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Accès au financement par les micros, petites et moyennes entreprises à  Goma.

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par Wassy Tshikama Musorongi
Université de Goma - Licence 2014
  

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Chapitre premier :

DIAGNOSTIC DE LA SITUATION

Dans ce premier chapitre, il sera question de passer en revue les besoins (demande) en financement des grandes entreprises, des petites et moyennes entreprises (PME), des très petites entreprises (TPE) et enfin des entreprises qualifiées de `sinistrées' par certains économistes.

Section 1. LA DEMANDE DE FINANCEMENT : Les promoteurs et leurs projets d'investissement

Il est vrai que dans le passé, le développement du secteur privé a été d'emblée handicapé par la nature centraliste du régime politique de la 2ème République que le pays a connu pendant un certain temps ainsi que par l'image valorisante que l'administration coloniale avait conféré à la fonction publique, phénomènes qui eurent pour effet de dévaloriser les promoteurs d'entreprises. Il existe cependant des opportunités incontestables dans un certain nombre de secteurs. La République Démocratique du Congo est riche de plusieurs ressources naturelles. Les potentialités sont élevées dans l'activité forestière, l'agriculture et l'élevage, la pêche, les mines et même les hydrocarbures, etc.

Les filières économiques porteuses de croissance dans le secteur secondaire sont également nombreuses à savoir : l'industrie agroalimentaire, l'industrie du bois, l'industrie des matériaux de construction, l'industrie métallurgique, métallique, l'industrie chimique et les dérivés du pétrole. Dans ce contexte, les choses ont évolué et la mentalité entrepreneuriale a gagné du terrain. Mais les efforts accomplis en ce domaine viennent buter sur l'obstacle de l'accès au financement, bien que le pays ait gagné 18 places (159e)pour ce qui est de l'obtention des prêts, selon le rapport sur l'amélioration du climat des affaires en Afrique Centrale en 201413(*). Cela résulte de ce que la fiabilité des droits légaux s'est améliorée. Cependant, l'information sur le crédit n'existe pas et aucun adulte n'est couvert ni par des registres publics ni par des bureaux privés14(*). Même si le pays a gagné 11 places pour la protection des investisseurs (147e), des efforts doivent encore être faites. Mais de fait, les réglementations politiques (gouvernementales) ont une forte incidence sur les entreprises tout au long de leur cycle de vie. (Figure 1)

2 : 2

Sources : Rapport Doing Business 2014.

L'accès au financement est le principal obstacle. Les entreprises sont nombreuses à se plaindre de ne pas avoir accès à un système bancaire trop axé sur les opérations commerciales à dénouement rapide et insuffisamment préoccupé par la logique de l'investissement qui appelle des financements à long terme. Par exemple, dans la CEMAC, les crédits à long terme ont représenté en moyenne 3 % de tous les crédits sur la période 2002-2012. La majorité des crédits sont orientés vers le financement du cycle d'exploitation et, pour une part croissante, mais encore faible, vers des opérations à moyen terme qui concernent des entreprises ayant déjà une bonne visibilité financière et un vécu d'exploitation permettant au créancier d'apprécier les risques d'accident ou de défaut de paiement. La corruption arrive en deuxième position des obstacles majeurs pour les investisseurs développant des affaires en Afrique Centrale par le fait même qu'il favorise l'insécurité juridique. Viennent ensuite, les infrastructures inadéquates. Et la liste s'allonge.

Il nous parait toutefois nécessaire d'introduire d'emblée une distinction selon les catégories d'entreprises, tant des différences importantes apparaissent.

On distingue quatre (4) catégories d'entreprises : Les TPE, avec un effectif de moins de 5 personnes, les petites entreprises avec un effectif de 5 à 50 employés, les moyennes entreprises avec un effectif de 51 à 200 personnes et les grandes entreprises qui ont plus de 201 employés. On pourra l'approfondir dans les colonnes qui suivent.

§1. Les grandes entreprises

Elles sont composées de quelques dizaines d'entreprises souvent liées aux multinationales dont la majorité est établie dans la ville minière de Lubumbashi. Ces entreprises comprennent les filiales de groupes internationaux (principalement dans l'exploitation pétrolière et celle minière), des sociétés appartenant à des ressortissants étrangers, d'anciennes sociétés d'Etat privatisées et seulement quelques sociétés aux mains d'actionnaires nationaux.

Dans l'ensemble, ces entreprises sont considérées comme gérées par des dirigeants professionnels, capables d'élaborer des projets crédibles et de les mener à bien.

De ce point de vue, les demandes de financement émanant des grandes entreprises (souvent filiales de grandes multinationales) sont courtisées par toutes les banques, qui les acceptent souvent sur base de simples "lettres de confort"15(*). Les Banquiers et les dirigeants d'entreprises consultés par la mission estiment qu'on ne peut donc dire que le financement de ce type d'entreprises connaitrait des problèmes particuliers (mis à part les éléments liés au climat des affaires). Dès lors, pour la suite des développements, cette catégorie d'entreprises ne nous a pas (et ne va plus nous) intéresser.

* 13 NATIONS-UNIES_COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE (Novembre 2014), Rapport sur l'amélioration du climat des affaires en Afrique Centrale, p37

* 14 NATIONS-UNIES_COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE (Novembre 2014), idem, p37.

* 15Càd sur simple présentation du dossier de la proposition de demande.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams