CHAPITRE I : REVUE
DE LA LITTERATURE
I.1.
Définition.
L'infirmité motrice cérébrale, est un
trouble de la posture et dumouvement ; elle est la conséquence
permanente d'une lésioncérébrale mais non évolutive
et non héréditaire qui a frappé l'encéphale au
début de la vie, de telle sorte que la symptomatologie motrice domine et
que l'intelligence est conservée au moins relativement (8, 12, 13, 14,
14, 15,16). Cette définition exclut donc les enfants ayant un retard
mental associé au trouble moteur d'origine cérébrale, que
l'on regroupe sous le terme « IMOC »
(infirmité motrice d'origine cérébrale) et les enfants
polyhandicapés (1,13, 27, 30).
I.2. Epidémiologie.
D'après les données de la majorité des
études, la prévalence de l'IMC se situe entre 1,5 et 4 pour 1000
naissances dans le monde (1, 26,27, 28).
Aux Etats-Unis, il est ressortie d'une étude que la
prévalence moyenne des IMC dans la ville Alabama et les
états de Géorgie, du Missouri, et du Wisconsin
était de 3,3 pour 1000 naissancesen 2002 (29, 35, 36,).
Selon le Contrôle de l'Infirmité Motrice
Cérébrale en Europe (SCPE) l'incidence en Europe est de 2 pour
1000 nouveau-nés. Elle est plus élevée dans le sexe
masculin, 1,33 fois que dans le sexe féminin (11, 12).
En France les données disponibles pour la
prévalence montrent l'IMC entre 1,15 et 1,25 pour 1000 naissances. Il y
a une évolution commune, c'est-à-dire une stabilité de la
prévalence de la pathologie depuis plus de 30 ans dans tous les pays
développés (23).
Dans les pays sous-développés le handicap moteur
est dominé par cette affection qui représente en
général 10 à 20% et occupe 11% du handicap physique au
Burkina Faso(37). Dans ce pays, une étude réalisée en
2013, (SANOU Tiemoko27) trouve que l'évolution de la maladie
interfère avec la tradi-thérapie dans 76,4% des cas, et cette
pratique est beaucoup plus fréquente chez les parents non instruits.
Parmi les différentes étiologies susceptibles de provoquer l'IMC,
la prématurité occupe le premier rang avec 34,5% des cas, suivi
de la souffrance foetale 25,8% et des infections néonatales 22,4%. Dans
16% des cas nous n'avons pas pu identifier l'origine probable de l'IMC.Les
premiers nés représentaient 42%, d'où
l'intérêt d'améliorer le suivi des primigestes (27).
En République Démocratique du Congo (R.D.C.),
l'enquête nationale MICS - 2010 estime que 2%des enfants congolais sont
handicapés dont 1,2 % font partie de la tranche d'âge de 0
à 4 ans qui comprend la période étiologique de l'I.M.C.
(2, 6).
Des études réalisées par Moswa (10) et
Tshongo (6) respectivement en 2015 et 2012 ont démontré que la
majorité de nouveau-nés présentent des troubles
neurologiques déjà à l'admission soit 79,3% ; la
détresse respiratoire 33,3 % et les ictères 10,7%.
Ces données démontrent que le risque du syndrome
d'Infirmité Motrice Cérébrale est non négligeable
dans les pays à ressources limitées en général et
plus particulièrement en République Démocratique du Congo.
Néanmoins, étant donné l'incidence des accouchements
dystociques de 5,6% dans notre milieu et en prenant en compte le risque
d'environ 20-25 % des séquelles neurologiques associées à
ce genre d'accouchements, la prévalence des I.M.C dans notre milieu
serait donc d'environ 1,12 à 1,4% de naissances, soit 10 fois la
prévalence des pays développés ce qui nous amène
vers 11,2 à 14% de naissances.Moswa en 2015(10) a démontré
que les complications orthopédiques représentaient 42%.Le
traumatisme obstétrical est le facteur le plus déterminant
à la suite d'un travail prolongé (58,61%).
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