CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTÉRATURE SUR LA
PRATIQUE DE
L'ALLAITEMENT MATERNEL
I.2.
La pratique de l'allaitement maternel
a. Les Dix conditions pour le succès de l'allaitement
maternel
Déclaration conjointe de l'OMS et du FISE (1989) : Tous
les établissements qui assurent des prestations de maternité et
des soins aux nouveau-nés devraient :
1. Adopter une politique d'allaitement maternel
formulée par écrit et systématiquement portée
à la connaissance de tous les personnels soignants.
2. Donner à tous les personnels soignants les
compétences nécessaires pour mettre en oeuvre cette politique.
3. Informer toutes les femmes enceintes des avantages de
l'allaitement au sein et de sa pratique.
4. Aider les mères à commencer d'allaiter au
sein leurs enfants dans la demi-heure suivant la naissance.
5. Indiquer aux mères comment pratiquer l'allaitement
au sein et comment entretenir la lactation même si elles se trouvent
séparées de leur nourrisson.
6. Ne donner aux nouveau-nés aucun aliment ni aucune
boisson autre que du lait maternel, sauf indication médicale.
7. Laisser l'enfant avec sa mère 24 heures par jour.
8. Encourager l'allaitement au sein à la demande de
l'enfant.
9. Ne donner aux enfants nourris au sein aucune tétine
artificielle ou sucette.
10. Encourager la constitution d'associations de soutien
à l'allaitement maternel et leur adresser les mères dès
leur sortie de l'hôpital ou de la clinique.
Les recommandations des organisations internationales en
matière de prévention de la transmission du VIH par le lait
maternel ont évolué avec le temps. En 1992, on recommandait aux
mères séropositives de ne pas allaiter «si les conditions
permettaient de le faire sans risque pour l'enfant» (1).
A partir de 1997, on préconisait d'informer les
mères séropositives des risques et des bénéfices de
l'allaitement afin qu'elles prennent elles-mêmes la décision
d'allaiter ou d'avoir recours à l'allaitement artificiel (1). Depuis
2001, l'OMS et l'UNICEF recommandent d'avoir recours à l'allaitement
artificiel «si cela est faisable sans risque pour l'enfant et, si ce n'est
pas le cas, d'allaiter exclusivement pendant les premiers mois et d'interrompre
l'allaitement aussitôt que possible ».
b. Mesures destinées à encourager la
complémentation de l'allaitement maternel en temps opportun (6
mois).
L'âge optimum d'introduction des aliments de transition
(ou de complément) demeure sujet à controverse. Si l'introduction
est trop précoce, l'enfant réduira sa consommation de lait
maternel; si elle est trop tardive, les quantités de lait maternel ne
suffiront pas à satisfaire les besoins énergétiques de
l'enfant, entraînant le risque de ralentir la croissance. Par ailleurs,
en PED, les aliments de transition sont souvent contaminés, aussi une
introduction trop précoce comporte-t-elle un risque de transmission
d'infections bactériennes.
Plusieurs études ont montré qu'il n'y avait pas
avantage sur le plan de la croissance à introduire les aliments de
complément avant l'âge de 6 mois, et qu'au contraire
l'introduction précoce augmentait par deux, voire plus, la
fréquence des diarrhées.
Aussi l'UNICEF et l'OMS recommandent-ils actuellement
l'introduction d'aliments solides à partir de l'âge de 6 mois,
lorsque le lait maternel n'est plus suffisant pour couvrir les besoins
énergétiques de l'enfant ainsi que ses besoins en
protéines et en micro nutriments (1).
Si l'accord s'est fait sur l'âge optimum d'introduction
des bouillies, reste l'épineuse question de la qualité des
bouillies préparées à partir de céréales
locales (sorgho, riz) ou de racines (manioc), que la mère doit diluer
abondamment afin d'en réduire la viscosité.
Il existe pourtant de nombreux procédés
utilisables localement qui permettent de fluidifier ces bouillies :
fermentation, germination des céréales, adjonction d'amylase.
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