Impact des activités minières sur la macrofaune du sol: cas des bassins de rejets miniers de Kipushi et de Musoshi( Télécharger le fichier original )par Trésor MUGANGUZI Université de Lubumbashi - Ingénieur Agronome 2016 |
1.4.2. Température du solLa température des sols est aussi un facteur important dans la répartition de la macrofaune dans le sol. Etant poïkilothermes, les vers de terre ne peuvent pas réguler leur température corporelle et sont par conséquent très sensibles aux variations de température. Les conditions optimales de température se situent en général entre 10 et 20°C pour les espèces de régions tempérées et entre 20 et 30°C pour les zones tropicales. Peu d'espèces survivent à des températures inférieures à 0°C ou supérieures à 28°C ( Lee, 1985 ; Curry, 2004 ; Sims & Gerard, 1999). De même, les termites sont sensibles au baisse de température, d'où l'édification des termitières. La limite de température minima est de 9°C, mais chaque espèce a ses préférences ( Pomeroy, 1977).Comme le vers de terre, les fourmis sont des animaux poïkilothermes. Cela signifie que l'activité des ouvrières va dépendre de la chaleur ambiante; plus il fait chaud, plus elles travaillent vite ( Donzé, 2011). 1.4.3. Réaction du sol (pH) et type de solLes vers sont absents dans des sols très acides (pH < 3.5) et sont peu nombreux dans les sols à pH < 4.5 ( Curry, 2004). Il existe un pH optimal pour chaque espèce ( Edwards & Bohlen, 1996). Les travaux de Bachelier (1978) définissent des valeurs limites de pH. L'action directe du pH sur les termites et les fourmis est à ces jours encore mal connue. Cependant certaines études menées sur les termitières ( Mujinya et al., 2011) et les fourmilières ( Herzog et al., 1976 ; Czerwinski et al., 1971) ont relevé des valeurs de pH plus élevés sur ces structures par rapport aux sols des environs. 1.3.4. Salinité du solLa salinisation, l'accumulation dans les sols de sels solubles dans l'eau, est une forme de pollution. La faune des sols salins est une faune spécialisée, présentant souvent un peuplement abondant mais peu diversifié. Les études menées sur les vers de terre ( Barley, 1961), ont démontré que certaines espèces sont euryhalines, mais les vers fouisseurs se rencontrent rarement où la salinité de la solution du sol excède 0,4 % (= 0,07 M par litre). Cependant, Bernard (1951), en mettant en évidence la remontée de boulettes de sel dans les fourmilières d'Acanlholepisfrauenfeldi, a constaté que l'eau retenue par le sel de ces boulettes contribue à entretenir un degré hygrométrique optimum à l'intérieur des nids. 1.3.5. Matière organiqueA part quelques bactéries autotrophes et certains protozoaires à chromatophores chlorophylliens (chloroflagellés du type euglène), l'ensemble des bactéries et des organismes de la faune du sol est hétérotrophe et trouve son énergie dans la dégradation des matières organiques ( Guild, 1955). L'énergie nécessaire à ces organismes hétérotrophes ne peut donc dépasser celle apportée par les matières organiques disponibles. L'effet négatif d'une diminution de la ressource en matière organique à la vie de vers de terre est souvent rapportée dans la bibliographie ( Lee, 1985 ; Oyedele et al., 2006 ; Don et al., 2008). Les termites sont aussi sensibles à la baisse de la matière organique dans le sol, car la cellulose est leur aliment de base ( Bourguignon et al., 2011 D:\Trésor\Trésor\Termites, VT, Fourmis le 25.06.2016\THS-6505 (termites).pdf). Les travaux de Roy-Noël (1974) rapportent que la végétation (la matière organique) est l'un des facteurs qui guident la répartition des termites. Quant aux fourmis, la teneur de la matière organique influence activement la construction de leurs fourmilières ( De Bruyn & Conacher, 1990). L'activité ouvrière augmente avec la baisse de la matière organique dans le sol ( Lenoir et al., 2001). |
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