direct sur son salaire. Comme par exemple, le système
d'intéressement ; la direction de Lévis, il y'a quelques
années, avait promis à chacun des employés une prime
équivalent à un salaire annuel si l'entreprise atteignait son
objectif durant trois années consécutives. En fait, il faut qu'il
ait un lien direct entre la croissance d'activité, le bon
fonctionnement, la santé de l'entreprise ; et le salaire de ses
collaborateurs, pour que celui-ci devienne un facteur de motivation. Un autre
exemple, SA Corrue-Deseille, PMI spécialisée en agroalimentaire.
Cette entreprise compte dans ses clients de grands restaurateurs, et des
centrales d'achats. Les commandes sont préparées le matin pour
partir l'après midi. La contrainte temporelle est très forte,
à ceci s'ajoute l'exigence de qualité, la concurrence est rude.
Les salariés ont pris conscience de cette satisfaction
« client » à la suite de la perte de certains
d'entre eux. Ceci a engendré une diminution de leurs primes :
désormais, ils font tout leur possible pour satisfaire les exigences
«qualités », et garder les clients trouvés par les
commerciaux. Dans ce cas, la baisse du revenu fût une alerte, elle
eût un effet positif sur l'équipe de production.
Une fois distinction faite, les dirigeants peuvent
connaître parfaitement la situation actuelle de leur équipe, la
position de chaque membre, son rôle dans le groupe, et la motivation de
chacun dans ce groupe. C'est uniquement à partir de ce moment que les
dirigeants peuvent mettre en place des stratégies motivationnelles
efficaces et adaptées à chaque membre de l'équipe.
Qu'est ce qui fait que certaines personnes savent motiver les
autres ? Et ceci indépendamment des sources de motivation.
Au demeurant, ce chapitre théorique nous a pas permis
de comprendre distinctement les facteurs de satisfaction et d'insatisfaction au
travail. Le chapitre suivant nous éclaira sur la diversité des
facteurs de satisfaction et d'insatisfaction au travail et le degré
d'implication.
1. Définition des concepts
Après avoir bâtir un cadre
conceptuel, nous terminerons cette section en présentant les
définitions des variables à expliquer à l'étude.
Leur définition est liée au choix du cadre théorique et
issu de champs théoriques différents.
Définition de la motivation au
travail : le dictionnaire de la langue française (Robert)
donne plusieurs définitions de la motivation :
ü « Relation d'un acte aux motifs qui
l'expliquent ou le justifient. Exposé des motifs sur lesquels repose une
décision ».
ü « Ensemble des facteurs déterminant le
comportement de l'agent, plus particulièrement le
salarié ».
ü « Ensemble des forces (conscientes ou
inconscientes) qui déterminent le comportement ».
Levy-leboyer (1998) définit la motivation au travail
comme étant « un processus qui implique la volonté
d'effectuer une tâche ou d'atteindre un but, donc un triple choix, faire
un effort, soutenir cet effort jusqu'à ce que l'objectif soit atteint, y
consacrer l'énergie nécessaire ».
A la suite de ces définitions, nous proposons
celle-ci : La motivation au travail est un processus qui implique la
volonté de faire des efforts, d'orienter et de soutenir durablement
l'énergie vers la réalisation des objectifs et de la charge de
travail, et de concrétiser cette intention en comportement effectif.
L'expression visible et la plus concrète de la motivation d'une personne
est l'effort qu'elle produit régulièrement dans son travail.
L'effort est défini comme la somme d'énergie physique et
intellectuelle déployée dans le travail par l'individu. Le
schéma ci-dessous explique des attentes performances
rémunérations, et de la valence des
rémunérations.
Schéma 2 : Etude de la
motivation
Motivation au travail
Indicateur : l'effort
Motivation par la
Rémunération
Rémunération
Ex : Fixe
Variable
Avantages
Divers
Source : Réflexion personnelle
Définition de la satisfaction au
travail : la satisfaction est définit couramment comme un
sentiment de bien être. C'est le « plaisir qui résulte
de l'accomplissement de ce qu'on attend, désir, ou simplement d'une
chose souhaitable » ( le Robert).
Locke (1976) la définit comme « un
état émotionnel positif ou plaisant résultant de
l'évaluation faite par une personne de son travail ou de ses
expériences de travail ». Cet état émotionnel
résulte de l'évaluation faite par une personne de son travail
comme répondant ou permettant de répondre à ses valeurs
importantes vis-à-vis du travail, à condition que ces valeurs
soient convergentes avec ou aident à satisfaire ses propres besoins de
bases.
CHAPITRE II :
LES LEVIERS DE SATISFACTION ET D'INSATISFACTION
ACTIVÉS DANS LES ENTREPRISES
Il existe une diversité de leviers de satisfaction et
d'insatisfaction à laquelle les courants de pensées ont
valorisé et mis en oeuvre permettant d'établir des rapports
employeur employé que nous analyserons dans la première
section.
En outre cette diversité de leviers peut avoir une
influence sur le degré de satisfaction des agents de maîtrise et
pourrait être impliquée par un certain nombre de facteurs
activés par les entreprises qu'il convient d'analyser.
SECTION 1 : DIVERSITE DES FACTEURS DE
SATISFACTION ET
D'INSATISFACTION DES AGENTS DE
MAITRISE
La diversité des éléments de satisfaction
des salariés au travail sera analysée tour à tour aux
théories révélées par Maslow (1954), Alderfer
(1969), Herzberg (1959) et de Mc. Clelland (1961).
I- PRISE EN COMPTE DES FACTEURS DE SATISFACTION ET
D'INSATISFACTION PAR LES THEORIES DE CONTENU.
A. Pyramide des besoins de Maslow
1. Relation entre pyramide des besoins et facteurs de
satisfaction et d'insatisfaction
En fait, Maslow (1954) a développé une
théorie à l'aide d'une pyramide (Schéma n°3)
appelée « pyramide des besoins » qui part du
principe que, tout comportement est déterminé par la satisfaction
d'un des besoins fondamentaux, ensuite, que tout individu commence par
satisfaire les besoins élémentaires et ne passe aux besoins
suivants, qu'une fois satisfait le besoin le plus bas. Enfin, les besoins
fondamentaux, ceux du premier niveau, ont une priorité sur tous les
autres, ce qui explique que peu de personnes ne soient motivées par la
réalisation des besoins supérieurs. Maslow les distingue en cinq
groupes suivants :
Les besoins physiologiques
Les besoins de nourriture, d'eau, d'air et d'un toit pour
s'abriter sont tous des besoins physiologiques et constituent le plus bas
niveau dans la hiérarchie de Maslow. Les agents de maîtrise
cherchent les moyens de satisfaire ces besoins avant de se tourner vers des
besoins d'un ordre supérieur.
Les besoins de sécurité
Le besoin de protection et de stabilité, le besoin de
se prémunir contre la douleur, la menace ou la maladie sont tous des
besoins de sécurité. De même que les besoins
physiologiques, l'insatisfaction des besoins de sécurité pousse
l'agent de maîtrise à se démener pour les satisfaire. Les
agents de maîtrise satisfaits au premier plan par leur besoin de
sécurité apprécient surtout leur emploi parce qu'il les
empêche de perdre tout moyen de satisfaire les besoins de base.
Les besoins d'appartenance
Le besoin de camaraderie ou d'amour, ainsi que le besoin
d'être admis par un groupe, sont tous des besoins d'appartenance. Quand
les besoins physiologiques et les besoins de sécurité ont
été satisfaits, les besoins d'appartenance surgissent et
satisfont à leur tour les agents de maîtrise. Les dirigeants
d'entreprises doivent comprendre que, si ces besoins d'affiliation sont la
principale source de satisfaction pour un agent de maîtrise, celui-ci
cherche dans son travail l'occasion de trouver et d'établir des
relations interpersonnelles chaleureuses et amicales.
Les besoins d'estime
Le sentiment d'épanouissement que peut
avoir un agent de maîtrise, en même temps que le sentiment de sa
propre valeur et le sentiment d'être estimé ou respecté par
les autres satisfont les besoins d'estime. Les agents de maîtrise qui ont
besoin de considération veulent que les autres les acceptent pour ce
qu'ils sont et les trouvent compétents et capables.
Les besoins d'accomplissement personnel
Le sentiment de s'être
réalisé dans la vie satisfait un besoin d'accomplissement
personnel. Les agents de maîtrise qui cherchent à s'accomplir
s'acceptent eux même, se font accepter par les autres et augmentent leurs
aptitudes à résoudre les problèmes.
En effet, ces besoins fondamentaux, qu'ils
sont, ne peuvent être satisfaits que par la rémunération
que l'agent de maîtrise acquiert de son employeur. Cette
rémunération lui octroi de l'argent. De plus, la
rémunération fait partie des besoins de sécurité
selon la pyramide des besoins de Maslow. C'est donc cette
rémunération que les employeurs mettent au profit de ces derniers
qui constitue les facteurs de satisfaction ou d'insatisfaction.
Au total, on est en droit de juger que l'on ne
saurait rappeler la théorie des besoins énoncée par
Maslow sans faire allusion aux facteurs de satisfaction ou d'insatisfaction
tant qu'elles sont associées et même confondues au point où
ces dernières auraient leur source dans la théorie de Maslow.
Telle est donc la théorie de Maslow et son articulation avec les
facteurs de satisfaction et d'insatisfaction. Néanmoins, cette
théorie n'est pas débarrassée de critiques.
Schéma 3 :
La hiérarchie des besoins de Maslow.
Un niveau de besoin n'est
Ressenti que lorsque Besoins de se
Réaliser
Le précèdent est (utiliser son
potentiel)
Satisfait.
Besoins d'estime
(de soi, des autres, reconnaissance
Sociale)
Besoins d'appartenance
(être aimé, appartenir à un groupe)
Besoins de sécurité
(se vêtit, avoir un toit, vivre dans environnement
prévisible, travailler pour vivre)
Besoins physiologiques
(se nourrir, boire, respirer, dormir)
Source :Hellriegel et al.
1992.
B. Universalité contestable de la
hiérarchisation des besoins de Maslow
Incontestablement, la pyramide des besoins de Maslow est
simple et facilement compréhensible. Mais elle nécessite le
désir de vouloir universaliser les besoins des agents de maîtrise.
C'est ainsi que les auteurs comme Sandra (1987) ont dénoncé
l'insuffisance de cette théories d'analyse de la satisfaction. Pour lui,
« lesbesoins d'estime et de réalisation de soi tels
qu'évoqués par Maslow ne sont jamais totalement satisfaits et
constituent parfois une source d'insatisfaction qu'éprouve un agent
demaîtrise». En outre, Louart (1997) affirme que les
théories du contenu en général et celle de Maslow en
particulier sont partielles, abstraites et non universelles. Louart ajoute que
cette théorie est fondée sur une hiérarchisation implicite
des besoins et qu'elle est inspirée du vieux principe voulant qu'un
besoin satisfait en sollicite un autre. Or dans la réalité,
l'agent de maîtrise peut être satisfait au même moment par
tous ces besoins à la fois, par une bonne partie ou par de consommation
ostentatoire.
La théorie de Maslow ressemble à
celle de Alderfer évoquée sous le vocable modèle SRP.
II- LA THEORIE SRP de C. Alderfer (1967)
En effet, ce modèle est proche de celui de Maslow.
Alderfer est d'accord avec Maslow sur le fait que les agents de maîtrise
ont des besoins hiérarchisés. Mais au lieu de cinq
catégories de besoins proposées par Maslow , la théorie
SRP émise par Alderfer soutient que l'agent de maîtrise à
trois séries de besoins de base à savoir : les besoins de
subsistance, de relation et de progression.
A- Les besoins de subsistance, de relation et de
progression
- Les besoins de subsistance
Ce sont des besoins matériels et sont
satisfaits par la nourriture, l'air, l'eau, le salaire, les avantages sociaux
et les conditions de travail.
- Les besoins de relations
Ils se rapportent au désir
d'établir et d'entretenir des relations interpersonnelles avec des
collègues, des supérieurs, des subordonnés, des amis et la
famille.
- Les besoins de progression
Ce sont les besoins qu'exprime un agent de maîtrise en
cherchant toute occasion de progresser personnellement, à sa propre
façon, en apportant une contribution créatrice et productive
à son travail.
Tous ces besoins sont fondamentaux et constituent des facteurs
de satisfaction ou d'insatisfaction des agents de maîtrise au travail. La
hiérarchie de ces catégories de besoins est similaire à
celle de Maslow. Les besoins de subsistance sont semblables aux besoins
physiologiques et aux besoins de sécurité définis par
Maslow ; les besoins de relations correspondent aux besoins d'appartenance
de Maslow ; les besoins de progression sont similaires aux besoins
d'estime et d'accomplissement de Maslow. Toutefois, les deux théories
diffèrent dans l'idée qu'elles se font de la manière dont
les agents de maîtrise satisfont ou ne satisfont ces différentes
catégories de besoins. Telle est l'articulation de la théorie
avec les facteurs de satisfaction. Cependant, la théorie présente
quelques limites.
B- Les limites du modèle SRP
Le modèle SRP, au même titre que la pyramide
des besoins de Maslow, est partiel, abstrait et non universel Louart (1997).
Relativement nouvelle, la théorie SRP de la satisfaction n'a pas
été soumise à l'épreuve de l'expérience par
beaucoup de chercheurs.
Pour les dirigeant d'entreprises tchadiennes, ils doivent
comprendre cette manifestation des théories qui invoque essentiellement
les facteurs de satisfaction. Ils doivent surtout avoir à l'esprit que
pour les agents de maîtrise, la rémunération, la
responsabilité, la qualité de travail sont des
éléments de satisfaction contrairement à ce que dit
Herzberg.
III-La théorie bi factorielle de
Herzberg
La théorie des deux facteurs de HERZBERG propose en
postulat l'existence de deux catégories d'éléments
motivants que nous verrons dans un premier temps puis ses limites dans un
second.
A. Relations de la théorie bi factorielle avec
les facteurs de satisfaction et d'insatisfaction.
Herzberg (1959) complètent la théorie de
Maslow. Ils cherchent à repérer quels sont les facteurs source de
satisfaction et ceux qui sont source d'insatisfaction.
- Les facteurs d'hygiène
Certains facteurs provoquent de l'insatisfaction quand ils ne
sont pas pris en considération. Mais, quand ils le sont, ils ne
provoquent pas de satisfaction. Il y'a simplement absence d'insatisfaction.
Herzberg les appelle facteurs d'hygiène, car ils sont à la base
de la « bonne santé » des relations humaines dans
l'entreprise. Il s'agit des relations avec les supérieurs et les
subordonnés, des avantages sociaux et du salaire, des conditions
matérielles du travail, du statut, de la politique du personnel et du
mode de contrôle qui s'exerce dans l'organisation.
- Les facteurs de motivation
Certains facteurs ne provoquent pas
d'insatisfaction quand on ne les prend pas en compte, mais en jouant sur eux,
on déclenche de la satisfaction. Il s'agit des possibilités de
carrière, de la responsabilité, de considération
obtenue... Herzberg considère donc que le contenu de la tâche est
un facteur motivant. En tant que théorie de contenu, cette
théorie affirme également qu'il existe des facteurs bien
spécifiques qui pousse les salariés à agir, à
être particulièrement motivé pour satisfaire certains de
ses besoins. Herzberg et al. (1959) distinguent ces deux catégories de
facteurs en de travail qui interviennent de manière très
différente dans le mécanisme de la motivation.
Au demeurant, nous dirons que la théorie bi
factorielle prend en compte tous aspects des facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction au travail. Raison pour laquelle, elle constitue une source,
un fondement de premier ordre pour les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction. Autrement dit, les facteurs de satisfaction s'articulent bien
avec la théorie bi factorielle de Herzberg.
B.Les limites de la théorie
La théorie bi factorielle de Herzberg
distingue deux types de facteurs. Seulement, elle ne définit pas
simplement cette distinction qui existe entre les éléments
d'insatisfaction et de motivation. D'autre part, la proposition selon laquelle
les facteurs de satisfaction ont une force de motivation plus grande que les
facteurs d'insatisfaction semble suspect. Cette approche bien
qu'intéressante est trop générale du point de vue de sa
formation. Louart (1997) affirme que l'universalité de deux facteurs
semble être une présentation.
VI.LA THEORIE DELA MOTIVATION PAR L'ACCOMPLISSEMENT DE Mc
Clelland
Mc Clelland (1961) propose que tout le monde ressent trois
besoins particulièrement importants : besoins d'accomplissement,
besoin d'appartenance et besoin de pouvoir. Quand une personne éprouve
très fortement l'un de ces besoins, l'effet sera de pousser la personne
à adopter des comportements en vue de satisfaire tel besoin. Ces
recherches menées par Mc Clelland sont principalement consacrées
aux façons dont le dirigeant d'entreprise peut exploiter le désir
de réussite de ses salariés. Il a étudié à
fond la motivation par l'accomplissement, tout particulièrement en ce
qui concerne l'esprit d'entreprise. Cette théorie établit que la
motivation d'un salarié est proportionnelle à la force de son
désir soit d'accomplir quelque chose en fonction d'un modèle
d'excellence, soit de l'emporter sur ces concurrents. Le degré de
satisfaction ressentie par les salariés en matière
d'accomplissement dépend de l'enfance qu'ils ont eue, des
expériences personnelles et professionnelles qu'ils ont connues et du
type d'organisation pour laquelle ils travaillent. Voilà sommairement la
relation des besoins qu'on peut établir à un agent de
maîtrise par rapport à la théorie de la motivation par
l'accomplissement de Mc Clelland. Cependant, comment évalue t-on cette
motivation par l'accomplissement ?
A. Evaluation de la satisfaction par
l'accomplissement
Mc Clelland mesure la force de la motivation
par l'accomplissement, chez une personne, en utilisant le Test d'Aperception
Thématique (TAT). La méthode TAT consiste à
présenter, à la personne testée, des images non
structurées qui peuvent provoquer diverses sortes de réactions.
On lui présentera, par exemple, une image qui peut évoquer
diverses histoires. Un des principaux TAT c'est de faire apparaître la
façon dont le sujet perçoit le monde. C'est une méthode
dite projective parce qu'elle met l'accent sur les perceptions individuelles de
certains stimuli, sur la signification que l'individu leur attribue et sur la
manière dont il les organise.
B. Caractéristiques des entreprises etle
rôle de l'argent
Des études pratiques ont relevé les
différences des entreprises en matière de GRH. Ces
différences montrent que, les analyses faites sur la pratique de GRH
dans les petites entreprises sont parfois différentes de celles faites
dans les ME et GE. Pour les petites entreprises, les agents de maîtrise
sont des ressources réduites et par conséquent, le système
de décision en matière de GRH est très centralisé
autour du dirigeant, Cheylan Haccuria (2003)15(*). Même si avec l'augmentation de la taille de
l'entreprise, le dirigeant tend à déléguer ses pouvoirs
à un cadre
(De Boislandelle, 1998). Nous dirons que, la dimension RH
dans les petites entreprises dépend largement de sa vision
entrepreunariale qui conditionne en grande partie les pratiques de GRH outre
que les grandes entreprises.
Dans une étude expérimentale
portant sur la satisfaction en milieu de travail dans le secteur privé,
Pohlmann (1999)16(*) a
relevé que les possibilités de développement, la
stabilité de l'emploi, la responsabilisation des salariés, les
conditions de travail sont considérées par les agents de
maîtrise des petites entreprises comme des éléments moins
adéquats que les grandes entreprises. Éventuellement, parce que
les possibilités d'avancement de carrière et les occasions
d'innovation dans les petites entreprises sont peut être réduites
et qu'elles ont moins de moyens à investir dans la recherche et les
procédés nouveaux. En plus, les salariés des entreprises
moyennes sont plus heureux de la souplesse de l'organisation. L'argent
représente un vigoureux symbole de la réussite de
l'efficacité. Il peut engendrer un certain mécontentement si
l'agent de maîtrise sent que sa contribution est insuffisamment
récompensée. Quand c'est la motivation par l'accomplissement, la
personne intéressée peut se trouver récompensée par
la qualité de sa propre prestation. Pourtant, la motivation par
l'accomplissement est inopérante lorsque l'individu fortement
motivé par le besoin d'accomplissement exécute des travaux
routiniers ou ennuyeux, ou lorsqu'ils ne se heurte à aucune concurrence
dans l'une des caractéristiques des entreprises. C'est dans ce contexte
que nous formulons l'hypothèse selon laquelle :
H1 Les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise sont variables selon les
caractéristiques des entreprises (taille et secteur
d'activité).
H1.1 : Les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varient en fonction de la taille de ces entreprises.
H1.2 : Les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varient en fonction du secteur d'activité.
1. Caractéristiques des individus hautement
performants
Les individus hautement performants en raison de leurs
propres motivations présentent trois caractéristiques
principales :
- premièrement, ils aiment se fixer leurs propres buts.
Rarement satisfaits de laisser les choses au hasard et de subir la vie, ils
essaient presque toujours d'accomplir quelques choses. Ils choisissent avec
soin les buts qu'ils se donnent.
- Deuxièmement, ils préfèrent les
objectifs modérément accessibles qui ne soient pas si
aisés que le succès n'entraîne aucune satisfaction, ni si
ambitieux que la réussite soit surtout une question de chance plus que
de mérite. En d'autres termes, ils se mettent eux-mêmes à
l'épreuve et prennent plaisir à réaliser des tâches
qui les obligeront à se surpasser
- Troisièmement, ces individus fortement motivés
par le besoin d'accomplissement manifestent une préférence pour
les tâches qui leur fournissent une rétroaction immédiate.
Etant donné l'importance que l'objectif présente pour eux, ils
aiment savoir à quel point leur entreprise a été
réussie.
V.Relations ou rapports entre les théories du
contenu
Les quatre théories de la satisfaction mettent l'accent
sur diverses notions importantes : besoins motivationnels de base ;
facteurs de motivation et facteurs d'hygiène de vie ; motivation
par l'accomplissement. Le schéma ci-dessous indique les relations qui
existent entre ces quatre théories. La théorie de la
hiérarchie des cinq besoins a servi de base à la théorie
SRP. Il existe par conséquent des similitudes importantes entre les deux
propositions. Le besoin d'accomplissement et le besoin d'estime couvrent les
besoins de progression, les besoins d'appartenance ressemblent aux besoins de
relations ; et les besoins de sécurité et les besoins
physiologiques sont à la base des besoins de subsistance
mentionnés par la théorie SRP. Ce qui différencie
principalement ces deux théories, c'est que la théorie de la
hiérarchie des besoins propose un système statique fondé
sur le principe de la satisfaction progression, tandis que la théorie
SRP présente un système de classification souple des trois
besoins. Tel est le rapport qui existe entre ces quatre théories.
Schéma 4 : rapports entre les
théories de la satisfaction des besoins.
Théories des besoins
Théories des facteurs de Théorie de la
motivation
motivation et d'hygiène de vie par
l'accomplissement
Facteurs de motivation
· Promotion
· Progression
·Accomplissement
Besoins d'accomplissement
Hiérarchie des besoinsThéorie
SRP
Progression
Autoréalisation
Besoins de pouvoir
Estime
Besoins de relations
Appartenance
Facteurs d'hygiène
De vie
· Sécurité de l'emploi
· Salaire
· Conditions de travail
Besoins d'appartenance
Sécurité
Subsistance
Besoins physiologiques
Source :
Nous-mêmes
SECTION 2 : LES IMPLICATIONS DU DEGRE DE
SATISFACTION DES AGENTS DE MAITRISE
Nous nous intéresserons dans cette section du
degré d'identification de la personne à son travail. Elle
commente l'importance que couvre le travail dans l'opinion globale que le
salarié se fait de lui-même. Cependant, elle traitera primo, le
comportement des agents de maîtrise face à leur travail, secundo,
l'influence de ces facteurs sur la performance de ces derniers et tertio,
l'activation de ces facteurs par les organisations.
I. IMPACT DU DEGRÉ DE SATISFACTION SUR LE
COMPORTEMENT DES AGENTS DA MAITRISE
A. Influence sur la conduite des agents de
maîtrise
La conduite des agents de maîtrise au travail exprime la
façon de se comporter, d'agir et de se réaliser. Elle
découle de la comparaison par ce dernier de ses apports et ce qu'il a
perçu en retour de son travail à ceux de ses collègues. En
cas d'inégalité, l'agent de maîtrise aperçoit un
sentiment d'iniquité. Ce sentiment va donc créer en lui un
comportement tendu pour exprimer son insatisfaction. Mais cette tension le
conduira à agir, à être satisfait, à déployer
d'importants efforts pour apaiser le sentiment qui l'anime. Roussel (1996)
suggère les comportements qu'un agent de maîtrise peut adopter,
sont les suivants :
- L'adoption d'un nouveau comportement : dans ce cas,
l'agent de maîtrise va agir en modifiant ces contributions, en demandant
une mutation, une promotion ou même quitter l'entreprise ;
- Le changement des perceptions de la situation : ici, il
cherchera à modifier psychologiquement ses contributions dans
l'entreprise ou alors celles des autres personnes auxquelles il étale sa
comparaison. Il peut à cet effet, choisir comme référence
une autre personne.
Face à ces situations, le déploiement des
efforts de l'agent de maîtrise doit retenir l'attention du dirigeant
d'entreprise. Il doit donc par souci de reconnaissance aux agents de
maîtrise, chercher à activer ses manoeuvres motivationnelles en
vue d'éviter tout conflit qui peut advenir. Car les agents de
maîtrise qui perçoivent un sentiment d'iniquité peuvent
manifester leur mécontentement par la réduction de leurs efforts.
C'est un cas exceptionnel où l'on constate que l'insatisfaction peut
conduire à la démotivation. Mais, cet effet fréquent peut
à la longue engendrer d'autres comportements tel que le stress.
B. Impact sur le degré de stress des agents de
maîtrise
« Le stress caractérise de façon
générale l'ennui fréquent et démotivation du
salarié du lieu de travail »17(*). L'indice de stress exprimé en terme du
rapport : nombre de jours stressé/ total de jours de travail
(global ou par catégorie) constitue un instrument statistique commode
pour apprécier le « climat social » ou le
degré de motivation d'un groupe de salarié. Pour tirer de cet
indice un maximum d'informations, on met d'ordinaire en relation avec d'autres
variables telles que la qualité de relation de travail.
C. Influence sur la qualité de travail
La qualité du travail joue un rôle non
négligeable dans la fréquence des salariés en l'occurrence
les agents de maîtrise au travail. Ainsi, ceux qui assument les
tâches subalternes accordent moins d'intérêts à leur
travail et sont donc moins réguliers. Par contre, ceux assumant les
tâches les plus stratégiques y trouvent plutôt
d'intérêt et les assument avec satisfaction et abnégation.
C'est qui peut expliquer leur présence régulière au
travail.
BélangeretThuderoz (1998) dans leur étude
portant sur la recodification des relations d'emploi ont suggéré
que le contenu de la fonction exercée, les relations humaines au
sein de l'entreprise et la promotion à un poste supérieur
permettent d'arranger une très bonne relation entre travail et
contentement professionnel. Dans un équilibre large, les efforts
déployés par les salariés demeurent
discrétionnaires à travers l'utilisation de leur
compétence et dans l'activité de l'entreprise. En s'interrogeant
sur ces travaux qui présentent un rapport entre satisfaction et
attractivité de sa profession, cette revue nous a permis de justifier
notre hypothèse selon laquelle :
H2 : La qualité des
relations de travail influence positivement le degré de
satisfaction des agents de maîtrise dans les
entreprises tchadiennes.
II. INFLUENCE DE LA SATISFACTION SURLA PERFORMANCE DES
AGENTS DE MAITRISE
Nous percevons par performance ici, le résultat issu
par un agent de maîtrise dans l'achèvement de sa fonction suite
à une incitation qui est la satisfaction. Elle manifeste le degré
d'atteinte des buts mandés au personnel de l'entreprise. La performance
peut être appréciée grâce à des indicateurs
quantitatifs du résultat (Ziang, 2004). Nous retenons ici le rendement,
l'effort et l'amélioration du contenu du travail.
A. Variation du rendement des agents de
maîtrise comme effet de satisfaction et d'insatisfaction dans les
entreprises
Le rendement des agents de maîtrise détermine
leur efficacité au travail. Certains auteurs l'assimilent à la
productivité. Quoi qu'il en soit, le rendement demeure un bon
interlocuteur de performance des salariés au travail. Identifier
à l'efficacité, « le rendement dans cet esprit
indique :
- Le degré de satisfaction et d'insatisfaction de
l'agent de maîtrise ;
- L'adhésion de l'agent de maîtrise aux objectifs
de l'entreprise ;
- Le degré d'implication de l'agent de maîtrise
sur les conditions du travail et la qualité du
travail. »18(*).
Bien plus, le rendement comme assimilé à la
productivité désigne la quantité de travail produit par
rapport aux moyens mis en oeuvre et ou aux objectifs poursuivis. Tout comme
dans le cas de l'effort, une baisse de rendement est un mauvais signal pour le
dirigeant en ce qui concerne sa politique de motivation et son augmentation
constitue pour lui une satisfaction. A cet effet, une bonne politique de
motivation encourage les agents de maîtrise à bien travailler. Par
conséquent, l'atteinte des objectifs en terme de productivité
entraînera à son tour un accroissement du rendement. En fin,
parler du rendement comme conséquence de facteur de satisfaction
signifie évaluer le rapport : résultat du personnel/
objectif visé.
1. Variation de l'effort comme effet de satisfaction et
d'insatisfaction
L'effort est défini comme l'excitation (des agents de
maîtrise) pour atteindre des objectifs (Larousse). C'est aussi un
véritable indicateur de la satisfaction au travail. Il se manifeste par
un comportement et indique la réponse des salariés suite à
une motivation quelconque qui les pousse vers la réalisation d'une
tâche bien précise. Sa variation exprime l'appréciation par
les salariés des facteurs dont ils ont fait l'objet. Ainsi, une
diminution de l'effort exprime un manque de motivation. A cet effet, le
dirigeant doit revoir sa politique en cherchant à les adapter aux
besoins des travailleurs. A contrario, l'augmentation de l'effort indique une
satisfaction. Ce qui doit permettre au dirigeant de remarquer la concordance de
cette politique aux attentes des agents de maîtrise. Car, il faut le
rappeler, un salarié bien motivé est disposé à
fournir plus d'effort que d'habitude. C'est en quelque sorte une estimation de
l'expectation des salariés. Les salariés adoptent dans ce cas des
comportements ayant trait au respect d'un certain nombre d'instructions
prescrites par la hiérarchie. On peut à cet effet citer le cas du
respect du règlement intérieur. Ainsi, la motivation
apparaît donc comme une source de changement du comportement d'effort,
tout comme elle peut l'être dans la variation du rendement des agents de
maîtrise.
B. L'amélioration du contenu de travail
L'amélioration du contenu de travail comme effet de
satisfaction s'inspire du modèle caractéristique de l'emploi de
Hackman et Oldham (1980). Pour lui, la satisfaction agit sur quatre types de
variables affectives du comportement : la motivation interne par le
travail, la satisfaction au travail, l'absentéisme et le départ
volontaire, et la qualité de travail. Par conséquent, l'adoption
d'un comportement est tributaire de ces variables.
Ainsi, un travailleur motivé a tendance à mieux
s'appliquer au travail et à le réaliser avec beaucoup
d'intérêts. On constate donc un travail bien fait dans les normes
prescrites par la hiérarchie. C'est un bon signe de satisfaction que le
salarié exprime. Par contre, on peut remarquer des tâches mal
accomplies dont la qualité laisse à désirer tant par la
hiérarchie que par le travailleur si l'exécutant n'est pas
satisfait de ses conditions de travail et du contenu de son travail. Le contenu
de que peut réaliser un agent de maîtrise est forcément
dépendant de la façon dont il est traité. Nous ne le
dirons jamais assez, il faut motiver les salariés. Et cette motivation
pourrait encore avoir d'autres impacts sur les salariés.
III. ACTIVATION DES ELEMENTS D'ACCROISSEMENT DE LA
SATISFACTION PAR LES ENTREPRISES
A. Le salaire lié à la qualification et
le cadre réglementaire
- Le salaire de base et ses accessoires.
« Par rémunération il faut entendre le
salaire de base ou minimum et tous les autres avantages, payés
directement ou indirectement, en espèces ou en nature, par l'employeur
au travailleur en raison de l'emploi de ce dernier »19(*) . Ainsi, le salaire de base
d'un salarié dans une entreprise est fonction de sa catégorie
professionnelle, de son échelon, des dispositions contractuelles
concernant le temps de travail hebdomadaire ou mensuel. Nous pouvons citer
comme accessoire au salaire les gratifications contractuelles ou
bénévoles à la discrétion de l'employeur notamment
le treizième mois, les primes, les indemnités et les avantages en
nature. Nous définissons les avantages en nature comme des biens et
services fournis à un prix réduit, mis à disposition ou
offerts. Ces avantages sont gérés par l'employeur, le
comité d'entreprise lorsqu'il existe, des entreprises extérieurs
proposant des biens et des services à des prix réduits, ou
encore, ils sont utilisés par le salarié sans accord explicite de
l'employeur.
- Organisations conformes régissant la
détermination des salaires
Ces dispositions sont contenues dans le Code de Travail de la
Loi N° 038/PR/96 du 11 décembre 1996 concernant les
modalités de paiement de salaire. L'article 257 dudit code stipule
que : « le salaire doit être payé en monnaie
légal, nonobstant toute stipulation contraire ». Il
définit le principe de l'égalité des salaires et les
retenus sur le salaire. Nous nous intéresserons à celle
liée à l'attachement de la catégorie spécifique
d'encadrement.
B. Salaire lié à
l'attachement des agents de maîtrise
- Les primes d'ancienneté
Ces primes sont calculées sur la base du nombre
d'année de présence de l'agent de maîtrise dans
l'entreprise. Elles sont destinées à
rémunérées sa fidélité et le gain
d'expérience supposé acquis avec le temps. Elles
présentent un intérêt dans les entreprises offrant peu de
perspectives de promotion au personnel. La déception de ces primes est
de décourager la mobilité puisqu'elles sont perdues si on change
d'entreprise.
- L'intéressement des agents de maîtrise
Il permet l'attachement (l'implication) sur le long terme.
C'est un dispositif par lequel les entreprises peuvent désormais
grâce à ce système verser à leur personnel un
complément de rémunération autre que le salaire
établi sur les performances ou sur les résultats positifs de
l'entreprise.
Tous les salariés doivent pouvoir
bénéficier des primes d'intéressement mais une
ancienneté peut être exigée.
- L'actionnariat
Il consiste à favoriser l'octroi des actions de la
société aux salariés désireux d'en
détenir.
- Le plan d'épargne salarial
C'est une technique qui favorise l'épargne en
prélevant un montant sur le salaire du travailleur.
- La prime de risque
Elle est accordée aux agents de
maîtrise exerçant un métier risqué.
- La prime d'assiduité
Accordée aux travailleurs pour leur
régularité.
- Les prêts scolaires, prêts mil
accordés à l'occasion d'événements familiaux
Tous ces styles constituent un moyen pour l'entreprise de
montrer à ses salariés qu'elle s'intéresse à ceux
et à leur famille et peuvent de ce fait plaire au travailleur. Ils
constituent de ce fait un facteur de motivation et d'implication
- Indemnités de logement
L'agent de maîtrise en bénéficie pour
subvenir à ses dépenses de logement.
- Indemnités de transport
La liste étant exhaustive, toutefois, les dirigeants
ont une diversité des facteurs de satisfaction permettant d'encourager
leur salarié à s'impliquer.
Tels sont les différents éléments de
rémunération activés favorisant l'attractivité des
agents de maîtrise dans l'entreprise. Ces différents
éléments que nous venons de passer en revue nous permettent de
justifier notre hypothèse :
H3Le niveau de rémunération
influence le degré d'insatisfaction des agents de maîtrise dans
les entreprises Tchadiennes.
IV. METHODES ACTUELLES DE MANAGEMENT
Depuis que la motivation des agents de maîtrise fait
partie des priorités des dirigeants, ceux-ci avec le temps ont
modifié leur management afin de le rendre plus efficace. Nous tenterons
dans ce paragraphe de les définir le plus précisément
possible pour en déduire leurs avantages et inconvénients.
A. Le management par
objectif
Le management par objectif fût développé
par DruckeR (1970). Ce management est basé sur une organisation
dynamique. Des objectifs sont fixés à tout niveau de la
hiérarchie. Les collaborateurs travaillent en synergie et contribuent
à l'objectif commun.
Selon Drucker, il suffit de fixer les objectifs clairement
définis. Ce qui motive le personnel en terme de responsabilité,
de participation au travail. Car il est vrai qu'un objectif peut devenir un
véritable défi, mobilisant alors une saine énergie chez
celui qui cherche à le relever. Mais un objectif peut aussi
paraître irréalisable ou inaccessible, et ne pas correspondre aux
capacités personnelles de salarié devant y faire face. Le
management par objectif est une technique qui met l'accent sur la bonne gestion
de l'entreprise. La plupart du temps, les objectifs sont imposés par la
hiérarchie sans le moindre dialogue. Ce qui donne l'autonomie à
l'agent de maîtrise dans l'exercice de ses fonctions. De plus,
basé sur les aspirations des responsabilités, et non sur la
réalité économique et financière de l'entreprise.
Donc, ces objectifs ne sont pas perçus par les agents de maîtrise
comme des défis, mais plutôt, comme critères de mesure de
performance, rien de très motivant.
B. Le management participatif
La participation est une forme de management favorisant la
participation aux objectifs par l'information. Elle favorise également
la participation de chaque salarié par le développement de
l'expression et la prise de responsabilité à son niveau, en axe
ascendant. La participation se met en oeuvre grâce à la
négociation, au partage, à l'association du personnel dans des
travaux de groupe. Concrètement, le management participatif peut se
traduire par :
- La communication et la concertation ;
- Le travail en groupe ;
- Les réunions périodiques ;
- Négociation et réflexion
partagées ;
- Fixation d'objectifs clairs ;
- Cohérence entre la stratégie et la mise en
oeuvre ;
- Etat d'esprit et culture d'entreprise très
ouverte.
La participation indirecte pose le problème de la
représentation, il faut qu'elle reflète la réalité
du personnel. La participation directe est perçue comme une diminution
du rôle des instances représentatives du personnel qui pourrait
remettre leur existence en cause. Dans tout le cas, le management participatif
facilite l'implication à tout niveau hiérarchique, et à
différent degré. Il favorise dans certains cas la communication
ascendante et descendante. Ce qui explique le rôle de courroie de
transmission des informations des agents de maîtrise dans l'entreprise.
Enfin, la participation favorise l'effet de synergie, ce qui donne des
décisions de qualité. Le mode de participation peut être
aussi indirect. La participation indirecte passe par les syndicats, elle se
réalise par l'information, la consultation, l'expression d'avis et
propositions diverses, et aussi, la codécision sous forme de
négociation (convention collective). La participation indirecte concerne
certains types de décisions dans 7 domaines principaux
(Louart 1997)20(*) :
§ Les problèmes techniques ;
§ L'organisation du travail ;
§ L'emploi et les questions du personnel ;
§ Les conditions du travail ;
§ La contribution de l'entreprise au bien être hors
travail ;
§ La politique économique et
financière ;
§ La politique générale et les
structures.
Le management participatif recherche la création et la
valorisation de potentiels humains, par la formation, la
délégation. En sommes, qu'est ce que la
délégation ?
C. La délégation
La délégation permet aux dirigeants
d'entreprise de mieux gérer leur temps, et d'élever les
performances globales de leur équipe. Mais pour que la démarche
soit bénéfique pour tout le monde, il faut respecter certains
principes de base. Car une délégation mal menée peut
entraîner la démotivation des membres de l'équipe, elle
peut également être l'origine de conflits. Pour qu'une
délégation soit réussie, le dirigeant doit distinguer les
tâches qu'il est le seul à pouvoir réaliser, et celles
qu'il peut confier à ses collaborateurs. La délégation
dépend des capacités techniques, fortes des collaborateurs et de
l'appartenance à l'ethnie du propriétaire dirigeant (Nkakleu,
2002)21(*).Pour certains
cas d'Europe,Anne Charlotte Pasquier, PDG d'Aubade a insisté cette
difficulté dans un article du Figaro du 07 janvier 2002,
« Je n'y parviens pas toujours parce que je ne suis pas
laxiste, et que les produits ou la communication doivent conserver une patte
unique. Ainsi, aucune image ne sort sans que j'ai validé toutes les
étapes de la photogravure ». Le dirigeant doit
faire confiance, pour ceci, il doit s'assurer des compétences et de la
motivation du collaborateur choisi. La délégation doit être
acceptée, afin d'être un facteur de satisfaction, sinon, c'est le
contraire qui se produira. Il faut que le collaborateur auquel le manager
confie la tâche ait compris son rôle, qu'il envisage le
déroulement de la mission, qu'il sente qu'on lui fait confiance. De
plus, il est nécessaire que le salarié trouve un
intérêt personnel dans cette nouvelle mission qu'on lui propose.
Cela alimentera sa satisfaction.
En résumé, pour qu'une délégation
soit réussie, il faut quelle soit précise, comprise,
acceptée, que le collaborateur ait les moyens et les compétences
pour atteindre des objectifs fixés, et qu'elle soit suivie
jusqu'à la fin.
D. Le renforcement de l'esprit d'équipe
L'esprit d'équipe est indispensable à la
réalisation de performance. C'est pourquoi, tous les dirigeants tentent
perpétuellement de renforcer la cohésion au sein de leur
équipe. En quoi, l'équipe peut-elle motiver les
salariés ?
L'équipe entraîne les salariés, car ils
ont des obligations vis à vis des autres membres. C'est le principe du
groupe Japonais, il passe avant l'individu lui-même, le groupe est plus
important, car il a accueilli, protéger, soutenu, et a favorisé
le développement de l'individu. L'esprit d'équipe permet aux
salariés de se dépasser, ils ne se sentent pas seuls face aux
difficultés.
E. La fidélisation
Formation, mise en valeur, participation
décisionnelle, reconnaissance, autant de moyen pour motiver ses troupes,
mais encore faut-il que les collaborateurs se sentent attachés à
l'entreprise ? Sinon, rien ne les empêchera d'aller utiliser
ailleurs leurs compétences pour un meilleur salaire. Nous avions
déjà décrit auparavant la différence entre
satisfaction et motivation, les deux sont interdépendantes. La
satisfaction permet la fidélisation des salariés, alimente leur
sentiment d'appartenance. Les outils de la fidélisation sont d'ordre
différent : augmentation salariale, amélioration de la
qualité de vie au travail, promotion interne, enrichissement des
tâches, participation et primes.
La fidélisation favorise la motivation. Si les
salariés se sentent bien dans leur entreprise, qu'ils envisagent des
promotions, ou encore, que les horaires de travail correspondent à leurs
espérances. Et bien, les équipes seront donc plus soudées.
La fidélisation constitue un véritable enjeu pour les entreprises
qui craignent la fuite de leurs salariés et les conséquences, en
termes de recrutement, d'adaptation et de formation, d'un renouvellement
important. L'on retiendra de ces méthodes actuelles de
management que les organisations donnent aujourd'hui une importance vitale aux
agents de maîtrise. Ces agents participent à la réalisation
des objectifs de ces organisations dans la mesure où ils influencent les
décisions des exécutants. Aussi, énonçons
l'hypothèse suivante :
H4 : La latitude décisionnelle
octroyée à un agent de maîtrise dans l'exercice de
ses fonctions accroît son degré de
satisfaction.
CONCLUSION
Au terme de cette première partie consacrée
à l'approche théorique de la motivation des agents de
maîtrise dans les entreprises, les théories de processus nous ont
permis de bâtir un cadre théorique et l'imbrication motivation
satisfaction, il convient d'éclaircir un certain nombre de choses. Les
théories du contenu nous ont permis d'analyser qu'il existe une
diversité des facteurs de satisfaction et d'insatisfaction à
laquelle, les dirigeants d'entreprise Tchadiennes peuvent faire recours. Ils
ont intérêt à les prendre en compte car ils sont
indispensables. Indispensables, d'autant plus qu'ils ont un impact sur
l'implication des agents de maîtrise. Cependant, l'imbrication motivation
satisfaction est plus ou moins influencée par un certain nombre de
facteurs. En effet, ces facteurs correspondent à une
caractéristique spécifique d'implication au travail. Parmi ces
facteurs, nous avons formulé quatre hypothèses sur : la
variabilité de ces facteurs en fonction des caractéristiques des
organisations, la qualité de relation de travail, la participation
à la prise de décision puis la rémunération. Le
facteur rémunération découle de quelques catégories
à savoir : le salaire lié à l'attachement des agents
de maîtrise, le salaire de qualification, le salaire lié à
la performance et autres aspects de salaires. Autrement dit, ces leviers
motivent, incitent mieux les salariés à s'impliquer dans leur
travail ou organisation : il y'a donc une relation entre ces leviers et
satisfaction/ insatisfaction. La fonction des dirigeants d'entreprises
paraît à cet effet rude. Nous avons proposé de relever les
facteurs de satisfaction et d'insatisfaction des agents de maîtrise dans
les entreprises Tchadiennes avec des conséquences que celles-ci peuvent
dégagées. Cependant, seuls les résultats pratiques de
cette recherche nous permettront la confirmation ou l'infirmation de nos
hypothèses à l'adaptabilité de ces facteurs, à
l'effectivité de leur pratique. La deuxième partie de ce travail
s'inscrit davantage dans cette optique.
DEUXIEME PARTIE :
ANALYSE DES FACTEURS EXPLICATIFS DE SATISFACTION ET
D'INSATISFACTION DES AGENTS DE MAITRISE DANS LES ENTREPRISES
TCHADIENNES
Après la première phase de notre étude,
exclusivement conceptuel, qui a abouti à la formulation des
hypothèses de la recherche, des nécessités en
informations, nous arrivons à la phase suivante, qui concerne la phase
pratique. Elle est consacrée à la présentation de notre
démarche méthodologique d'investigation (Chapitre III) ainsi
qu'à l'exposé et à l'interprétation des principaux
résultats de l'enquête réalisée auprès des
agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes (Chapitre IV). C'est
la deuxième partie de notre étude. C'est dans cette
dernière phase que nous allons vérifier nos hypothèses
formulées à partir de la revue de la littérature.
CHAPITRE III :
APPROCHE METHODOLOGIQUE DE L'ËTUDE
EMPIRIQUE
La portée de ce chapitre n'est plus à
démontrer car il constitue le rapport entre la théorie et la
pratique. Ce chapitre sera consacré à la présentation et
à l'explication de la démarche que nous avons empruntée
dans notre travail sur le terrain. Mais il faut signaler d'entrée de jeu
que notre enquête a été menée sur un
échantillon des agents de maîtrise dans les entreprises
tchadiennes dont le but poursuivi était de relever leurs facteurs de
satisfaction et d'insatisfaction auxquels ils attachent de l'importance.
L'objectif poursuivi à travers ce chapitre est de :
Présenter les fondamentaux de notre canevas de
recherche ainsi que les différentes hypothèses de recherche;
Préciser la méthode de collecte et de
traitement des données ;
Présenter l'outil statistique utilisé.
SECTION 1 : LES FONDEMENTS METHODOLOGIQUES DE LA
RECHERCHE
La fiabilité d'un travail scientifique est assujettie
de la qualité de l'approche méthodologique adoptée. La
méthodologie de la recherche scientifique comporte deux grandes
approches des phénomènes par rapport auxquelles se positionne
tout travail scientifique : l'approche inductive et l'approche
déductive.
La première consiste à partir des observations
particulières pour donner une certaine conceptualisation,
c'est-à-dire pour bâtir une théorie concernant une
perception étudiée pour l'intégralité de la
population étudiée.
La seconde, par contre consiste à générer
un ensemble d'hypothèse à partir d'une ou de plusieurs
théories existantes et de vérifier leur validité par
rapport aux données empiriques tirées de la population
d'étude. En général, c'est la construction d'une
théorie qui cherche à répondre à la question
suivante : Comment créer un concept à partir des
observations ?
I. LE CHOIX D'UNE APPROCHE DE RECHERCHE
La discussion de la logique inductive et de la logique
déductive existe depuis l'antiquité, car la science est une
alternance d'un état d'émergence et d'un état de
normalisation. Le choix d'une approche d'investigation est un point essentiel
d'une recherche.
Certains chercheurs ne croient pas à la
possibilité d'une parfaite induction ou d'une parfaite déduction
« hypothético-inductive » (Crozier et Friedberg,
1977). Le processus de recherche fait apparaître le rôle
intermittent ou simultané de déduction et de l'induction. Le
tableau ci-dessous représente ces deux raisonnements.
Tableau 2 :
les logiques déductive et inductive
|
Logique déductive
|
Logique inductive
|
Méthode
|
La méthode est fondée sur une logique de
démonstration : à partir des prémisses vraies et
immédiates, des conséquences tirant leur incertitude de ces
prémisses sont déduites.
|
La méthode consiste à découvrir, à
partir d'observations particulières, des concepts qui peuvent être
généralisés.
|
Méthodologie
|
L'opération permet d'aller du général au
particulier et donc d'appliquer sur quelques individus ou sur quelques cas
particuliers une loi générale.
|
L'opération permet de généraliser à
une classe d'objets ce que l'on observe chez quelques individus ou sur quelques
cas particuliers.
|
Procédure de validation
|
Les procédures de validation sont la vérification
ou la falsification qui suppose des théories ou modèles testables
que l'on cherche à réfuter.
|
La procédure de validation en usage est la confirmation
croissante qui permet de conclure après que plusieurs expériences
similaires sont menées dans des contextes différents et/ou sur
des objets différents que la loi est « vraie »
|
Source : M. Bergada? et
S. Nyeck (1992), « Recherche en marketing : un état des
controverses », Recherche et Applications en Marketing, p.
31-32.
Rappelons que l'objectif de cette étude vise à
relever les facteurs explicatifs de la satisfaction ou de l'insatisfaction des
agents de maîtrise. Nous présenterons et justifierons dans ce
paragraphe le choix qui orientera ce travail dans un premier temps. Dans un
second temps, nous allons nous atteler à analyser les indicateurs de
mesure des variables de nos hypothèses.
A. Le choix du type d'investigation
L'objectif poursuivi ici est de justifier le choix de
l'étude empirique et orienter le canevas de la démarche
méthodologique.
a. Les caractéristiques de la recherche
empirique
Selon TSAPI (1997), le problème du choix de type
d'investigation peut se poser en termes de savoir, si la recherche
nécessite une étude hypothético-déductive. Nous
tiendrons essentiellement compte de l'objectif de recherche. Il s'agit de
décider si l'étude se réalise avec une méthodologie
qualitative ou quantitative. Pour certains auteurs, la différence entre
approches qualitatives et quantitatives se situe au niveau de l'objet de
recherche. L'approche qualitative intègre toutes les méthodes
ayant pour objet la compréhension de phénomènes
objectivement construits, alors que l'approche quantitative a pour objet
l'appréhension d'une connaissance subjective.
Naturellement donc, c'est l'approche qualitative qui convient
à notre recherche, compte tenu des objectifs de l'étude
assignés à celle-ci.
Pour cette recherche, la plupart des études
précédentes sur la motivation des salariés et les
pratiques de GRH en vigueur dans les entreprises nous ont permis de formuler
quatre hypothèses. Chacune des hypothèses met en relief une
variable expliquée et une ou plusieurs variables explicatives. Il
convient alors de montrer la nature de ces relations. Nous sommes donc
intéressés par la conception des rapports spécifiques
entre les variables, et l'observation de la variable qui expliquerait plus, le
degré de satisfaction des agents de maîtrise.
Dans le cadre de notre travail précis, les variables
expliquées étant la satisfaction et l'insatisfaction, l'obstacle
consiste à repérer l'association entre ceux-ci et les agents de
maîtrise. Nous voulons ensuite ressortir les facteurs de satisfaction ou
d'insatisfaction plus explicatifs des agents de maîtrise.
b. Canevas de la démarche
méthodologique
Les spécificités de
l'environnement dans lequel se déroule l'étude ont une influence
considérable sur le choix de la méthode d'analyse. Il est
pratiquement impossible d'utiliser la méthode d'enquête par
courrier électronique (Mail) car certaines adresses mails des
entreprises sont erronées22(*). Devant cette contrainte et du désir de
retrouver la personne qui détient l'information, malgré son
coût financier, l'interview structurée et directe (à partir
d'un questionnaire en face à face) est réalisée.
B. Les hypothèses de l'étude
AKTOUF (1995) cité par FEUDJO (2004), définit
une hypothèse comme étant : « La base
avancée de ce qu'on cherche à prouver, une formulation pro forma
de conclusion que l'on compte tirer et qu'on va s'efforcer de justifier et
démontrer méthodologiquement et
systématiquement ». Logiquement, une hypothèse est une
solution exacte à un problème posé qui découle de
l'analyse du capital littéraire existant. De cette étude, quatre
hypothèses ont été formulées en vue de les tester.
Il s'agit :
H1 : Les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise sont variables selon les
caractéristiques des entreprises.
H1.1 : Les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varient en fonction de la taille de ces entreprises.
H1.2 : Les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varient en fonction du secteur d'activité.
H2 : la qualité des relations de travail
influence positivement le degré de satisfaction des agents de
maîtrise dans les entreprises.
H3 : le niveau de rémunération
influence le degré d'insatisfaction des agents de maîtrise dans
les entreprises tchadiennes.
H4 : la latitude décisionnelle
octroyée à un agent de maîtrise dans l'exercice de ses
fonctions accroît son degré de satisfaction.
a. La définition des variables
La spécification des
différents concepts et variables est qu'elle nécessité
l'évaluation chiffrée des variables. La spécification
consiste donc à quantifier les concepts des hypothèses sans les
qualifier. Il est cependant possible d'évaluer les concepts selon un
certain nombre de dimensions représentant les différentes
« formes » qu'ils peuvent prendre.
b. La mesure des variables
La littérature propose plusieurs définitions de
la mesure. Nous retenons ici, celle de Direnzo (1966) selon laquelle la
mesure « fait référence aux procédures par
lesquelles les observations empiriques sont ordonnées pour
représenter la conceptualisation qui doit être
expliquée». Selon Lazarsfeld (1967), la mesure en sciences sociales
doit être envisagée dans un sens plus large que dans les domaines
comme la physique ou la biologie. Ainsi, le chercheur peut effectuer une mesure
même si elle n'est pas exprimée par un nombre. Les variables
observées dans nos hypothèses sont données avec les
mesures dans le tableau suivant :
Tableau 3 : les
variables des hypothèses
VariablesIndicateurs de mesureNature des
variablesEchelle de mesure
Satisfaction- Promotion à un poste
supérieur
- Relations humaines au sein de l'entreprise
- Participation à la prise de décision
- Sécurité de l'emploi
- Image de l'entreprise
- Rémunération
- Conditions de travail
- Contenu de la fonction exercée
- Responsabilisation des salariés
- Politique sociale de l'entreprise
Quantitative
Variable mesurée à l'échelle d'intervalle
(échelle de Likert à 5 points)
Qualité de relation de travail
- Promotion à un poste
supérieur
- Relations humaines au sein de l'entreprise
- Participation à la prise de décision
- Sécurité de l'emploi
- Image de l'entreprise
- Rémunération
- Conditions de travail
- Contenu de la fonction exercée
- Responsabilisation des salariés
- Politique sociale de l'entreprise
Quantitative
Variable mesurée à l'échelle d'intervalle
(échelle de Likert à 5 points)
Niveau de rémunération
- Promotion à un poste
supérieur
- Relations humaines au sein de l'entreprise
- Participation à la prise de décision
- Sécurité de l'emploi
- Image de l'entreprise
- Rémunération
- Conditions de travail
- Contenu de la fonction exercée
- Responsabilisation des salariés
- Politique sociale de l'entreprise
Quantitative
Variable mesurée à l'échelle d'intervalle
(échelle de Likert à 5 points)
Latitude décisionnelle- Promotion
à un poste supérieur
- Relations humaines au sein de l'entreprise
- Participation à la prise de décision
- Sécurité de l'emploi
- Image de l'entreprise
- Rémunération
- Conditions de travail
- Contenu de la fonction exercée
- Responsabilisation des salariés
- Politique sociale de l'entreprise
Quantitative
Variable mesurée à l'échelle d'intervalle
(échelle de Likert à 3 points)Source :
Nous-mêmes
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II. LE PROCESSUS D'ECHANTILLONNAGE
L'échantillonnage est une méthode qui consiste
à choisir des unités d'analyse qui doivent faire l'objet
d'investigation. Il doit donc respecter un processus formalisé pour que
cette partie de la population choisie soit vraiment représentative. La
qualité de l'échantillon est déterminante pour une
recherche qui adopte une stratégie de validation des
hypothèses.
A. Population d'étude et cadre
d'échantillonnage
Il est question ici de décrire tour à tour la
population qui nous a servi de base pour tirer notre échantillon et de
présenter l'unité d'enquête qui est ici notre individu
statistique.
a. La population d'étude et unité
d'analyse
La population de notre étude est l'ensemble des
entreprises tchadiennes formelles exerçant dans tous secteurs
d'activité. Cette définition est orientée par les
objectifs de la recherche et permet d'expliquer les éléments
pouvant faire partie de l'échantillon. Néanmoins, il faut donc
fixer les limites de cette population à l'aide d'une définition
pertinente de celle-ci.
Etant donné qu'il serait impossible de contacter toutes
les entreprises sur le territoire tchadien, notre étude porte sur les
entreprises des villes de N'djamèna et Moundou. En effet,
N'djamèna est la capitale du Tchad et compte tenu de l'enclavement du
pays, sa position avec le Cameroun constitue la porte de sortie et
d'entrée. Ce qui justifie la forte concentration des entreprises et la
direction générale des entreprises exerçant à
Moundou.
Afin de recueillir les informations nécessaires
à notre étude, nous avons administré deux questionnaires
différents au même moment dont l'un aux dirigeants d'entreprises
pour l'identification de l'entreprise et l'autre aux agents de
maîtrise.
b. Le cadre d'échantillonnage
L'échantillonnage est défini par Herman (1986)
comme étant un « sous-ensemble de cas représentatifs de
la population ». Le cadre d'échantillonnage est
traditionnellement constitué par la liste de toutes les unités
à partir de laquelle, on tirera un échantillon aléatoire.
Idéalement, le cadre d'échantillonnage devrait coïncider
exactement avec la population de l'étude. Mais selon Perrein (1975) et
son équipe, un tel cadre n'existe pas d'habitude, car on observe le plus
souvent un écart entre le cadre d'échantillonnage et la
population.
Pour obtenir le cadre d'échantillonnage afin de
constituer l'échantillon de cette étude, nous avions
consulté le Répertoire des Opérateurs Economiques du Tchad
2005. Ce répertoire est un document de référence pour les
chercheurs au Tchad23(*).
Il fournit pour chaque entreprise, son nom, siège, secteur
d'activité, forme juridique, année de création, le nombre
de salariés, nom du dirigeant principal (PDG, PCA ou DG) et les adresses
téléphoniques, mail, boîte postale et Fax. C'est la seule
source d'information sur les entreprises disponibles. Nous nous sommes
basés sur ce répertoire pour sélectionner les entreprises
de notre population d'enquête. Cette sélection nous a permis de
recenser une « liste théorique » de 255 entreprises
dans divers secteurs d'activité24(*). Après cela, nous avons pu retenir 64
entreprises pour l'échantillonnage. Parmi les 64 entreprises, 148 agents
de maîtrise ont été interrogés. La sélection
d'agent de maîtrise dans une entreprise varie de 1 à 4 selon la
taille de l'entreprise.
B. Méthodes d'échantillonnages et taille
d'échantillon
Selon FEUDJO (2004), dans les pays d'Afrique, la
sélection d'un échantillon est un exercice d'une grande
complexité. Cette déclaration est facilement observable au Tchad.
Comme nous l'avons défini, l'échantillon est un sous-ensemble de
la population d'étude. Il suppose un choix et sa taille sont
déterminants pour la qualité des informations que l'on
recueillera.
a. Méthodes
d'échantillonnages
Le choix de l'échantillon est un travail délicat
dans la réalisation d'une étude. A l'évidence, il semble
nécessaire avant de présenter l'échantillon retenu, de
s'attarder aux méthodes d'échantillonnage.
Du point de vue théorique, on distingue une panoplie de
méthodes d'échantillonnage regroupées en deux
catégories et pouvant aider au choix d'un échantillon dans une
population donnée : la méthode probabiliste et non
probabiliste.
La méthode probabiliste suppose que les sujets soient
choisis de façon aléatoire et que leur probabilité
d'être dans l'échantillon soit connue. La méthode non
probabiliste consiste à sélectionner les sujets de façon
non aléatoire et donc la probabilité pour qu'un
élément de la population de base soit dans l'échantillon
final n'est pas connue. Ainsi, les individus sont sélectionnés
selon le jugement du chercheur.
Les difficultés pour constituer une base de
données dans un pays en voie de développement obligent le
chercheur à sélectionner l'échantillon dans la population
mère en se basant sur la méthode empirique
d'échantillonnage. Nous nous sommes contentés de la
méthode par choix raisonnée qui consiste à
sélectionner les individus de l'échantillon selon le jugement du
chercheur et par rapport à ses objectifs de recherche25(*). Ainsi, aucune méthode
particulière n'a été utilisée pour définir
l'échantillon de l'étude car nous avons décidé par
la «liste théorique» de 255 entreprises. Mais, en raison de la
multiplication des faillites et les dépôts de bilans liés
aux difficultés rencontrées par les entreprises tchadiennes, il a
fallu vérifier l'existence réelle de ces entreprises. C'est ce
qui a été vérifié au Ministère du commerce
auprès du chef de division des PME. A l'issu de cette
vérification, 49 entreprises ont été retirées de la
liste. Nous avons procédé ensuite à une élimination
des entreprises comme les quincailleries, les pharmacies n'ayant pas de
structure. Ainsi, 148 questionnaires ont été administrés
aux agents de maîtrise dans 64 entreprises. Dans l'analyse des
réponses, l'étude table sur un échantillon final de 122
agents de maîtrise et 62 entreprises qui se sont
révélés exploitables conformément aux
critères de l'enquête.
b. Taille de l'échantillon
Dans la phase exploratoire de ce travail,
nous avons mené des entretiens avec 20 agents de maîtrise. De ces
entretiens, nous avons recueilli des informations et enseignements pertinents
pour notre étude et à la bonne formalisation du problème.
Le questionnaire faut il souligner a été élaboré
grâce aux résultats obtenus lors de la phase exploratoire. Cet
entretien non structuré a été mené auprès de
17 hommes et 3 femmes, tous agents de maîtrise et dans tout secteur
confondu. En dehors de cette considération statistique, il paraît
aussi raisonnable de partir de la contrainte financière pour
décider de la taille de l'échantillon. C'est sur cette base que
nous avons arrêté notre échantillon à 148 agents de
maîtrise et 64 entreprises.
SECTION 2 : LA COLLECTE DES DONNÉES ET
DESCRIPTION DE L'ECHANTILLON
La collecte des données consiste à une
interrogation de la sous population qui est le questionnaire (voir
annexe 1). Le questionnaire comprend une série d'interrogations
précises qui ne laisse la place à aucune ambiguïté
tant au niveau de la réalisation de l'analyse qu'au niveau de son
interprétation.
Il convient de s'attarder sur la formulation des questions et
sur le choix des instruments de mesure.
I. INSTRUMENT DE COLLECTE DES DONNÉES : le
questionnaire
Deux exigences guident l'élaboration de nos
questionnaires :
ils sont suffisamment précis et complets pour
répondre aux aspects essentiels du problème
étudié ;
ils sont pas trop volumineux afin de ne pas lasser les
répondants.
A. Le contenu du questionnaire
Nos questionnaires comportent des questions
fermées. Celles-ci sont présentées sous leurs
différentes possibilités :
pour certaines questions, la personne interrogée
effectue un choix entre un nombre limité de réponses
prédéterminées ;
pour d'autres, le choix est multiple ;
une dernière forme de question est
représentée par les échelles d'attitude.
Le choix de ce genre de question s'explique par le type
d'information recherché. Il a aussi l'avantage de permettre un
traitement rapide et moins onéreux des données collectées
et par conséquent l'analyse. Pour ce faire, la codification du
questionnaire est obligatoire. Or, comment peut-on par exemple coder les
réponses à une question ouverte dont le nombre de réponses
peut être infini? De plus, les questions fermées facilitent
l'administration du questionnaire car, l'enquêteur peut facilement guider
le répondant et éviter des réponses inappropriées.
Nous présenterons successivement la rédaction
du questionnaire puis sa formation.
a. La rédaction du
questionnaire
D'après Brignier (1991), pour des raisons
économiques, il peut être plus judicieux de reprendre des outils
dûment expérimentés, réputés de bonne
qualité, plutôt que de créer ses propres instruments de
mesures. Ainsi, nous avons utilisé une échelle de type Likert
à 5 points, pour la quasi-totalité de nos questions relatives aux
variables explicatives. Ce qui nous a permis d'appréhender le
degré de satisfaction des répondants avec une proposition.
Comment a été la formation du questionnaire ?
b. La formation du questionnaire
Deux questionnaires ont été adressés
simultanément chapeautés de thèmes qui sont
ordonnés en fonction du déroulement de l'entretien de la
façon suivante :
l'un adressé au dirigeant comprenant une partie pour
recueillir simplement les informations sur l'identification de l'entreprise (5
questions)
l'autre adressé aux agents de maîtrise
comprenant sept parties est en fonction des objectifs poursuivis par cette
recherche (18 questions).
B. Le mode d'administration du questionnaire
Selon TSAPI (1997), il existe plusieurs modes d'administration
de questionnaire :l'enquête face à face, par
téléphone, par voie postale, auto administré, par
ordinateur ou par minitel. Le choix d'un mode d'enquête dépend de
plusieurs considérations principalement les besoins en renseignements,
la durée, la répartition géographique de la population et
donc des échantillons qu'on peut en tirer etc. A cet effet, on peut
retenir la formule suivante : Si les informations recherchées sont
relativement simples, le questionnaire postal s'imposera de lui-même. A
l'autre extrême, si l'échantillon est étroit et
l'information à recueillir est complexe, c'est l'interview personnel qui
sera la solution (Stacey et Wilson cité par TSAPI (1997). Il consiste
pour le chercheur de se présenter personnellement auprès des
répondants.
a. L'administration du questionnaire
Les unités d'analyse de notre échantillon sont
alors une personnalité morale ou organisation et une personne physique
agent de maîtrise. Il est important de savoir qui peut fournir des
informations la concernant, et dont nous en avons besoin. Avant
l'administration du questionnaire, il faut au préalable identifier et
choisir le répondant. Identifier le répondant revient à
définir avec précision la personne auprès de qui,
l'information pertinente va être recueillie. D'après Perrein
(1984), l'on nomme l'unité d'échantillonnage qui comprend
l'unité déclarante (la personne répond pour
elle-même) et l'unité de référence (la personne
interrogée répond pour l'entreprise).
Pour notre cas précis, il est question de s'adresser
aux deux unités de référence, ce qui suppose qu'au sein de
l'entreprise, soit identifiée, le dirigeant précis et l'agent de
maîtrise qui seront soumis le questionnaire. Les informations que nous
recherchions sont essentiellement il faut le rappeler les
caractéristiques de l'entreprise et les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises
tchadiennes.
L'administration ayant été effectuée par
nous même, l'accueil était en général acceptable.
Certains dirigeants et agents de maîtrise ont manifesté une
attention particulière à notre étude. Les entretiens avec
ces derniers dépassaient très largement les quarante cinq
minutes. Cette durée est du fait que des répondants faisaient des
commentaires intéressants portant sur les problèmes de GRH dans
leur entreprise. Etant donné les difficultés de
pénétration bien connues des entreprises africaines, quelques
précautions sont prises :
une demande d'entretien adressé au dirigeant de
l'entreprise ;
une lettre de recommandation26(*)
la mention faite à l'en tête du questionnaire
garantissant l'exploitation des réponses dans un but essentiellement
académique.
b. Les difficultés liées à
l'administration du questionnaire
Bien que bon nombre de dirigeants et agents de maîtrise
aient été très accueillants, compréhensifs à
répondre aux questions, mais généralement le chercheur se
heurte à certaines difficultés. Nous en avons rencontré
certaines, mais que nous avons pu surmonter avant d'arriver à ce stade
de notre travail.
- La première difficulté la plus importante
à laquelle nous nous sommes heurtés sur le terrain était
celle liée au fait que d'autres dirigeants sont surchargés par
les travaux de l'entreprise. D'où, les multiples rendez-vous qu'ils
donnent ont été reportés, mais heureusement
respectés par la suite. Cette difficulté entravait toute demande
de renseignement ou toute reprise de rendez-vous au téléphone. Ce
qui nous a fait perdre beaucoup de temps sur le terrain.
- La deuxième difficulté est liée au
refus systématique de répondre au questionnaire du fait de la
crainte des syndicats ou de l'inspecteur du travail justifierait cette
attitude. Certaines attitudes de ces agents de maîtrise sont liées
à leur bas niveau d'instruction.
- La troisième difficulté concerne les moyens
financiers. Notre recherche a été particulièrement
difficile notamment parce qu'il nous a fallu financer notre séjour au
Tchad. Nous en avons pas disposé assez pour assurer convenablement
notre séjour et déplacement et a été à
l'origine de la diminution de la taille de notre échantillon.10% de nos
unités d'enquête se sont opposées à cette
participation. En fin de compte, 133 questionnaires ont été
recouvrés sur 148.
c. Synthèse des données
exploitables
En dépit de toutes ces
difficultés, nous avons fait le maximum pour recueillir les informations
nécessaires. Le tableau suivant récapitule les statistiques de
réponses aux questionnaires.
Tableau 4 : dépouillement des
données exploitables
Questionnaire adressé aux dirigeants
Questionnaire adressé aux agents de maîtrise
Questionnaire administré
|
64
|
Questionnaire récupéré
|
62
|
Questionnaires non récupéré
|
2
|
Questionnaire non exploitable
|
0
|
Questionnaires exploitables
|
62
|
Totaux de réponse (62/64*100)
|
97%
|
Questionnaire administré
|
148
|
Questionnaire récupéré
|
133
|
Questionnaires non récupéré
|
15
|
Questionnaire non exploitable
|
11
|
Questionnaires exploitables
|
122
|
Totaux de réponse (122/148*100)
|
82%
|
Source : nos enquêtes
II. LES OUTILS STATISTIQUES UTILISËS ET ANALYSE DES
DONNÉES
Après avoir présenté
l'outil de traitement des données, nous présenterons ensuite les
outils d'analyse des données en exposant brièvement leurs
principes et leurs choix.
A-L'outil de traitement et analyses des
données
a- L'outil de traitement
L'outil que nous avons utilisé pour le traitement des
données est un logiciel d'analyse statistique des données, il
s'agit du SPSS27(*), plus
précisément de la version 10.0 en Français. Ce logiciel
nous a permis de codifier les variables de l'analyse, de les traiter à
l'aide de tests statistiques et d'obtenir les résultats qu'il nous
revenait d'interpréter.
B- Les méthodes d'analyse statistique
Pour le traitement de nos données, nous avons eu
recours à de nombreuses méthodes d'analyse : le tri à
plat (annexe 2), l'analyse en composantes principales (annexe 3), le khi-deux
et la méthode des scores (annexe 4), et l'analyse discriminante
(annexe5)et l'analyse de corrélation (annexe 6).
a- Le tri à plat
Le tri à plat ou test de dépouillement est un
outil statistique qui permet d'obtenir un aperçu général
de la répartition des individus par rapport aux différentes
variables. Ainsi, il permet de connaître le nombre de répondants
pour chaque modalité de variable en indiquant le pourcentage des
répondants correspondant à cette variable (fréquence
relative). De plus, grâce au tri à plat, il est possible de
déceler d'éventuelles erreurs de codification, de transcription
des codes du questionnaire ou des erreurs de saisie. Les résultats du
tri à plat sont consignés dansl'annexe 2.
b- L'analyse en composantes principales
Afin de ressortir les dimensions cachées de chaque
variable, nous allons réaliser une analyse factorielle en composante
principale avec rotation VARIMAX sur les items de mesures du concept. Elle
permet d'amplifier la variance de la variable expliquée, avec laquelle,
la variable en question est plus corrélée et favorise ainsi
l'interprétation de chaque composante principale. L'analyse factorielle
est utilisée ici pour la raison que la mesure ou les indicateurs de nos
variables sont pour l'essentiel mesurés par une échelle
d'intervalles et sont donc quantitatives. Elle a pour but d'identifier les
facteurs qui expliquent les corrélations entre un ensemble d'items ou
traits caractéristiques d'une même variable ou alors entre
plusieurs variables. Chaque composante principale résume un certain
pourcentage de variance expliquée de l'ensemble des items. Il s'agit
donc pour chaque dimension des concepts mobilisés dans cette
étude de faire émerger les composantes principales
appelées facteurs de l'ensemble des items qui les appréhendent.
Une fois les différentes composantes des variables
déterminées par l'analyse factorielles, on s'interrogera sur la
cohérence interne ou fidélité du groupe d'items formant
chaque facette. En principe, la fidélité indique si les
résultats sont stables indépendamment des conditions de
mesures28(*). Elle
établit une certaine garantie de la justesse des résultats. Dans
une approche quantitative, la fidélité constitue « le
degré avec lequel les instruments de recherche utilisés mesurent
de façon constante le construit
étudié »29(*). Elle indique donc l'homogénéité
des items qui captent le construit.
Toute fois, il existe plusieurs techniques qui permettent de
vérifier et d'améliorer la fiabilité. Dans notre travail,
nous utiliserons la technique des formes alternatives (échelles
multiples) pour tester la fiabilité des mesures. En respectant son
principe, nous allons avoir recours au coefficient alpha (á) de Crombach
qui est un bon indicateur de fidélité et jugé par certains
auteurs comme étant « l'outil le plus performant »
Ce coefficient varie entre 0 et 1. L'échelle aura ainsi une bonne
consistance interne si alpha (á) est élevé (proche de 1).
S'agissant du critère d'extraction des composantes
principales, nous allons retenir le critère KAISER qui consiste à
ne retenir que les valeurs propres supérieures à 1. Ce qui
permettra en définitive de ne retenir de façon exclusive, que les
variables les plus corrélés à une composante
principale.
En somme, l'ACP que nous effectuons nous a permis d'obtenir
les dimensions cachées de certaines variables afin d'affiner nos
analyses descriptives (voir annexe 3).
c- Le Khi-deux
Le khi-deux est un test de mesure
d'association entre deux variables. C'est l'un des outils d'analyse le plus
usuel dans les travaux en économie, qui vise à examiner
l'écart entre deux variables donnés. Nous justifions d'abord le
choix de cet outil et ensuite nous allons montrer son fonctionnement.
-La justification de l'utilisation du khi-deux
En partant des objectifs de recherche, il
est possible de déterminer le type de traitement que demande une
étude (Benjelloun, 1984). Le khi-deux est un test de mesure
d'association entre deux variables. D'après Reuchlin30(*), le test khi-deux est un test
de comparaison des fréquences qui consiste à examiner
l'écart entre deux variables données. La démarche
d'analyse d'un tableau de contingence utilisant le test khi-deux obéit
à la démarche suivante :
formulation de l'hypothèse symétrique
d'indépendance dite hypothèse nulle ;
examen du résultat du test.
Pour procéder au choix du test d'association à
l'aide de khi-deux, nous avons pris en considération deux
éléments :
la nature et la vérification que nous voulons
effectuer. Il s'agit essentiellement de caractériser la liaison entre la
taille de l'entreprise, le secteur d'activité et les variables relatives
aux facteurs de satisfaction et d'insatisfaction dans les entreprises.
la mesure des variables : nos variables explicatives
sont mesurées par une échelle de type Likert à cinq
points, nous procéderons par la méthode des scores31(*) pour obtenir deux classes
exclusives par rapport à chaque facteur (satisfaction et
insatisfaction). Ainsi, nous pouvons caractériser la liaison qui existe
entre ces variables et le degré de satisfaction des agents de
maîtrise. Il convient aussi de mentionner que les items relatifs aux
facteurs de satisfaction sont adaptés au test khi-deux, car
mesurés par une échelle nominale à deux points.
Pour toutes ces raisons, l'utilisation du test khi-deux
paraît par conséquent, la procédure la plus adaptée
à notre étude. Comment fonctionne le khi-deux ?
-Le fonctionnement du Khi-deux
Le fonctionnement du khi-deux tire son importance de son
usage courante à tester le niveau de liaison entre deux variables
nominales ou ordinales. Dans la mesure où nous cherchons à
caractériser la liaison entre les variables prises deux à deux,
ce test sera utilisé comme test de dépendance. La démarche
d'analyse d'un tableau de contingence utilisant le test du khi-deux
obéit à la démarche suivante :
- Formulation de l'hypothèse symétrique
d'indépendance dite nulle ;
- Examen du résultat du test.
Le tableau de contingence, la valeur du khi-deux, le
degré de liberté et la probabilité de signification du
khi-deux sont automatiquement donnés grâce au programme
statistique utilisé. Ainsi, la dépendance ou
l'indépendance entre deux variables est obtenue en comparant la valeur
du khi-deux calculé et sa valeur théorique. La valeur du khi-deux
théorique est lue à l'intersection du degré de
liberté (nombre de colonnes - 1 x nombre de lignes - 1) et la valeur du
risque d'erreur choisie (á) à partir d'un tableau de distribution
du ÷2. Ici, nous avons considéré á = 0,05
soit 5% de risque d'erreur. Alors :
- Si ÷2cal
>÷2théo, l'hypothèse de
dépendance entre les variables considérée est
confirmée ;
- Si ÷2cal
<÷2théo, on rejette
l'hypothèse de dépendance entre les variables
considérées.
La probabilité de signification (P) du khi-deux mesure
l'intensité de dépendance entre les variables. Pour
MOSCONOLA32(*),
lorsque :
- P < 0,05, il y'a dépendance
significative ;
- 0,05 < P < 0,15, la dépendance est peu
significative ;
- P > 0,15, alors il n'y a pas de dépendance
significative
La valeur fournie par la probabilité de signification
de déterminer si le ÷2cal n'est pas due aux
aléas de l'enquête.
Le test de khi-deux ne précise pas le degré de
liaison entre les deux variables. La valeur du test dépend fortement du
nombre des modalités des différentes variables, donc du
degré de liberté. Les mesures d'association permettent à
partir du ÷2 de déterminer l'intensité de
liaison.
- Le coefficient de contingence Phi permet de corriger le
khi-deux en atténuant les effets de la taille du tableau ;
- Le coefficient de contingence C. Sa plus faible valeur est
zéro et traduit tout comme le Phi, une absence totale
d'association ; sa plus forte valeur dépend de la taille du tableau
de contingence. Les résultats du test khi deux sont consignés
dans l'annexe 4.
d- L'analyse discriminante
C'est un test qui permet de décrire
et de classer des groupes d'individus caractérisés par un grand
nombre de variables. Il permet d'arriver face à un double
problème : d'une part, définir les variables qui permettent
de mieux distinguer les différences entre deux groupes d'individus, et
d'autre part, connaissant les caractéristiques d'un individu non
classé, trouver son groupe d'appartenance. Nous allons dans un premier
temps expliquer le choix de ce test et dans un second temps présenter
son fonctionnement.
-La justification du choix de l'analyse
discriminante
La justification de ce test est trait aux caractères
des hypothèses qui résultent de l'analyse de la
littérature. L'objectif de cette analyse est qu'après distinction
des deux groupes d'individus, elle essayera de se dégager les facteurs
qui caractérisent plus la discrimination des facteurs de satisfaction
dans les entreprises tchadiennes. La deuxième justification se situe au
niveau de nos variables explicatives qui sont appréhendées
à l'aide de cinq modalités de réponse, ce qui lui
confère une nature quantitative. De même pour les variables
expliquées mesurées sur une échelle d'attitude de type
Likert à 5 points. Dans cette analyse, la variable à expliquer
est qualitative et les variables explicatives sont quantitatives.
-Les conditions d'utilisation de l'analyse
discriminante
L'utilisation de l'analyse discriminante à un but
descriptif lorsqu'il s'agit de déterminer si les groupes
diffèrent sur l'ensemble des variables quantitatives et si le nombre de
ce dernier peut être réduit. En analyse discriminante, le nombre
des variables explicatives doit être très inférieur au
nombre d'individus étudiés. Cette analyse est utilisée
pour analyser si deux ou plusieurs groupes d'individus identifiés
diffèrent en ce qui à trait à un ensemble de variables
explicatives. Les buts de l'analyse discriminante sont :
- Tester s'il existe des différences significatives
entre plusieurs groupes définis à partir d'un ensemble de
variables quantitatives ;
- Déterminer les variables qui caractérisent le
plus les différences ;
- Trouver les combinaisons linéaires des variables qui
maximisent la séparation entre les différents groupes tout en
gardant une homogénéité maximale au sein des
groupes ;
- Déterminer la classe d'appartenance d'un individu non
classé d'après la seule connaissance des variables
explicatives.
Les classes considérées ici proviennent de
l'analyse hiérarchique ascendante précédente (clu1_2).
Les résultats de l'analyse discriminante sont
consignés dans l'annexe 5.
e- L'analyse de corrélation de
Pearson
L'analyse de corrélation vise à
s'assurer de l'existence d'une relation entre les concepts ou les variables en
présence. C'est une analyse permettant de tester l'hypothèse
nulle c'est-à-dire l'absence de corrélation (coefficient de
corrélation = 0).
Nos variables quantitatives se prêtent à cette
analyse pour valider les hypothèses en utilisant les corrélations
de Pearson qui en quelque sorte permettent d'anticiper l'existence d'une
relation entre les variables considérées (voir annexe
6).
Voyons maintenant ce qu'il en est de la description de
l'échantillon et des fréquences de réponses.
III- LA DESCRIPTION DE L'ECHANTILLON
Dans le but d'éviter une description lassante et qui
peut le plus risquer de trahir l'anonymat garanti, la présentation des
entreprises ne reprend que les caractéristiques. C'est ainsi que pour
déterminer les caractéristiques des individus et voir les
fréquences de réponses, nous avons opté en premier lieu
pour un tri à plat. Nous présenterons dans ce paragraphe les
caractéristiques des entreprises (I), les caractéristiques
des répondants (II).
A. Caractéristiques des entreprises de
l'échantillon
Dans la plupart des cas, les caractéristiques
importantes et naturellement perceptibles, que l'on peut obtenir facilement
auprès des dirigeants concernent l'âge déterminé
à partir de l'année de création, la forme juridique, le
secteur d'activité, la taille de l'entreprise et l'effectif personnel.
Nous procédons ci-dessous les différentes répartitions des
caractéristiques des entreprises de l'échantillon.
a. La répartition des entreprises selon leur
âge.
L'âge de l'entreprise est mesuré par le nombre
d'années d'existence. Nous présenterons ci-dessous les
entreprises de notre échantillon selon l'âge c'est-à-dire
à partir de l'année de leur création.
Tableau 5:
répartition de l'échantillon selon l'âge des
entreprises.
Age
|
Nombre d'entreprise
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
0 à 5 ans
|
9
|
14,5%
|
14,5%
|
6 à 10 ans
|
18
|
29,0%
|
43,5%
|
Plus de 10 ans
|
35
|
56,5%
|
100%
|
Total
|
62
|
100%
|
|
Source : nos enquêtes
Il ressort de ce tableau les 14,5% des
entreprises de notre échantillon ont été crées ont
moins de 5 ans. Ce sont des entreprises naissantes (FEUDJO, 2004). Les 29,0%
des entreprises soit 18 ont entre 6 à 10 ans. Ces entreprises peuvent
être considérées comme des jeunes entreprises. Le reste
à savoir, les 56,5% représentant35 entreprises ont plus de 10
ans. Elles peuvent être considérées comme des entreprises
matures. Les résultats de l'enquête montrent une
prédominance des entreprises de plus de 10 ans.
b. La forme juridique des entreprises de
l'échantillon
Le tableau suivant donne la répartition des entreprises
selon leur forme juridique
Tableau 6:
répartition des entreprises selon la forme
juridique
Forme juridique
|
Nombre d'entreprise
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
SNC
|
14
|
22,6%
|
22,6%
|
SARL
|
14
|
22,6%
|
45,2%
|
SA
|
34
|
54,8%
|
100%
|
Total
|
62
|
100%
|
|
Source : nos enquêtes
A la lecture de ce tableau, nous constatons que la
Société Anonyme est la forme sociale la plus répandue, 34
entreprises dont 54,8%. Ce type d'entreprise est considéré comme
moins risquée, car la responsabilité des actionnaires est
limitée à leur apport, et ces derniers peuvent facilement
céder leurs actions sociales. Elle est suivie par les deux formes,
Société en Non Collectif et Société à
Responsabilité Limitée qui sont au nombre de 14 soit 22,6%
chacune. En effet, ces deux formes sociales ne présentent pas les
avantages de la SA, les associés sont solidairement et
indéfiniment lié vis-à-vis du passif social.
c. Le secteur d'activité des entreprises de
l'échantillon
Afin de classer avec exactitude les entreprises
sélectionnées en fonction du secteur d'activité, nous
procédons par la répartition du tableau suivant :
Tableau7: répartition des
entreprises selon le secteur d'activité
Secteur d'activité
|
Nombre d'entreprise
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Industrie
|
25
|
40,3%
|
40,3%
|
Commerce
|
24
|
38,7%
|
79,0%
|
Prestation de service
|
13
|
21,0%
|
100%
|
Total
|
62
|
100%
|
|
Source : nos enquêtes
A l'examen de ce tableau, notre enquête
révèle que 40,3%, soit 25 entreprises de l'échantillon
exercent dans l'industrie, 38,7% sont dans le commerce. Le reste à
savoir 21,0% soit 13, sont des entreprises de prestation de service. Nous
pouvons affirmer au vu de ces résultats que, l'économie
tchadienne tend beaucoup plus vers l'industrialisation que les deux autres
secteurs.
d. Répartition des entreprises selon leur
taille
Un seul critère est retenu pour mesurer la taille des
entreprises : il s'agit du nombre d'employés. La recherche
étant centrée sur toutes les entreprises, le critère
retenu est l'effectif salarié. C'est la variable la plus utilisée
dans les recherches. Nous donnons ci-dessous la répartition selon la
taille de l'entreprise.
Tableau 8:
répartition des entreprises selon la taille
Nombre de salariés
|
Fréquences absolues
|
Fréquences relatives
|
Fréquence cumulée
|
Moins de 50
|
9
|
14,5%
|
14,5%
|
51 à 100
|
20
|
32,3%
|
46,8%
|
Plus de 100
|
33
|
53,2%
|
100%
|
Total
|
62
|
100%
|
|
Source : nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que le plus important des employeurs
dans notre échantillon compte plus de 100 salariés. Faisons une
répartition en trois groupes : le premier groupe ayant moins de 50
salariés, le deuxième, 51 à 100 salariés et enfin,
plus de 100 salariés. Nous constatons dans la plupart des cas, dans
notre échantillon, les entreprises emploient de plus de 100
employés.
e. Répartition des entreprises selon le nombre
des agents de maîtrise
Le tableau suivant donne la répartition selon le nombre
des agents de maîtrise.
Tableau 9:
répartition des entreprises selon le nombre des agents de
maîtrise
Taille de l'entreprise
|
Effectif des agents de maîtrise
|
Total
|
Moins de 10
|
11 à 20
|
Plus de 20
|
Moins de 50
|
3
|
0
|
6
|
9
|
51 à 100
|
3
|
8
|
9
|
20
|
Plus de 100
|
2
|
11
|
20
|
33
|
Total
|
8
|
19
|
35
|
62
|
Source : nos
enquêtes
A l'examen de ce tableau, nous avons procédé
par trois groupes de salarié pour déterminer le nombre des agents
de maîtrise à enquêter dans les entreprises. Pour cela, dans
les entreprises de moins de 50 salariés et qui ont un effectif de moins
de 10 agents de maîtrise, 3 entreprises ont moins de 10 agents de
maîtrise, dans celle employant entre 51 à 100 salariés, 9
entreprises ont plus de 20 agents de maîtrise. Dans les entreprises de
plus de 100 salariés, 20 entreprises de l'échantillon ont plus de
20 agents de maîtrise. L'on remarque qu'à l'issue de ces
résultats une prédominance de plus de 20 agents de maîtrise
dans les entreprises plus de 100 salariés.
B. Caractéristiques des répondants,
agents de maîtrise des entreprises de l'échantillon
Notre unité d'analyse étant les agents de
maîtrise. Nous présentons sommairement dans ce paragraphe avec
commentaire le genre, la situation matrimoniale et l'expérience de ces
derniers.
a. La répartition des répondants selon
le sexe
La répartition de nos
répondants selon le sexe est donnée par le tableau
ci-après :
Tableau 10:
répartition de l'échantillon selon le
sexe
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi2.png)
Source : nos
enquêtes
Selon l'approche genre, nous remarquons une
prédominance du genre masculin avec 83,6% des répondants contre
16,4% du genre féminin. Ce qui prouve qu'à l'issue de ces
enquêtes, il y'à une relative augmentation de femmes au poste
d'encadrement.
b. La répartition des répondants selon
la situation matrimoniale
Selon la situation matrimoniale, nous avons la
répartition de nos répondants dans le tableau suivant :
Tableau 11: répartition de
l'échantillon selon la situation matrimoniale.
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi3.png)
Source : nos
enquêtes
Il ressort de ce tableau une prédominance des
mariés avec 87,7% des répondants contre 12,3% des
célibataires. Nous remarquons que les répondants sont beaucoup
plus responsables dans la vie sociale.
c. Répartition de l'échantillon selon
l'expérience des répondants
Il s'agit du nombre d'années passées dans
l'entreprise du répondant. Au moyen du tableau suivant, nous
présentons l'expérience du répondant.
Tableau 12 :
répartition de l'échantillon selon
l'expérience
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi4.png)
Source : nos enquêtes
A l'examen de ce tableau, 52,5% des répondants ont
moins de 10 ans d'expérience ; 31,1% ont une expérience de
travail compris entre 11 et 20 ans. Le reste à savoir 16,4% des
répondants ont plus de 20 ans d'expérience professionnelle. On
constate que le dernier des cas forme la minorité.
En somme, ce chapitre nous a permis de :
§ Préciser et opérationnaliser les
différentes variables utilisées ;
§ Détailler la méthode de collecte et de
traitement des donnés, la collecte des données se faisant par
questionnaire adressé simultanément aux dirigeants d'entreprises
et aux agents de maîtrise ;
§ Présenter la méthodologie suivie et
l'outil statistique à recourir. L'étude porte sur 62 entreprises
tchadiennes dont 122 agents de maîtrise appartenant à des divers
secteurs sont interrogés en fonction de la taille de l'entreprise. La
démarche adoptée est une approche
hypothético-déductive ;
§ Disposer en exergue les tests et leur signification.
Les principaux tests portent sur le khi-deux, l'analyse discriminante et
l'analyse de corrélation.
La revue de la littérature ayant faite dans la
première partie, ce chapitre sert de transition entre la partie
théorique et la démarche empirique. Nous pouvons à ce
niveau aborder donc le dernier chapitre de cette étude qui porte sur le
traitement et l'analyse des données proprement dit.
CHAPITRE IV :
RÉALITÉ DES INFLUENCES DU DEGRÉ
DE
SATISFACTION DES AGENTS DE MAITRISE
DANS LES ENTREPRISES TCHADIENNES
Ce dernier chapitre constitue la dernière phase de
notre processus de recherche. II est consacré à l'analyse et
à l'interprétation des principaux résultats de
l'enquête réalisée auprès des agents de
maîtrise dans les entreprises tchadiennes. A cet effet, il convient pour
nous de procéder aux traitements statistiques des données. Nous
procédons dans un premier temps à l'analyse du comportement des
agents de maîtrise (tris à plat suivi de l'ACP). Dans un
deuxième temps, les commentaires des différents tableaux seront
suivis par le test de khi-deux et de mesures d'association qui nous permettrons
d'apprécier l'intensité de la liaison entre la taille de
l'entreprise, le secteur d'activité et les facteurs de satisfaction
(hypothèse 1). L'analyse discriminante nous admettra de voir dans le
groupe des entreprises les facteurs de satisfaction qui les discriminent mieux.
Enfin, l'analyse de corrélation nous permettra de s'assurer de
l'existence d'une relation entre les variables (hypothèses 2, 3
et 4).
SECTION 1 : L'ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL DES AGENTS
DE MAITRISE DANS LES ENTREPRISES TCHADIENNES.
Nous allons ici essayer à l'aide des
tris à plat suivie de l'analyse en composantes principales
d'apprécier les points de vue des agents de maîtrise dans les
entreprises tchadiennes. Pour cela, nous analysons dans un premier temps le
point de vue concernant la nature des relations de travail, le niveau de
rémunération (I) et, dans un deuxième temps, leur
comportement et attitude (II).
I. La nature des relations de travail et la
qualité de rémunération des agents de maîtrise
Sur la base de notre enquête, nous procédons
d'abord par l'ambiance de travail, le niveau de rémunération et
l'attitude des agents de maîtrise par rapport à une augmentation
de leur salaire.
A. Ambiance de travail
Il s'agit d'analyser dans le tableau ci-dessous le point
de vue des répondants sur la nature des relations de travail. A cet
effet, cinq variables nous permettent de les analyser. Il s'agit : de
l'ambiance de travail, du climat social au sein de l'entreprise, la
qualité des relations entretenues avec les supérieurs
hiérarchiques, les collègues de même niveau de
responsabilisation ainsi que les subordonnées.
Tableau 13: la nature
des relations de travail des agents de maîtrise
Appréciation
Nature des relations
de travail
|
Très mauvaise
|
Mauvaise
|
Moyennement bonne
|
Bonne
|
Très bonne
|
Kurtosis
|
Skewness
|
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
Fréq
|
%
|
|
|
Ambiance de travail
|
4
|
3,3
|
7
|
5,7
|
53
|
43,4
|
54
|
44,3
|
4
|
3,3
|
-0,803
|
1,261
|
Qualité des relations avec les supérieurs
hiérarchiques
|
2
|
1,6
|
5
|
4,1
|
43
|
35,2
|
64
|
52,5
|
8
|
6,6
|
-0,707
|
1,350
|
Relation interpersonnelle
|
|
|
3
|
2,5
|
24
|
19,7
|
72
|
59,0
|
23
|
18,9
|
-0,371
|
0,273
|
Relation avec les subordonnées
|
|
|
|
|
36
|
29,5
|
67
|
54,9
|
19
|
15,6
|
0,156
|
-0,698
|
Climat social
|
3
|
2,5
|
22
|
18, 0
|
59
|
48,4
|
35
|
28,7
|
3
|
2,5
|
-0,198
|
-0,008
|
Source : nos enquêtes
Le tableau ci-dessus nous montre qu'une forte proportion de
personnes estime l'ambiance de travail, la qualité des relations avec
les supérieurs hiérarchiques, les relations interpersonnelles et
les relations avec les subordonnées moyennement bonnes ou tout
simplement bonnes.
Lors que nous analysons les coefficients d'asymétrie et
d'aplatissement, on se rend compte à la lecture du tableau qu'à
l'exception des variables « Relation avec les
subordonnées » et « climat social », tous
les coefficients de symétrie (« Skewness ») ont des
valeurs positives, ce qui signifie que, comparée à la
distribution normale, les observations sont dans l'ensemble plutôt
concentrées vers les valeurs les plus faibles. En ce qui concerne les
coefficients de concentration (« Kurtosis ») certains sont
négatifs, ce qui signifie que pour certaines variables, les observations
sont fortement concentrées (Kurtosis positif), alors que pour d'autres
les avis sont plutôt partagés (Kurtosis négatif).Par
ailleurs la variable la plus significative dans les relations de travail semble
être « la relation avec les subordonnées ». Il
convient de déterminer les traits dominants. Pour cela, nous avons
réalisé une analyse en composantes principales avec rotation
VARIMAX sur les 5 items de l'échelle. Les résultats sont
indiqués dans le tableau 14.
Tableau 14 : ACP
sur l'échelle de mesure de la nature des relations de travail
Items
|
Fac1
|
Fac2
|
Communalité
|
Ambiance de travail
|
0,809
|
|
0,786
|
Relations avec les supérieurs
|
0,637
|
|
0,426
|
Relations interpersonnel avec les collègues
|
0,636
|
|
0,674
|
Climat social de l'entreprise
|
0,665
|
|
0,721
|
Relations avec les subordonnés
|
|
0,675
|
0,635
|
Valeurs propres
|
2,173
|
1,070
|
|
Pourcentage de la variance expliquée
|
43,457
|
21,400
|
|
Pourcentage de la variance expliquée cumulée
|
43,457
|
64,856
|
|
Alpha (á) de Crombach
|
0,6705
|
-
|
|
Source : nos enquêtes
L'ACP fait ressortir deux dimensions ayant des valeurs
propres supérieurs à 1 (critère de Kaiser) et expliquant
64,86% de la variance totale. Toutes les deux composantes ont été
retenues car les résultats sont satisfaisants. Les items ont tous une
corrélation forte sur un seul facteur. De plus les variables sont bien
représentées dans le système formé par les deux
axes (communalité = 0,5). Les deux facettes de la nature des relations
de travail des agents de maîtrise sont donc suffisantes pour
synthétiser l'information contenue dans les items de départ. La
valeur du coefficient de alpha de Crombach mesuré sur les items formant
la composante est de 0,6705 pour les items formant la première
composante. Les variables formant le même facteur ont donc une bonne
consistance interne, puisque la valeur minimale recommandée du
coefficient alpha de Crombach est de 0,60. Bien que cela soit un jeu assez
difficile, il convient à présent d'interpréter ces deux
facteurs.
Le premier facteur (F1) prend en compte des items ayant trait
au contenu du travail et révèle la satisfaction liée dans
le cadre du travail. Nous appellerons ce facteur « cadre du
travail ».
Le second facteur (F2) exprime la satisfaction liée
à l'individu lui-même au travail.. On peut estimer qu'il s'agit
d'une caractérisation des entreprises due à leur nature. Nous
appellerons ce second facteur (F2) « Aspect interne du
travail ».
En conclusion, l'ACP ci-dessus met en évidence de la
nature des relations de travail joue un rôle important pour les
salariés. Cette nature est bidimensionnelle et l'ACP en a fait ressortir
deux. Partageant les avis de cette nature de relation de travail, comment les
agents de maîtrise apprécient-ils le niveau de leur
rémunération ? C'est à cette question que nous allons
maintenant répondre.
B. Le niveau de rémunération des agents
de maîtrise
La pertinence de la question est de savoir quel est
votre niveau de rémunération au sein de votre entreprise ?
Nous consignons dans le tableau ci dessous, les avis de nos répondants
suivis de commentaire.
Tableau 15 : niveau
de rémunération au sein de l'entreprise
Rémunération interne
|
Fréquences absolues
|
Fréquences relatives
|
Fréquence cumulée
|
Faible
|
56
|
45,9%
|
49,9%
|
Elevé
|
66
|
54,1%
|
100%
|
Total
|
122
|
100%
|
|
Source : nos enquêtes
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi5.png)
L'analyse des fréquences obtenues nous laisse voir que
54,1% soit 66 des individus interrogés déclarent avoir une
rémunération élevée contre 45,9% (56). Cependant,
il est clair que plus de la moitié des répondants sont satisfaits
du niveau de leur rémunération. Il semble également
probable de dire que la plupart des individus interrogés accordent une
importance capitale à la rémunération.
Comment les répondants apprécieront-ils le
niveau de rémunération externe c'est-à-dire des autres
entreprises par rapport à la leur ?
C. Appréciation du niveau de
rémunération externe par les agents de maîtrise
Tableau 16: niveau de
rémunération externe de l'entreprise
Rémunération externe
|
Fréquences absolues
|
Fréquences relatives
|
Fréquence cumulée
|
Faible
|
70
|
57,4%
|
57,4%
|
Elevé
|
52
|
42,6%
|
100%
|
Total
|
122
|
100%
|
|
Source : nos enquêtes
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi6.png)
Les résultats obtenus à l'aide des
fréquences nous montrent que les répondants n'apprécient
pas bien la rémunération dans d'autres entreprises que leur
entreprise. 57,4% (70) des individus déclarent gagner une faible
rémunération dans d'autres entreprises contre 42,6% soit 52
individus des cas. Ce qui pourra expliquer que les individus désireront
faire carrière dans leur propre entreprise pour une bonne
rémunération que de quitter leur entreprise pour perdre certains
avantages en rémunérations.
D. Attitude des agents de maîtrise par rapport
à une augmentation de leur revenu.
La question suivante est posée en vue de recueillir les
avis de nos répondants : Quel serait votre degré de
satisfaction en cas d'augmentation de votre salaire ?
La répartition de nos répondants selon
l'augmentation de leur salaire est donnée par le tableau
ci-après :
Tableau 17 :
augmentation de salaire
Augmentation de salaire
|
Fréquences absolues
|
Fréquences relatives
|
Fréquence cumulée
|
Moyen
|
28
|
23,0%
|
23,0%
|
Très élevé
|
94
|
77,0%
|
100%
|
Total
|
122
|
100%
|
|
Source : nos enquêtes
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi7.png)
A la lecture de ce tableau et du graphique, 94 soit 77% des
individus sont satisfaits de l'augmentation de leur salaire contre 28 (23%).
C'est tout à fait naturel car l'augmentation de salaire entraîne
une satisfaction si le salarié avait un impact direct sur son salaire.
Comme par exemple le système d'intéressement. Elle permet aux
individus de combler les besoins insatisfaits
II. La latitude décisionnelle et comportement des
agents de maîtrise
Considérés comme les facteurs
contribuant à une autonomie dans la prise de décision, nous
interpréterons dans un premier temps à l'aide des
fréquences les variables de la latitude décisionnel suivie de
l'ACP puis, dans un deuxième temps, nous analyserons le comportement de
nos répondants.
A. La latitude décisionnelle
Il s'agit d'interpréter dans le tableau
ci-dessous le point de vue des individus sur la latitude décisionnelle.
A cet effet, trois variables nous permettent de les analyser. Il s'agit :
de la prise de décision courante pour la bonne marche de l'entreprise,
de la consultation des supérieurs hiérarchiques avant et
après la mise en application des décisions à prendre. Les
résultats de l'enquête sont consignés dans le tableau 18.
Tableau 18: la latitude
décisionnelle
Appréciation
Latitude
décisionnelle
|
Pas du tout d'accord
|
Pas d'accord
|
Un peu d'accord
|
D'accord
|
Tout à fait d'accord
|
Kurtosis
|
Skewness
|
|
Fréq.
|
%
|
Fréq.
|
%
|
Fréq.
|
%
|
Fréq.
|
%
|
Fréq.
|
%
|
|
|
Prise de décision courante
|
2
|
1,6
|
5
|
4,1
|
19
|
15,6
|
63
|
51,6
|
33
|
27,0
|
1,463
|
-0,990
|
Consultation de la hiérarchie après la prise de
décision
|
1
|
0,8
|
3
|
2,5
|
11
|
9,0
|
74
|
60,7
|
33
|
27,0
|
2,886
|
-1,091
|
Consultation de la hiérarchie avant la prise de
décision
|
14
|
11,5
|
18
|
14,8
|
33
|
27,0
|
38
|
31,1
|
19
|
15,6
|
-0,769
|
-0,346
|
Source : nos enquêtes
La lecture du tableau ci-dessus nous montre qu'une forte
proportion de personnes estime de la Prise de décision courante, de la
consultation de la hiérarchie après la prise de décision
tout à fait d'accord ou tout simplement d'accord.
Lors que nous analysons les coefficients d'asymétrie et
d'aplatissement on se rend compte à la lecture du tableau qu'à
l'exception de la variable «Consultation de la hiérarchie avant la
prise de décision », tous les coefficients d'asymétrie
(« Skewness ») ont des valeurs négatives, ce qui
signifie que, comparée à la distribution normale, les
observations sont dans l'ensemble plutôt concentrée vers les
valeurs les plus fortes. En ce qui concerne les coefficients de concentration
(« Kurtosis »), la variable «Consultation de la
hiérarchie avant la prise de décision » est
négative, ce qui signifie que pour certaines variables, les observations
sont faiblement concentrées (Kurtosis négatif), alors que pour
d'autres les avis sont plutôt partagés (Kurtosis positifs).Par
ailleurs les variables les plus significatives dans la latitude
décisionnelle : «Prise de décision courante »
et «Consultation de la hiérarchie après la prise de
décision » . Il convient de déterminer les traits
dominants. Pour cela, nous avons réalisé une analyse en
composantes principales avec rotation VARIMAX sur les 3 items de
l'échelle. Les résultats sont indiqués dans le tableau
19.
Tableau 19 : ACP
sur l'échelle de mesure de la latitude
décisionnelle
Items
|
Fac1
|
Fac1
|
Communalités
|
Prise de décisions courantes
|
0,867
|
|
0,765
|
Consultation de la hiérarchie après la prise de
décision
|
0,868
|
|
0,765
|
Consultation de la hiérarchie avant la prise de
décision
|
|
0,994
|
0,988
|
Pourcentage de la variance expliquée
|
50,171
|
33,770
|
|
Pourcentage de la variance expliquée cumulée
|
50,171
|
83,941
|
|
Alpha (á) de Crombach
|
0,6868
|
|
|
Source : nos enquêtes
La variable latitude décisionnelle est
appréhendée à l'aide de trois items tous
évalués sur des échelles d'intervalles à cinq
points. L'ACP fait ressortir deux facteurs ayant des valeurs propres
supérieurs à 1 et expliquant 83,9% % de la variance totale.
Sur la base du critère KAISER, ces deux composantes doivent être
retenues. La valeur du coefficient d'alpha de Crombach mesurée sur les
items formant la composante est de 0,6868 pour les items formant la
première composante. Les variables formant le même facteur ont
donc une bonne consistance interne, puisque la valeur minimale
recommandée du coefficient alpha de Crombach est de 0,60.
La première dimension est
représentée par l'axe factoriel F1 qui est fortement
corrélé aux deux premiers items. C'est un axe factoriel qui
représente l'autonomie dans la prise de décision. Le premier
facteur F1 est nommé « Indépendance
décisionnelle » et le second F2 est nommé
« Dépendance
décisionnelle ».
A. Comportement et attitudes des agents de
maîtrise
Ø Comportement des agents de
maîtrise
Le tableau suivant analyse le comportement des agents de
maîtrise dans les entreprises :
Tableau 20: comportement des agents de
maîtrise
Appréciation
Comportement
|
Faiblement
|
Moyennement
|
Fortement
|
Kurtosis
|
Skewness
|
|
Fréq.
|
%
|
Fréq.
|
%
|
Fréq.
|
%
|
|
|
Exécution des tâches sans avis du
supérieur hiérarchique
|
17
|
13,9
|
65
|
53,3
|
40
|
32,8
|
-0,722
|
-0,222
|
Intégration au sein de l'entreprise
|
15
|
12,3
|
60
|
49,2
|
47
|
38,5
|
-,762
|
-1,353
|
Degré de responsabilité dansl'atteinte des
objectifs
|
10
|
8,2
|
64
|
52,5
|
48
|
39,3
|
-0,631
|
-0,315
|
Source : nos
enquêtes
La lecture du tableau ci-dessus nous montre qu'une forte
proportion de personnes estime toutes les variables moyennement.
Lors que nous analysons les coefficients d'asymétrie et
d'aplatissement on se rend compte que tous les coefficients d'aplatissement
(« Kurtosis ») et d'asymétrie
(« Skewness ») ont des valeurs négatives, ce qui
signifie que, comparée à la distribution normale, les
observations sont dans l'ensemble plutôt concentrées vers les
valeurs les plus fortes.
Ø Attitude des agents de
maîtrise
Tableau 21: assiduité au
travail
Assiduité au travail
|
Fréquences absolues
|
Fréquences relatives
|
Fréquence cumulée
|
Pas du tout d'accord
|
2
|
1,6%
|
1,6%
|
D'accord
|
34
|
27,9%
|
29,5%
|
Tout à fait d'accord
|
86
|
70,5%
|
100%
|
Total
|
122
|
100%
|
|
Source : nos enquêtes
Les résultats obtenus à l'aide des
fréquences nous montrent qu'il y a autant d'individus 86 soit 70,5% qui
ont répondu tout à fait d'accord sur la question
d'assiduité au travail. En effet, les études ayant porté
sur le comportement des salariés n'avoisinent pas nos résultats.
Mais qu'est ce qui peut expliquer le fait que dans notre contexte, les
résultats divergents par rapport à ceux d'études
antérieurs ?
Il s'agit dans notre contexte une catégorie
spécifique (agent de maîtrise) que nous avons
réalisé notre étude. Alors que pour les études
antérieures, il s'agit des salariés en général
toutes catégories confondues.
Tableau 22: respect des instructions de la
hiérarchie
Respect des instructions
|
Fréquences absolues
|
Fréquences relatives
|
Fréquence cumulée
|
Pas important
|
4
|
3,3%
|
3,3%
|
Important
|
44
|
36,1%
|
39,3%
|
Très important
|
74
|
60,7%
|
100%
|
Total
|
122
|
100%
|
|
Source : nos enquêtes
Le respect des instructions de la hiérarchie est
indispensable pour tout employé qui recherche son bien être et
désire faire carrière dans une entreprise. Sur 122 agents de
maîtrise, 74 soit 60,7% ont donné un avis très important du
respect des instructions données par la hiérarchie. Dans son
ouvrage, PERETTI (1994) arrive à la conclusion de son étude selon
laquelle, le comportement du dirigeant est beaucoup plus le facteur qui
influence l'importance des instructions des tâches
décentralisées.
Tableau 23 :satisfaction de la
qualité du travail
Qualité du travail
|
Fréquences absolues
|
Fréquences relatives
|
Fréquence cumulée
|
Pas du tout satisfaisait
|
5
|
4,1%
|
4,1%
|
Moyennement satisfait
|
46
|
37,7%
|
41,8%
|
Très satisfait
|
71
|
58,2%
|
100%
|
Total
|
122
|
100%
|
|
Source : nos enquêtes
La qualité du travail permet
d'établir une bonne ou mauvaise relation entre travail et degré
de satisfaction. La question suivante est posée : Etes-vous
satisfait de la qualité du travail que vous accomplissez ? 71
individus sur 122 soit 58,2% ont répondu très satisfait de la
qualité du travail qu'ils accomplissent. Ainsi, les salariés
assumant les tâches les plus stratégiques y trouvent plutôt
d'intérêt et les assument avec grande satisfaction. C'est ce qui
peut expliquer la présence régulière au travail.
SECTION 2 : MISE EN ÉVIDENCE DU
DEGRÉ DE SATISFACTION DES AGENTS DE MAITRISE DANS LES ENTREPRISES
TCHADIENNES
L'objectif principal de ce travail est en partie atteint
puisque nous devions identifier et analyser le comportement des agents de
maîtrise dans les entreprises. Ainsi, la présente section cherche
à faire des analyses (test des hypothèses), soit pour
décrire des associations des variables, soit pour expliquer. Ainsi, le
premier point (I) va consister à discriminer les facteurs de
satisfaction dans les entreprises tchadiennes, le deuxième point est
consacré à la vérification des hypothèses.
I. Une satisfaction fortement influencée par la
taille de l'entreprise.
Il sera question ici de classer les
entreprises de notre échantillon en deux groupes et à l'aide de
l'analyse discriminante les facteurs de satisfaction qui les discriminent
mieux. Pour cela, nous essayerons dans un premier d'établir une
typologie des entreprises (A), dans un deuxième temps à leur
caractérisation en deux groupes (B).
A. Essai d'une typologie des entreprises
Après l'analyse, nous avons retenu deux groupes
d'entreprises. Ainsi, nous avons introduit la variable cluster (Clu2_1) comme
variable à expliquer et les variables qui ont servi à l'analyse
hiérarchique ascendante comme variables explicatives. Cette approche
permet d'identifier les variables qui différencient les deux groupent de
part l'importance que les entreprises accordent aux facteurs de satisfaction
des agents de maîtrise dans les entreprises. Elle a permis par la suite
de montrer que le pourcentage d'individus bien classés est de 100%. Les
deux groupes sont hétérogènes. La discrimination des
facteurs aboutit aux résultats ci-dessous.
Tableau24 : fonctions discriminantes
des facteurs de satisfaction
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi8.png) ![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi9.png)
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi10.png)
Source : nos résultats
A la lecture du premier tableau, la
fonction discriminante est significative. Plus la valeur du Lambda de Wilks
(deuxième colonne) est faible, meilleur est le résultat et
correspond à un khi-deux de 109,809 pour 4 degré de
liberté au seuil de 0,000. Cette probabilité étant nulle,
elle s'éloigne le plus possible de 0,05, seuil fixé pour nos
analyses. Ce qui induit qu'il y'a une discrimination significative des facteurs
de satisfaction entre les entreprises. Cette affirmation est confirmée
par la lecture du tableau de la fonction aux barycentres des groupes. Ce
tableau montre que la classe des entreprises du groupe 1 est fortement
corrélée à la fonction discriminante. Son coefficient de
corrélation est de 1,209 qui est très supérieur à
-1,249. Les coefficients des fonctions de classement ont retenu les facteurs de
satisfaction qui discriminent mieux les entreprises des deux groupes.
A présent, la question que nous nous posons est celle
de savoir si les entreprises de notre échantillon sont bien
classées dans le groupe auquel elles devraient normalement appartenir.
Pour apporter des éléments de réponse à cette
question, nous allons nous référer au tableau de classement
ci-après
Tableau25 : classement des
entreprises
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi11.png)
Source : nos résultats
Le tableau de classification des entreprises
révèle que 91, % des entreprises sont bien classées dans
leur groupe respectif. Cependant, dans le deuxième groupe, 4,8% auraient
pu appartenir au premier groupe. En d'autres termes, la probabilité pour
qu'une entreprise soit réellement classée dans le deuxième
groupe est de 87,% et celle de l'autre groupe est de 95,2%. 13% est la
probabilité pour une entreprise classée dans le premier groupe
d'être dans l'autre groupe.
En conclusion, les résultats sont approchés de
la réalité. Il y'a plus d'entreprises bien classées (91,
%) que celles qui sont mal classées (9%) dans leur groupe.
B. Caractérisation des deux groupes
L'analyse discriminante fait
apparaître une classification des entreprises en deux groupes. Il existe
des entreprises du groupe 1 et les entreprises du groupe 2.
a. Groupe 1 : Les agents de maîtrise
fortement satisfaits dans les moyennes et grandes entreprises
A partir de l'analyse des facteurs de satisfaction (tableau
24) les plus caractéristiques issus de l'analyse discriminante, on se
rend compte de ce que le groupe 1 domine sur l'ensemble des variables
discriminantes corrélées avec les fonctions discriminantes.
Le groupe 1 est constitué des entreprises de plus de 50
salariés représentant. Il est constitué des moyennes et
grandes entreprises tout âge confondu. C'est dans ces entreprises que les
salariés sont mieux satisfaits. On peut ajouter que ce résultat
est conforme aux études antérieures qui ont
révélé les caractéristiques (taille des
entreprises) des entreprises en matière de satisfaction. Comment peut-on
maintenant caractériser les entreprises du groupe 2 ? Les
éléments de réponses sont consignés au paragraphe
suivant.
b. Groupe 2 : Les agents de maîtrise
faiblement satisfaits dans les petites entreprise
Le groupe 2 est constitué des entreprises de moins de
50 salariés, qui ont une activité peu développée et
que les variables discriminantes ne sont pas corrélées avec les
fonctions discriminantes. Il est expliqué par la taille de
l'entreprise. Ce sont les petites entreprises. Des recherches
antérieures ont relevé les spécificités des petites
entreprises et les résultats montrent que, les observations sur la
pratique de GRH sont parfois différentes du premier groupe
constitué des moyennes et grandes entreprises. On remarque dans les
petites entreprises que les facteurs sont moins satisfaisants car les
possibilités d'avancement de Carrière sont rares et, ces
entreprises n'ont pas assez de moyens pour investir dans les
recherches/développement et méthodes nouvelles.
Ainsi donc, s'achève la discrimination des facteurs de
satisfaction. L'analyse nous a permis de discriminer les entreprises selon le
critère taille en établissant une différenciation et la
caractérisation des deux groupes.
II. Caractéristiques des entreprises,
qualité de relation de travail, niveau de rémunération et
la latitude décisionnelle : des facteurs déterminants du
degré de satisfaction des agents de maîtrise.
A. Satisfaction et
caractéristiques des entreprises
Le test du khi-deux sera utilisé pour
caractériser le lien qui existe entre les variables satisfaction,
taille de l'entreprise et le secteur d'activité.
Hypothèse 1 : Les facteurs de satisfaction
et d'insatisfaction des agents de maîtrise sont variables selon les
caractéristiques des entreprises.
L'hypothèse 1 est subdivisée en deux sous
hypothèse :
- H1.1 : les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varie en fonction de la taille de ces entreprises.
Le tableau suivant donne les résultats du test de khi-deux
suivants la taille de l'entreprise
Tableau 26 :tableau de contingence satisfaction
et la taille de l'entreprise
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi12.png)
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi13.png) ![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi14.png)
Source : nos enquêtes
De ce premier croisement, nous constatons dans les entreprises
ayant moins de 50 employés, 5 entreprises procurent la satisfaction aux
agents de maîtrise contre 9 entreprises. Dans celles employant 51
à 100 salariés, 5 entreprises procurent la satisfaction aux
agents de maîtrise contre 24 entreprises. Enfin, dans les entreprises de
plus de 100 salariés, 13 entreprises activent mieux les facteurs de
satisfaction aux agents de maîtrise contre 6 entreprises.
Pour le test de Khi-deux, à un degré de
liberté, le seuil de signification est de 0,05. La valeur est de 15,394
pour une signification de 0,000. La valeur du Khi-deux est largement
supérieure à la valeur théorique (5,991) à un
degré de liberté =2. La supériorité de cette valeur
et la probabilité qui est très faible sont suffisante pour
conclure qu'il existe un lien entre les facteurs de satisfaction et la taille
de l'entreprise. Ce qui est aussi confirmé par les coefficients
Phi =0,48 et C=0,48.
Ces coefficients s'éloignent de zéro et
traduisent une intensité de lien entre les variables. Nous
déduisons que, l'hypothèse1 (H1) de la sous hypothèse
(H1.1) est confirmée. Ces résultats nous paraissent par
ailleurs conformes à ceux de TROUVE (1996) qui arrive à la
conclusion selon laquelle la taille de l'entreprise exerce une influence
significative sur les intentions, les actions et la satisfaction des agents de
maîtrise. Ces conclusions vont dans le même sens que celles de
CHEYLAN (2003) qui a aussi montré les observations sur la pratique de
GRH dans les petites entreprises sont parfois différentes de celles
faites dans les moyennes et grandes entreprises. Pour les petites entreprises,
les agents de maîtrise sont des ressources limitées et par
conséquent, le système de décision en matière de
GRH est très centralisé autour du dirigeant. Ainsi, nous pouvons
conclure que le niveau de division horizontale et verticale nous paraît
expliquer la taille des entreprises en matière de satisfaction des
agents de maîtrise selon les caractéristiques des entreprises.
- H1.2 : les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varie en fonction d'activité.
Le test du Khi-deux nous donne les résultats suivants le
secteur d'activité.
Tableau 27: tableau de contingence
satisfaction et le secteur d'activité
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi15.png)
![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi16.png) ![](Les-facteurs-de-satisfaction-et-d-insatisfaction-des-agents-de-matrise-dans-les-entreprises-tchadi17.png)
Source : nos
résultats
De ce deuxième croisement, nous constatons dans les
entreprises industrielles, 6 entreprises procurent de l'insatisfaction aux
agents de maîtrise contre 19 entreprises. Dans les entreprises de
commerce, 5 entreprises procurent de satisfaction aux agents de maîtrise
contre 19 entreprises. Enfin, dans les entreprises de prestation de service, 5
entreprises activent mieux les facteurs de satisfaction aux salariés
contre 8 entreprises.
L'examen du croisement confirme l'existence d'une liaison
entre la satisfaction et le secteur d'activité. Le
X2cal= 15,425 est supérieur au
X2théo=5,991 pour un degré de
liberté =2 avec 5% de risque d'erreur. La dépendance entre ces
variables est significative car C= 0,446 et pour une probabilité nulle.
La valeur du coefficient C permet de noter qu'il y'a une intensité entre
les variables car ces valeurs s'éloignent du voisinage de 0. POHLMANN
(1999) avait aussi trouvé une liaison signification entre les deux
variables de notre hypothèse, mais il convient de relever que son
étude était orientée vers les entreprises internationales,
mais que les deux résultats corroborent.
En conclusion, l'objectif de cette H1 est de voir s'il y'a
relation entre la satisfaction, la taille de l'entreprise et le secteur
d'activité. Nous pouvons affirmer au vu des résultats qu'il y'a
une relation significative entre les variables. Cependant, notre
hypothèse H1 est confirmée.
B. Analyse bivariée qualité de relation
de travail, niveau de rémunération, latitude décisionnelle
et satisfaction
Comme nous l'avons précisé au chapitre III
consacré à la méthodologie, chaque fois que nous avons en
présence des variables quantitatives, nous utilisons une analyse de
corrélation pour vérifier nos hypothèses. Cependant, nous
procédons par la corrélation pour vérifier les
hypothèses 2, 3 et 4.
a. Test de l'hypothèse relative à la
qualité de relation de travail et le degré de
satisfaction
Il s'agit de tester l'hypothèse
suivante :
H2 : la qualité des relations de travail
influence positivement le degré de satisfaction des agents de
maîtrise dans les entreprises.
L'objectif de cette hypothèse est de voir s'il existe une
relation significative entre la qualité de relation de travail et le
degré de satisfaction.
On a ici une matrice mettant en relation uniquement deux
variables.
Tableau 28: corrélation entre la
qualité de relation de travail et le degré de
satisfaction
Variables
|
Degré de satisfaction
(SATIS)
|
Qualité de relation de travail
(QULITRA)
|
0,459 : r de Pearson
122 : Nombre de cas ayant servi de calcul
0,000 : Niveau de significativité
|
Source : nos
résultats
A la lecture de ce tableau, il existe une relation
statistiquement significative (P< 0,05) et directement proportionnel
(puisque le signe du coefficient n'est pas négatif) entre la
qualité de relation de travail et le degré de satisfaction. De
fait, on constate que plus bonne est la qualité de relation de travail,
plus la satisfaction y est élevée. Ceci est confirmé
par un coefficient de corrélation r de Pearson de 0,459 (P=0,000)
indiquant une relation statistiquement significative positive assez forte entre
les deux variables. Autrement dit, plus la nature de relations de travail est
bonne, plus le degré de satisfaction accroît. Notre
deuxième hypothèse est alors validée. Nos résultats
réjoingnent ceux de BELANGER et THUDEROZ (1998) qui, dans leurs
recherches portant sur la recodification des relations d'emploi des entreprises
françaises, avaient trouvé une relation significative entre les
deux variables. Pour ces derniers, ces variables permettent d'établir
une relation entre le travail et la satisfaction professionnelle.
b. Test de l'hypothèse mettant en relation le
niveau de rémunération et le degré
d'insatisfaction
Il est question de l'hypothèse suivante:
H3 : le niveau de rémunération
influence le degré d'insatisfaction des agents de maîtrise dans
les entreprises tchadiennes.
Nous procédons par la matrice suivant le tableau 28
(annexe 6), les résultats mettant en relation les deux variables.
Tableau 29: corrélation entre le
niveau de rémunération et le degré de
d'insatisfaction
Variables
|
Degré d'insatisfaction
(SATIS)
|
Niveau de rémunération au sein de l'entreprise
|
0,391 : r de Pearson
122 : Nombre de cas ayant servi de calcul
0,000 : Niveau de significativité
|
Source : nos
résultats
Il ressort de ce tableau qu'il existe une relation
statistiquement significative (P< 0,05) et directement proportionnel
(puisque le signe du coefficient n'est pas négatif) entre le niveau de
rémunération et le degré d'insatisfaction. De fait, on
constate que plus le niveau de rémunération augmente, plus
l'insatisfaction des agents de maîtrise diminue. Ceci est
confirmé par un coefficient de corrélation R de Pearson de 0,391
(P=0,000) indiquant une relation statistiquement significative positive assez
forte entre les deux variables. Ce résultat confirme le modèle
théorique de Herzberg (1971) dégagé des insatisfactions.
Car, en agissant sur les facteurs d'insatisfaction, on réduit
l'insatisfaction et n'entraîne pas à la satisfaction des
salariés. La troisième hypothèse est validée.
c. La latitude décisionnelle : un facteur peu
satisfaisant pour les agents de maîtrise
Nous avons formulé une
hypothèse concernant la latitude décisionnelle et la
satisfaction.
Le tableau 30 donne les résultats mettant en relation
les deux variables.
Tableau 30: corrélation de
Pearson entre la latitude décisionnelle et le degré de
satisfaction
Variables
|
Degré d'insatisfaction
(SATIS)
|
Latitude décisionnelle
(LATDË)
|
0,107 : r de Pearson
122 : Nombre de cas ayant servi de calcul
0,243 : Niveau de significativité
|
Source : nos
résultats
A la lecture de ce tableau, nous constatons que, la relation
est trop faible entre les deux variables, avec une significativité
(P> 0,05) et non proportionnel entre la latitude décisionnelle et le
degré de satisfaction. Ceci est infirmé par un coefficient
de corrélation r de Pearson de 0,107 (P=0,243) indiquant une relation
non statistiquement significative trop faible entre les deux variables. La
quatrième hypothèse est infirmée.
Tableau31 : récapitulatif des
résultats de test des hypothèses
Hypothèses
|
Sous hypothèses
|
Khi-deux
|
DDL
|
r de Pearson
|
Signification
|
Décision
|
Hypothèse 1
|
Sous hypothèse 1
|
15,394
|
2
|
-
|
0,000
|
Validée
|
Sous hypothèse 2
|
15,425
|
2
|
-
|
0,000
|
Hypothèse 2
|
-
|
-
|
-
|
0,459
|
0,000
|
Validée
|
Hypothèse 3
|
-
|
-
|
-
|
0,397
|
0,000
|
Validée
|
Hypothèse 4
|
-
|
-
|
-
|
0,107
|
0,243
|
Rejetée
|
Source : nos
résultats
Voila présenter les résultats
auxquels nous sommes parvenus â l'issue de ce travail de recherche. A
présent, il importe de le conclure.
Au terme de cette deuxième partie, nous remarquons
qu'elle nous a permis de satisfaire nos besoins en information.
Le chapitre III avait pour objectif d'exposer l'approche
méthodologique. Il s'est attelé à la présentation
du choix de type d'investigation, à la présentation du processus
d'échantillonnage ainsi qu'aux outils statistiques pour tester nos
hypothèses. Il s'est terminé par la présentation des
caractéristiques des entreprises et répondants de notre
échantillon.
Le chapitre IV nous a permis d'analyser les points de vue des
répondants sur le degré de satisfaction au sein de leur
entreprise. A chaque fois, l'analyse descriptive se suit de la
présentation des résultats du test d'association des variables de
l'hypothèse 1, de la corrélation des hypothèses 1, 2 et
3. La lecture des tableaux et l'interprétation nous permet d'expliquer
nos résultats. Enfin, l'analyse discriminante nous a permis de
discriminer les facteurs selon deux groupes d'entreprises suivant leur
taille.
CONCLUSION GENERALE
A l'heure où la compétition se joue à
l'échelle mondiale, la satisfaction des salariés devient l'un des
domaines privilégiés de la gestion des ressources humaines.La
satisfaction des salariés s'installe au coeur des préoccupations
à cause des changements. Nous étions partis du constat au
début de ce travail qu'il existe dans les entreprises les facteurs de
satisfaction et d'insatisfaction et la nécessité de
fidéliser les salariés occupant la fonction d'encadrement afin de
faire évoluer les relations d'emploi vers une approche plus dynamique.
C'est donc dans ce contexte qu'il nous a paru nécessaire de s'interroger
sur les facteurs de satisfaction et d'insatisfaction des agents de
maîtrise dans les entreprises. En effet, si la ressource humaine est la
locomotive du développement des entreprises, les facteurs de
satisfaction de ses agents de maîtrise en constituent son moteur.
Partant de ce constat, l'objet de notre étude est de
relever les variables qui expliquent la satisfaction et l'insatisfaction de la
catégorie socioprofessionnelle des salariés constitués par
les agents de maîtrise.
Dans cette optique, la question fondamentale à
laquelle il fallait apporter des réponses était :
Quels sont les facteurs explicatifs de la
satisfaction ou de l'insatisfaction des agents de maîtrise dans les
entreprises tchadiennes ?
A cette question principale étaient associées
les questions secondaires suivantes :
- Quels sont les leviers de satisfaction que les
dirigeants d'entreprises peuvent activer pour maintenir la satisfaction des
agents de maîtrise ?
- Quels sont les facteurs susceptibles d'influencer
la satisfaction ou l'insatisfaction des agents de maîtrise dans les
entreprises tchadiennes ?
Eu égard à ces questions de recherche, il nous
a semblé important d'élucider les leviers de GRH à
actionner dans les entreprises. C'est ainsi que nous nous sommes fixés
trois objectifs :
- Identifier les facteurs de satisfaction et d'insatisfaction
des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes ;
- Analyser le comportement des agents de maîtrise
face à ces facteurs ;
- Mettre en évidence des variables de
différenciation des facteurs de satisfaction et d'insatisfaction des
agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes.
Pour y parvenir, nous avons opté pour une
démarche méthodologique hypothético déductive.
C'est ainsi qu'à partir de l'objet de cette recherche, nous avons pu
formuler quatre hypothèses :
H1 : Les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise sont variables selon les
caractéristiques des entreprises.
H1.1 : les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varient en fonction de la taille de ces entreprises.
H1.2 : les facteurs de satisfaction et
d'insatisfaction des agents de maîtrise dans les entreprises tchadiennes
varient en fonction du secteur d'activité.
H2 : la qualité des relations de travail
influence positivement le degré de satisfaction des agents de
maîtrise dans les entreprises.
H3 : le niveau de rémunération
influence le degré d'insatisfaction des agents de maîtrise dans
les entreprises tchadiennes.
H4 : la latitude décisionnelle
octroyée à un agent de maîtrise dans l'exercice de ses
fonctions accroît son degré de satisfaction.
Le souci de répondre à notre question de
recherche, la poursuite de nos objectifs et l' approche méthodologique
adoptée, nous ont conduit à diviser cette étude en deux
parties.
La première partie se fondait sur l'analyse
théorique des différents concepts de notre sujet.
La deuxième partie nous a permis de passer d'une
étude théorique à la recherche empirique.
Pour ce qui est de la confirmation ou de l'infirmation de nos
hypothèses, nous avons décidé de procéder par
enquête respectivement auprès des agents de maîtrise et
dirigeants d'entreprises. C'est ainsi que nous avons constitué une base
de sondage composée de 255 entreprises à partir de laquelle nous
avons tiré notre échantillon. Après administration du
questionnaire, l'échantillon final s'est tablé respectivement sur
122 questionnaires agents de maîtrise et 62 questionnaires dirigeants
d'entreprises qui se sont révélés conformément
exploitables aux critères de l'enquête.
Après les tris à plat de nos données par
le logiciel SPSS, nous avons trouvé que de façon
générale, notre échantillon était
représentatif. Les résultats obtenus du traitement sont
variés.
Ainsi, à l'aide de khi deux, nous avons
caractérisé les relations entre les variables de
l'hypothèse 1. L'analyse de corrélation nous a montré
qu'il existe une relation statistiquement significative et directement
proportionnel entre les variables des hypothèses 2, 3. Une
classification à travers l'analyse discriminante nous a permis de faire
émerger deux groupes d'entreprises qui sont discriminés pour
l'essentiel des facteurs de satisfaction.
Synthèse des résultats
Hypothèses
|
Sous hypothèses
|
Khi-deux
|
r de Pearson
|
Signification
|
Décision
|
Hypothèse 1
|
Sous hypothèse 1
|
15,394
|
-
|
0,000
|
Validée
|
Sous hypothèse 1
|
15,425
|
-
|
0,000
|
Hypothèse 2
|
-
|
-
|
0,459
|
0,000
|
Validée
|
Hypothèse 3
|
-
|
-
|
0,397
|
0,000
|
Validée
|
Hypothèse 4
|
-
|
-
|
0,107
|
0,243
|
Rejetée
|
Source : nos résultats
Correspondant aux résultats des différents
tests des hypothèses que nous donne ce tableau ci haut, il ressort de ce
qui suit :
Les trois premières hypothèses sont
confirmées. Le test de ces hypothèses à l'aide de khi-deux
nous a permis de mettre en évidence des liens d'intensité entre
les variables de première hypothèse et l'analyse de
corrélation révèle qu'il existe une relation
statistiquement entre les variables des hypothèses 2 et 3.
Il se dégage de notre dernière hypothèse
qui met en relation la latitude décisionnelle et le degré de
satisfaction n'est pas validée par nos données. Pour justifier
cet écart entre nos résultats et ceux d'autres auteurs qui nous
ont inspiré dans la formulation de cette hypothèse, il nous
paraît être lié aux caractéristiques
différents de nos échantillons et au type d'investigation.
Implications managériales
- Nous suggérons aux dirigeants de toutes
caractéristiques d'entreprises ( petites,
moyennes et grandes entreprises) d'agir surtout sur les facteurs de
satisfaction comme conditions de travail, politique sociale de
l'entreprise, sécurité de l'emploi, l'image de l'entreprise et
les relations au sein de l'entreprise, lesquels, les salariés se
basentpour adopter un comportement au travail. Ces facteurs doivent faire
l'objet d'une bonne politique pour ces dirigeants à la performance de
leurs entreprises par une politique de valorisation et de l'utilisation
optimale de la ressource humaine. Les comportements et attitudes
affichées par les agents de maîtrise montrent leurs satisfactions
vis-à-vis de cette marge de manoeuvre qu'on leur accorde sont souvent
relatifs à la qualité de travail qu'ils accomplissent mais aussi
en matière de respect des instructions dictées par la
hiérarchie. Ce qui prouve leurs besoins d'estime et de reconnaissance.
Les résultats de cette recherche montrent que les agents de
maîtrise n'expriment pas seulement leurs besoins en matière de ces
différents facteurs évoqués. Ceux-ci ont besoin de
formation. De façon pratique, les dirigeants doivent constituer des
fonds de formation pour en bénéficier leur personnel. L'on pourra
constater après formation du personnel, plus le rendement des
salariés va augmenter, meilleure est la qualité de travail qu'ils
fourniront. Ceci pourrait constituer un gage pour une implication effective des
salariés au travail.
- La relation significative entre la qualité de
relation de travail et les facteurs de satisfaction est un résultat
applicable. Le climat social de l'entreprise, l'ambiance de travail et les
relations de travail avec les supérieurs hiérarchiques et
subordonnés sont les leviers auxquels, les dirigeantsd'entreprises
tchadiennes doivent d'avantage développer pour encourager les
salariés à s'impliquer, d'acquérir des performances
propres à l'entreprise. Cependant, la qualité de relation de
travail devenue un enjeu important ne saurait être livrée à
l'intuition pour son management. L'accent doit être mis sur l'analyse des
besoins en impliquant le salarié, en prenant en compte ses aspirations
et les concilier avec les objectifs économiques de l'entreprise. Si
l'entreprise veut se doter d'une structure humaine performante qui, par sa
qualité, sera meilleur gage de sa réussite. Elle doit, pour la
mise en oeuvre en ce qui concerne évidemment l'influence de la
qualité de travail que nous avons analysé dans le deuxième
chapitre de la première partie.
- L'existence d'un lien significatif entre le niveau de
rémunération et les facteurs de satisfaction, résulte pour
que l'entreprise soit performante, les chefs d'entreprise doivent formaliser
le niveau de rémunération des salariés
instantanément pour les inciter afin de répondre aux changements
des effets de la mondialisation. Les gestionnaires doivent
particulièrement s'intéresser à la politique de
rémunération des salariés. Il convient de rappeler que
« formaliser » le niveau de rémunération
interne ne signifie pas imposer des règles rigides, mais adopter une
méthodologie de mise en oeuvre d'une bonne politique de
rémunération pour obtenir les résultats satisfaisants.
Ainsi, l'augmentation régulière de salaire pour maintenir et
augmenter le pouvoir d'achat des salariés est conseillé.
- La latitude décisionnelle n'est pas confirmée
comme facteur de satisfaction. Ce qui implique que l'autonomie dans la prise de
décision est faiblement pratiquée dans les entreprises
tchadiennes. Ou encore, certaines entreprises n'accordent pas d'importance
à l'autonomie dans la prise de décision. Nous suggérons
aux entreprises tchadiennes de redonner la latitude décisionnelle la
place qu'elle mérite dans le management du capital humain. La latitude
décisionnelle pour être pertinente doit respecterun certain nombre
de démarches comme nous l'avons au chapitre deuxième de la
première partie sur les méthodes actuelles de management. Le
respect de cette démarche exposée dans ce chapitre permettra,
dans l'entreprise tchadienne, d'ériger la latitude décisionnelle
en véritable pratique gestionnaire.
Les principales limites de l'étude et les axes
futurs de recherche
Lorsqu'une recherche est faite sur l'individu, elle n'est
jamais complète du fait qu'elle ne peut intégrer en une seule
fois l'ensemble des variables pertinentes. C'est pourquoi, de nombreuses
limites surtout d'ordre méthodologique sont à souligner dans la
présente recherche. Les limites de l'instrument c'est-à-dire si
le questionnaire permet d'identifier les leviers de satisfaction, il ne peut
expliquer de façon précise les causes des différences ou
des similitudes dans la satisfaction ou l'insatisfaction qui peuvent
apparaître. Ensuite, la collecte des questionnaires face à face
peut entraîner certains biais. Une des limites cruciales q'on peut
relever aussi est que cette recherche ne peut prétendre intégrer
toutes les pratiques de GRH. Ainsi, un raisonnement sur la base de quatre
leviers de GRH ne permet pas de tirer les enseignements nécessaires au
sujet du problème étudié. Nous pouvons enfin
évoquer le nombre réduit de la taille de l'échantillon,
qui peut avoir des répercussions sur nos résultats, et peut
limiter les richesses de nos conclusions. C'est pourquoi les présents
résultats doivent nécessairement être
considérés avec prudence et ne pas faire l'objet de
généralisation à l'ensemble de la population des agents de
maîtrise. Ils doivent considérés comme le résultat
d'une étude qui commande de l'approfondissement ultérieur.
Les axes futurs de recherche
Une première piste consisterait au niveau des
variables explicatives du degré de satisfaction, chercher en retenant un
plus grand nombre de variables, les facteurs de satisfaction non
intégrés dans notre étude.
Une deuxième piste de réflexion serait
d'examiner la relation entre le degré de satisfaction des agents
de maîtrise et leur performance au sein de l'entreprise. C'est
là une question essentielle à laquelle une prochaine recherche
devra répondre.
BIBLIOGRAPHIE
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* 1Hall Jones, « Un
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* 2 Michel, La gestion des
hommes clés, Revue de GRH, n° 39 janvier février mars
2001.
* 3 Union des Syndicats du
Tchad, « Evaluation de la responsabilité sociale des
Entreprises Tchadiennes », in actes du Séminaire sur les
stratégies de stimulation de la demande d'emploi au Tchad. Ndjamena,
septembre 2003.
* 4 Convention collective
générale applicable aux travailleurs de la République du
Tchad. Article 63, p. 19.
* 5 Gillet, A.,
Décentralisation d'entreprise et évolutions professionnelles de
l'encadrement intermédiaire : les adaptations multiples aux
changements, Paris, 2000.
* 6 TSAPI, V. ; Les
distributeurs industrielles et la marque : une comparaison
interculturelle, in Revue des Sciences de Gestion, n° 208-209, p. 175,
2004.
* 7 Répertoire des
Opérateurs Economiques du Tchad, Edition 2005 : Liste
complète des entreprises du Tchad produit par la Chambre de Commerce,
d'Industrie, d'Agriculture, des Mines et d'Artisanat.
* 8Statistical Package for
Social Sciences.
* 9 Documentation du CEFOD,
Séries économiques, Les entreprises tchadiennes face au
défi de la mondialisation.
* 10 La participation est une
forme de management favorisant la participation aux objectifs par
l'information, en axe descendant. Elle favorise également la
participation de chaque membre du personnel par le développement de
l'expression et la prise de responsabilité à son niveau, en axe
ascendant.
* 11 La
décentralisation a été annoncée en 1989 par
Christian Blanc, PDG de l'entreprise TATP, et mise en place depuis de
façon spécifique. Il s'agit d'une réforme profonde,
transformant une entreprise alors trop « bureaucratique »
dans ses modes de fonctionnement organisationnels, techniques, sociaux et
managériaux. Un objectif fort est de développer l'autonomie, la
responsabilité, l'initiative de tous les agents de maîtrise, afin
d'assurer une excellente qualité de service et de répondre in
fine aux exigences économiques.
* 12 Albou,
Problèmes humains de l'entreprise, Dunod, Paris, 1975.
* 13 BOISLANDELLE (M. H),
(1994),« Le Management politique des Ressources Humaines :
dépendance et mix social », In Revue des Sciences de
gestion, ISMA, mai.
* 14 Theordinke (E.L),
« Activation » in THIETART R. A,
«Management».PUF
* 15 Haccuria C. ; op
cit.
* 16 Polhmann C, op. cit.
* 17 DeBoislandelle M., op-cit.
* 18 De Boislandelle M.,
« Dictionnaire de gestion », Ed. Economica, 1998.
* 19 Code du Travail Tchadien
promulgué le 11 décembre 1996 : Le droit par les textes
article 246 p. 109,
* 20 Louart, (1987),
« Motivation », in Encyclopédie de gestion, Paris,
Ed. Economica
* 21 Nkakleu, ( 2002),
« Peut-on parler de la délégation dans les PME
Camerounaises ? », in actes du CIFPME, Montréal.
* 22 Annuaire officiel du
Ministère de commerce et d'industrie (2005)
* 23 C'est ce que nous a dit le
Chef de division PME du Ministère de Commerce tchadien, auprès de
qui nous nous étions rendus pour obtenir une liste complète des
entreprises au Tchad.
* 24 L'annuaire contient une
liste de 2000 entreprises. Notre liste est incomplète à cause
d'une sélection car certaines ne répondent pas à nos
critères, d'autres du nombre élevé de faillite. En raison
également de la déclaration de bénéfice et de
dépôt du bilan, il faudra également vérifier
l'existence réelle des entreprises. Ce qui a été
vérifier au Ministère de commerce. Après cette
vérification, quelques entreprises ont été retirées
de la liste théorique. En dépit de ces difficultés, il est
probable qu'il y ait un biais due à l'erreur de liste.
* 25 DEROO M. et DUSSAIX A.M,
(1980), « Pratique et Analyse des enquêtes par
sondage », PUF, Paris.
* 26 Cette lettre, il faut le
préciser a été signée par Le Doyen de la
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université de
Ngaoundéré, par ailleurs notre directeur de mémoire pour
apporter sa réputation de crédibilité à notre
enquête.
* 27Statistical Package for
Social Science
* 28 Evrard Y., 1995.
Validité des mesures et fidélité en Marketing. Revue
Française de Marketing, no 101, pp. 71-32.
* 29 Perrien J., et ali. ,
Op. cite, p.173.
* 30 Reuchlin R. (1976),
« Précis statistique », PUF, Paris.
* 31 C'est une
méthode descriptive d'analyse qui permet de catégoriser les
variables de la recherche, indique la répartition des observations et la
forme de la courbe
* 32 MOSCONOLA J., (1990),
« Enquête et analyse des données », Vuibert
Gestion, Paris.
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