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Pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique dans les communes de Dangbo et des Aguégués

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par Tankpinou Antoine AVOCE
Université d'Abomey Calavi - Maîtrise 2014
  

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CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET GEOGRAPHIQUE

Ce chapitre présente la problématique, les objectifs et hypothèses sur lesquels se fondent la présente étude d'une part et les traits caractéristiques des Communes de Dangbo et des Aguégués d'autre part.

1.1.1. 1.1. Cadre théorique

1.1.2. Problématique

Depuis quelques décennies avec l'expansion rapide des activités économiques, l'action de l'homme sur les ressources naturelles en général et sur la végétation en particulier, requiert beaucoup plus d'attention. Ainsi la dégradation sans cesse grandissante de l'environnement et notamment des écosystèmes forestiers est devenue depuis quelques décennies, une préoccupation majeure pour la communauté internationale (Boko, 2007). De même, la perte annuelle nette de la superficie forestière est estimée à 5,3 millions d'hectares pour toute l'Afrique, soit 0,78 % de la superficie totale d'après la (FAO cité par Toko, 2008).Ce phénomène s'explique par le fait que la quantité de bois de feu utilisée est fortement corrélée avec le nombre de bouche à nourrir (Agbo et al. 1993). De plus, avec la croissance démographique, les superficies mises en culture augmentent de manière exponentielle d'année en année au détriment des formations naturelles (Tenté, 2000) : Les populations, pour faire face à leurs besoins, occupent des espaces libres puis étendent leurs surfaces cultivables au dépend de la végétation naturelle (Babanon,2009). Les différentes pratiques de conservation des ressources naturelles connaissent une nette régression malgré les dispositions prise par l'ABE pour surveiller étroitement et en permanence la qualité de l'environnement (Article 4 de la loi Cadre sur l'environnement). Or, la conservation de ces îlots forestiers et celle de la biodiversité qui est liée se révèlent essentielle pour l'avenir (Tenté, 2010). Face à cette situation de demande toujours croissante en terre cultivable on se demande pendant combien de temps la sacralisation des forêts pourrait encore constituer un moyen puissant de conservation de la biodiversité (Ali, 2011).

En Afrique en général et au Bénin en particulier la population à la base dispose des stratégies endogènes pour la conservation de leur environnement. Ainsi, les forêts sacrées constituent l'une des stratégies traditionnelles de conservation de la biodiversité (Lukéta, 2003).Les forêts sacrées paraissent mieux conservées par les populations locales. Ces forêts sacrées sont laissées à la seule protection des pouvoirs et croyances religieuses (PNUD, 2010). Les forêts classées qui font objet d'une attention particulière de la part de l'administration forestière sont pourtant surexploitées. Dans une forêt sacrée, l'arbre sacré est un arbre particulier ; la vie d'un adepte est liée à cet arbre. Par exemple, baobab (Adansonia digitata) représente la grandeur ;l'iroko (Milicia excelsa) représente la splendeur et le palmier à huile (Elaeis guineensis) est un signe de richesse et d'abondance. L'adepte vient demander de l'aide, avantage ou succès, à cet arbre et il le remercie en cas de bienfait. (Kokou &Sokpon, 2006).

Cette manière de conserver les forêts sacrées est confrontée à plusieurs obstacles dans les Communes de Dangbo et des Aguégués à cause des pressions démographiques. L'utilisation des croyances traditionnelles dans la protection de l'environnement sont de plus en plus abandonnée dans les Communes de Dangbo et des Aguégués. Ainsi, certaines forêts sacrées ont pratiquement disparu en faisant place aux champs de cultures de subsistance. Les forêts sacrées qui continuent d'exister sont par contre grignotées chaque année. Or, ces forêts sacrées sont généralement entourées de mythes et d'un ensemble d'interdits qui participent à leur conservation.C'est dans le but de connaîtrel'importance des pratiques endogènes pour la conservation des ressources forestières que le sujet « Pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique dans les Communes de Dangbo et des Aguégués au sud du Bénin » a été choisi. La spécificité du sujet réside dans le fait qu'elle s'intéresse à une meilleure connaissance des pratiques locales de conservation de la diversité floristique. Les Communes de Dangbo et des Aguégués ont été choisies compte tenu de la diversité des forêts sacrées qui s'y rencontrent. Quelques questions spécifiques se posent dans les forêts sacrées de ces Communes. Ces questions sont :

- Quels est l'état de conservation des forêts sacrées des Communes de Dangbo et des Aguégués?

- Quels sont les facteurs directs et indirects de dégradation de ces forêts sacrées?

- Les populations des deux communes détiennent- elles des pratiques endogènes de conservation de la diversité floristique ?

La présente recherche a essayé d'apporter des éléments de réponse à ces différents questionnaires.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand