Impact des activités minières sur la macrofaune du sol: cas des bassins de rejets miniers de Kipushi et de Musoshi( Télécharger le fichier original )par Trésor MUGANGUZI Université de Lubumbashi - Ingénieur Agronome 2016 |
1.4.6. Métaux lourds (activités minières)Les métaux lourds ont des effets variables en fonction des espèces, du stade de développement, du mode de vie (lieu de vie et régime alimentaire) et de leur capacité d'adaptation face à la pollution. Ces effets varient également suivant la nature du métal, sa forme chimique et les propriétés du sol ( Depta et al., 1999). Les études montrent que les vers de terre sont plus sensibles aux teneurs en métaux lourds que les autres invertébrés dans le sol ( Pizl & Josen, 1995 ; Spurgeon & Hopkin,1999 ; Spurgeon et al., 2000) et leur capacité à accumuler des métaux lourds souvent plus élevée que pour d'autres espèces animales ( Beyer et al., 1982). Les vers, placés en sols pollués, seraient ainsi en mesure de différencier la matière organique selon son niveau de contamination ( Gasse et al., 2006). L'impact de différents éléments traces métalliques (Cuivre, Zinc, Plomb et Cadmium) sur les vers de terre a été étudié au laboratoire, en conditions contrôlées ( Nahmani et al., 2007 ; OCDE, 2004). Cependant, ces derniers sur la macrofaune du sol in situ, reste encore peu étudié à ces jours aussi bien en milieu tempéré que tropical. D'où l'objet de cette étude. 1.5. Relations entre les indicateurs clés et autres organismes du solLa plupart des organismes du sol vivent dans une variété de relations symbiotiques. Les relations symbiotiques comprennent : mutualisme (les deux organismes bénéficient) ; commensalisme (un organisme bénéficie, l'autre non, mais pas de nuisance) ; compétition ; parasitisme (un organisme bénéficie, l'autre est lésés) ; et la prédation (un organisme bénéficie de l'autre en le tuant). Ces relations permettent à de nombreux organismes divers de vivre dans des conditions qu'ils ne pouvaient pas vivre dans leur propre chef. Ensemble, ils créent des substances et des matériaux de recyclage qui créent les conditions nécessaires à la vie dans le sol ( Ruiz et al., 2008). Ainsi, certains groupes d'indicateurs clés présentent ces types de relations avec d'autres organismes du sol. Par exemple, les termites sont associés étroitement avec les communautés microbiennes spécifiques liées à leur digestion ( König et al., 2006 ; Warnecke et al., 2007). Il existe également une relation symbiotique entre les termites et les fourmis ; certaines espèces de termites bénéficient de la présence dans leurs nids de fourmis en se nourrissant sur leurs résidus individuelles morts ( Jaffe et al., 1995). En plus, les vers de terre servent de ressource alimentaire à bon nombre d'organismes carnivores et insectivores, de la taupe à la chouette en passant par les hérissons, les mouettes, les renards et certains coléoptères prédateurs ( Sims & Gerard, 1999). Cependant, il y a d'autres types de relation entre les organismes du sol qui ne reposent pas sur les interactions trophiques, mais sur les structures biogéniques produites par les ingénieurs de l'écosystème. Par leurs activités, les vers de terre, les termites et les fourmis produisent une grande variété de macropores (par exemple, des galeries et des chambres) et des structures organo-minérales (par exemple les turricules des lombrics, les termitières et les nids de fourmis) qui influencent les propriétés hydrauliques, la macroagrégation et la dynamique de la matière organique dans le sol ( Lavelle, 1997) et améliorent les conditions de vie pour d'autres organismes ( Decaëns et al., 1999). |
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