B- L'apport de l'É.É.C. à son
réseau de partenaires bilatéraux
Le réseau de partenaires bilatéraux de
l'Église Évangélique du Cameroun est constitué des
Églises et organisations de développement basées en
Europe. Ils se recensent en Allemagne (Église Évangélique
de Westphalie, Mission de Brême, l'Evangelical Zentrastell Für
Entwiecklunlghilfe (E.Z.E.), l'Evangelischer Entwicklungsdienst)
et en Hollande particulièrement avec l'Église
Réformée des Pays-Bas devenue en 2004 Église Protestante
aux Pays-Bas. Avec ceux-ci, l'É.É.C. collabore de manière
directe c'est-à-dire sans intermédiaire comme c'est le cas, avec
d'autres Églises, dans le cadre des organisations
inter-ecclésiastiques internationales ou continentale.
Parler de l'apport ou alors de la contribution de
l'É.É.C. à ces différents partenaires
bilatéraux, relève de la gageure. Selon le pasteur Richard Priso
Moungolè, Vice-Président de l'É.É.C., on ne saurait
véritablement parler de collaboration de l'É.É.C avec ses
partenaires européens. Pour lui, il s'agit d'un partenariat raté
qui n'avait rien à voir avec les échanges réciproques
comme c'est dans tout partenariat. C'est plutôt des « rapports de
maître à élève qui s'assimilent à un
prolongement de la domination coloniale, un parternalisme conforté par
une assistance matérielle et financière, un partenariat superflu
caractérisé par un flou artistique dans le
parcours»282. Il s'agit des relations Nord-Sud qui se sont
toujours déroulées à sens unique. Les partenaires ont
toujours focalisé leur assistance à l'É.É.C. sur
les axes financiers et matériels, sans toutefois mettre l'accent sur
l'aspect spirituel, voulant tout le temps imposer leurs points de vue qui ne
cadre pas toujours avec nos réalités locales, car, dit-on,
«qui paie commande »283. Ainsi, en dehors de quelques des
visites alternées entre l'É.É.C. et ces Églises
européennes partenaires, les initiatives et les actions ont toujours
été unilatérales, venant très souvent des
étrangers.
À la vérité, la coopération
bilatérale de l'É.É.C. a été une
collaboration de « donneur-receveur » ou de donateur et de
bénéficiaire et non une relation gagnant-gagnant, comme c'est le
cas dans les relations internationales classiques. On a assisté à
une intervention unilatérale du partenaire qu'à une
bilatéralité des relations. Cela s'est manifesté par
l'envoi des missionnaires Hollandais, Allemands et Français et à
l'É.É.C., et l'inverse n'a été possible à
L'É.É.C qu'à quelques exceptions près et qui
parfois se voués à l'échec. C'est le cas par exemple du
pasteur Jules Ehawa, envoyé missionnaire de l'É.É.C.au
début des années 1970, à l'Église
Réformée de France, une mission qui s'est mal
passée284 et qui s'est achevée avant
282 Entretien avec Richard Priso Moungolè, 62 ans,
Pasteur, Yaoundé, 27 mai 2015.
283 Idem.
284 Entretien avec Isaac Kamta, 59 ans, Pasteur, Yaoundé,
12 mai 2015.
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l'échéance prévue. Ceci a aussi
été le cas avec les pasteurs Mésak Tchakounté et
Jacques Ndensi envoyés de la C.É.V.A.A. respectivement au
Bénin et au Sénégal285. L'É.É.C.
a plus reçu qu'elle en a ou pas apporté. Ceci peut-être
à cause de son manque de maturité, à sa mauvaise
organisation dans ce domaine, contrairement à ses partenaires qui sont
mieux organisés, mieux bâtis, matériellement et
financièrement préparés.
Au demeurant, depuis son autonomie, l'É.É.C. a
été un véritable acteur des relations oecuméniques
internationales. Elle est membre à part entière de plusieurs
organisations inter-ecclésiastiques internationales et continentale.
Elle a tout de même collaboré de manière directe avec
certaines Église s et associations installées en Allemagne. Ces
différentes coopérations ont eu plusieurs retombées dans
la marche de cette Église.
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