CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
ET GEOGRAPHIQUE
Ce chapitre présente la problématique,
les objectifs et hypothèses sur lesquels se fondent la présente
étude d'une part et les traits caractéristiques des Communes de
Dangbo et des Aguégués d'autre part.
1.1.1. 1.1. Cadre théorique
1.1.2.
Problématique
Depuis quelques décennies avec l'expansion rapide des
activités économiques, l'action de l'homme sur les ressources
naturelles en général et sur la végétation en
particulier, requiert beaucoup plus d'attention. Ainsi la dégradation
sans cesse grandissante de l'environnement et notamment des
écosystèmes forestiers est devenue depuis quelques
décennies, une préoccupation majeure pour la communauté
internationale (Boko, 2007). De même, la perte annuelle nette de la
superficie forestière est estimée à 5,3 millions
d'hectares pour toute l'Afrique, soit 0,78 % de la superficie totale
d'après la (FAO cité par Toko, 2008).Ce phénomène
s'explique par le fait que la quantité de bois de feu utilisée
est fortement corrélée avec le nombre de bouche à nourrir
(Agbo et al. 1993). De plus, avec la croissance démographique,
les superficies mises en culture augmentent de manière exponentielle
d'année en année au détriment des formations naturelles
(Tenté, 2000) : Les populations, pour faire face à leurs
besoins, occupent des espaces libres puis étendent leurs surfaces
cultivables au dépend de la végétation naturelle
(Babanon,2009). Les différentes pratiques de conservation des ressources
naturelles connaissent une nette régression malgré les
dispositions prise par l'ABE pour surveiller étroitement et en
permanence la qualité de l'environnement (Article 4 de la loi Cadre sur
l'environnement). Or, la conservation de ces îlots forestiers et celle de
la biodiversité qui est liée se révèlent
essentielle pour l'avenir (Tenté, 2010). Face à cette situation
de demande toujours croissante en terre cultivable on se demande pendant
combien de temps la sacralisation des forêts pourrait encore constituer
un moyen puissant de conservation de la biodiversité (Ali, 2011).
En Afrique en général et au Bénin en
particulier la population à la base dispose des stratégies
endogènes pour la conservation de leur environnement. Ainsi, les
forêts sacrées constituent l'une des stratégies
traditionnelles de conservation de la biodiversité (Lukéta,
2003).Les forêts sacrées paraissent mieux conservées par
les populations locales. Ces forêts sacrées sont laissées
à la seule protection des pouvoirs et croyances religieuses (PNUD,
2010). Les forêts classées qui font objet d'une attention
particulière de la part de l'administration forestière sont
pourtant surexploitées. Dans une forêt sacrée, l'arbre
sacré est un arbre particulier ; la vie d'un adepte est liée
à cet arbre. Par exemple, baobab (Adansonia digitata)
représente la grandeur ;l'iroko (Milicia excelsa)
représente la splendeur et le palmier à huile (Elaeis
guineensis) est un signe de richesse et d'abondance. L'adepte vient
demander de l'aide, avantage ou succès, à cet arbre et il le
remercie en cas de bienfait. (Kokou &Sokpon, 2006).
Cette manière de conserver les forêts
sacrées est confrontée à plusieurs obstacles dans les
Communes de Dangbo et des Aguégués à cause des pressions
démographiques. L'utilisation des croyances traditionnelles dans la
protection de l'environnement sont de plus en plus abandonnée dans les
Communes de Dangbo et des Aguégués. Ainsi, certaines forêts
sacrées ont pratiquement disparu en faisant place aux champs de cultures
de subsistance. Les forêts sacrées qui continuent d'exister sont
par contre grignotées chaque année. Or, ces forêts
sacrées sont généralement entourées de mythes et
d'un ensemble d'interdits qui participent à leur conservation.C'est dans
le but de connaîtrel'importance des pratiques endogènes pour la
conservation des ressources forestières que le sujet
« Pratiques endogènes de conservation de la diversité
floristique dans les Communes de Dangbo et des Aguégués au
sud du Bénin » a été choisi. La
spécificité du sujet réside dans le fait qu'elle
s'intéresse à une meilleure connaissance des pratiques locales de
conservation de la diversité floristique. Les Communes de Dangbo et des
Aguégués ont été choisies compte tenu de la
diversité des forêts sacrées qui s'y rencontrent. Quelques
questions spécifiques se posent dans les forêts sacrées de
ces Communes. Ces questions sont :
- Quels est l'état de conservation des forêts
sacrées des Communes de Dangbo et des Aguégués?
- Quels sont les facteurs directs et indirects de
dégradation de ces forêts sacrées?
- Les populations des deux communes détiennent- elles
des pratiques endogènes de conservation de la diversité
floristique ?
La présente recherche a essayé d'apporter des
éléments de réponse à ces différents
questionnaires.
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