Université d'Abomey-Calavi
(UAC)
*************************
Faculté des Sciences Agronomiques
(FSA)
*************************
Ecole Doctorale des Sciences Agronomiques
*************************
Thème
ANALYSE ÉCONOMIQUE DE LA COMMERCIALISATION DE
L'ANANAS AU BÉNIN
IN
Mémoire
Pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies
Option : Economie et Sociologie du
Développement Rural
Spécialité : Economie du
Développement Rural
Réalisé par :
Superviseur
Boni DamienYABIDr. Ir.Gauthier BIAOU
Année 2013 - 2014
University of Abomey-Calavi
(UAC)
*************************
Faculty of Agriculture
(FSA)
*************************
Doctoral School of Agriculture
*************************
Topic:
ECONOMIC ANALYSIS OF PINEAPPLE COMMERCIALIZATION IN
BENIN
IN
Thesis
Submitted in partial fulfillment of requirements for the degree
of Master of Science
Option: Economy and Sociology of Rural
Development
Specialty: Economy of Rural Development
Realized by:
Supervisor
Boni Damien YABIDr. Ir.Gauthier BIAOU
Academic year 2013-2014
Certification
Nous certifions que ce travail a été
réalisé sous notre supervision par Boni Damien YABI à la
Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l'Université
d'Abomey-Calavi (UAC), en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes
Approfondies (DEA), option Economie et Sociologie du Développement Rural
(ESDR).
Superviseur :
Dr. Ir. GauthierBIAOU
Enseignant-Chercheur à la FSA
Dédicace
A
Mes parents
Remerciements
La réalisation de la présente étude a
été possible grâce à la participation active de
plusieurs personnes à qui je tiens à exprimer ma profonde
gratitude. Ainsi, mes remerciements vont particulièrement à
l'endroit :
· du Dr. Ir. Gauthier BIAOU, qui d'une part nous a permis
de réaliser nos travaux de recherche au sein du projet "Ananas" du Fonds
Compétitifs de Recherches de l'Université d'Abomey-Calavi et
d'autre part a accepté de superviser ce travail. A aucun moment il ne
nous a marchandé son assistance, en dépit de ces lourdes
tâches professionnelles. Nous ne saurions le remercier assez. Seul Dieu
le lui rendra ;
· du Dr. Ir. Chabi Félix BIAOU, qui n'a
ménagé aucun effort pour nous soutenir lors de la phase de
collecte et de traitement des données ainsi que lors de
l'interprétation des résultats. A aucun moment, sa
disponibilité ne nous a fait défaut. Nous nous en souviendrons
toujours. Qu'il reçoive notre profonde reconnaissance !Qu'il retrouve
ici nos sincères remerciements ;
· du Prof. Dr. Ir.D. Joseph HOUNHOUIGAN, Doyen de la
Faculté des Sciences Agronomiques et Coordonnateur du projet ananas, qui
a eu confiance en nous et a accepté notre thème. Qu'il
reçoive ici notre profonde gratitude ;
· du Dr. Mathieu B. HOUNSOU, Post-Doc du projet ananas.
Ses conseils et son assistance nous ont été utiles ;
· de toute l'équipe du projet ananas, qui nous a
aidé inconditionnellement pour le bon déroulement de nos travaux
de terrain. Qu'elle trouve ici l'expression de nos profondes
gratitudes ;
· de nos enseignants du primaire, du secondaire et du
supérieur, dans le fond et/ou dans la forme, nous
devons au moins une partie de ce document à chacun d'entre
vous ;
· des étudiants de la 10ième
Promotion du DEA de la FSA, notamment ceux de l'option « Economie et
Sociologie du Développement Rural », pour l'amour et l'esprit
de travail de tout un chacun d'eux ;
· de messieurs Sabin, Raoul, Fidèle, Cyril, King
Georges, YABI et leurs épouses respectives. Ce stade de notre vie est le
résultat de leurs soutiens quotidiens et divers. A travers eux, on dit
merci à nos autres frères, cousins et oncles.
Résumé
Sélectionné parmi les filières agricoles
prioritaires, l'ananas est une culture d'exportation en forte expansion dont la
production de plus de 375.600 tonnes est surtout concentrée dans le
département de l'Atlantique. Produit très périssable, il
est essentiellement commercialisé sur les marchés locaux et
sous-régionaux. L'ananas contribue faiblement au PIB et aux recettes
d'exportation du pays. En 2010, elle a contribué pour 0,086% au Produit
Intérieur Brut (PIB).Afin d'accroître sa contribution à
l'économie béninoise, il est impérieux de maîtriser
ses différents circuits de commercialisation, qui permettent
d'apprécier les entraves de sa faible exportation. L'approche
méthodologique utilisée est fondée sur l'analyse des
Chaînes des Valeurs Ajoutées (CVA) et le paradigme Structure
Conduite Performance (SCP). L'échantillonnage aléatoire
effectué par catégorie d'acteurs a touché 40 producteurs,
40 commerçants, 25 transformateurs et 5 transporteurs. Plusieurs acteurs
animent la filière ananas qui dispose de sept circuits de
commercialisation dans un environnement concurrentiel. Les principaux freins
à la commercialisation et à l'exportation de l'ananas se
résument à l'inefficacité de l'organisation des
producteurs qui éprouvent d'énormes difficultés à
respecter les normes internationales d'exportation de ce produit à
l'état frais, à l'inexistence de négociants capables de
traiter les grands volumes permettant de réaliser des économies
d'échelles sur le fret aérien très onéreux et
à la tracasserie policière.L'étude a aussi montré
que toutes les CVA sont financièrement rentables et que la CVA de
l'ananas frais sur le marché européen est plus rentable. Celle de
l'ananas frais pour le marché local est plus rentable que celle du
marché sous-régional. L'exportation de l'ananas vers la
sous-région s'effectue par le circuit informel et n'apporte rien
à l'Etat, celle vers l'UE n'apporte que 9.311 FCFA par tonne d'ananas
exporté. Il urge d'une part d'organiser les acteurs et de formaliser
l'exportation du produit vers les pays limitrophes et d'autre part d'augmenter
la production de l'ananas afin de réduire le coût du Fret. Seule
la promotion de la transformation de l'ananas permettra non seulement de gagner
davantage de devises mais de créer des emplois surtout que les 70% de
l'ananas béninois qui rentrent au Nigéria sont essentiellement
transformés.
Mots-clés : Chaîne de
Valeurs Ajoutées, Structure Conduite et Performance,Commercialisation,
Exportation, rentabilité.
Abstract
Selectedamong major channels, the pineapple, an export crop in
high expansion whose production exceeds 375600 tons in 2012, is essentially
produced in Atlantic area. Perishable product, it is commercialized in local
and regional markets. So pineapple contribution to GNP is very low. In 2010it
contribute for 0.086% at GNP and it is imperious to control its different
commercialization chains in order to appreciate problems for its low export to
Europe. Methodological approach used is based on added values chains (AVC)
analysis. Random sample by actor category touched 40 producers, 25 processors
and 5 carriers. Then, pineapple channel which has seven commercialization
chains is animated by several actors in competitive environment. Those actors
are unorganized and the lagging factors for pineapple export are, among all,
the pineapple plantations tightness, high fret cost, unused of standard unit
for selling, the pineapple selection at the purchase from producer and the lack
and the timeworn nature of the transport means. Only exports by fly are
registered and the great of the commerce is informal. The research has also
shown that all things are economically profitable and AVC of fresh pineapple on
the European market is more profitable. Pineapple export around under region is
carried out through informal way and not brings anything to government. The one
around the UE brings only 9311 FCFA per ton of exported pineapple. On the one
hand we have to organize the actors and to take offence at the exportation of
product around border countries, one the other hand to increase the production
of the pineapple in order to reduce the cost of Fret. Only the special offer of
the processing of the pineapple will allow not only to earn more currencies but
also to create employments all the more than the 70% of the Beninese pineapple
which enter Nigéria are essentially transformed.
Keywords: Benin, pineapple,value chain
analysis, regional marketing, policy encouraging exports.
Table des matières
Certification
i
Dédicace
ii
Remerciements
iii
Résumé
iv
Abstract
v
Liste des tableaux x
Listes des figures
i
Liste des annexes
xiii
Listes des sigles et abréviations
xiv
Introduction
1
Chapitre 1 : Cadre théorique de
l'étude
3
1.1. Contexte et justification de
l'étude
3
1.1.1. Contexte
3
1.1.2. Problématique
4
1.1.3. Objectifs et hypothèses de
l'étude
5
1.2. Revue de littérature
6
1.2.1. La commercialisation et ses
fonctions
6
1.2.2. Théories d'analyse du
système de commercialisation
9
1.2.3. Quelques études empiriques
17
Chapitre 2 : Méthodologie de la
recherche
20
2.1. Description variétale de
l'ananas
20
2.2. La zone d'étude
21
2.2.1. Choix de la zone d'étude
21
2.2.2. Présentation de la zone
d'étude
21
2.3. Les sources de données
22
2.3.1. Collecte des données
primaires
22
2.3.2. Collecte des données
secondaires
23
2.4. Phase de collecte des
données
23
2.4.1. Phase de revue documentaire
23
2.4.2. Une étape exploratoire
23
2.4.3. La phase d'enquête
approfondie
24
2.5. Données collectées
24
2.6. Méthodes d'analyse des
données
25
2.6.1. Par rapport à
l'hypothèse 1
25
2.6.2. Par rapport à
l'hypothèse 2
26
2.6.3. Par rapport à
l'hypothèse 3
26
2.6.4. Par rapport à
l'hypothèse 4
28
2.7. Limites de l'étude
28
CHAPITRE 3 : Production et commercialisation
de l'ananas et de ses dérivées
29
3.1. Structure du marché de l'ananas au
Bénin
29
3.1.1. Caractéristiques
sociodémographiques des acteurs
29
3.1.2. Nature des produits et leurs lieux de vente
et d'achat
34
3.1.3. Normes sécuritaires
internationales et européennes applicables à l'ananas
35
3.1.4. Organisation ou groupements au niveau
des acteurs
37
3.1.4. Les structures d'appui à la
filière
38
3.2. Cartographie de la filière et
description des chaînes de valeurs
39
3.3. Description des différentes
chaînes de valeurs
40
3.3.1. La chaîne de valeurs de l'ananas frais
pour le marché local
40
3.3.2. La chaîne de valeurs de l'ananas frais
pour le marché sous-régional
41
3.3.3. La chaîne de valeurs de l'ananas frais
pour le marché européen
42
3.3.4. La chaîne de valeurs du jus d'ananas
pour le marché local
43
3.3.5. La chaîne de valeurs du jus d'ananas
pour le marché régional
44
3.3.6. La chaîne de valeurs d'ananas
séché pour le marché européen
45
3.3.7. La chaîne de valeurs de la production
des rejets
45
3.4. Circuit d'approvisionnement des
producteurs en intrants
45
3.5. Flux de l'ananas au Bénin, dans
la sous-région et vers l'Europe
46
Conclusion partielle
47
Chapitre 4 : Conduite des acteurs et
performance des différentes chaînes de valeurs de l'ananas.
49
4.1. Conduite des acteurs
49
4.1.1. Mécanisme d'achat et les relations
entre clients et fournisseurs
49
4.1.2. Mécanisme de vente et les relations
entre vendeurs et acheteurs
50
4.1.3. Circulation de l'information sur le
marché
50
4.1.4. La réglementation du
marché
50
4.1.5. Stratégie des acteurs
52
4.1.6. Période de vente et prix
d'achat de l'ananas en fonction des unités de vente
52
4.2. Eléments de coût de
commercialisation pour les chaînes à l'exportation
56
4.2.1. Structure des coûts de
commercialisation de l'ananas frais pour le Nigéria
56
4.2.2. Structure des coûts de
commercialisation de l'ananas frais vers le marché européen.
57
4.3. Analyse de la rentabilité de la
commercialisation de l'ananas frais localement et à l'exportation
58
4.3.1. Analyse de la rentabilité au niveau
de la commercialisation de l'ananas frais pour le marché local
58
4.3.2. Analyse de la rentabilité au niveau
de la commercialisation de l'ananas frais pour le marché
sous-régional (Nigéria)
60
4.3.3. Analyse de la rentabilité au niveau
de la commercialisation de l'ananas frais pour le marché
européen
62
4.4. Vérification des
hypothèses
64
4.4.1. Vérification de
l'hypothèse 1
64
4.4.2. Vérification de
l'hypothèse 2
64
4.4.3. Vérification de
l'hypothèse 3
64
4.4.4. Vérification de
l'hypothèse 4
64
Conclusion partielle
64
Conclusion et Suggestions
66
Références bibliographiques
69
Annexes
74
Liste
des tableaux
Tableau1.1 : Différents éléments
de la Structure de la Conduite et de la Performance des marchés
1
Tableau1.2 : Eléments d'identification des
gouverneurs-clés d'une chaîne de valeurs
1
Tableau 2.1 : Distribution de l'échantillon
suivant les acteurs
1
Tableau 3.1 : Ages, nombre d'années
d'expériences et superficies moyens des producteurs suivant le sexe
1
Tableau 3.2 : Répartition des producteurs
suivant leur niveau d'instruction et le sexe (% des enquêtés)
1
Tableau 3.3 : Ages et nombre d'années
d'expériences moyens des commerçants suivant le sexe (ans)
1
Tableau 3.4 : Répartition des
commerçants suivant leur niveau d'instruction et le sexe (% des
enquêtés)
1
Tableau 3.5 : Répartition des
commerçants suivant les activités menées par Commune (%
des enquêtés)
1
Tableau 3.6: Ages et nombre d'années
d'expériences moyens des transformateurs suivant le sexe (ans)
1
Tableau 4.1 : Coûts d'exportation de la
tonne d'ananas frais vers le Nigéria
1
Tableau 4.2 : Coût d'exportation de la tonne
d'ananas frais pour le marché européen
1
Tableau 4.3 : Valeur Ajoutée par tonne
créée par les acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas
frais pour le marché local
1
Tableau 4.4 : Répartition des producteurs
suivant la Valeur Ajoutée par tonne créée (% des
enquêtés)
1
Tableau 4.5 : Répartition des grossistes
suivant la Valeur Ajoutée par tonne créée (% des
enquêtés)
1
Tableau 4.6 : Anova sur les Valeurs Ajoutées
des acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le
marché local
1
Tableau 4.7 : Valeur Ajoutée par tonne
créée par les acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas
frais pour le marché sous-régional
1
Tableau 4.8 : Anova sur les Valeurs Ajoutées
des acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le
marché sous-régional
1
Tableau 4.9 : Valeur Ajoutée par tonne
créée par les acteurs de la chaîne de valeurs d'ananas
frais pour le marché européen
1
Tableau 4.10 : Anova sur les Valeurs
Ajoutées de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le
marché européen
1
Listes des figures
Figure 1.1 : Illustration des composantes d'une
valeur ajoutée
1
Figure 2.1 : Détermination de la VA
1
Figure 3.1 : Cartographie de la filière ananas
et de ses dérivés au Bénin
1
Figure 3.2 : Carte de la chaîne de valeurs
de l'ananas frais pour le marché local.
1
Figure 3.3 : Carte de la chaîne de valeurs de
l'ananas frais pour le marché sous-régional
1
Figure 3.4 : Carte de la chaîne de valeurs
de l'ananas frais pour le marché européen
1
Figure 3.5 : Carte de la chaîne de valeurs
du jus d'ananas pour le marché local
1
Figure 3.6 : Carte de la chaîne de valeurs
du jus d'ananas pour le marché régional
1
Figure 3.7 : Carte de la chaîne de valeurs
de l'ananas séché pour le marché européen
1
Figure 3.8 : Circuit d'approvisionnement en
intrants des producteurs
1
Figure 3.9 : Répartition du flux de l'ananas
vers les différentes destinations
1
Figure 4.1. : Période de forte demande de
l'ananas
1
Figure 4.2 : Période de demande moyenne de
l'ananas
1
Figure 4.3 : Période de demande faible de
l'ananas
1
Liste
des annexes
Annexe1 : Répartition des commerçants
suivant le sexe et les Variétés d'ananas commercialisées
(% des enquêtés)
Annexe2 : Répartition des commerçants
suivant les lieux de vente et desCommune s d'approvisionnement (% des
enquêtés)
Annexe3 : Prix d'achat au kilogramme en fonction des
unités d'achat et des périodes
Annexe 4 : Photo montrant le déchargement d'une
voiture Peugeot bâchée à Tokpa
Annexe 5 : Photo montrant le chargement d'un camion vers
le Nigéria
Annexe6 : Fiche d'enquête au niveau des
producteurs
Annexe7 : Fiche d'enquête au niveau des
commerçants
Annexe 8 : Fiche d'enquête au niveau des
transformateurs
Annexe 9 : Fiche d'enquête au niveau des
transporteurs
Annexe10 : Fiche d'enquête sur les flux d'ananas
à l'intérieur ou à l'extérieur du Bénin
Listes
des sigles et abréviations
ABeN0R : Agence Béninoise de la
Normalisation
ABePEC : AgenceBéninoise de
Promotion des Echanges Commerciaux
ADEX : Association de Développement
de l'Exportation
ANaTRAB : Association Nationale des
Transformateurs de l'Ananas du Bénin
APFB : Association des Producteurs de
Fruits et Légumes du Bénin
CARDER : Centre d'Action Régionale pour
le Développement Rural
CNAB : Chambre Nationale d'Agriculture du
Bénin
CNDP : Commission Nationale pour le
Développement et la lutte contre la Pauvreté
COGEX-ANA : Comité paysan de Gestion des
Exportations d'Ananas
COPROAMA : Coopérative des Producteurs
d'Ananas et du Manioc
CSFT : Centres de Séchage des
Fruits Tropicaux
CV : Chaînes de Valeurs
CVA Chaînes de Valeurs
Ajoutées
DAGRI : Direction de l'Agriculture
DANA : Direction de l'Alimentation et de
la Nutrition Appliquée
FAO: Food and Agriculture
Organisation
FCFA : Franc de la
Communauté Française d'Afrique
FSA : Faculté des
Sciences Agronomiques
GIE : Groupements
d'Intérêt Economique
INRAB : Institut National des Recherches
Agricoles du Benin
INSAE : Institut National de la
Statistique et de l'Analyse Economique
LMR : Limite Maximale de Résidu
MAEP : Ministère de l'Agriculture,
de l'Elevage et de la Pêche
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
PADFA : Projet d'Appui au
Développement des Filières Agricoles
PNUD : Programme des Nations Unies
pour le Développement
PACER : Programme d'Appuis à la
Croissance Economique Rurale
PROCARD : Programme Cadre d'intervention du
FIDA en milieu rurale au Bénin
PRRAAOC : Programme Régional de Relance de l'Ananas de
l'Afrique de l'Ouest et du Centre
PSRSA : Plan Stratégique de Relance
du Secteur Agricole
RePAB : Réseau des Producteurs
d'Ananas du Bénin
SCDA : Secteur Communal pour le
Développement Agricole
SCRP : Stratégie de
Croissance pour la Réduction de la Pauvreté
SONAPRA: Société National pour la
Promotion Agricole
SPV: Service Protection des
Végétaux
UAC : Université
d'Abomey-Calavi
UCPA : Union Communale des Producteurs
d'Ananas d'Allada
UGPAT : Union des Groupements de Producteurs
d'Ananas de Toffo
UPS-Bénin : Union des Producteurs du Sud-
Bénin
Introduction Générale
1.
Problématique
L'agriculture constitue le socle du développement
économique et social du Bénin. En effet, le potentiel de
croissance économique du Bénin dépend largement du secteur
agricole qui constitue aujourd'hui près de 36% du PIB, 88% des recettes
d'exportations et emploie 75% de la population active (CNDLP, 2010).Toutefois,
le secteur agricole reste largement dominé par la culture du coton qui
représente environ 40% des exportations du Bénin (CNDLP, 2010).
Au cours des dernières années,le sous-secteur cotonnier a
enregistré des contre-performances liées d'une part à
l'inorganisation des différents chaînes de valeurs de la
filière et d'autre part à la baisse de sa production, ce qui a
contribué à la baisse de la croissance économique, dont le
taux est passé de 6,6% en 2002 à seulement 3% en 2005 et à
peine 2,5% en 2010, avec des conséquences négatives sur les
finances publiques, compromettant ainsi les efforts engagés pour lutter
contre la pauvreté. Ces crises du sous-secteur cotonnier n'offrent pas
de perspectives de croissance durable de l'économie nationale, eu
égard à la baisse tendancielle des cours sur le marché
international, incontrôlable par le pays.
Face à cette situation, le gouvernement a adopté
en 2001 le Schéma Directeur de Développement Agricole et Rural
(SDDAR), qui fixe la diversification des productions agricoles comme une de ses
priorités. Cette diversification, doublée de l'objectif
d'accroissement de la productivité agricole et de l'amélioration
de la compétitivité du secteur agricole, constitue un instrument
important de réduction de la pauvreté (FAO, 2010). Elle a pour
fondement le Plan Stratégique pour la Relance du Secteur Agricole
(PSRSA) pour lesquelles les Orientations Stratégiques de
Développement (2006-2011), et la Stratégie de Croissance pour la
Réduction de la Pauvreté (SCRP 2009-2011) s'inscrivent
parfaitement dans les initiatives de développement auxquelles le
Bénin a adhéré aux plans mondial et régional.
Sélectionné parmi les filières agricoles
prioritaires, la culture de l'ananas est actuellement d'une importance capitale
aussi bien pour l'Etat que pour les producteurs. L'objectif visé et
exprimé dans le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole
(PSRSA) est d'accroître de façon substantielle la production de
l'ananas de qualité et d'améliorer la mise en marché du
fruit frais et de ses dérivés en vue de contribuer à la
diversification des exportations (MAEP, 2010). L'ananas est une culture
d'exportation à l'image du coton et de l'anacarde au Bénin dont
la production en pleine expansion, est essentiellement concentrée dans
le département de l'Atlantique. Sa production de plus de 375.600 tonnes
en 2012 (MAEP, 2013) est principalement destinée aux marchés
régional et international. Cette production nationale d'ananas frais,
selon Sohinto (2008) est répartie comme suit : environ 50% vendus
sur le marché national (35% pour l'autoconsommation 15% pour la
transformation) et le reste est exporté dont 2% vers l'Union
Européenne (UE), 8% en ananas séché exportés et, 40
% vers le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Mali etc.
Malgré cette forte production,seulement 2% de l'ananas
fraissont exportés vers l'Europe et principalement vers le marché
de Rungis en France. La grande partie de cette production est consommée
dans la sous-région (Nigéria et les pays de l'hinterland) et au
niveau national. Ce commerce sous-régional est essentiellement informel
et il n'existe pas des statistiques officielles (Arinloyé, 2013).
Comment s'opère t-il ? De 2002 à 2005, les exportations
d'ananas vers l'UE sont passées de 0,27% à environ 0,31% de la
valeur totale des exportations (Sohinto, 2008). Ainsi, l'ananas, malgré
son potentiel à contribuer à la réduction du
déficit commercial à travers l'exportation est loin d'atteindre
ses objectifs. Pourtant, la production ne cesse de croître d'une
année à l'autre. A titre d'exemple, la superficie cultivée
a connu un accroissement de 385% au cours de ces dix dernières
années, passant de 1.350 ha durant la campagne agricole 2000-2001
à 6.548 ha en 2011-2012. La production quant à elle est
passée de 57.126tonnes à 375.635tonnes au cours de la même
période, soit une augmentation de 557,55% (MAEP, 2013). Pourtant, ce
produit exporté en faible quantité est fortement recherché
sur le marché européen dont la demande est toujours croissante.
Quels sont les obstacles à l'exportation européenne de l'ananas
béninois ?
Ainsi, l'objectif visé peine à se
réaliser et le pays continue de dépendre des exportations du
coton. Il devient impérieux de maîtriser les divers circuits de
commercialisation de ce fruit. Cette maîtrise passe par l'identification
des acteurs de la filière et l'estimation des quantités d'ananas
commercialisé vers chaque région du monde et les quantités
transformées ainsi que leurs rentabilités. Des études
récentes ont montré que toutes les chaînes de valeurs de
l'ananas béninois sont financièrement et économiquement
rentables (Agoundoté, 2007 ; Sohinto, 2008 ; Sodjinou et
al., 2011). Mais ces études ne permettent pas de fixer les
meilleurs circuits. A cet effet, plusieurs questions méritent
d'être aborder:
ü Quels sont les acteurs impliqués et leurs
stratégies de commercialisation ?
ü Quelle est la part de la production
commercialisée au niveau local, sous-régional et
international ?
ü Quelle est le degré de rentabilité de la
commercialisation de l'ananas frais au niveau local, régional,
international?
ü Quels sont les problèmes ou contraintes
liés à la commercialisation de l'ananas et surtout à son
exportation vers l'Europe ?
C'est dans ce cadre que nous nous intéressons à
l'analyse économique de la commercialisation de l'ananas au
Bénin, afin d'en connaître les contraintes et d'éclairer
les agents économiques qui s'y intéressent et les politiques.
2. Objectifs de
l'étude
L'objectif généraldu présent travail est
d'étudierles stratégies de commercialisation et la
rentabilité financièredes chaînes de valeurs
ajoutées de l'ananas au Bénin.
Spécifiquement l'étude vise à :
a. Décrire les stratégies que les
différents acteurs de la filière utilisent.
b. Estimer la part de la production de l'ananas
exportée sur le plan régional, international et celle vendue au
niveau national.
c. Examiner la rentabilité de la commercialisation de
l'ananas frais au niveau national, sous-régional et européen.
d. Analyser les contraintes liées à
l'exportation européenne de l'ananas.
3. Hypothèses de recherche
a. Les acteurs de la filière agissent dans un
environnement concurrentiel.
b. L'ananas béninois est moins consommé
localement qu'exporté.
c. La commercialisation de l'ananas est plus rentable au
niveau national qu'à l'exportation.
d. Le coût élevé des charges de
commercialisation limite l'exportation européenne de l'ananas
béninois.
4. Plan du mémoire
Pour rendre compte des résultats de ce travail, la
première partie aborde la revue de littérature et la
méthodologie adoptée pour mener cette étude. La seconde
partieest focalisée sur les résultats et discussion. La
dernière partie se penche sur les recommandations et conclusion.
Première partie : Revue de
littérature et méthodologie
Chapitre 1 : Revue de littérature
Elle traite des concepts utilisés dans le cadre de
l'étude de la commercialisation des produits agricoles, des
théories (approches) d'analyse des marchés agricoles et des
travaux antérieures sur la filière ananas au Bénin.
1.1. La commercialisation et ses fonctions
1.1.1. Notion de commercialisation
La signification du terme commercialisation varie en fonction
des différentes catégories sociales. Pour le fermier ce terme se
rapporte à la vente de ses produits agricoles, pour la
ménagère c'est l'achat des vivres au marché (Biaou, 1987).
Selon Barker (1981), on définit la commercialisation
comme l'activité qui a lieu au marché, le terme global
utilisé pour décrire les échanges entre acheteurs et
vendeurs qui tentent de maximiser leur profit ou utilité subjective.
Pour ne pas limiter la commercialisation au seul lieu d'échange,
c'est-à-dire le lieu de rencontre entre l'offre et la demande, Fanou
(1996) définit la commercialisation comme étant toute
activité économique associée aux flux des biens et des
services, de la production primaire à la consommation finale. L'auteur
ajoute qu'un produit agricole, pour devenir produit alimentaire doit subir
quatre transformations principales: une transformation physique, une
transformation de taille de lot, une transformation dans le temps et une
transformation dans l'espace. Cette définition prouve d'une part que le
producteur et le consommateur ne résident pas nécessairement au
même endroit et d'autre part que le produit tel qu'il sort des champs
n'est pas souvent désiré sous cette forme par le consommateur.
La commercialisation des produits agricoles débute aux
champs dès que le fermier a l'intention de vendre son produit. La
commercialisation agricole comprend aussi l'acquisition des intrants et
équipements agricoles nécessaires à la conduite de
l'exploitation agricole. Seule la commercialisation des outputs fera l'objet
d'analyse au cours de la présente recherche. Ainsi, dans la pratique et
comme l'a souligné Biaou(1987), la commercialisation est perçue
de différentes manières par les divers acteurs
stratégiques. Le consommateur est intéressé par l'achat de
ses besoins au plus bas prix possible alors que le producteur cherche des
revenus maxima dans la vente de son produit. Selon Biaou (1987), de cette
situation, naissent des conflits d'intérêts dont l'existence
permanente et leur solution donnent à la commercialisation son
caractère essentiellement dynamique. L'auteur poursuit et affirme que le
besoin de la commercialisation est né et s'est accru lorsque les peuples
sont passés de l'économie de l'agriculture d'autosuffisance
à l'économie basée sur la division du travail, l'industrie
et l'urbanisation. En effet, dans les sociétés primitives
caractérisées par un haut degré d'autoconsommation, les
diverses familles et régions produisent la quasi-totalité des
biens et services dont elles ont besoin et dépendent très peu des
échanges avec d'autres régions et familles. Il n'y a donc pas de
commerce car il n'y a pas d'échanges. Avec le temps, le concept de
division de travail est né et les peuples consacrent leurs efforts sur
les tâches les plus faciles et les plus rémunératrices
c'est-à-dire là où ils possèdent d'avantage
comparatif. Ce qui oblige à produire plus qu'ils en ont besoin pour
certains biens et services et moins pour d'autres qui leur sont indispensables.
Cette pratique a fait naître le fondement du commerce qui, est l'essence
même de la commercialisation.
La commercialisation peut donc se définir comme les
performances des activités accompagnant le flux de biens du point
initial de production jusqu'à la table du consommateur final. On peut
affirmer que la commercialisation est une série d'activités qui
assurent la coordination entre la production et la demande. C'est donc un
processus continu à l'intérieur du système
d'échange et qui met les producteurs en relation avec les
consommateurs.
Dans le cas des produits agricoles, un système de
commercialisation permet de contribuer à une croissance
économique stable, d'améliorer la distribution équitable
des revenus, de garantir un bien-être nutritionnel des citoyens et une
sécurité alimentaire aux populations d'une nation (Fanou, 1996).
La commercialisation est donc un outil puissant de développement. En
tant que telle, la commercialisation des fruits permet aux producteurs de
produire pour vendre sur le marché local d'abord. Elle stimule
également le paysan à produire pour l'exportation. Dans ce cas,
elle rapporte beaucoup de revenus aux paysans si bien que ceux-ci constituent
une demande de plus en plus importante pour l'industrie domestique. C'est aussi
le moyen par lequel les pays peuvent gagner des devises pour payer les
importations.
1.1.2. Fonctions et services de la commercialisation
Les fonctions commerciales sont les différentes
opérations qui permettent de fournir en des lieux et en temps opportuns
aux consommateurs, les produits dont ils ont besoin. Elles sont
exécutées par les différents agents intermédiaires
qui agissent individuellement ou collectivement et se spécialisent dans
les divers services impliqués dans l'achat et la vente des produits dans
leur transfert du producteur au consommateur final. Pour Biaou (1987), ces
fonctions sont de trois natures, à savoir :
- les fonctions d'échanges (collecte et distribution);
- les fonctions physiques (transformation, stockage et
transport) ; et
- les services rendant possible l'accomplissement des deux
premières catégories de fonctions (financement, prise de risque,
emballage...).
1.1.3. Acteurs de la commercialisation
Ce sont les personnes physiques ou les organisations qui
remplissent les fonctions commerciales. Il s'agit d'une gamme très
variée d'un produit à un autre. On relie les acteurs aux
rôles qu'ils jouent dans le système de commercialisation.
Quelquefois, le même agent joue plusieurs rôles. On y distingue
essentiellement deux catégories selon l'importance du rôle
joué dans le système de commercialisation, à savoir, les
acteurs principaux (collecteurs, grossistes et détaillants) et les
acteurs secondaires (magasiniers, courtiers...).
Les premiers sont actifs dans l'activité et sont les
intermédiaires directs entre producteurs et consommateurs et selon leur
fonction ou statut, on a principalement les collecteurs, les grossistes, les
détaillants, les exportateurs et les transformateurs. Les acteurs
secondaires vendent des services aux premiers, ils permettent une meilleure
connaissance du marché et un savoir-faire dans la mise en contact des
acheteurs et vendeurs et ils ont une grande capacité de
négociation.
1.2. Théories d'analyse du système de
commercialisation
1.2.1. Théorie néoclassique
La théorie néoclassique est la théorie
fondamentale ayant abordé le problème de l'efficacité des
marchés. Elle est basée sur la notion de concurrence parfaite qui
n'est satisfaite que lorsque les conditionsd'applicationsont remplies(effectif
important des acteurs, transparence, homogénéité,
circulation de l'information, offre et demande atomiques,....).
Dans une situation de concurrence pure et parfaite, les
acteurs subissent les prix. Les vendeurs d'un produit peuvent vendre au prix
courant la qualité qu'ils souhaitent mais ils ne peuvent pas influencer
le prix. Cependant, dans la réalité, lorsqu'il y a des rendements
croissants, les grandes entreprises ont normalement un avantage sur les
petites. Les entreprises les moins performantes seront progressivement
remplacées par les plus compétitives entraînant ainsi un
fonctionnement efficace du système de commercialisation sous la seule
action des forces du marché.
Des critiques ont été alors faites par plusieurs
auteurs en défaveur de la validité et de la fiabilité de
cette théorie. Ainsi, Harris (1979), pense que la notion de concurrence
parfaite est irréaliste ou du moins inadaptée à l'analyse
des marchés vivriers d'Afrique et que les données de prix sur
lesquelles reposent les analyses sont sujettes à de nombreuses
controverses car elles donnent lieu à diverses interprétations et
qu'il y a non-intégration des phénomènes socio-historiques
et politico-institutionnels dans l'analyse.
Selon Lutz (1994), toutes les conditions stipulées par
ce modèle ne peuvent être atteintes simultanément, et donc
l'application de ladite théorie serait difficile. Pour aller plus loin,
Jone (1974), cité par Pédé (2001), révèle
que le concept et les conditions de la compétition parfaite ne servent
qu'à déterminer comment un marché est inefficace, mais ils
ne permettent pas de savoir le degré d'inefficacité du
marché et estime qu'on a besoin des critères opérationnels
pour se prononcer sur la mesure dans laquelle un marché est efficace.
Cette théorie a permis d'apprécier le mouvement
des divers acteurs du système.
1.2.2. Théorie de la nouvelle économie
institutionnelle
Cette théorie met un accent particulier sur le
fonctionnement du marché et sur les coûts de transaction. Elle
postule que ce sont les institutions qui coordonnent les transactions dans un
système de commercialisation. Ces institutions ayant pour mission de
réduire l'incertitude en établissant un environnement stable,
mais pas nécessairement efficace, facilitent les interactions humaines.
C'est ainsi que certaines règles et lois, tant formelles qu'informelles,
existent dans les systèmes de commercialisation pour assurer une plus ou
moins bonne conduite des différents acteurs intervenant, et dans le but
de minimiser les différents coûts de transaction notamment ceux
liés au transport, à l'entreposage et aux autres frais
commerciaux.
L'environnement institutionnel doit pouvoir favoriser le
développement économique, faciliter les processus
d'échange et permettre un meilleur arrangement des principes de
transactions.
Au fait, cette théorie revêt à nos jours
deux pensées. On distingue l'ancienne et la nouvelle économies
institutionnelles.
Pour Williamson (2000) et Hodgson (1998), cités par
Pédé (2001), l'ancienne économie institutionnelle se fonde
essentiellement sur la notion du comportement, tandis que le
néo-institutionnalisme va au-delà de cette idée et
s'intéresse à la manière dont les changements
institutionnels peuvent conduire à l'efficience économique et
à la minimisation des coûts, de même au calcul des
coûts de transaction.
Cette approche permet d'étudier les stratégies
des firmes dans un contexte précis mais n'offre pas un cadre global
à l'analyse sectorielle et nécessite une grande quantité
des données nécessaires (Moreau, 1997).
Cette théorie a permisde cerner les différents
facteurs socio-institutionnels, culturels et économiques qui
déterminent le chiffre d'affaire, la consommation intermédiaire,
les charges variables et fixes ainsi que lavaleur ajoutée
réalisées par chaque acteur dans le système de
commercialisation de l'ananas.
1.2.3. Approche filière
L'approche filière est par nature une approche par
produit et ayant l'avantage de prendre en compte pour un produit
donné,les trois niveaux d'analyse que sont : la production, la
commercialisation et la consommation.
En fait, le concept filière est couramment
utilisé dans la littérature francophone relative à
l'économie agricole et agroalimentaire. La perception qu'ont les
différents utilisateurs varie quelque peu. Certains auteurs
considèrent la filière comme un objet linéaire
s'étendant de la production, à la commercialisation et enfin
à la consommation. Elle est perçue alors comme : «un chemin
orienté reliant plusieurs branches depuis l'amont (la production de la
matière première et biens d'équipement) jusqu'à
l'aval (la distribution et les services liés à son utilisation)
les rassemblant selon les étapes successives rencontrées pour la
mise en marché du produit » (Hugon, 1992 cité par Adanguidi,
2000).
Fanou (1994), parlant aussi de l'approche filière,
développe presque les mêmes idées que Hugon et
définit le système alimentaire comme l'ensemble regroupant les
diverses opérations de production, de transformation, de distribution et
de commercialisation. Puis il a distingué trois agrégats
fondamentaux que sont :
-l'ensemble des opérations qui approvisionnent
l'agriculture en facteurs de production ;
-l'ensemble des opérations réalisées au
niveau des exploitations agricoles ; et
-l'ensemble des activités de transformation et de
distribution des produits.
Cette approche a ainsi l'avantage de placer le produit dans un
réseau permettant de prendre en compte les effets rétroactifs de
l'appareil commercial sur la production et d'envisager les conséquences
d'une modification de la structure de commercialisation sur l'appareil
productif (Palleshi, 1985 cité par Fanou, 1994).
Cette approche est simple et permet de connaître ce qui
se passe réellement. Il est facile de détecter les
défauts, les insuffisances et les goulots d'étranglement :
contrôle de qualité, transformation, transport etc. Comme
inconvénients, l'on néglige dans cette approche le comportement
des acteurs et l'importance de la coordination entre les étapes. De
plus, les acteurs ne se connaissent pas nécessairement. C'est alors dans
la logique d'améliorer la compétitivité qu'est née
l'analyse de la chaîne de valeurs.
1.2.4. Paradigme : Structure -Conduite - Performance
Cette approche d'analyse, mise au point par Bain en 1959, a
fait ses preuves dans l'analyse de la performance des industries et du
fonctionnement des marchés des produits agricoles. Cette approche s'est
révélée par son efficacité, comme un outil standard
d'analyse des systèmes de commercialisation des marchés
agricoles. Elle est applicable dans les conditions de libre entreprise, de
concurrence entre les firmes opérant sur le marché et de la
maximisation du profit. Ces critères sont parfaitement en vigueur et en
plein usage dans les marchés béninois. Ce modèle repose
sur trois éléments indissociables que sont la structure du
marché, la conduite des acteurs et la performance du marché.
La structure du marché représente les
caractéristiques physiques et organisationnelles du marché qui
influencent et possèdent des impacts sur la nature des transactions, sur
le comportement des acteurs et sur la politique des prix à
l'intérieur dudit marché.
La conduite est la stratégie, le comportement
qu'adoptent individuellement ou collectivement les différentes
catégories d'acteurs pour s'adapter aux vicissitudes des marchés
et pour atteindre leur objectif qu'est l'obtention d'un profit maximum.
La performance est l'évaluation économique de la
structure et de la conduite du marché. L'analyse des prix, le
degré d'intégration des marchés et les marges des divers
types de participants en sont les principales composantes. Elle permet ainsi
d'apprécier l'efficience et l'efficacité du système de
commercialisation.
Les éléments (paramètres)
inhérents à chacun de ces termes, comme nous les conçevons
dans cette étude, se trouvent dans le tableau ci-dessous.
Structure
|
Conduite
|
Performance
|
- Divers acteurs
- Circuit et flux de commercialisation des produits
- Instruments de mesure
- Service et fonction de la commercialisation
|
- Relation entre les divers acteurs
- Politique de vente et d'achat des produits
- Technique de mesure
- Circulation de l'information
|
- Formation et analyse des prix
- Analyse des VA par catégories et par maillons
|
Tableau1 : Différents éléments de la
Structure de la Conduite et de la Performance des marchés
Source : adapté de Lutz (1994)
Le paradigme Structure-Conduite-Performance postule qu'il
existe une relation entre les trois niveaux ci-dessus
énumérés. Bain (1968), l'explique de la façon
suivante : «la structure détermine la conduite et ces deux
éléments ensemble déterminent la performance».
Le paradigme Structure-Conduite-Performance permet de montrer
le fonctionnement global d'un marché et non de manière
spécifique.L'approche SCP a connu de nombreuses critiques. Elle
s'étend de la réfutation de la causalité à sens
unique assumée par la forme la plus simple de l'approche aux
problèmes du choix des variables constitutives de la
« Structure » du « Comportement » ou de
la « performance ». En réalité, tant la
théorie économique la plus ancienne que la plus récente
ont défié les propositions du paradigme SCP et ont
démontré par exemple que le lien uniforme entre la concentration
structurelle et la performance du marché peut disparaître dans les
conditions particulières (Mbengue, 2005 cité par Gabszewicz,
2007).
Friedman (1971),cité par Gabszewicz (2007),a
montré qu'un grand nombre de firmes au sein d'un marché peuvent
tacitement s'associer pour appliquer des prix élevés s'ils
pensent à plus long terme. En effet, les profits provisoires qu'une
firme pourrait individuellement réaliser aujourd'hui en engageant une
guerre des prix avec ses rivaux pourraient être plus que compensés
par les pertes suivantes si ses rivaux exercent des représailles en
baissant leurs prix.
Malgré ces critiques, l'approche SCP est encore
efficace pour l'analyse des marchés. Elle a servi dans le cadre de notre
étude pour montrer la structure globale ainsi que la conduite des
différents acteurs de la filière ananas et enfin pour analyser la
performance du système de commercialisation de l'ananas au
Bénin.
1.2.5. La chaîne de valeurs ajoutées
La notion de «chaîne de valeurs» tire son
origine de la notion de «filière» (Raikes et al.,
2000). Dans une analyse de filière, on se préoccupe de l'analyse
de la succession d'actions menées par des acteurs (qui ne se connaissent
pas nécessairement) pour produire, transformer, vendre et consommer un
produit. Dans une chaîne de valeurs, par contre, les acteurs se
supportent mutuellement et chacun travaille dans le souci d'améliorer la
compétitivité de l'autre et surtout en visant la satisfaction du
consommateur (Kit, Faida Mali et IIRR, 2006). A l'intérieur d'une
filière donnée, on peut rencontrer plusieurs chaînes de
valeurs. Une chaîne de valeurs peut être définie comme
l'ensemble des activités qui sont nécessaires pour amener un
produit ou un service du lieu de production aux utilisateurs finaux, tout en
passant par les différentes phases de production, de transformation
physique et d'apport de services aux différents acteurs et de livraison
aux clients finaux (Kaplinsky et Morris, 2003). Les acteurs qu'on retrouve
généralement dans une chaîne de valeurs inclus les
fournisseurs d'intrants, les producteurs, les transformateurs, les
transporteurs, les collecteurs, les grossistes, les détaillants, les
exportateurs et les consommateurs finaux. Il y a un ensemble d'activités
de transformation, de conditionnement, de stockage, de transport, de
labellisation du produit fini et autres dans la chaîne, qui sont toutes
liées les unes aux autres. A chaque étape, le produit se voit
ajouter de la valeur grâce au processus de cette étape. On y
retrouve également différents types de relations ou de
«liens»: les relations entre les activités, les relations
entre les entreprises/acteurs, les relations entre l'entreprise et ses
acheteurs et les fournisseurs. Selon Shank et Govindarajan (1992), une analyse
de chaîne de valeurs prend explicitement en compte
l'interdépendance entre les activités des acheteurs et des
fournisseurs.
Dans cette analyse, la chaîne de valeurs est
décomposée en activités stratégiquement
pertinentes. Ensuite les coûts, les revenus et les actifs sont
affectés à ces «activités à valeur
ajoutée». En réalité, il n'existe pas de
méthode unique pour l'analyse de chaîne de valeurs. Mais, il y a
de bonnes raisons de recommander l'utilisation d'une combinaison de
méthodes qualitatives et quantitatives aussi bien dans la collecte que
dans l'analyse des données. Selon Rich et al., (2011),
l'utilisation de l'approche qualitative seule ne permet pas de répondre
aux questions telles que : quand (et comment) investir et quel sera l'impact
économique d'interventions spécifiques sur les différents
acteurs de la chaîne.
Au plan pratique, il existe quatre (4) principales composantes
dans une analyse de la chaîne de valeurs (Kaplinsky et Morris, 2001):
(i). la cartographie et la caractérisation des acteurs
participant à la production, la distribution,au marketing et aux ventes
du produit donné;
(ii) une évaluation des mécanismes de
gouvernance de la chaîne de valeurs, en termes de structure des relations
et des mécanismes de coordination qui existent entre les acteurs de la
chaîne de valeurs, de manière à identifier les arrangements
institutionnels qu'il serait indispensable de cibler pour améliorer les
capacités, remédier aux distorsions distributionnelles et pour
accroître la valeur ajoutée. Cette analyse de la gouvernance
permet d'identifier les gouverneurs-clés de chaque chaîne de
valeurs en se basant sur des indicateurs donnés (tableau 1.2) ;
(iii) une analyse des possibilités de perfectionnement
au sein de la chaîne par les différents acteurs de la
chaîne ; et
(iv) le calcul et l'analyse de la répartition des
bénéfices entre les acteurs de la chaîne pour
déterminer celui à qui profite la chaîne de valeurs, quels
acteurs pourraient bénéficier d'un soutien accru ou quelle
organisation particulière mettre en place.
Indicateurs
|
Force et faiblesse
|
Source de données
|
Part des ventes dans la chaîne
|
Cet indicateur n'est pas un indicateur fort étant
donné qu'on peut vendre de grandes quantités sans avoir
influencé le marché
|
Les bilans des entreprises
|
Part de la valeur ajoutée
|
Un meilleur indicateur pour mesurer la taille car il
reflète la part des activités de la chaîne
|
Interviews au niveau des entreprises
|
Part du profit de la chaîne
|
Peut être un bon reflet de la puissance de la
chaîne
|
Les bilans, mais il est probable que ces données ne
soient disponibles que pour les entreprises publiques
|
Taux du profit
|
Un mauvais indicateur puisque les petites activités de
la chaine peuvent être relativement rentables, mais peuvent avoir
d'influence sur la filière ou l'étape concernée de la
filière
|
Les bilans, mais il est probable que ces données ne
soient disponibles que pour les entreprises publiques
|
Part du pouvoir d'achat dans la
chaîne
|
C'est aussi un bon indicateur de la puissance de contrôle
de la filière ou de cette étape de la filière
|
Interviews au niveau des entreprises
|
Détenteur de l'identité du marché
de la chaîne
|
Cet indicateur peut être critiqué dans les
marchés où l'image de marque est très importante
|
Interviews au niveau des entreprises, étude de
marchés
|
Tableau2 : Eléments d'identification des
gouverneurs-clés d'une chaîne de valeurs
Source : Adapté de Kaplinsky et Morris (2001)
L'analyse de la chaîne de valeurs ajoutée permet
mieux qu'une vue d'ensemble de prendre en considération les
insuffisances qui, à certaines étapes, rejaillissent sur
l'efficacité de l'ensemble du circuit. Mais, il ne faut pas
considérer la fonction spécifique ou particulière comme
indépendante des autres fonctions auxquelles elle est techniquement
reliée. Cette approche favorise l'évaluation et l'analyse des
coûts de commercialisation. En effet, chaque fonction produit de valeur
ajoutée, ce qui donne lieu à un coût. Si elle est bien
utilisée, elle peut amener à un meilleur exercice des fonctions
de commercialisation à moindre coût ; les performances du
système commercial peuvent être ainsi améliorées. Le
problème de fond est l'évaluation des rapports entre les gains
engendrés et les coûts créés par la production
d'utilités consécutive à la mise en oeuvre de cette
fonction particulière commerciale. Dans cette étude il s'agira,
de cartographier les différentes chaînes de valeurs de l'ananas,
d'évaluer les mécanismes de gouvernance dans les chaînes de
valeurs et d'analyser les possibilités de perfectionnement de ces
chaînes. Enfin, le calcul des valeurs ajoutées va nous permettre
d'identifier la chaîne et les acteurs qui en bénéficient
plus.
La figure1.illustre la notion de valeur ajoutée. Le
Chiffre d'Affaires (CA) du produit obtenu après le processus de
production issue de la transaction effectuée (production, collecte,
commercialisation, transformation, etc.). Le chiffre d'affaires est
composé des ressources consommées (consommations
intermédiaires) et de la richesse créée par l'agent de la
filière.Un agent est un acteur économique, c'est-à-dire
une cellule élémentaire intervenant dans l'économie en
général ou au sein de la CVA en particulier, un centre autonome
d'action et de décision. Il peut s'agir d'une personne physique
(producteur, commerçant, transformateurs, etc.) ou d'une personne morale
(entreprise, administration, organisme de développement, etc.). Dans le
cadre de ce travail, il s'agit des personnes physiques à savoir les
producteurs, les détaillants, les collecteurs, les grossistes, les
exportateurs et les transformateurs. L'acteur a pour objectif de produire
(production, commercialisation et transformation) pour vendre sur le
marché qui lui permettra de maximiser son profit afin de satisfaire ces
besoins.
Chiffre d'Affaire par la CVA :
Prix *quantité
Valeur ajoutée :
Salaire, loyer, marges, intérêt, amortissement
Biens intermédiaires :
Intrants,matière primaire, service
opérationnels
Figure 1 : Illustration des composantes d'une valeur
ajoutée
Cette richesse créée est appelée valeur
ajoutée (VA) et représente un paramètre composite de la
mesure dans laquelle l'activité menée par l'agent assure la
rémunération des salaires ou rémunération de la
main d'oeuvre familiale, des charges fixes (loyers, des intérêts
financiers), le renouvellement des équipements et le
bénéfice réalisé par l'opérateur.
L'activité sera dite économiquement rentable si la VA permet de
rémunérer ces différents éléments.La valeur
ajoutée est donc non seulement un élément d'enrichissement
mais elle représente une distribution de revenus aux quatre agents
fondamentaux de l'économie nationale : les ménages, les
institutions financières, les administrations et les entreprises non
financières. En terme clair, le revenu ou le bénéfice
représente seulement une partie de la VA. Une VA élevée
n'implique pas automatiquement un revenu élevé. Du point de vue
macro-économique, la VA est un paramètre plus important que le
revenu des opérateurs de la chaîne.
Selon la FAO (2005), la valeur ajoutée mesure la
création de richesse, l'apport du processus de production
considéré à la croissance de l'économie. A ce
titre, elle est au coeur de toute étude d'analyse économique
s'intéressant au développement, et pas seulement à
l'analyse des filières.
1.3. Quelques études
empiriques
Plusieurs études sont réalisées avant la
notre dans la filière ananas au Bénin. Cependant, les aspects de
la commercialisation n'ont pas été suffisamment abordés.
La littérature socioéconomique de l'ananas au Bénin est
très fournieet peut être regroupée en deux centres
d'intérêts : (1) compétitivité de la
filière ananas, (2) la rentabilité économique et
financière des chaînes de valeurs ajoutées de l'ananas.
Tidjani-Serpos (2004) a montré que la production
d'ananas permet au producteur d'accumuler de la richesse. Arouna et
Afomassè (2005) ont analysé la compétitivité de la
filière ananas au Bénin et sont arrivés à la
conclusion que la production d'ananas est rentable sur le plan financier
(c'est-à-dire pour le producteur) et sur le plan économique
(c'est-à-dire pour la nation). Chaffa (2005) a montré que la
production d'ananas dans la Commune de Zè est rentable et que les
facteurs de production sont inefficacement alloués. Il est donc
important de soutenir cette filière en vue de son amélioration.
Agoundoté (2007) ayant travaillé sur la stratégie des
acteurs et à la répartition des valeurs ajoutées produites
dans la filière ananas au Bénin principalement dans la Commune
d'Abomey-Calavi a trouvé que la richesse produite dans la filière
est répartie de façon inéquitable entre les acteurs. Les
travaux de Sissinto (2005) réalisés dans les Commune s d'Allada
et de Toffo, ont montré que les systèmes de production de
l'ananas sont financièrement et économiquement rentables, et que
le Bénin possède un avantage comparatif à produire de
l'ananas. Mieux, l'analyse de la valeur ajoutée dans la filière
ananas révèle qu'elle dégage une richesse de l'ordre de
dizaine de milliards du Franc de la Communauté Française
d'Afrique (FCFA) (Anassidé et Aïvodji, 2009). Bref, toutes les
études s'accordent à reconnaître que la production d'ananas
est rentable aussi bien pour le producteur que pour la nation.
Cependant, toutes ces études se placent beaucoup plus
dans une perspective filière et n'abordent que le volet production dans
la chaîne. Cette manière de procéder ne permet pas
d'orienter les acteurs du développement en fonction des besoins et des
spécificités de chaque catégorie d'acteurs. Par exemple,
Sissinto (2005) puis Arouna et Afomassè (2005) ont effectué des
études dans une perspective filière c'est-à-dire sans une
prise en compte des différentes chaînes de valeurs. L'analyse de
la compétitivité de l'ananas dans une perspective filière
donne la compétitivité moyenne de la filière sans mettre
en exergue les maillons les plus compétitifs et les moins
compétitifs. Ce qui a pour conséquence l'imprécision des
interventions en fonction des besoins spécifiques de chaque
catégorie d'acteurs et suivant les chaînes de valeurs
considérée. Par exemple, l'analyse de la
compétitivité selon les chaînes de valeurs permet
d'identifier les acteurs qui ont besoin plus de protection de la part des
politiques gouvernementales, que ce soit pour le marché des produits
finis que pour le marché des intrants.
Du point de vue économique, il importe aussi de
connaître la répartition faite de la richesse produite par les
différents acteurs au sein des différentes chaînes de
valeurs de l'ananas et d'identifier les difficultés pour une
intervention plus appropriée. Les différents acteurs ne peuvent
suffisamment et durablement profiter des avantages de la filière que
lorsqu'ils sont suffisamment intégrés au système et que
les uns participent effectivement au succès des autres (Sodjinou
etal., 2011).
Les deux études réalisées sur les
chaînes de valeurs de l'ananas sont celles de Sohinto (2008) et Sodjinou
(2011). Sohinto qui a révélé que les chaînes de
valeurs de l'ananas détiennent une forte potentialité à
créer de la valeur ajoutée notamment pour l'exportation de
l'ananas frais pour le marché européen. Sohinto (2008) a
également montré que toutes les chaînes de valeurs de
l'ananas sont rentables. La principale insuffisance de cette étude est
qu'elle n'a abordée ni la compétitivité des
différentes chaînes de valeurs ni, celles des différents
maillons constituant ces chaînes de valeurs.
Sodjinou (2011)a retenu que toutes les chaînes de
valeurs de l'ananas béninois sont rentables aussi bien au plan financier
(c'est-à-dire pour le producteur) qu'économique
(c'est-à-dire pour la nation). Cependant, la chaîne de valeurs
d'exportation d'ananas frais vers les pays européens se présente
comme étant la plus rentable pour la nation. Le développement de
cette chaîne de valeurs se trouve cependant confronté aux
coûts élevés du Fret. La chaîne de valeurs d'ananas
frais exporté vers les pays de la sous-région ouest-africaine
semble être la plus rentable pour la plupart des agents
économiques impliqués. La chaîne de valeurs de production
de jus d'ananas et d'ananas séché est très rentable pour
les producteurs et pour les transformateurs. Les chaînes de valeurs dans
lesquelles on peut concentrer les investissements afin de générer
des revenus aussi bien pour les parties prenantes que pour la nation sont
celles relatives à l'exportation d'ananas frais et de production de jus
d'ananas. La limite principale de cette étude est qu'elle n'a pas tenu
compte des stratégies que ces différents acteurs utilisent pour
se maintenir dans la chaîne. De plus, elle n'a pas discuté de la
répartition des valeurs ajoutées au sein de chaque chaîne
de valeurs ainsi qu'à la distribution de la production sur les
différents marchés.
Cette revue de littérature nous permet de dire que
l'analyse économique de la commercialisation de l'ananas au Bénin
n'est pas encore bien connue. Cette étude contribuera donc à la
connaissance dans ce domaine.
Chapitre 2 : Méthodologie de la recherche
Dans ce chapitre, nous présenteronsles
variétés d'ananas cultivées au Bénin, la production
de l'ananas dans le monde,la zone d'étude et les raisons de son choix,
les données, les phases de collectes des données, les
données collectées,les méthodes d'analyse et enfin, les
limites de l'étude.
2.1. Description variétale de l'ananas
Plante originaire des hauts plateaux d'Amérique
tropicale et des Antilles, il a pour nom scientifique Ananas comosus
appartenant à la famille des broméliacées. Il est
cultivé pour son fruit composé à pulpe sucrée.
La plante d'ananas mesure environ 1m de haut. Elle
présente les caractéristiques des
broméliacées : ses feuilles coriaces, longues et
enveloppantes, sont adaptées à la récupération de
l'eau. Elles sont disposées en spirale, généralement en
couches superposées. L'inflorescence est composée de 100 à
200 fleurs qui se développent chacune, après fécondation,
en une baie. C'est l'ensemble de ces baies qui forment le
« fruit » charnu de l'ananas (TROPAGRI,1998).
L'ananas a été rencontré par Christophe
Colomb en 1493, lorsqu'il accosta les côtes guadeloupéennes. Son
nom dérive de nana, nom que lui donnaient les Indiens
d'Amérique centrale. Au XVIe siècle, Portugais et
Espagnols sont à l'origine de son introduction dans de nombreuses
îles et pays tropicaux. C'est ainsi que l'ananas s'est répandu en
Asie du Sud-Est, en Polynésie, etc. (IRA, 2008).
2.2. Production de
l'ananas dans le monde
Aujourd'hui, consommé frais ou en conserve, l'ananas
est cultivé dans toutes les régions tropicales. Ce sont les
plantations hawaïennes qui fournissent la majorité de la production
de conserves. En 2009, le Brésil, la philippines, la Thaïland et le
Costa Rica sont les quatre premier exportateurs de l'ananas dans le monde avec
respectivement 2.206 tonnes, 2.198 tonnes, 1894 tonnes et 1682 tonnes (FAOSTAT,
2011).Selon les onnées de la FAO, l'exportation de l'ananas des pays
africains a chuté de 22% à 3% entre 2000 et 2010 ce qui est due
à l'instabilité politique de la Côte d'Ivoire qui est le
principal pays exportateur de l'ananas (avec 14% de la production mondiale). Le
Costa Rica devient le premier pays exportateur dans la même
période et son exportation à augmenter de 32% à 57% ce qui
s'explique par la nouvelle variété MD-2 mis sur le marché
mondial. L'exportation de l'ananas béninois est très faible et
tourne autour de 100.000 tonnes (MAEP, 2013).
L'ananas présente aussi des propriétés
médicinales, notamment anti-inflammatoires, antiseptiques et digestives
(il contient une enzyme protéolytique capable de digérer les
protéines appelée bromélaine).
Il existe cinq grands types de cultivars : Cayenne, Spanish,
Queen, Pernambouco, Pérolia. En Afrique occidentale, on trouve
majoritairement des cultivars de la famille Cayenne, en particulier la
variété Cayenne lisse. On y trouve aussi un cultivar moins
courant, l'Abacaxi (pain de sucre). Mais au Bénin, il existe deux
variétés qui sont la Cayenne lisse qui est moins cultivée
actuellement et le pain de sucre qui est en plein expansion dans le pays.
Deux techniques sont utilisées pour produire de
l'ananas au Bénin. La technique culturale de l'ananas conventionnel la
plus répandue consiste à détruire le couvert
végétal en apportant l'engrais sans restitution de
matières organiques. Cette pratique fait subir à la terre et
à l'environnement une dégradation rapide souvent
irréversible, d'où l'intérêt de l'ananas biologique
sans utilisation d'intrants chimiques (TOSSOU, 2001). Mais, il n'y a pas de
distinction des produits issues de ces types d'exploitations sur le
marché.
2.3. La zone d'étude
2.3.1. Choix de la zone d'étude
La présente étude a été
effectuée dans le Sud-Bénin, zone de production de l'ananas,
spécifiquement dans les départements de l'Atlantique, du
Littoral, de l'Ouémé et du Zou.
L'enquête au niveau des producteurs est
réalisée uniquement dans le département de l'Atlantique et
plus précisément dans les Commune s d'Allada et d'Abomey-Calavi.
Le critère qui a présidé le choix de ces Commune s est la
production des deux variétés d'ananas.
Pour le choix des villages d'enquête, les Techniciens
Spécialisés en Production Végétale (TSPV) des
Secteurs Communaux du développement Agricole (SCDA) nous ont aidé
à considérer les premiers arrondissements et ensuite les premiers
villages producteurs d'ananas de la Commune . Ainsi, Kpanrou constitue le
premier arrondissement producteur d'ananas dans la Commune d'Abomey-Calavi et
Kpé le premier village. La même procédure nous a permis de
choisir Sékou dans la Commune d'Allada.
L'enquête aux niveaux des commerçants, des
transformateurs et des transporteurs est réalisée dans les
départements de l'Atlantique, du Littoral, de l'Ouémé et
du Zou. Ce choix se justifie par le fait que le flux de l'ananas est
essentiellement dirigé vers le sud du pays et surtout dans les grandes
villes (Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Bohicon....) (Gnimadi, 2008) et
l'existence des usines de transformation de l'ananas dans ces différents
départements.
2.3.2. Présentation de la zone d'étude
Cette zone (Sud Bénin) est caractérisée
par une forte densité démographique avec une disponibilité
en terre relativement faible comparativement au Centre et au Nord-Bénin.
Le climat est de type subéquatorial, caractérisé par deux
(2) saisons des pluies (avril à juillet et octobre à novembre) et
deux (2) saisons sèches (août à septembre et
décembre à mars). Le paysage est marqué par endroits, par
une forêt dense assez dégradée, une savane touffue.La
population du département de l'Atlantique(zone de production de
l'ananas), selon les résultats provisoires du Recensement
Général de la Population et de l'Habitat (RGPH 4) d'avril 2013
est de 1.396.548 habitants contre 801.683 habitants en 2002. Cette augmentation
de la population s'explique par la poussée démographique
observée au niveau des villes d'Abomey-Calavi et de Ouidah. Les
activités économiques dominantes sont le commerce et
l'agriculture. Dans le département de l'Atlantique, comme partout
ailleurs au Bénin, les paysans continuent à pratiquer
l'agriculture sur brûlis avec des outils rudimentaires tels que la houe,
le coupe-coupe, la hache etc. Ceci limite la production qui sert
essentiellement à la subsistance des populations rurales. Les cultures
qui dominent sont le maïs, l'ananas, le manioc, la tomate etc.
Figure : Carte montrant la zone de l'étude
2.4. Les sources de données
Il est utilisé dans cette étude des
données primaires et des données secondaires.
2.4.1. Collecte des données primaires
Les acteurs de la filière sont nombreux et il sera
impossible de les interviewer tous et on a dû échantillonner de
manière aléatoire les acteurs suivant leurs catégories.
L'échantillon interviewé est constitué de
quatre (4) catégories d'acteurs à savoir : les producteurs, les
commerçants, les transformateurs et les transporteurs (tableau 2.1).
Nous avons prévu sur la base des recensements effectuéspar chaque
SCDA prévu enquêter 60 producteurs dans les deux Commune s. Mais
suivant la disponibilité des producteurs et surtout à cause des
heures de passages des enquêteurs auprès de ces derniers, nous
n'avons eu que 38 producteurs. Le taux de sondage (T= nombre total des
producteurs d'ananas dans les deux villages / nombre de producteurs d'ananas
enquêtés) est de 25,6%. La même procédure est
utilisée au niveau des transformateurs. En dehors de
l'indisponibilité des transformateurs, le manque de volonté de ces derniers à fournir des informations nous
ontlimités à 25 transformateurs.
Par rapport aux commerçants, l'échantillonnage
est accidentel et nous n'avons pu rencontrer que 40 qui soient disponibles
à répondre à nos questions. La même méthode a
été utilisée pour les transporteurs. Mais nous avons pu
rencontrer 5 qui se sont rendus accessibles et disponibles à nous
répondre.
Acteurs
|
Prévus
|
Réalisés
|
Producteurs
|
60
|
40
|
Commerçants
|
60
|
40
|
Transformateurs
|
60
|
25
|
Transporteurs
|
40
|
5
|
Total
|
220
|
110
|
Tableau 3: Distribution de
l'échantillon suivant les acteurs
En plus de cette collecte des données auprès des
acteurs individuels, nous avons recensé le flux du produit suivant les
destinations.
2.4.2. Collecte des données secondaires
Elles proviennent des thèses, des rapports
d'activités, des articles, des rapports des conférences et des
données des institutions de l'Etat tels que, l'Institut Nationale de la
Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE), le Ministère de
Agriculture de l'Elevage et de la Pêche(MAEP) à travers la
Direction de la Programmation et de la Prospective (DPP), la Direction de
l'Agriculture (DAGRI) et le SCDA, la Faculté des Sciences Agronomiques
(FSA), le Programme des Nation Unis pour le Développement (PNUD), la
Douane. Les sites Internet des organismes tels que la FAO, les sites
spécialisés en recherche universitaire et sur le marché
mondial de l'ananas sont consultés.
2.5. Phase de collecte des
données
Les données utilisées dans cette étude
ont été collectées en trois (3) étapes
complémentaires :
2.5.1. Phase de revue documentaire
Elle a été une étape importante dans
cette recherche. Au cours de cette phase, la littérature existante sur
la production et la commercialisation de la filière ananas et de ses
dérivées est consultée. Cette étape a
été faite tout au long de notre travail et nous a permis d'avoir
des connaissances théoriques précises à chaque niveau du
processus de recherche mais aussi des connaissances pratiques en matière
d'écoulement ou de commercialisation des produits agricoles.
2.5.2. Une étape exploratoire
Elle a consisté en une prise de contact, de
reconnaissance et d'intégration dans le milieu d'étude. C'est au
cours de cette phase que des contacts ont été pris avec les
autorités administratives du milieu (Chef d'Arrondissement, Chef de
Village), les autorités des organismes de développement et
d'encadrement (SCDA, ONG, Organisations Paysannes, etc.) et les personnes
ressources pour discuter du sujet et ceci particulièrement par rapport
aux producteurs. Ainsi, les discussions individuelles et de groupes avec ces
différents acteurs nous ont permis non seulement de choisir les
unités d'étude, ainsi que l'échantillon à
enquêter, mais aussi la redéfinition et la réadaptation des
objectifs, les questions et la méthodologie de recherche.
2.5.3. La phase d'enquête approfondie
Elle est effectuée à l'aide de questionnaires
structurés. Ces derniers ont permis la collecte des données aussi
bien qualitatives que quantitatives auprès des acteurs directs de la
filière à savoir les producteurs, les commerçants, les
transformateurs et les transporteurs.
Les rencontres au niveau des responsables de certaines
institutions ont été effectuées ; il s'agit, du
Directeur Général de l'INSAE, du Directeur Général
Adjoint de la Douane, du Chef Brigade de la Douane de l'aéroport, du
Chef service du poste de contrôle phytosanitaire de l'aéroport,du
Directeur Général du Commerce Extérieur (DGCE) et du
Directeur Général (DG) de l'Agence Béninoise de la
Promotion des Echanges Commerciaux (ABePEC).
2.6. Données
collectées
Au niveau des producteurs, les données .portent sur la
quantité de production, les superficies emblavées par cycle, les
objectifs de production, les intrants (semences, engrais, insecticides, etc.),
les systèmes de cultures, la main-d'oeuvre, les prix de vente, les
sources de financement des activités, les variétés, les
équipements de production (quantité et prix), les relations avec
les autres acteurs, la période, le lieu de vente, le mode de fixation
des prix et leurs caractéristiques sociodémographiques (sexe,
âge, situation matrimoniale, niveau d'instruction,).
Au niveau des commerçants, les données
collectées sont relatives à leurs caractéristiques
sociodémographiques (sexe, âge, situation matrimoniale, etc.), aux
produits commercialisés (quantité achetée, quantité
vendue, prix d'achat et de vente, frais de transport), les moyens de transport,
les commissions, les sources d'approvisionnement, la période de vente,
les lieux de vente, les pertes, leurs relations avec les autres acteurs, les
taxes, les charges à l'exportation, les difficultés
rencontrées.
Au niveau des transformateurs, les données suivantes
ont été collectées: types et caractéristiques des
produits finis, quantité vendue par unité de temps, prix d'achat,
frais et moyens de transport, commissions, sources d'approvisionnement, lieux
de vente, prix de vente, coût de stockage et de conservation, les pertes,
les difficultés, les perspectives, les caractéristiques
socioéconomiques et leurs relations avec les autres acteurs.
Au niveau des transporteurs, les données
collectées sont relatives aux caractéristiques des produits
transportés (variété, quantité, prix, etc.), aux
sources d'approvisionnement, aux destinations des produits, au coût de
transport, aux frais de route, aux difficultés rencontrées, aux
relations avec les clients.
Une enquête est réalisée au niveau des
points focaux où l'ananas béninois transite. Il s'agit, de
l'échangeur de Godomey, du carrefour de Sèmè, du carrefour
de Ouidah, du carrefour Dako à Bohicon, des unités de
transformations, de l'aéroport international Cardinal Bernardin GANTI du
Bénin pour recenser le flux d'ananas pendant une période de deux
semaines.
Les données collectées aux niveaux des
institutions, des bibliothèques et des sites de rechercheconcernent les
informations relatives au milieu d'étude tels que la situation
géographique, climat, le reliefetc. Elles portent aussi sur
l'évolution de la production, des exportations, des superficies
emblavées, l'effectif des producteurs etc. Au niveau des structures de
l'Etat, les données concernent en général les
facilités que l'Etat accorde à l'exportation de l'ananas et les
services offerts par ces institutions.
2.7. Méthodes d'analyse des
données
Les données collectées ont été
saisies dans le logiciel Excel 2010. L'analyse statistique des données a
été effectuée avec le logiciel SPSS version 20.0. Le
logiciel SPSS a été mis aussi à contribution pour la
réalisation desfigures. Le traitement des textes est
réalisé avec le logiciel Word 2010.
2.7.1. Par rapport à l'hypothèse 1
Les méthodes d'analyse de la structure du marché
et de la conduite des acteurs ont été utilisées.
- Analyse de la structure du marché de l'ananas et
cartographie de la filière
Les caractéristiques socioéconomiques des
producteurs, des commerçants, des transformateurs et des transporteurs,
les quantités d'ananas, leurs unités de vente et d'achat et leurs
lieux ont été décrits par la statistique descriptive
(moyenne, minimum, maximum, écart-type) pour comprendre la structure du
marché.La cartographie a consisté à schématiser
tous les circuits d'approvisionnement en intrants et de distribution de
l'ananas et de ses dérivés. La qualité du produit vendu
sur les marché a été décrite
(homogénéité ou
hétérogénéité de l'ananas).
- Analyse des stratégies des acteurs et de la
formation des prix.
Le niveau d'analyse est qualitatif et est basé sur les
comportements des acteurs, les stratégies adoptées pour se
maintenir sur le marché, les modes de paiement, l'existence ou non des
associations pour chercher à dominer d'autres acteurs, la circulation de
l'information et le rôle des médias(leur importance ou non dans la
circulation des informations) etc.
- Analyse de la gouvernance et de la transparence des
marchés
L'analyse de la gouvernance dans chaque chaîne de
valeurs a été d'abord qualitative et fondée sur les
indicateurs comme la réglementation (normes et standard de
qualité des produits), le contrôle, les sanctions, la taxation et
subvention, le mode de paiement (par l'acheteur et par le vendeur), la fixation
des prix et la relation de confiance entre les acteurs. Les groupes d'acteurs
qui existent ; oligopole, monopole ou de CARTEL ou de concurrence, les
acteurs qui dominent les différents circuits, les parts de
marchés de chaque catégorie d'acteur dans chaque circuit. Cette
phase qualitative est complétée par une phase quantitative
utilisant les indicateurs spécifiés, notamment la part de chaque
chaîne, le volume distribué, etc.
2.7.2. Par rapport à l'hypothèse 2
Les quantités d'ananas frais commercialisées
localement, dans la sous-région et vers l'UE ont été
déterminées. Les quantités d'ananas frais
transformés sont calculées. Ces différents calculs ont
permis de déterminer les parts d'ananas frais exportées, dans la
sous-région, vers l'Europe et consommées localement ainsi que les
quantités d'ananas frais transformées.
2.7.3. Par rapport à l'hypothèse 3
Nous avons utilisé l'analyse par chaîne de
valeurs. Pour chaque chaîne et acteur, nous avons déterminé
la Valeur Ajoutée (VA) créée. Soient l'acteur i et la
chaîne j.
(1)
Le Chiffre d'Affaires (CA) ou le produit brut est la valeur
financière des quantités physiques produites au niveau de chaque
agent. C'est la quantité produite multipliée par le prix du bien
sur le marché.
La Consommation Intermédiaire (CI) est la valeur de
tous les facteurs variables et qui ont disparu avec la production.
L'opérationnalisation des CI diffère d'un agent à
d'autres.
Valeur Ajoutée créée
Biens et services ayant concouru à la production
Chiffre d'affaires
La figure 3 nous illustre par rapport à la
détermination de la VA
Consommation intermédiaire
Figure 3: Détermination de la VA
Pour examiner si la commercialisation de l'ananas au niveau
national est plus rentable qu'à son exportation, nous avons
déterminé par circuit j la valeur ajoutée globale,
c'est-à-dire la somme des valeurs ajoutées de chaque acteur i du
circuit j.
(2)
Ces Cj sont comparées entre elles et surtout
la chaîne nationale aux chaînes qui conduisent à
l'exportation.
La comparaison des valeurs ajoutées des acteurs au
niveau de chaque chaîne de valeurs est effectuée à l'aide
d'ANOVA à un facteur. Ainsi, pour vérifier si les valeurs
ajoutées moyennes des différents acteurs des chaînes de
valeurs sont différentes entre elles ; les hypothèses
spécifiques par rapport à ces tests sont posées de la
façon suivante :
H0 : les valeurs ajoutées moyennes des
acteurs des différentes chaînes de valeurs sont égales
entre elles, contre,
H1 : les valeurs ajoutées des acteurs
des différentes chaînes de valeurs sont différentes
entreelles.
2.7.4. Par rapport à l'hypothèse 4
Les éléments du coût de commercialisation
pour les chaînes à l'exportation sont déterminés.
Ensuite, l'importance des diverses rubriques des coûts
c'est-à-dire l'analyse de la part que représente chacun des
postes de dépenses dans le coût total a été faite.
Cela a permis d'identifier les postes de dépenses qui dominent dans
chacune de ces chaînes.
Pour une chaîne j, le coût total (CT) est
défini par :
(3)
CVj donne les charges variables au niveau de
lachaîne j.CFj les charges fixes.
2.8. Limites de l'étude
Les difficultés rencontrées lors de ce travail
sont de deux ordres. Le manque de volonté decertains acteurs à
fournir certaines informations.L'analyse d'intégration des
marchés n'as pas été faite car il n'existe pas un
réseau formel d'information et les données de prix sur une longue
durée sur ces différents marchés ne sont pas disponibles
pour ce produit.
Deuxième partie : Résultats et
discussion
Chapitre 3 : commercialisation de l'ananas et de ses
dérivées
Ce chapitre est consacré à la
présentation de la structure des acteurs, à l'identification etla
description des différentes chaînes de valeurs, à travers
la cartographie de la filière, à la présentation du
circuit d'approvisionnement des producteurs en intrantset enfin, à la
répartition des flux de l'ananas suivant les différentes
destinations.
3.1.
Structure du marché de l'ananas au Bénin
3.1.1. Caractéristiques sociodémographiques des
acteurs
3.1.1.1. Les producteurs
Près de 79% des producteurs sont des hommes
âgés de 27 à 70 ans, avec une expérience moyenne de
8 ans. Ils exploitent en moyenne 2,2 ha de champs d'ananas. Les femmes
productrices ont leur âge variant entre 23 et 56ans, avec une
expérience moyenne de près de 4 ans et emblavent en moyenne
1,71ha. Ce résultat montre que la production de l'ananas est
effectuée majoritairement par des hommes et que la taille des
exploitations varie en fonction du sexe. De plus,les exploitations sont souvent
comprises entre 1 et 5ha (Arinloyé, 2013). Les producteurs
d'Abomey-Calavi emblavent en moyenne 0,52 ha contre 3,84 ha pour ceux d'Allada.
L'existence d'une telle tailledes exploitations à Abomey-Calavi
témoigne de la pression foncière du milieu.
Tableau
4 :Caractéristiques sociodémographiques des producteurs
enquêtés
Paramètres
|
Age (ans)
|
Expérience (ans)
|
Superficie (ha)
|
Femmes
|
Hommes
|
Ensemble
|
Femmes
|
Hommes
|
Ensemble
|
Femmes
|
Hommes
|
Ensemble
|
Minimum
|
23,00
|
27,00
|
23,00
|
2,00
|
2,00
|
2,00
|
0,20
|
0,30
|
0,20
|
Maximum
|
56,00
|
70,00
|
70,00
|
10,00
|
16,00
|
16,00
|
5,60
|
11,20
|
11,20
|
Moyenne
|
42,37
|
48,00
|
46,81
|
3,75
|
7,67
|
6,84
|
1,71
|
2,20
|
2,09
|
Ecart-type
|
11,57
|
11,99
|
11,98
|
2,71
|
4,20
|
2,09
|
1,95
|
2,95
|
2,75
|
Par ailleurs, 89,5% des producteurs sont mariés contre
10,5% célibataires. On constate que les femmes sont plus
analphabètes que scolarisées (tableau3.2).De plus, 87,5% d'hommes
et 12,5% de femmes sont scolarisés ; ce qui permetaux hommes de
mieux maîtriser les itinéraires techniqueset d'adopter les
innovations.
Tableau 5 :
Répartition des producteurssuivant leur niveau d'instructionet le sexe
(% des enquêtés)
|
Sexe
|
Niveau d'instruction
|
Total
|
Aucun
|
Primaire
|
Secondaire
|
|
Homme
|
30,00
|
40,00
|
30,00
|
100,00
|
Femme
|
62,50
|
12,50
|
25,00
|
100,00
|
Total
|
36,80
|
34,30
|
28,90
|
100,00
|
3.1.1.2. Les commerçants
Contrairement à la production, plus de 64% des
commerçants sont des femmes avec en moyenne 6 ans d'expérience.
Ce résultat confirme ceux obtenus par Maundu et al. (1999) et
Vihotogbé (2001), cités par Kpeki (2008), Adjatin (2006),
cité par Kpeki (2008) et Assogba, (2010). Les hommes commerçants
sont tous des grossistes ou des exportateurs qu'on retrouve plus dans la
Commune d'Allada avec en moyenne 9ans d'expérience. Les
détaillants sont toutes des femmes avec une faible capacité
financière. Les concepts de spécialisation horizontale et
verticale de socio-économie des villes africaines et la
caractérisation sexuelle asymétrique axée sur la
rentabilité et l'échelle des activités expliquent cette
ségrégation par sexe fondée sur la nature et la taille des
activités (Faure et Labazee, 2002).
Tableau 6 : Ages et nombre
d'années d'expériences moyens des commerçants suivant le
sexe (ans)
|
Paramètres
|
Age
|
Expérience
|
Femmes
|
Hommes
|
Ensemble
|
Femmes
|
Hommes
|
Ensemble
|
Minimum
|
27,00
|
30,00
|
27,00
|
1,00
|
5,00
|
1,00
|
Maximum
|
58,00
|
60,00
|
60,00
|
13,00
|
17,00
|
17,00
|
Moyenne
|
41,22
|
45,07
|
42,72
|
6,18
|
9,14
|
7,33
|
Ecart-type
|
7,97
|
4,09
|
7,93
|
2,93
|
4,09
|
3,68
|
En matière d'instruction, 30,5% des commerçants
dont 45,46% de femmes et 54,54%d'hommes ont le niveau primaire, 5,6%ont le
niveau secondaire et un seul commerçant a le niveau supérieur.
Sachant que l'instruction permet d'accroître l'habilité de
l'individu à rechercher des informations pour mieux gérer, cette
performance permet aux hommes de mieux tirer profit de leur activité. Le
faible taux de scolarisation des femmes ne permet pas à ces
dernièresde maîtriser les circuits de commercialisation et de
choisir la chaîne la plus rentable.
Tableau 7: Répartition des
commerçants suivant leur niveau d'instruction et le sexe (% des
enquêtés)
Sexe
|
Aucun
|
Primaire
|
Secondaire
|
Supérieur
|
Total
|
Femmes
|
72,8
|
22,7
|
4,5
|
00,0
|
100,0
|
Hommes
|
42,9
|
42,9
|
7,1
|
7,1
|
100,0
|
Total
|
61,1
|
30,5
|
5,6
|
2,8
|
100,0
|
La majorité des commerçants (51,1%)
commercialisent uniquement de l'ananas, mais le reste commercialise
conjointement l'ananas, l'orange, la tomate et la mangue.L'activité
économique menée par ces derniers est le commerce (77,8%) et
l'activité secondaire est soit la production agricole ou fonctionnaire
d'Etat.
Tableau 8: Répartition des
commerçants suivant les activités menées par Commune (%
des enquêtés)
Commune
|
Commerce
|
Agriculteurs/fonctionnaires
|
Total
|
Allada
|
14,3
|
25,0
|
16,7
|
Zè
|
21,4
|
25,0
|
22,2
|
Tori
|
3,6
|
25,0
|
8,3
|
Toffo
|
3,6
|
12,5
|
5,6
|
Calavi
|
39,3
|
12,5
|
33,3
|
Cotonou
|
17,9
|
0,0
|
13,9
|
Total
|
77,8
|
22,2
|
100,0
|
3.1.1.3. Les transformateurs
L'ananas étant un produit périssable, les
unités de transformation de différents calibres naissent au fil
des années. Il existe des unités totalement modernisées,
des unités semi-artisanales et des unités artisanales où
tout est manuel. La majorité des propriétaires de ces
unités de transformation sont des hommes (60%). Les activités de
transformation s'effectuent soit en groupements d'effectifs variant de 12
à 15 personnes, soit individuellement ;60% des femmes et 87% des
hommes appartiennent à ces groupes. Cette solidarité à
travailler en groupes est motivée par l'accès plus facile au
crédit et aux projets ou ONG d'appui.
En matière d'instruction, 28% ont un niveau primaire
dont 42,9% de femme et 57,1% d'homme, 44% ont un niveau secondaire dont 27,3%
de femmes et 72,7% d'hommes enfin 24% ont un niveau supérieur avec 50%
de chaque sexe. Un seul transformateur est non instruit. Contrairement aux
producteurs et commerçants, la majorité des transformateurs ont
un niveau d'étude élevé, et en général, ils
sont des retraités ou des universitaires entrepreneurs. La
majorité des unités de transformation sont installées dans
la Commune d'Allada (36%), d'Abomey-Calavi (24%) et les 40% restantes dans les
Commune s de Cotonou, Tori, Porto-Novo et Abomey. L'accessibilité et la
forte production d'ananas à Allada expliquent le fort taux
d'installation des unités de transformation dans cette Commune . Les
transformateurs sont âgés de 27 à 73 ans, avec une
expérience moyenne de 11 ans.
Tableau 9 : Ages et nombre
d'années d'expériences moyens des transformateurs suivant le sexe
(ans)
Paramètres
|
Age
|
Expérience
|
Femmes
|
Hommes
|
Ensemble
|
Femmes
|
Hommes
|
Ensemble
|
Minimum
|
27,00
|
36,00
|
27,00
|
2,00
|
3,00
|
2,00
|
Maximum
|
62,00
|
73,00
|
73,00
|
22,00
|
23,00
|
23,00
|
Moyenne
|
46,20
|
47,73
|
47,12
|
10,60
|
12,07
|
11,45
|
Ecart
|
9,85
|
9,13
|
9,27
|
6,60
|
5,67
|
5,98
|
3.1.1.4. Les exportateurs
Au Bénin, les principaux exportateurs privés de
l'ananas frais vers le marché européen sont SATOLA, FRUIT D'OR,
FRUIT TILLOU et le Centre de Séchage des Fruits Tropicaux (CSFT) qui
sont aussi de gros producteurs d'ananas. Ils ont une très grande
capacité financière et un niveau élevé
d'étude, ils sont des retraités ou des anciens
diplômés sans emploi. A cette liste des privés s'ajoutent
des organisations des producteurs qui exportent l'ananas frais vers l'UE comme
le Réseau des Producteurs d'Ananas du Bénin (REPAB), l'Union des
Producteurs du Sud-Bénin (UPS-Bénin). Pour satisfaire les
demandes de leurs clients, ces exportateurs complètent leurs productions
par celles des petits producteurs. Contrairement à Sodjinou etal.,
(2011), les deux variétés produites au Bénin
s'exportent par avion vers l'union européenne. Seulement la
variété Cayenne lisse est plus exportée que le pain de
sucre.Les exportations vers le Nigéria s'effectuent par les grossistes
ou les producteurs eux même.Mais l'exportation vers les pays de
l'hinterland s'effectue par les transporteurs des camions citernes ; sauf
au moment des carêmes où certains grossistes exportent.
Aucun produit d'ananas biologique (transformé ou
non)n'a été exporté sous ce label malgré la
certification acquise par certains acteurs (PFRC, 2011). D'autres affirment
qu'il y a des marchés potentiels, mais pas de preuve tangible.
3.1.1.5 Les transporteurs
Les transporteurs sont des jeunes hommes, dont le niveau
d'instruction n'excède pas le primaireet ayant leur âge moyen
égal à 36,75 ans avec en moyenne 7ans d'expériences. Leur
moyen de transport de l'ananas des champs aux lieux de vente est la voiture
Peugeot bâchée dont la capacité moyenne de charge est de
2,5 tonnes (Ifon et Aïdoté, 2013). Les camions utilisés pour
transporter l'ananas de la zone de production vers l'aéroport ou le
Nigéria (même vers les pays de l'hinterland) ont des
capacités variant entre 8 et 25tonnes. Pour ces pays de l'hinterland, ce
sont les camions citernes qui ravitaillent ces pays en carburant qui assurent
surtout le transport des fruits. Ils profitent de leurs voyages pour charger
environ une tonne de fruit au dessus et en dessous de leurs citernes. Les
petites voitures de 5 places sont souvent utilisées par les
détaillants des centres urbains qui s'approvisionnent dans la zone de
production.
3.1.1.6. Les consommateurs
Les résultats de cette étude confirment ceux de
Gnimadi (2008), l'ananas frais se consomme surtout dans les villes et les zones
de production. Toutes les catégories socio professionnelles le
consomment et ceci est rendu facile par le marché de micro-détail
qui s'est développé dans les villes de Cotonou et ses environs
où les détaillantes épluchent l'ananas, le mettent en
petits morceaux ensachés de 100 à 200 gramme (g) au prix de 25
FCFA. Ces vendeurs inondent le marché de Dantokpa et les marchés
périphériques des villes de Cotonou et de Porto-Novo, les
carrefours des feux tricolores et les places publiques (écoles, centres
de santé, université d'Abomey- Calavi). En plus,les
ménages citadins qui se ravitaillent en vivres dans les zones rurales de
l'Atlantique, complètent leurs achats par des fruits dont l'ananas. Le
jus d'ananas est aussi très consommésurtout dans les bars et
restaurants des villes de Cotonou, Porto-Novo et se vend aussi dans les
magasins d'alimentation de ces villes. Il se vend dans les petites bouteilles
de 0,25 ou 0,33 litre au prix de 300 ou 400 FCFA. L'ananas séché
est surtout exporté vers l'UE.Il est aussi consommé à
l'état frais en Europe ; la consommation de l'ananas frais par
habitant en Europe est de 0,7 kg par personne et par an (TOPAGRI, 1998).La
grande partie de l'ananas exportée vers le Nigéria est plus
transformée que consommée à l'état frais.
3.1.2. Nature des produits et leurs lieux de vente et
d'achat
3.1.2.1. Variétés d'ananas et autres
sous-produits commercialisés
A l'exception de la variété Cayenne lisse qui se
produit surtout dans la Commune de Toffo, les deux variétés
(Pain de sucre et Cayenne lisse) se produisent dans toutes les Commune s
contrairement aux résultats d'Arouna et Afommassè (2005). Ainsi,
elles se commercialisent sur tous ces marchés. La majorité des
commerçants (52,8%) commercialisent les deux variétés,
44,4% le pain de sucre et 2,8% la Cayenne lisse (Annexe1). Cette expansion de
la variété pain de sucre est due aux contraintes de production de
la Cayenne lisse qui exige plus de minutie, d'apport de sulfate de potassium
non disponible souvent sur le marché, d'ethrélage pour rendre
l'ananas attrayant à quelques jours de la récolte (surtout si le
fruit est à exporter). Le système de tri effectué par les
commerçants et surtout les exportateurs européens (pour se
conformer aux normes européennes) lors de l'achat auprès du
producteur (ce qui lui laisse sous le bras des quantités importantes
d'ananas qu'il est contraint de brader) et surtout du manque d'encadrement
technique constituent les principaux facteurs ayant favorisé l'adoption
du pain de sucre. Par ailleurs, les exportateurs achètent souvent
à crédit et au moment de payer, ils ne respectent pas les clauses
de la vente. Ces raisons ont amené les producteurs à adopter le
pain de sucre qui dans un premier temps était destiné pour la
consommation locale. Avec l'ouverture du marché du Nigéria, cette
variété a pris de l'envol et il n'y a plus de marché
douteux.
De plus, l'ananas biologique est acheté au même
prix et parfois moins que le conventionnel. A l'achat aux champs, les deux
produits sont séparés. Mais lors des opérations de
transformation ou d'exportation, du fait qu'il n'y ait pas de marché
spécifique pour la vente de l'ananas biologique, dans la plupart des
cas, les transformateurs et exportateurs procèdent à un
mélange des deux produits. Finalement il est très difficile de
dire que ces acteurs sont spécialisés dans la transformation des
produits biologiques.
L'ananas séché et le jus constituent les
sous-produits de l'ananas qui se commercialisent sur les différents
marchés de la sous-région. La majorité des transformateurs
(52,7% dont 60% de femmes et 40% d'hommes) vendent sur le marché local
uniquement et 47,3% (dont 28% de femmes et 72% d'hommes) tout en vendant sur le
marché local, exportent ces sous-produits vers le Niger, le
Burkina-Faso, le Ghana et le Mali.
3.1.2.2. Lieux, unités d'achat et de vente de l'ananas
au Bénin
Les commerçants s'approvisionnent plus dans les Commune
s d'Allada, Zè et Tori pris globalement (31,1%) et dans la Commune de
Zè (22,2%) pris individuellement (Annexe 2). Ils achètent
l'ananas surtout au champ (66,67%) ou au marché de Zè plaque
(11,11%) et dans le marché de Dantokpa (11,11%). Le principal lieu
d'approvisionnement des commerçants est la Commune de Zè
à travers le marché de Zè plaque et le principal lieu
d'achat est le champ du producteur. La Commune de Zè est alors la plus
pourvoyeuse d'ananas frais pour plusieurs raisons.Premièrement, l'offre
d'ananas frais des Commune s d'Allada, d'Abomey-Calavi et de Tori est
réduite par l'installation des unités de transformation. De
plus,Toffo produit les deux variétés dont la Cayenne lisse qui
estplus destinée à l'exportation. L'offre de Toffo en pain de
sucre et les rejetés des champs de cette Commune desservent le
marché de Sèhouè où s'approvisionnent les
commerçants et transformateurs qui ravitaillent l'intérieur du
pays (Bohicon, Parakou, Malanville) et les pays de l'hinterland. Enfin, le
marché de Zè plaque dessert les commerçants de Cotonou,
Abomey-Calavi, Porto-Novo et Sèmè et il est le plus
fréquenté par les producteurs car situé à la
frontière de quatreCommune s (Allada, Tori, Abomey-Calavi et Zè)
qui produisent plus de 80% de l'ananas. Les fruits rejetés aux champs
par les commerçants y atterrissent facilement.
Les principaux lieux de vente des commerçants sont les
marchés de Tokpa, Sèmè (30,6%) et les marchés
périphériques des centres urbains (30,6%). Les collecteurs et
détaillantes vendent sur les différents marchés de
Zè plaque (16,6%) et enfin(22,2%) Tokpa, Sèmè, Porto-Novo
et le Nigéria pris globalement (Annexe 2).
L'ananas se vend par unité, par quarantaine, par carton
ou par chargement des moyens de transport que sont la voiture Peugeot
bâchée (404 ou 504), les voitures de 5 et 9 places. Elles
pèsent respectivement en moyenne : 1,3kg ; 52kg ;
10kg ; 2,5tonnes; 1,5tonnes et 1,7tonnes.Ces unités s'utilisent sur
tous les marchés béninois et exigent la vigilance et le dynamisme
des vendeurs. Ces unités encouragent le tri des meilleurs fruits
(grosseur, maturité, état de détérioration, etc.)
et expliquent la forte variation des prix au kg du fruit dans l'espace et dans
le temps.
3.1.3. Normes
sécuritaires internationales et européennes applicables à
l'ananas
Le Codex Alimentarius regroupe des normes internationales
volontaires applicables à tout produit alimentaire. L'objectif du Codex
est de garantir au consommateur un produit sain et de qualité conforme
à son attente. L'ananas doit pouvoir supporter le transport et arriver
dans des conditions satisfaisantes à sa destination. La maturité
sera jugée sur le degré Brix, 12 degrés minimum. Il existe
trois catégories de qualité : Extra, Catégorie I et II.
L'extra doit être exempt de tout défaut et si la couronne est
présente, elle doit faire entre 50 et 150% de la taille du fruit. La
Catégorie I regroupe les ananas ne présentant que de
légers défauts qui n'affectent pas la pulpe et si la couronne est
présente elle doit faire entre 50 et 150% de la taille du fruit. Tout
lot contenant moins de 5% de la catégorie I est accepté dans la
catégorie Extra. De même, 10% de la catégorie I peuvent
contenir de l'ananas de catégorie II. Enfin 10% des fruits qui ne
respectent pas de règles minimales à l'exception des fruits
impropres à la consommation sont acceptés dans la
catégorie II.La variété pain de sucre ayant une couronne
plus courte que la Cayenne lisse ; ce facteur limite l'exportation de
cette variété sur le marché international. C'est pourquoi
le pain de sucre ne peut pas facilement gagner ce marché. Il faut donc
que la recherche trouve une solution à ce facteur qui bloque son
exportation vers l'UE. En général, l'ananas béninois se
trouve dans la catégorie I.
En ce qui concerne le calibrage, pour toutes les
catégories, dix pour cent, en nombre ou en poids, d'ananas correspondant
au calibre immédiatement supérieur ou inférieur à
celui indiqué sur l'emballage sont tolérés.
En ce qui concerne les normes européennes on
distingue :
· Les Limites Maximum des Résidus
L'objectif des normes LMR est de garantir au consommateur un
produit ne contenant pas de résidus de pesticides (Profenofos, Carbary
TOM, triadiménone, ....) à des quantités nocives.
· Les normes sur les métaux lourds
L'objectif des normes sur les métaux lourds est de
garantir au consommateur un produit ne contenant pas de métaux lourds
(plomb, cadmium) à des quantités nocives. Les limites de
présence de métaux lourd dans les fruits tels que l'ananas, sont
régies par le Règlement (CE) 466/2001.
· La norme sur la traçabilité
La traçabilité des denrées alimentaires
est imposée par l'Article 18 du Règlement (CE) 178/2002. Son but
est de pouvoir remonter la chaîne des responsabilités si la
sécurité d'un produit est constatée insuffisante.
Il faut noter que le pain de sucre ne respecte par les normes
physiques ou de traçabilité car les producteurs ne sont pas
encadrés et ils ne sont que des petits producteurs; c'est aussi une
raison de la faible exportation de cette variété vers l'UE. Le
pain de sucre est commercialisé sur les marchés local et
sous-régional (qui fonctionnent dans l'informel) car ces derniers n'ont
pas de normes en matière de la commercialisation de l'ananas.
L'organisation du marché des fruits en Europe s'est
aussi accompagnée de la mise en place de normes de conditionnement. Dans
ce contexte, la standardisation de l'emballage est devenue nécessaire.
Ces normes en matière de conditionnement touchent
particulièrement :
- la palettisation : dimension des palettes, soit 1m
×1,2m ;
- l'utilisation de cartons d'emballage standard :
EUROCARTON de 600 × 400.
3.1.4. Organisation ou groupements au niveau des acteurs
Au niveau des producteurs, en plus des producteurs
individuels, il existe des organisations ou regroupements partant du niveau
national au niveau village tout en passant par les Commune s et parfois les
départements. Entre autres l'on peut retrouver : le Réseau
des Producteurs d'Ananas du Bénin (REPAB), l'Union des Producteurs du
Sud-Bénin (UPS-Bénin), l'Initiative pour la Relance de l'Ananas
(IRA), Union Communale des Producteurs d'Ananas d'Allada (UCPAA), Union
Communale des producteurs d'ananas d'Abomey-Calavi (UCPAC) etc. Mais toutes ces
organisations ou groupements ne sont que caricaturale, elles ne fonctionnent
pas normalement à cause des conflits internes (Tidjani-Serpos, 2004) et
aussi à cause du caractère Top-Down de leur mise en place.
Au niveau des commerçants (locaux) de l'ananas, il
n'existe par un regroupement associatif régi par des dispositions
statutaires. C'est une simple pratique de vie en communauté ; il
s'agit essentiellement des pratiques comme l'entraide et l'assistance sociale
aux collègues en cas d'événement heureux (baptême,
mariage...) ou malheureux (décès, maladies ...). En ce qui
concerne les exportateurs, ils ne disposent d'aucune règle, chacun agit
en fonction de ces objectifs.
Quant-aux transformateurs, ils se regroupent dans l'Union des
Transformateurs des Fruits et Légumes du Bénin (UTRAFEL) et
l'Association Nationale des Transformateurs de l'Ananas du Bénin
(ANaTRAB)qui appuient ces derniers à l'amélioration de la
production du jus et l'accès aux débouchées des
sous-produits obtenus.
3.1.4. Les structures d'appuià la filière
3.1.4.1. Financement des activités
L'autofinancement est la principale source de financement qui
permet aux producteurs d'assurer toutes les charges inhérentes à
leur activité. Dans la zone d'étude un seul producteura
accès au crédit formel à la CAVECA. Cet état de
chose peut s'expliquer par l'absence des caisses villageoises dans ces villages
et les conditions d'accès et de remboursement qui constituent pour les
producteurs une barrière à l'obtention de ce crédit. Mais
certains producteurs obtiennent à crédit des intrants ou
l'encadrement technique auprès des transformateurs ou des exportateurs
à qui le produit sera livré après la récolte. La
tendance est la même chez les commerçants, mais certains
grossistes des centres urbains et exportateurs ont accès aux
crédits formels.
La majorité (60%) des transformateurs font recourt au
financement par les ONG, les banques, les projets et aussi par leurs
associations et les autres sont financés par fonds propre ou en
groupement.
3.1.4.2. La recherche
En terme de recherche, les universitaires n'ont pas
cessé de s'investir dans cette filière pour proposer aux
politiques, les stratégies d'amélioration de son fonctionnement,
de sa gouvernance pour que les acteurs tirent meilleur profit de leurs efforts
et que l'Etat puisse améliorer sa balance commerciale. A titre
d'exemple, le rectorat à l'aide du fonds compétitif a
financé le projet ananas.
3.1.4.2. Les institutions ou structures d'encadrement
La production de l'ananas bénéficie de l'appui
des structures privées ou publiques au Bénin. L'Etat intervient
par le biais du MAEP à travers ces services déconcentrés
que sont notamment les SCDA. Mais ces services n'arrivent pas à couvrir
le 10ième des producteurs, si bien que les producteurs
n'arrivent pas à cerner le rôle joué par ces services dans
leurs activités. La Société Nationale de la Promotion
Agricole (SONAPRA) aussi intervient en approvisionnant les producteurs en
intrants par l'intermédiaire des SCDA, mais il ne s'agit pas des
intrants spécifiques pour la production de l'ananas.
Il est important de noter que la commercialisation de l'ananas
frais ne bénéficie pas de l'appui des structures privées
ni publiques au Bénin. Il n'existe pas aussi des structures de
contrôle du produit mis sur le marché local et régional.
Donc, chaque acteur de la chaîne cherche toujours à maximiser son
profit. Seule l'exportation de l'ananas vers l'Europe bénéficie
de l'appui de la DAGRI par son service phytosanitaire qui certifie le produit
avant son exportation et de l'appui des transitaires.
En ce qui concerne la transformation, elle
bénéficie de l'appui du service de certification et de
contrôle soit la Direction de l'Alimentation et de la Nutrition
Appliquée (DANA) ou de l'Agence Béninoise de la Normalisation
(ABeNOR) ; les structures d'appui qui l'accompagnent techniquement et/ou
financièrement sont les projets tels le Projet d'Appui à la
Croissance Economique Rurale (PACER), Programme Cadre d'intervention du FIDA en
milieu Rural au Bénin (PROCAR).
3.2. Cartographie de la filièreet
description des chaînes de valeurs
Cette cartographie (figure 3.1) montre plusieurs acteurs et
des circuits plus ou moins longs. Le circuit le plus court est celui des
producteurs aux consommateurs européens en passant par les exportateurs
et le plus long est celui qui mène des producteurs aux consommateurs
locaux en passant par les collecteurs, les grossistes, les semi-grossistes et
les détaillantes.
De la figure 10, on peut globalement définir sept (4)
grandes chaînes de valeurs que sont :
- la Chaîne de Valeurs (CV) de l'ananas frais pour le
marché local ;
- la CV de l'ananas frais pour le marché
sous-régional ;
- la CV de l'ananas frais pour le marché
européen ;
- la CV du jus d'ananas pour le marché local ;
- la CV du jus d'ananas pour le marché
régional ;
- la CV de l'ananas séché pour le marché
européen ; et
- la CV de la production des rejets.
Grossistes
Semi-grossistes
Producteurs (rejets)
Collecteurs ou grossistes de zone de production
Transformateurs (jus, sirop et séché d'ananas)
Exportateurs
Détaillants
Consommateurs européens
Consommateurs sous-régionaux
Consommateurs locaux
Restaurants et supermarchés
Consommateurs sous-régionaux
Consommateurs locaux
Consommateurs européens d'ananas séché
Figure4: Cartographie de la
filière ananas et de ses dérivés au Bénin
3.3. Description des différentes
chaînes de valeurs
Les sept chaînes de valeurs identifiées à
partir de la cartographie sont examinées une a une dans cette partie
pour mieux apprécier les goulots d'étranglement qui entravent le
fonctionnement normal de la filière.
3.3.1. La chaîne de valeursde l'ananas frais pour le
marché local
La chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le
marché local est animée par plusieurs acteurs (figure 5). Le
producteur livre directement son produit aux collecteurs ou aux grossistes ou
aux deux. Les collecteurs approvisionnent à la fois les grossistes et
les semi-grossistes. Les grossistes quant à eux servent les
semi-grossistes et les détaillantes des centres urbains de Cotonou,
Porto-Novo, Sèmè et Abomey-Calavi et leurs banlieues (Gnimadi,
2008). Mais ces semi-grossistes servent aussi les détaillantes. Ces
différents acteurs n'ont pas de registre de commerce et fonctionnent
dans l'informel.
Semi-grossistes
Transporteurs de taxi moto
Transporteurs
Producteurs
Collecteurs
Grossistes
Consommateurs locaux
Détaillants
Transporteurs
Courtiers, transporteurs et agents de chargement
Les limites de cette chaîne sont liées à
la tracasserie policière, au triage effectué par les collecteurs
et grossistes au cours de l'achat auprès du producteur, le manque et le
caractère vétuste des véhicules de transport.
Figure 5 : Carte de la chaîne de valeurs de
l'ananas frais pour le marché local.
3.3.2. La chaîne de valeursde l'ananas frais pour le
marché sous-régional
Il s'agit des flux vers le Nigéria et vers les pays de
l'hinterland. Comme l'indique la figure 6, l'exportation du produit vers la
sous-région est effectuée par les grossistes qui reçoivent
le produit directement des producteurs et/ou par l'intermédiaire des
collecteurs et approvisionnent les consommateurs de la sous-région. Ces
grossistes investissent dans les moyens de transport dont ils sont parfois
propriétaires. C'est une forme d'intégration verticale qui
réduit leurs coûts de transaction et accroît ainsi leur
profit et réduit le risque de pertes de temps, tout en permettant
d'honorer les engagements vis-à-vis des clients. D'abord, ces
véhicules qui étaient de petites voitures Peugeot
bâchées 404 ou 504 (Annexe 4) sont progressivement
remplacés par des camions (Annexe 5) pouvant contenir le chargement de 8
à 10 bâchées soit des capacités de 20 à 25
tonnes d'ananas. Ce qui accroît leur capacité d'achat et de
fourniture du produit. Environ 50% de ces grossistes ont des contrats de vente
avec les commerçants nigérians. Cette chaîne
bénéficie de l'appui des services des transporteurs, des ouvriers
de chargement et des courtiers qui informent les grossistes sur la
disponibilité du produit. Pour éviter la
détérioration de leur produit et parfois ignorant les
règles régissant le commerce international, ces exportateurs
informels, paient 10.000 FCFA par chargement d'une bâchée pour
pouvoir traverser la frontière.
Producteurs
Collecteurs
Grossistes
Consommateurs sous-régionaux
Transporteurs, et la douane
Courtiers
Le flux vers les pays de l'hinterland par l'axe
Cotonou-Malanville ou Cotonou-Porga s'estompe à cause de l'état
très dégradé de la portion Cotonou-Bohicon ; mais il
continue d'être animé par les transporteurs des produits
pétroliers qui chargent le fruit sur leurs citernes. Ces transporteurs,
à cause de la périssabilité du produit s'approvisionnent
surtout à Sèhoué dernier marché situé vers
la fin de la portion dégradée. En période de carême,
le groupe des transporteurs est augmenté par quelques commerçants
qui alimentent non seulement l'intérieur du pays mais aussi les pays de
l'hinterland. Les limites de cette chaîne sont liées aux
tracasseries policière et douanière, à l'inutilisation des
unités standards de pesées, au tri massale du fruit au niveau du
producteur, à la vétusté des véhicules de transport
et l'inexistence des contrats de vente entre les divers acteurs.
Producteurs
Collecteurs
Grossistes
Consommateurs sous-régionaux
Transporteurs, et la douane
Courtiers
Figure 6: Carte de la
chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché
sous-régional
3.3.3. La chaîne de valeursde l'ananas frais pour le
marché européen
Les périodes de forte demande d'ananas en Europe sont
les périodes des fêtes c'est-à-dire les mois de
décembre, janvier (nouvel an) et de mars,avril (fête de
pâques). Celles de faible demande sont les mois de juin, juillet et
août où certains fruits européens sont disponibles sur ce
marché et la majorité des européens sont en vacances et
voyagent vers d'autres continents.
Comme l'indique la figure 7, l'ananas destiné au
marché européen est livré aux exportateurs soit
directement par les producteurs(par l'intermédiaire des courtiers) et/ou
les grossistes. La plupart des exportateurs sont aussi des producteurs avec de
grandes superficies ; mais ils complètent aussi leur production par
celles des petits producteurs. Ils appuient alors ces derniers techniquement
et/ou financièrement afin que la production puisse répondre aux
exigences du marché européen. Ces producteurs dont les champs
sont suivis pendant des mois sont informés une semaine avant la
récolte pour que l'ethrélage puisse être effectué.
L'inexistence de contrats entre les deux parties fait que parfois les clauses
ne sont pas souvent respectées : soit le petit producteur trouve un
meilleur offrant ou soit l'exportateur ne paie pas exactement le montant
déclaré lorsqu'il vient rembourser ce dernier.
En général, comme leurs homologues ravitaillant
la sous-région, les exportateurs fournissant le produit au marché
européen investissent dans les moyens de transport qui sont des voitures
Peugeot bâchées ou des camions frigorifiques ; ce qui leur
donne aussi un avantage comparatif dans la fourniture de l'ananas. Cette
chaîne bénéficie de l'appui des institutions de l'Etat tel
que le service phytosanitaire qui certifie l'ananas (LMR, la
traçabilité....) avant son exportation, la douane (taxe de
voirie) et les services des transporteurs, des transitaires, des
manutentionnaires de l'aéroport et des ouvriers de chargement et
déchargement.
Producteurs
Grossistes
Exportateurs
Consommateurs européens
Courtiers
Transitaires, MAEP, Douane...
Transporteurs
Cette chaîne est limitée par plusieurs facteurs
dont la défectuosité des voies et les tracasseries
policières ; les faibles capacités techniques des
producteurs (non respect des densités culturales, ethrélage mal
effectué, non application des doses d'engrais en fonction des
densités culturales) ; la guerre de leaderships des
exportateurs ; la faible quantité d'ananas exportée qui fait
élever le coût du Fret ; le faible nombre des compagnies qui
acceptent le transport de l'ananas ; la concurrence qu'exerce
l'exportation des reptiles (Dans un avion on ne peut pas embarquer l'ananas et
les reptiles) et la cherté des cartons d'emballage de l'ananas. De plus,
les exportations de cette denrée périssable ne sont pas
programmées sur la base d'un calendrier subséquent. Chaque
producteur se saisit de ses propres opportunités d'écoulement et
il n'existe aucune régularité du marché
européen.
Figure 7 : Carte de la
chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché
européen
3.3.4. La chaîne de valeurs du jus d'ananas pour le
marché local
La chaîne de valeurs du jus d'ananas pour le
marché local est l'une des chaînes de valeurs où intervient
la transformation de l'ananas frais (figure 8). La transformation de l'ananas
en jus se développe progressivement avec des unités de
transformation artisanales ou semi-modernes qui s'installent chaque
année. Les producteurs livrent le produit directement aux
transformateurs ou aux collecteurs et aux grossistes qui le livrent aux
transformateurs. Ces derniers livrent ensuite le produit de leur travail aux
restaurants et aux bars des centres urbains où se régalent les
consommateurs. Cette chaîne bénéficie d'appui non
négligeable des services de certification et de contrôle de la
DANA ou de ABeNOR; les structures d'appui qui l'accompagnent techniquement
et/ou financièrement sont les projets tels le PACER, PROCAR et les
organisations telles que le REPAB et l'Association Nationale des
Transformateurs de l'Ananas du Bénin (ANaTRAB)
Transporteurs, ABENOR,
DANA, PROCARD
Producteurs
Collecteurs
Transformateurs
Restaurants et bars
Consommateurs locaux
Grossistes
Transporteurs
Figure 8 : Carte de la chaîne de valeurs du jus
d'ananas pour le marché local
3.3.5. La chaîne de valeursdu jus d'ananas pour le
marché régional
Le système d'approvisionnement des usines est identique
à celui décrit précédemment ; c'est seulement
la destination du produit fini qui diffère. Ainsi les transformateurs
exportent ici le produit de la transformation vers les pays de la
sous-région. Les transformateurs ravitaillent les grandes capitales des
pays importateurs soit par avion soit par voie terrestre. Seules les grandes
usines de transformation exportent régulièrement vers le Ghana
(par Initiative pour la Relance de l'Ananas (IRA)) et vers le Maroc (par
FRUITILOU), mais les petites unités ne font que profiter des foires
régionales. Dans ce cas, elles sont appuyées par les projets qui
les accompagnent techniquement et financièrement. Cette chaîne
bénéficie aussi de l'appui du service de l'équipe de
transformateurs et des transporteurs et des structures chargées du
contrôle de la qualité comme la DANA et l'ABENOR.
Collecteurs
Grossistes
Transporteurs, ABENOR, DANA, PROCARD
Producteurs
Transformateurs
Consommateurs régionaux
Transporteurs
La contrainte majeure de ces deux dernières
chaînes estle manque des emballages importés de façon
aléatoire et le montant élevé de la certification qui ne
peut être supportée par chaque entreprise.Ainsi des
transformateurs indélicats non certifiés livrent localement des
produits de qualité douteuse, car non contrôlée par les
structures compétentes.
Figure 9 : Carte de la
chaîne de valeurs du jus d'ananas pour le marché
régional
3.3.6. La chaîne de valeurs d'ananas
séché pour le marché européen
Collecteurs
Grossistes
Transitaires, DANA, MAEP....
Producteurs
Transformateurs
Consommateurs européens
Transporteurs
La chaîne de valeurs de l'ananas séché
pour le marché européen est animée par divers acteurs
(figure10). Les producteurs livrent leurs produits aux collecteurs ou aux
grossistes qui fournissent l'ananas frais aux sécheurs d'ananas ou ces
derniers sont directement approvisionnés par les producteurs. Ces
transformateurs approvisionnent les capitales européennes en exportant
le fruit de leur travail sans d'autres intermédiaires. La contrainte
majeure de cette chaîne, comme la plupart des autres chaînes est le
manque de main d'oeuvre spécialisée, le manque des emballages et
le coût élevé de l'énergie.
Figure 10 : Carte de la
chaîne de valeurs de l'ananas séché pour le marché
européen
3.3.7. La chaîne de valeurs de la production des
rejets
L'ananas est une culture dont la reproduction est
assurée par les rejets qui sont des bougeons qui sortent sur le
pédoncule (bulbilles) ou sur la tige de la plante (cayeux) ou sur le
fruit (couronne). Seules les bulbilles et les cayeux sont utilisés pour
les plantations. Alors que le pain de sucre peut produire 8 à 15 rejets,
la Cayenne lisse n'en fournit que deux ou trois. Faute d'un encadrement
technique pour avoir des producteurs se spécialisant dans la fourniture
des rejets, les producteurs du sud-Bénin s'auto approvisionnent dans
leur propre champ ou achètent auprès de leurs homologues. Le
marché des rejets s'est alors développé et constitue une
deuxième source de revenus après la vente des fruits. Les rejets
de Cayenne lisse sont plus onéreux que ceux du pain de sucre à
cause de la faible disponibilité des rejets de Cayenne lisse. Les
limites de cette chaîne de valeurs sont le manque de preneur (surtout
pour le pain de sucre) et le problème de transport des rejets d'un champ
à l'autre, quand on exploite de grandes superficies.
3.4. Flux de l'ananas au Bénin,
dans la sous-région et vers l'Europe
L'analyse de la figure 11 montre que 70,14% de l'ananas
produit au Bénin sont exportés vers le Nigéria suivie de
la consommation nationale (20,2% dont 10,6% à Cotonou, 6,57% dans la
zone de production, 3,03% à Porto-Novo, centre du pays et autres
destinations) et 27,87% de cette consommation locale sont transformées.
Donc5,63% seulement de la production nationale sont valorisées par les
unités locales de transformation qui produisent surtout du jus et de
l'ananas séché. Ces unités sont en pleine expansion et on
peut espérer que des parts plus importantes seront transformées
à l'avenir. L'exportation de l'ananas frais vers les pays de
l'hinterland (5,2%) et vers l'UE (4,46%). Ces résultats nous permettent
de dire que le marché sous-régional (Nigéria et
hinterland) et international (Europe) drainent la grande partie de la
production de l'ananas au Bénin. Ces différents flux ont
été déjà trouvés par Sohinto (2008), mais,
les proportions des quantités de fruit par flux ne sont pas les
mêmes.
Cette situation montre que près de 75% de l'ananas
béninois se commercialisent avec le Nigéria et les pays de
l'hinterland. Une fermeture de la frontière du Nigéria n'est pas
souhaitable car ce pays consomme plus de 2/3 de l'ananas béninois ;
ce qui représente un risque énorme pour les acteurs (surtout les
producteurs) si ce marché se ferme. Il est donc impératif
d'encourager la transformation locale du produit car plus de 60% de ce qui
rentre au Nigéria est transformé par ce pays.
L'ananas est ainsi un produit qui favorise
l'intégration en augmentant les échanges entre le Bénin et
ses pays voisins. Mais aucune statistique n'existe pour témoigner de ces
échanges. Nous avons dénombré en moyenne 50
véhicules de transport qui ravitaillent le Nigéria par jour soit
près de 120 tonnes d'ananas frais par jour et plus de 10 camions qui
rangent 20 quarantaines au dessus de leurs citernes soit environ 10 tonnes pour
les pays de l'hinterland.
Zone de production (100%)
Centre du pays (0,64%)
Autres (0,55%)
Nord et les pays de l'hinterland (5,2%)
Europe (4,46%)
Cotonou (10,55%)
Porto-Novo (1,84%)
Nigéria (70,14%)
Zone de production (6,57%)
Figure 11: Répartition du
flux de l'ananas vers les différentes destinations
3.5. Circuit d'approvisionnement des
producteurs en intrants
SONAPRA
SCDA
Commerçants
Producteurs
Transporteurs et ouvriers
Transporteurs et ouvriers
L'Etat, à travers la SONAPRA, met en place les intrants
et cette dernière se charge de leur distribution dans les SCDA. Les SCDA
approvisionnent à la fois les producteurs et les commerçants.
L'inexistence des organisations de producteurs d'ananas fonctionnelles fait que
les commerçants acquièrent plus de 70% du stock et les intrants
s'épuisent au niveau des SCDA en moins de quatre jours. Ainsi, seuls les
producteurs nantis achètent à bas prix auprès des SCDA
dans les quatre jours ; les autres sont obligés de contacter les
commerçants pour acheter les intrants dont le prix devient plus
élevé. Le prix de 50 kilogrammes varie entre 15.000FCFA et 22.000
FCFA. Il faut aussi signaler que ces intrants ne sont pas spécifiques
à la production de l'ananas.
Figure 12 : Circuit d'approvisionnement en intrants des
producteurs
Conclusion partielle
En résumé,plusieurs acteurs animent la
filière ananas qui dispose de sept circuits de commercialisation dans un
environnement concurrentiel. Les acteurs sont inorganisés et les
principaux freins à la commercialisation et à l'exportation de
l'ananas sur l'Europe sont la petitesse des plantations d'ananas, la
tracasserie policière, le coût élevé du Fret et des
emballages, l'inutilisation des unités standard pour la vente, le tri
à l'achat auprès du producteur, le manque de financement, le
manque et le caractère vétuste des véhicules de transport.
Mais, les contraintes qui limitent les exportations de l'ananasvers l'Europe se
résument principalement à l'inefficacité de l'organisation
des producteurs qui éprouvent des difficultés à respecter
les normes internationales d'exportation de ce produit à l'état
frais et à l'inexistence de négociants capables de traiter les
grands volumes permettant de réaliser des économies
d'échelle sur les Frets aériens souvent très
onéreux. Aussi, les exportations de cette denrée
périssable ne sont pas programmées sur la base d'un calendrier
subséquent. Chaque producteur se saisit de ses propres
opportunités d'écoulement et il n'existe aucune
régularité du marché européen.
Le principal lieu d'approvisionnement de l'ananas frais des
commerçants est la Commune de Zè à travers le
marché de Zè plaque et le principal lieu d'achat est le champ du
producteur. Les principaux lieux de vente de l'ananas frais des
commerçants sont les marchés de Tokpa, Sèmè et les
marchés périphériques des centres urbains.
Aussi, près de 75% de l'ananas béninois se
commercialisent avec le Nigéria et les pays de l'hinterland ; ce
qui représente un risque énorme pour les acteurs (surtout les
producteurs) si ce marché se ferme. Il faut donc promouvoir les unités de
transformations locales en vue de diminuer l'exportation de l'ananas à
l'état brut.
Chapitre 4 : Comportement des acteurs et performance des
différentes chaînes de valeurs de l'ananas.
Ce chapitre présente dans un premier temps la conduite
c'est-à-dire les stratégies qu'utilisent les différents
acteurs de la filière ananas pour se maintenir dans le système.
Dans un second temps, il évalue les coûts et les performances des
différentes Chaines de Valeurs Ajoutées de la filière.
Enfin, la vérification des hypothèses est abordée.
4.1.
Conduite des acteurs
4.1.1. Mécanisme d'achat et les relations entre
clients et fournisseurs
Le seul fournisseur d'ananas frais au Bénin est le
producteur. Les principaux acheteurs sont les grossistes, les transformateurs
et les exportateurs. Comme souligné dans le chapitre
précédent, l'achat se fait principalement au champ du producteur.
Au fil du temps, les principaux acheteurs d'ananas sont connus par les
producteurs. Avec les fréquentations, la confiance naît entre les
producteurs et certains exportateurs et transformateurs lui fournissant du
crédit. Ces avances se font après quelques enquêtes de
moralité et après avoir su que le producteur dispose
réellement d'un champ ou d'une parcelle d'ananas. Parfois un avaliseur
est nécessaire. Toujours est-il que ces avances se font sans un
contrat.
Le marchandage est utilisé à l'achat et ceci en
fonction de la grosseur et des périodes de l'année. Une
sélection massale des fruits calibrés s'opère et le
commerçant choisit les fruits qui lui paraissent en bon état
(grosseur, sans blessure, non détérioré, maturité
assurée etc.).Ceci fait que, les fruits qui sont
considérés comme bons pour un client, peuvent ne pas l'être
pour d'autres. Ce qui veut dire que les commerçants (grossistes) ont
pratiquement un pouvoir plus fort que les producteurs du fait qu'ils
sélectionnent l'ananas, car les producteurs n'ont pas une organisation
qui pourra permettre à ces derniers d'instaurer les normes standard de
vente. Ce système leur donne une marge de manoeuvre suffisante pour
guider le prix d'achat auprès du producteur. Il faut noter que les
achats en gros (bâchée, taxi 5 place..) gardent le même prix
dans toute la zone de production à un instant donné. Mais, le
prix d'achat de l'ananas aux producteurs dépend du prix auquel l'ananas
est acheté sur le marché de Sèmè (marché
terminal) et parfois de Dantokpa ; qui s'uniformise dans toute la zone de
production immédiatement. Donc, il existe un système
d'information informel entre les producteurs qui s'effectue à l'aide du
téléphone portable.
Par ailleurs, alors que l'achat se fait souvent au comptant
par les commerçants et transformateurs locaux, les exportateurs
européens attendent que le produit soit accepté et payé en
Europe avant de solder leur compte auprès du producteur. Parfois,
l'exportateur ne respecte pas les clauses de la vente. Ainsi, ce système
de paiement a des conséquences négatives sur les exportations
d'ananas frais sur le marché européen. Ce manque de confiance est
une des causes de la forte production de pain de sucre car les producteurs
préfèrent vendre et recevoir une somme certaine qu'une
hypothétique somme qui n'arrive pas en totalité.
4.1.2. Mécanisme de vente et les relations entre
vendeurs et acheteurs
Les transformateurs, les
exportateurs et les consommateurs locaux sont les principaux clients. Comme
à l'achat, le prix est obtenu après marchandage.Ici aussi, ce
sont les clients qui détiennent le prix à cause du
caractère périssable du produit et de l'habitude des acheteurs.
Les exportateurs achètent de l'ananas au kilogramme tandis que les
autres le font par bâchée ou les autres unités de vente
citées dans le chapitre 3. En fait, il existe des contrats entre les
exportateurs et les acheteurs européens. Certains grossistes ont aussi
des contrats avec les acheteurs Nigérians.
4.1.3. Circulation de l'information sur le marché
L'information est l'élément fondamental dans la
transparence du marché. Il n'y a aucun système d'information
officiel sur le marché de l'ananas au Bénin et l'inexistence d'un
prix standard. Il y a le système d'information (téléphone
portable) entre les producteurs car à un instant t donné le prix
d'achat de l'ananas en gros demeure le même dans la zone de production.
L'information circule aussi dans le système informel par
l'intermédiaire des courtiers et d'autres commerçants et ceci
à l'aide du téléphone portable.
4.1.4. La réglementation du marché
Ces réglementations peuvent se situer à deux
niveaux à savoir la réglementation officielle du commerce des
produits agricoles au Bénin et les organisations internes au sein des
acteurs commerciaux.
En effet, comme beaucoup d'autres pays, la commercialisation
des produits agricoles au Bénin est réglementée par un
certain nombre de dispositions juridiques. Elles définissent les
conditions d'entrée dans la profession et les modalités
liées à l'exercice de l'activité. Nous avons la loi
N° 87-351 du 23 octobre 1987 qui stipule en son article 1 que, les
opérations de commercialisation des produits agricoles ne peuvent
être effectuées que sur les marchés officiels
conformément aux textes définissant les conditions de
déroulement des campagnes de commercialisation des produits agricoles.
Les articles 3 et 9 renseignent eux, sur le profil des divers acteurs
commerciaux. Sera donc "considérée comme acheteur de produits
agricoles, toute personne physique ou morale ayant la qualité de
commerçant et qui procède habituellement à la collecte
primaire des produits agricoles auprès des producteurs pour son propre
compte ou celui d'un négociant". "Est considéré comme
négociant de produits agricoles, toute personne physique ou moral ayant
la qualité de commerçant et qui, pour les besoins de ses
activités, procède habituellement au commerce de gros des
produits agricoles dans le but de les rétrocéder ou de les
exporter en l'état ou après transformation". Pour avoir la
qualité d'un commerçant, il faut se faire enregistrer au registre
de commerce moyennant une somme de 25.000f CFA et se faire établir une
carte d'acheteur ou de négociant de produit agricole contre un montant
de 4.800 FCFA.
C'est seulement à ces conditions que, selon la
réglementation officielle, les acheteurs et les négociants,
peuvent avoir la liberté d'acheter directement auprès des
paysans. Ils sont néanmoins tenus, de déclarer tout leur stock
aux agents des services de contrôle, de qualité et des prix des
produits.
Dans la pratique, en tout cas au niveau des commerçants
de l'ananas, il était surprenant de ne rencontrer aucun agent local qui
ait rempli ces conditions, mais les exportateurs disposent du registre de
commerce. Un résultat pareil a été obtenu par Salami
(1992) et Pédé (2001) qui, estiment que ces
réglementations officielles sont réduites à la perception
des diverses taxes et que les divers textes régissant les
activités commerciales au Bénin, sont méconnus des divers
acteurs.
Aussi de manière spécifique Salami (1992) pense
que ce décret pose légalement des bases des restrictions pour
l'entrée dans le commerce des vivriers et, il faudra également
craindre les tracasseries régulières et le champ de corruption
que cela pouvait constituer. Et pour Pédé (2001), si les
conditions d'adhésion pouvaient être repensées ou
réétudiées pour favoriser l'accès des
commerçants, même les plus démunis, cela pourrait susciter
leur intérêt puisque, la plupart d'entre eux connaissent
aujourd'hui son importance encore que les dispositions de ce décret
semblent être liées à la politique commerciale de la
période avant la libéralisation officielle du commerce des
produits vivriers.
Quant aux organisations internes, elles opèrent sans
statut formel. En effet, au niveau des commerçants (local) de l'ananas,
il n'existe par un regroupement associatif régi par des dispositions
statutaires. C'est une simple pratique de vie en communauté
Il s'agit essentiellement des pratiques comme l'entraide et
l'assistance sociale aux collègues en cas d'événement
heureux (baptême, mariage...) ou malheureux (décès,
maladies ...). En ce qui concerne les exportateurs, ils ne disposent d'aucune
règle, chacun agit en fonction de ses intérêts.
4.1.5. Stratégie des acteurs
Les producteurs d'ananas du Bénin fractionnent leur
superficie en de petites portions et cultivent de l'ananas en toutes
périodes de l'année sans même tenir compte des conditions
climatiques et de la demande des clients.
Les commerçants et certains transformateurs n'utilisent
pas les unités standards de vente ce qui pénalisent les
producteurs et permet à ces derniers de faire la distinction des
fruits ;ce qui laisse sous le bras des producteursdes quantités
importantes d'ananas qu'il est contraint de brader.
Il faut noter l'existence des contrats entre les exportateurs
de l'ananas frais et séché et les clients européens. Mais
ces opérateurs sont inorganisés, ils fonctionnent dans un
environnement concurrentiel et chacun se réclame Leader ; ce qui ne
permet pas de mieux organiser l'exportation de l'ananas afin de mieux le
rentabiliser au niveau de cette chaîne. Néanmoins, la mesure se
fait avec l'unité universelle qu'est le kilogramme ; mais les prix
d'achat et de vente ne sont pas fixes. Le prix d'achat dépend de
l'exportateur (qui détient latotalité de l'information) et le
prix de vente dépend de la qualité et la quantité de
l'ananas qui est déterminée par les normes internationales ou
européennes.
4.1.6. Période de vente et prix d'achat de l'ananas en
fonction des unités de vente
4.1.6.1. Période de forte demande de l'ananas
La figure ci-dessous montre les périodes de fortes
demandes de l'ananas au Bénin.
Figure 13 : Période
de forte demande de l'ananas
Il ressort de l'analyse de la figure13 que 70,59% des
répondants ont affirmé que les périodes de fortes demandes
de l'ananas s'étendent du mois de mars au mois d'août. Car c'est
dans cette période de l'année qu'intervient le carême
musulman oùla demande nationale est grossie de la demande de la
sous-région (Nigéria, le Niger, le Burkina et le Mali). Aussi,
les transformateurs demandent-ils plus d'ananas pour la fabrication des jus et
confiture afin de satisfaire d'une part la demande des clients pour les
manifestations tels que les mariages, les communions.... et d'autre part pour
l'organisation de la foire de l'indépendance ainsi que des foires
sous-régionales. On pourrait alors dire que le marché de l'ananas
est influencé par les facteurs socioculturels et la demande des pays de
l'hinterland et le Nigéria.
Encette période, les gros fruits sont achetés en
moyenne à 56,8F/kg et 91,34 F/kg respectivement par bâchée
et la quarantaine (Annexe 3).
4.1.6.2. Période de demande moyenne
La figure ci-dessous montre les périodes de moyennes
demandes de l'ananas au Bénin.
Figure 14 : Période
de demande moyenne de l'ananas
Il ressort de l'analyse de la figure 14 que 58,82% des
commerçants ayant répondu ont affirmé que les
périodes de demandes moyennes de l'ananas au Bénin sont les mois
de Décembre, Janvier et Février. La période de fin
d'année est connue pour la forte demande des fruits, et surtout de
l'ananas par les européens ; mais cette période
coïncide avec celle de l'offre des mangues. Ce qui contrebalance et
réduit la demande en ananas qui, loin d'être faible est moyenne.
Ainsi la forte demande européenne agit faiblement sur l'offre de
l'ananas au Bénin.
Encette période les gros fruits sont achetés en
moyenne à 47,2F/kg et 60,89F/kg respectivement par bâchée
et la quarantaine (Annexe 3).
4.1.6.3. Période de faible demande
Lafigure ci-dessous montre les périodes de faible
demande de l'ananas au Bénin.
Figure 15 : Période
de demande faible de l'ananas
Il ressort de l'analyse de la figure 15 que 76,47% des
commerçants ayant répondu ont affirmé que la
période de faibles demandes s'étend du septembre au mois de
novembre. Cette période correspond à la sortie des oranges qui
sont substituts à l'ananas et coïncide avec la faible demande
européenne. Ainsi la sortie des fruits à l'intérieur et
à l'extérieur (Europe) a une influence négative sur la
demande de l'ananas béninois.Par ailleurs, la production de l'ananas
dépend aussi des facteurs naturels notamment climatiques et certaines
opérations (ethrélage, application des engrais..) ne peuvent
s'effectuer qu'à des périodes données de l'année.
Ences périodes, les gros fruits sont achetés en
moyenne à 32,85F/kg et 60,43 F/kg respectivement par bâchée
et la quarantaine (Annexe 3). On constate que plus l'ananas est demandé
plus son prix est élevé et que le prix au kilogramme de l'ananas
est fonction de l'unité de vente.
4.2.
Eléments de
coût de commercialisation pour les chaînes à
l'exportation
4.2.1. Structure des coûts de commercialisation de
l'ananas frais pour le Nigeria
Tableau 11 : Coûts
d'exportation de la tonne d'ananas frais vers le Nigeria
N°
|
Désignations
|
Montant en FCFA
|
Proportion en %
|
1
|
Prix d'achat
|
60.000
|
68,18
|
2
|
Coût de récolte
|
2.400
|
2,73
|
3
|
Coût de transport
|
16.000
|
18,18
|
4
|
Courtiers
|
2.000
|
2,27
|
5
|
Chargement et déchargement
|
1.600
|
1,82
|
6
|
Faux frais (police et douane)
|
6.000
|
6,82
|
|
Total
|
88.000
|
100,00
|
L'analyse de la structure des coûts de commercialisation
montre que le coût d'acquisition de l'ananas (68,18%) constitue le
principal poste de charge au niveau de cette chaîne de valeurs. Cette
manière permet d'encourager le producteur à plus produire. Les
frais de transport, la commission des courtiers et les faux frais
représentent respectivement 18,18%, 2,27% et 6,82% du coût total.
Le coût élevé de ces charges (27,27%) est dû à
l'existence d'un intermédiaire, à l'absence d'infrastructures
adéquates et au manque d'information engendrant d'autres frais (à
titre d'exemple, les douaniers perçoivent de manière informelle
une somme de 10.000FCFA par bâchée et 5.000 FCFA par les
courtiers). Ces commerçants ne supportent pas des charges fixescar ils
ne disposent pas de véhicule (la majorité) ni de magasin pour
leurs activités.
4.2.2. Structure des coûts de commercialisation de
l'ananas frais vers le marché européen.
Tableau 12 : Coût
d'exportation de la tonne d'ananas frais pour le marché
européen
N°
|
Désignations
|
Montant en FCFA
|
Proportion en %
|
1
|
Prix d'achat
|
100.000
|
9,93
|
2
|
Prix de carton
|
162.000
|
16,09
|
3
|
Montage de carton
|
500
|
0,05
|
4
|
Transport
|
16.667
|
1,65
|
5
|
Chargement
|
2.000
|
0,20
|
6
|
Taxe de voirie
|
9.311
|
0,92
|
7
|
Taxe supplémentaire sur déclaration de douane
|
5.900
|
0,58
|
8
|
Service phytosanitaire
|
6.100
|
0,60
|
9
|
Courtage
|
2.000
|
0,20
|
10
|
Transitaire
|
100.000
|
9,93
|
11
|
Manutention
|
50.000
|
4,96
|
12
|
Faux frais de route
|
2.000
|
0,20
|
|
Prix FOB
|
456.478
|
45,35
|
13
|
Fret aérien
|
550.000
|
54,64
|
|
Prix CAF
|
1.006.478
|
100,00
|
L'analyse de la structure des coûts de l'exportation de
l'ananas frais vers l'Europe montre que le coût d'acquisition des cartons
et le Fret aérien sont les principaux postes de charge au niveau des
exportateurs, qui représentent respectivement 16,09% et 54,64% du
coût total. Le coût élevé du prix des emballages est
simplement dû à l'importation de ces cartons et à
l'imposition d'une norme de carton a utilisée pour l'exportation de
l'ananas. En ce qui concerne le Fret, il est dû à l'importance que
les compagnies aériennes tiennent pour le transport des individus et
celui des reptiles qui leur sont plus rentables et à l'insuffisance des
compagnies aériennes. On constate aussi que pour un kilogramme d'ananas
exporté, les transitaires et les manutentionnaires sont
rémunérés respectivement à 100FCFA et 50FCFA ;
donc le producteur, l'acteur qui doit être encouragé pour pouvoir
augmenter la production, est marginalisé par rapport aux transitaires et
manutentionnaires qui n'ont qu'un travail ponctuel et régulier. Donc, il
existe un nombre important de services qu'il est urgent de réduire afin
de diminuer les coûts de transaction pour que les acteurs directs
puissent être encouragés. Les limites importantes à
l'exportation de l'ananas vers l'Europe sont surtout le coût
élevé du Fret et des cartons pour emballages. Il faudra donc
augmenter la production de l'ananas pour que l'exportation se fasse par bateaux
pour pouvoir diminuer le coût du Fret aérien. Cette augmentation
passera par l'extension de la production de l'ananas dans les zones où
les conditions de production de cette culture sont favorables,
l'amélioration des moyens de production et aussi la fourniture
d'intrants spécifiques à l'ananas. Il faut aussi oeuvrer pour
l'installation des usines de fabrication des cartons afin de diminuer son
coût et de créer aussi des emplois.
4.3.
Analyse de la rentabilité financière de la commercialisation de
l'ananas frais localement et à l'exportation
4.3.1. Analyse de la rentabilité au niveau de la
commercialisation de l'ananas frais pour le marché local
De l'analyse du tableau 13, il se dégage que la tonne
d'ananas est valorisée à l'intérieur de la chaîne de
valeurs de l'ananas frais pour le marché local par une richesse
cumulée de l'ordre 147.433FCFA avec une part contributive importante
pour les producteurs (34,16%), suivi des détaillants (25,35%), des
collecteurs (20,26%) et enfin, des grossistes à (20,23%).
Tableau 13 : Valeur
Ajoutée par tonne créée par les acteurs de la chaîne
de valeurs de l'ananas frais pour le marché local
Désignations
|
Producteurs
|
Collecteurs
|
Grossistes
|
Détaillants
|
Total
|
VA (FCFA)
|
50.354,00
|
29.867,00
|
29.832,00
|
37.380,00
|
147.433,00
|
Part dans VA (%)
|
34,16
|
20,26
|
20,23
|
25,35
|
100,00
|
VA/CI
|
8,75
|
4,84
|
1,34
|
2,30
|
4,30
|
Cette part importante de la VA des producteurs s'explique par
le fait que la production de l'ananas nécessite plus de main-d'oeuvre.
La grande partie de cette VA permet de rémunérer la main d'oeuvre
qui a servi à la réalisation des opérations culturales,
car ces derniers n'ont pas accès aux structures de financement et de
plus, les équipements utilisées sont de types rudimentaires ou
apportées par la main-d'oeuvre salariée. Pour produire une tonne
d'ananas dans cette chaîne les producteurs utilisent en moyenne 1.612
FCFA de main-d'oeuvre salariée. La production de l'ananas est donc une
source de création d'emplois. Si toutes les conditions sont
réunies, les producteurs sont à un rendement de trois tonnes par
mois, ce qui permet de créer une richesse de 151.062 FCFA par mois. La
production de l'ananas est donc une activité rentable pour ces acteurs.
Il faudra donc soutenir ces acteurs afin d'améliorer leur
productivité.
Les commerçants créent moins de richesse que les
producteurs. La main-d'oeuvre que ces derniers utilisent se limite aux niveaux
de la récolte, du chargement/déchargement et du transport de la
marchandise sauf les détaillantes qui ne supportent que le transport.
Le rapport de la valeur ajoutée à la
consommation intermédiaire permet de conclure que ce sont les
producteurs qui participent plus à la création de la richesse. La
VA des collecteurs et grossistes est inférieure à celle des
détaillantes, ce qui s'explique par le fait que les détaillantes
ne supportent que les charges opérationnelles. De plus, l'échelle
d'activité est très élevée chez les grossistes qui
vendent des tonnes d'ananas en effectuant plusieurs voyages par semaine
à l'aide de leur unité d'achat qu'est la voiture Peugeot
bâchée. Une détaillante ne vendant au maximum que deux
quarantaines par jour, soit environs 100kg ; il lui faut donc deux
semaines en moyenne pour gagner la VA d'une tonne. En effet, la
périssabilité du produit et leur capacité
financière ne leur permettent que d'acheter une cinquantaine de kg
d'ananas qu'elles vendent en trois ou quatre jours. Si elles s'y adonnent,
elles acquièrent cette VA après 20 achats ; soit environ 80
jours ou maximum trois mois.
Forces est de constater que plus de 82,8% des producteurs ont
leurs VA par tonne comprises entre 50.000 F et 60.000 F et 17,2% ont leurs VA
à la tonne inférieures à 50.000 F (Tableau 4.4).
Tableau 14 : Répartition des producteurs suivant
la Valeur Ajoutée par tonne créée (% des
enquêtés)
Sexe
|
Tranche des VA des producteurs en FCFA
|
Total
|
Inférieur à 50.000
|
Supérieur à 50.000
|
Femme
|
13,0
|
87,0
|
100,0
|
Homme
|
33,3
|
66,7
|
100,0
|
Total
|
17,2
|
82,8
|
100,0
|
Source : Données de l'enquête, 2014
Tous les collecteurs ont leurs VA par tonne comprises entre
25.000 FCFA et 30.000 FCFA ; 50% des détaillants ont leurs VA par tonne
comprises entre 20.000 FCFA et 30.000 FCFA, le reste est compris entre 40.000
FCFA et 50.000 FCFA. Il faut aussi signaler que 50% des grossistes ont leurs VA
par tonne comprises entre 20.000 FCFA et 30.000 FCFA, 40% comprises entre
30.000 FCFA et 40.000 FCFA enfin 10% inférieures à 20.000 FCFA
(Tableau 14). Ces acteurs participent inégalement à la formation
de la VA globale.
Tableau 15 : Répartition des grossistes suivant
la Valeur Ajoutée par tonne créée (% des
enquêtés)
Sexe
|
Tranche des VA des grossistes locales en
FCFA
|
Total
|
|
inférieur à 20.000
|
[20.000 ; 30000[
|
[30.000;40.000[
|
Femme
|
11,1
|
50,0
|
38,9
|
100,0
|
Homme
|
8,3
|
50,0
|
41,7
|
100,0
|
Total
|
10,0
|
50,0
|
40,0
|
100,0
|
Tableau 16 : Anova sur les
Valeurs Ajoutées des acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas
frais pour le marché local
Groupe
|
ddl
|
F
|
Signification
|
Inter-groupes
|
3
|
41,267
|
,000
|
Intra-groupes
|
66
|
|
|
Total
|
69
|
|
|
Le test ANOVA à un facteur effectué indique
qu'au seuil de 1%, les valeurs ajoutées moyennes des différents
acteurs au niveau de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le
marché local sont significativement différentes. Alors,
l'hypothèse H0 est rejetée au seuil de 1%. Donc les VA
moyennes des producteurs, des grossistes, des collecteurs et des
détaillantes sont différentes entre elles. Le résultat de
ce test confirme que les différents acteurs participent
inégalement à la création de cette richesse.
4.3.2. Analyse de la rentabilité au niveau de la
commercialisation de l'ananas frais pour le marché sous-régional
(Nigeria)
De l'analyse du tableau 17, il se dégage que la tonne
d'ananas est valorisée à l'intérieur de la chaîne de
valeurs de l'ananas frais pour le marché sous-régional par une
richesse cumulée de l'ordre 141.678FCFA avec une part contributive
importante pour les producteurs (35,55%) suivi des grossistes (23,91%), des
collecteurs (21,08%) et enfin, des exportateurs à (19,46%).
Tableau 17 : Valeur
Ajoutée par tonne créée par les acteurs de la chaîne
de valeurs de l'ananas frais pour le marché sous-régional
Désignations
|
Producteurs
|
Collecteurs
|
Grossistes
|
Exportateurs
|
Total
|
VA (FCFA)
|
50.354,00
|
29.867,00
|
33.884,00
|
27.573,00
|
141.678,00
|
Part dans VA (%)
|
35,55
|
21,08
|
23,91
|
19,46
|
100,00
|
VA/CI
|
8,75
|
4,84
|
1,28
|
0,70
|
3,92
|
Les producteurs participent plus à la création
de la richesse. La VA des exportateurs est inférieure à celle des
autres acteurs, ce qui s'explique par l'inexistence des charges
supplémentaires (faux frais surtout) que ces derniers supportent.
L'échelle d'activité est très élevée chez
les grossistes et des exportateurs, ce qui leur permet de multiplier cette VA
par semaine.
Le rapport de la valeur ajoutée à la
consommation intermédiaire, nous permet de détecter l'existence
d'autres intermédiaires, l'absence d'infrastructures adéquates et
le manque d'information engendrant d'autres frais au niveau des grossistes et
exportateurs de l'ananas.
La valeur ajoutée globale de la chaîne de valeurs
de l'ananas frais pour le marché sous-régional est
inférieure à celle de la chaîne de valeurs de l'ananas
frais pour le marché local. On pourra dire que la commercialisation de
l'ananas frais au niveau national est plus rentable qu'à son exportation
vers le Nigeria. Cette chaîne étant risquée (fermeture de
la frontière du Nigeria par exemple) pour le Bénin, il faudra
donc promouvoir la transformation de l'ananas en ces dérivées
afin de minimiser ce risque.
Tableau 18 : Anova sur les Valeurs Ajoutées des
acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché
sous-régional
Groupe
|
ddl
|
F
|
Signification
|
Inter-groupes
|
2
|
41,70
|
,000
|
Intra-groupes
|
49
|
|
|
Total
|
51
|
|
|
Le test ANOVA à un facteur effectué indique
qu'au seuil de 1%, les valeurs ajoutées moyennes des différents
acteurs au niveau de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le
marché sous-régional sont significativement différentes.
Alors, l'hypothèse H0 est rejetée au seuil de 1%. Donc
les VA moyennes des producteurs, des grossistes, des collecteurs et des
exportateurs sont différentes entre elles. Le résultat de ce test
confirme que les différents acteurs participent inégalement
à la création de cette richesse.
4.3.3. Analyse de la rentabilité au niveau de la
commercialisation de l'ananas frais pour le marché européen
De l'analyse du tableau 19, il se dégage que la tonne
d'ananas est valorisée à l'intérieur de la chaîne de
valeurs de l'ananas frais pour le marché européen par une
richesse cumulée de l'ordre 361.488 FCFA avec une part contributive
importante pour les exportateurs (76,03%) suivi des producteurs (16,06%) et
enfin des grossistes à (7,91%).
Tableau 19 : Valeur Ajoutée par tonne
créée par les acteurs de la chaîne de valeurs d'ananas
frais pour le marché européen
Désignations
|
Producteurs
|
Grossistes
|
Exportateurs
|
Total
|
VA (FCFA)
|
58.048,00
|
28.592,00
|
274.848,00
|
361.488,00
|
Part dans VA (%)
|
16,06
|
7,91
|
76,03
|
100,00
|
VA/CI
|
8,84
|
2,09
|
0,35
|
11,28
|
Cette part importante de la VA des exportateurs permet de
rémunérer surtout les acteurs secondaires que sont les
manutentionnaires et les transitaires. De plus, les exportateurs
détiennent l'information que ça soit à l'intérieur
qu'à l'extérieur (prix de vente, périodes de fortes
demandes, le taux de change) du pays. Donc ces derniers contrôlent
l'exportation de l'ananas béninois en encaissant la plus forte valeur
ajoutée de la chaîne. Dans ces conditions, les producteurs, les
premiers fournisseurs de l'ananas du système à travers la
commercialisation primaire, se trouvent en situation de perte de proportion
énorme de leur VA qui est concentrée au niveau des exportateurs.
Cette situation compromet non seulement l'engouement des producteurs à
emblaver davantage de superficies dans le but d'accroître leur production
mais aussi la compétitivité de l'ananas béninois sur le
marché international.Pour produire une tonne d'ananas dans cette
chaîne les producteurs utilisent en moyenne 3.043 FCFA de main-d'oeuvre
salariée.
Le rapport de la valeur ajoutée à consommation
intermédiaire montre que la consommation intermédiaire est
très élevée chez les exportateurs, ce qui est dû
à l'existence de nombreux services qui existent au niveau de ces
derniers. Il urge donc de réduire le coût de ces services afin de
diminuer la consommation intermédiaire pouraugmenter la valeur
ajoutée. La réduction du coût de ces services passe par une
organisation réelle des exportateurs afin d'uniformiser le mode
d'exportation (groupé les exportations par période par exemple).
La valeur ajoutée globale de la chaîne de valeurs
de l'ananas frais pour le marché européen est supérieure
à celle de la chaîne de valeurs de l'ananas frais sur le
marché local. On pourra dire que l'exportation de l'ananas vers l'Europe
est plus rentable financièrement qu'a sa commercialisation au niveau
local. Bien qu'elle soit rentable sur le marché européen, elle
participe faiblement auxrecettes d'exportation. A titre d'exemple, selon les
données de l'INSAE en 2010, quand, le coton contribuait à 24,02%
aux recettes d'exportations, l'ananas ne contribue qu'à 0,9%.Cela
s'explique par le fait que la transformation de l'ananas est plus artisanale ce
qui, contrairement au coton, limite davantage la contribution de ce produit
dans la formation du PIB.Par tonne d'ananas exporté, la douane
béninoise ne perçoit que 9.311 FCFA. Il faudra donc oeuvrer pour
l'augmentation de la production nationale en vue d'accroître la
quantité d'ananas exportée.
Tableau 20: Anova sur les Valeurs Ajoutées de la
chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché
européen
Groupe
|
ddl
|
F
|
Signification
|
Inter-groupes
|
2
|
14.344,80
|
,000
|
Intra-groupes
|
27
|
|
|
Total
|
29
|
|
|
Le test ANOVA à un facteur effectué indique
qu'au seuil de 1%, les valeurs ajoutées moyennes des différents
acteurs au niveau de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le
marché européen sont significativement différentes. Alors,
l'hypothèse H0 est rejetée au seuil de 1%. Donc les VA
moyennes des producteurs, des grossistes et des exportateurs sont
différentes entre elles. Le résultat de ce test confirme que les
différents acteurs participent inégalement à la
création cette richesse.
4.3.4. Synthèse comparatif des
valeurs ajoutées
4.4. Vérification des
hypothèses
4.4.1. Vérification de l'hypothèse 1
Plusieurs acteurs animent la filière ananas qui dispose
de sept circuits de commercialisation dans un environnement concurrentiel. Les
acteurs utilisent des stratégies différentes pour pouvoir
atteindre leurs objectifs. Donc, il n'y a pas une organisation réelle
entre les différents acteurs. L'hypothèse 1 est donc
vérifiée.
4.4.2. Vérification de l'hypothèse 2
L'étude a montrée que plus de 2/3 de
l'ananas produit au Bénin sont exportés vers le Nigéria et
moins de 5% sont exportés vers l'Europe. L'hypothèse 2 est
validée. Donc l'ananas est plus exporté que consommé
localement.
4.4.3. Vérification de l'hypothèse 3
La commercialisation de l'ananas frais au niveau national est
plus rentable financièrement qu'à son exportation vers le
Nigéria ; mais, son exportation vers l'Europe est plus rentable
qu'à sa commercialisation au niveau local.L'hypothèse 3 n'est pas
vérifiée.
4.4.4. Vérification de l'hypothèse 4
Le
coût d'acquisition des cartons et le Fret aérien sont les charges
qui représentent à elles seules 70,73% des coûts de
commercialisation. Elles constituent des contraintes majeures à
l'exportation de l'ananas vers l'Europe tandis que les charges de transport et
les faux frais de route limitent aussi son exportation vers le Nigéria.
L'hypothèse 4 est donc vérifiée.
Conclusion partielle
Il faut noter que, le seul fournisseur d'ananas frais au
Bénin est le producteur. Les principaux acheteurs sont les grossistes,
les transformateurs et les exportateurs. Le marchandage est utilisé
à l'achat et ceci en fonction de la grosseur et des périodes de
l'année.Il n'y a aucun système d'information officiel sur le
marché de l'ananas au Bénin et l'inexistence d'un prix standard.
L'information circule dans le système informel par
l'intermédiaire des courtiers et d'autres commerçants et ceci
à l'aide du téléphone portable. On constate que plus
l'ananas est demandé plus son prix est élevé et que le
prix au kilogramme de l'ananas est fonction de l'unité de vente.
La commercialisation de l'ananas frais au niveau national est
plus rentable qu'à son exportation vers le Nigéria et
l'exportation de l'ananas vers l'Europe est plus rentable qu'à sa
commercialisation au niveau local. Il faut noter aussi que les producteurs
créent plus de la valeur ajoutée au niveau des chaînes de
l'ananas frais sur les marchés local et sous-régional tandis
qu'au niveau de l'exportation de l'ananas frais vers l'UE, ce sont les
exportateurs qui accumulent une part très importantes de la VA.Doncil y
a une répartition inégale de la richesse au niveau de ces
différentes chaînes de valeurs.
Conclusion et Suggestions
Globalement la filière souffre de manque d'encadrement
technique des producteurs, l'inorganisation des différents acteurs, du
manque de financement des acteurs (producteurs, commerçants), du manque
de moyen de transport adéquat et des tracasseries policières qui
grèvent le coût de production et des transactions.
En ce qui concerne la filière en général,
il faut faciliter l'accès au financement de tous les acteurs
impliqués, rendre l'agriculture de l'ananas en agriculture contractuelle
afin que les différents acteurs puissent formaliser les contrats
etrenforcer la recherche- action dans le secteurpour mettre à
disposition des producteurs des paquets technologiques sur lesquels les
appuis-conseil devront se fonder. Mais il urge de proposer des mesures
spécifiques à chaque acteur. Au niveau de la production il
faut :
ü mettre en place des stratégies de production de
rejets sains et vigoureux ;
ü promouvoir des structures de fourniture d'intrants
spécifiques ;
ü renforcer le niveau technique et de gestion des
producteurs ;
ü renforcer la gestion des organisations de producteurs
d'ananas ; ceci à travers l'implication des réels acteurs
à la base.
ü Renforcer l'appui- conseil aux producteurs afin qu'ils
produisent des fruits de qualité conforme aux normes de l'UE ;
Quant à la commercialisation il faut:
ü renforcer les capacités techniques et
managériales des commerçants ;
ü renforcer la promotion des produits
dérivés ;
ü faciliter l'accès au transport de l'ananas par
bateau;
ü installer les usines de fabrication des
équipements et emballages pour le conditionnement ;
ü fournir les laisser passer aux camions transportant de
l'ananas frais, car c'est un produit périssable afin qu'ils puissent
atteindre l'aéroport à l'échéance ;
ü transporter de l'ananas par bateau afin de diminuer le
coût de Fret ce qui passe par l'augmentation de la production de
l'ananas ; il faut donc étendre la production de l'ananas dans les
zones où les conditions de cette culture sont favorables ;
ü créer le service de commercialisation de
l'ananas ; ce qui permettra d'uniformiser les unités et les prix
d'achat et de vente de l'ananas ;
ü l'organisation réelle des exportateurs. Ce qui
permettra de planifier les exportations afin que le transport puisse se faire
avec bateau afin de réduire le coût du Fret.
Au niveau de la transformation, il convient de :
ü renforcer les capacités techniques et
managériales des transformateurs ;
ü faciliter l'accès aux équipements
performants;
ü faciliter l'accès aux emballages moins
coûteux à travers l'installation des usines de fabrication de ces
emballages;
ü appuyer l'installation des infrastructures de
conservation des sous-produits.
Au niveau de l'Etat, il faut :
ü formaliser les exportations vers le Nigéria en
créant par exemple un poste de services phytosanitaires à la
frontière ;
ü renforcer les services d'encadrements aux
producteurs ;
ü promouvoir le partenariat
privée-publique ;
ü renforcer le climat d'affaire afin d'attirer les
investisseurs privés ;
ü aménager les pistes rurales pour favoriser le
transport de l'ananas des champs vers les lieux de vente ;
ü mettre en place les infrastructures (quai fruitier,
bateaux frigorifiques etc.) et d'un laboratoire certifié pour l'analyse
des produits agricoles pour exportation.
ü Réduire le coût
d'électricité
ü mettre en place une plate-forme multi-acteurs
Plusieurs acteurs animent la filière ananas qui dispose
de sept circuits de commercialisation dans un environnement concurrentiel. Les
acteurs sont inorganisés et les principaux freins à la
commercialisation et à l'exportation de l'ananas sur l'Europe sont la
petitesse des plantations d'ananas, la tracasserie policière, le
coût élevé du Fret et des emballages, l'inutilisation des
unités standard pour la vente, le tri à l'achat auprès du
producteur, le manque de financement, le manque et le caractère
vétuste des véhicules de transport. De plus, les producteurs ne
bénéficient pas de l'appui des structures d'encadrement technique
et aussi des structures de financement. Mais, les contraintes qui limitent les
exportations de l'ananasvers l'Europe se résument principalement
à l'inefficacité de l'organisation des producteurs qui
éprouvent des difficultés à respecter les normes
internationales d'exportation de ce produit à l'état frais et
à l'inexistence de négociants capables de traiter les grands
volumes permettant de réaliser des économies d'échelle sur
les Frets aériens souvent très onéreux. Il faut aussi
noter l'absence d'infrastructures (quai fruitier, bateaux frigorifiques etc.)
et d'un laboratoire certifié pour l'analyse des produits agricoles.
Le principal lieu d'approvisionnement de l'ananas frais des
commerçants est la Commune de Zè à travers le
marché de Zè plaque et le principal lieu d'achat est le champ du
producteur. Les principaux lieux de vente de l'ananas frais des
commerçants sont les marchés de Tokpa, Sèmè et les
marchés périphériques des centres urbains.
Aussi, près de 80% de l'ananas béninois se
commercialisent avec le Nigéria et les pays de l'hinterland ; ce
qui représente un risque énorme pour les acteurs (surtout les
producteurs) si ce marché se ferme. Il faut donc promouvoir les
unités de transformations locales en vue de diminuer l'exportation de
l'ananas à l'état brut.
Il faut noter que, le seul fournisseur d'ananas frais au
Bénin est le producteur. Les principaux acheteurs sont les grossistes,
les transformateurs et les exportateurs. Le marchandage est utilisé
à l'achat et ceci en fonction de la grosseur et des périodes de
l'année.Il n'y a aucun système d'information officiel sur le
marché de l'ananas au Bénin et l'inexistence d'un prix standard.
L'information circule dans le système informel par
l'intermédiaire des courtiers et d'autres commerçants et ceci
à l'aide du téléphone portable et aussi entre les
producteurs. Si bien que, le prix d'achat en gros de l'ananas
(bâchée, taxi 5 place et taxi 9 place) ne varie pas dans le temps
dans la zone de production. Le prix d'achat de l'ananas est
déterminé par les marchés de Sèmè
(marché terminal) et parfois de Tokpa. On constate que plus l'ananas est
demandé plus son prix est élevé et que le prix au
kilogramme de l'ananas est fonction de l'unité de vente.
Force est de constater que toutes les chaînes de valeurs
étudiées sont financièrement rentables. Cependant, la
chaîne de valeurs d'exportation de l'ananas frais vers les pays
européens se présente comme étant la plus rentable, cette
chaîne est limitée principalement par le coût
élevé du Fret et des cartons pour l'emballage de l'ananas qui
sont importés. La chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le
marché local est plus rentable que celle de l'exportation vers le
Nigéria. La chaîne de valeurs dans laquelle on peut concentrer les
investissements afin de générer des revenus aussi bien pour les
parties prenantes que pour la nation est celle de la commercialisation au
niveau local ; ce qui passe par l'organisation des producteurs, la
réduction des acteurs inutiles et la promotion des unités de
transformation. Cette manière permettra de réduire la
quantité d'ananas exportée vers le Nigériaqui
représente un risque énorme pour les acteurs de la filière
en cas d'effondrement de ce marché. Il faut noter aussi que les
producteurs créent plus de la valeur ajoutée aux niveaux des
chaînes de l'ananas frais sur les marchés local et
sous-régional tandis qu'au niveau de l'exportation de l'ananas frais
vers l'UE, ce sont les exportateurs qui accumulent une part très
importantes de la VA. Donc les différents acteurs participent
inégalement à la création de la valeur ajoutée
globale.
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Annexes
Annexe1 : Répartition des commerçants
suivant le sexe et de la variété commercialisée (% des
enquêtés)
Tableau croisé sexe * variété
d'ananas
|
|
variété d'ananas
|
Total
|
pain de sucre
|
Cayenne lisse
|
les deux
|
|
Femme
|
du total
|
36,1 (13)
|
2,8(1)
|
22,2(8)
|
61,1
|
Homme
|
du total
|
8,3(3)
|
0,0
|
30,6(11)
|
38,9
|
Total
|
du total
|
44,4(16)
|
2,8(1)
|
52,8(19)
|
100,0
|
Annexe2 : Répartition des commerçants
suivant les lieux de vente et de la Commune d'approvisionnement (% des
enquêtés)
|
lieu de vente de l'ananas
|
Total
|
Tokpa
|
tokpa et sèmè
|
tokpa, sèmè et porto
|
tokpa, sèmè et nigéria
|
marché de ville
|
zè plak
|
|
Allada
|
du total
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
100,0 (1)
|
0,0
|
100,0
|
Zè
|
dans Commune
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
37,5 (3)
|
62,5 (5)
|
100,0
|
allada, zè et tori
|
dans Commune
|
33,3(4)
|
33,3(4)
|
16,7(2)
|
16,7(2)
|
0,0
|
0,0
|
100,0
|
Toffo
|
dans Commune
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
100,0(2)
|
0,0
|
100,0
|
allada, zè, toffo
|
dans Commune
|
0,0
|
66,7(2)
|
33,3(1)
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
100,0
|
allada, zè, toffo et tori
|
dans Commune
|
0,0
|
0,0
|
100,0(2)
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
100,0
|
Calavi
|
dans Commune
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
66,7(2)
|
33,3(1)
|
100,0
|
allada, zè, calavi
|
dans Commune
|
0,0
|
50,0(1)
|
0,0
|
0,0
|
50,0(1)
|
0,0
|
100,0
|
allada, zè, tori, toffo, calavi
|
dans Commune
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
100,0(1)
|
0,0
|
0,0
|
100,0
|
Tokpa
|
dans Commune
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
100,0(2)
|
0,0
|
100,0
|
Total
|
dans Commune
|
11,1(4)
|
19,4(7)
|
13,9(5)
|
8,3(3)
|
30,6(11)
|
16,7(6)
|
100,0
|
Annexe3 : Prix d'achat de l'ananas au kilogramme en
fonction des unités d'achat et des périodes de vente
3.1. Prix d'achat de l'ananas au kilogramme par
bâchée et en fonction des périodes de vente
Statistiques descriptives
|
Période et grosseur des fruits
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Gros fruit en forte demande
|
25
|
48,00
|
60,00
|
56,8000
|
3,65148
|
Moyen fruit en forte demande
|
29
|
16,00
|
32,00
|
22,6207
|
3,89518
|
Petit fruit en forte demande
|
6
|
8,00
|
8,00
|
8,0000
|
0,00000
|
Gros fruit en demande moyenne
|
25
|
40,00
|
52,00
|
47,2000
|
3,82971
|
Moyen fruit en demande moyenne
|
30
|
8,00
|
20,00
|
17,0000
|
2,95950
|
Petit fruit en demande moyenne
|
6
|
6,00
|
8,00
|
7,3333
|
1,03280
|
Gros fruit en faible demande
|
28
|
16,00
|
40,00
|
32,8571
|
6,65396
|
Moyen fruit en faible demande
|
29
|
6,00
|
16,00
|
11,7241
|
1,57880
|
Petit fruit en faible demande
|
6
|
2,80
|
4,00
|
3,8000
|
,48990
|
N valide (listwise)
|
5
|
|
|
|
|
3.3. Prix d'achat de l'ananas au kilogramme par quarantaine et
en fonction des périodes de vente
Statistiques descriptives
|
Période et grosseur des fruits
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Gros fruit en forte demande
|
6
|
67,31
|
115,38
|
91,3462
|
20,84566
|
Moyen fruit en forte demande
|
6
|
28,85
|
76,92
|
60,8974
|
17,90287
|
Petit fruit en forte demande
|
3
|
9,62
|
28,85
|
22,4359
|
11,10289
|
Gros fruit en faible demande
|
6
|
19,23
|
48,08
|
40,0641
|
11,24082
|
Moyen fruit en faible demande
|
7
|
9,62
|
288,46
|
60,4396
|
100,80334
|
Petit fruit en faible demande
|
3
|
3,85
|
19,23
|
14,1026
|
8,88231
|
Gros fruit en demande moyenne
|
6
|
28,85
|
76,92
|
60,8974
|
17,90287
|
Moyen fruit en demande moyenne
|
5
|
19,23
|
48,08
|
36,5385
|
12,53693
|
Petit fruit en demande moyenne
|
3
|
5,77
|
25,00
|
18,5897
|
11,10289
|
N valide (listwise)
|
3
|
|
|
|
|
Annexe 4 :Photo montrant le déchargement d'une
voiture Peugeot bâchée à Tokpa
Annexe 5 : Photo montrant le chargement d'un camion vers
le Nigéria
Annexe 6 : Questionnaires destinés aux
producteurs
N°
|
Questions
|
|
1
|
Identification
Commune .......arrondissement.......Village.......
Nom du chef de ménage..............
Sexe : .....Age :........Niveau
d'instruction...........
Ethnie :.....Religion.......... Situation
matrimoniale........
Nom de l'enquêté membre du
ménage :..........
Lieu de résidence :......Type de
ménage : Monogame.....Polygame......
Composition du ménage
Moins de 6ans 6à 14ans14 à 60ans60 et plus Homme
FemmeNombre d'enfants en charge de l'enquêté :
Homme.....Femme.......
Appartenance à un groupement
oui non
Si oui l'effectif
Contact avec les services de vulgarisation.............oui
non
|
|
2
|
Quel est votre activité principale ?
1=agriculture ; 2= commerce ; 4= transformateurs des produits ;
8=fonctionnaire ; 16=autres à préciser
|
|
3
|
Quelles sont vos activités secondaires et à
quelle période l'exercer-vous ?
Activité secondairesPériodes d'exécution
Autres sans périodes
|
|
4
|
Quels sont les produits que vous
cultivez ?..........................
.......................................................................................
|
|
5
|
Depuis quand cultivez-vous
l'ananas ?........................
|
|
6
|
Quelles variétés de l'ananas
produisez-vous ? 1-Pain de sucre ; 2- Cayenne lisse ; 3- les
deux
|
|
7
|
Quels sont les équipements dont vous disposez, leur
nombre et prix d'achat ?
Nature NombreP.UMontantDurée d'utilisationAnnée
d'acquisitionBidon Cache-nezCordeau
(mètre)Coupe-coupeCouteauHachesHouesNichorPaire de bottesPaire de
gantsPaire de lunettesPlantoirsPlastic
d'épandagePulvérisateursTonneau en plastic
|
|
8
|
Quelles sont les charges supporters au cours de la production
de l'ananas ?
Unité Quantité P.U.Montant Intrants
RejetsUréeSulfate de potassiumNPKCarbureEauEthrelProduits
phytosanitaireMatière organique (fiente de volailles)Main d'oeuvre
DéfrichementEndainage et ramassageEssouchage - labourTraitement des
rejetsParcellisation et piquetageMise en terre des rejetsSarclage Nombre de
sarclageEpandageNombre d'épandageTraitement phytosanitaire (2)TIF
(2)Comptage des fleurs / fruitsEthrélageRécolte
|
|
9
|
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans
la production de l'ananas ?
|
|
10
|
Quels sont vos lieux de vente? 1=au champ ; 2=au bord des
routes 4= Dantopka 8=Ouando 16= Sème ; 32= les marché de la
ville ; citez ces marchés de la ville..........................
|
|
|
Qui sont vos clients ?
Collecteurs Grossistes Détaillants Exportateurs
Transformateurs Autres
|
|
11
|
Quelles sont vos unités de vente et leurs
prix ?
Unité de ventePrix de venteBâchés Taxi 5
placesTaxi 9 placesQuarantaine
|
|
|
Comment le prix est fixé ? 1=marchandage 2= prix
standard 3=autres à préciser
|
|
12
|
Quelles sont les périodes de forte demande, de faible
demande et de demande ordinaire de l'ananas suivant les lieux de
vente ?
Lieux de ventePériodes Déc-janfevMar-avrmaiJuin-
juaouSep- oct-NovForte demDem moyFaib demForte demDem moyFaib demForte demDem
moyFaib dem
|
|
13
|
Donnez l'évolution des superficies en quantin par
produit cultivé sur les cinq dernières années ?
Produits 20092010201120122013
|
|
14
|
Donnez l'évolution de la production par produit
cultivé sur les cinq dernières années ?
Produits 20092010201120122013
|
|
|
Quelles sont vos unités de vente et leurs prix suivant
les périodes de l'année et la grosseur des fruits ?
(unité de vente : 1= bâchée ; 2=
quarantaine ; 4= taxi 5places ; 8= taxi 9places ; 16= par
unité ; 32 par kg
Lieux de vente Unité de vente Taille des fruitsPrix de
vente par unité
Forte demandeDemande moyenneFaible demandeGros fruits Fruit
moyenPetit fruitGros fruits Fruit moyenPetit fruitGros fruits Fruit moyenPetit
fruitGros fruits Fruit moyenPetit fruit
|
|
15
|
Avez-vous des contrats de livraison avec des clients ?
1=oui 2=non
|
|
16
|
Si oui quelles sont ces clients et quelles quantités
leur livrez et à quels prix ?
Nature du clientLieu de livraisonUnité de
livraisonQuantité Prix de livraison
|
|
17
|
Avez-vous des sources de financement ? 1=oui 2=non
|
|
18
|
Si oui quelles sont ces sources de financement et le
montant ?
Sources de financementMontant
|
|
19
|
Quelles sont vos perspectives pour la production de
l'ananas ?
|
|
20
|
Mode d'accès à la terre ? 1=héritage
2=achat 3=location 4=emprunt 4=bail 5= don 6=autres
|
|
21
|
Quelle est votre système de culture ? 1=
intensif 2= semi-intensif 3= extensif
|
|
Annexe 7 : Questionnaires destiné aux
commerçants
N°
|
Questions
|
Codes
|
Q0
|
Identification
Commune .......arrondissement.......Village.......
Nom du chef de ménage..............
Sexe : .....Age :........Niveau
d'instruction...........
Ethnie :.....Religion.......... Situation
matrimoniale........
Nom de l'enquêté membre du
ménage :..........
Lieu de résidence :......Type de
ménage : Monogame.....Polygame......
Composition du ménage
Moins de 6ans 6à 14ans14 à 60ans60 et plus Homme
femmeNombre d'enfants en charge de l'enquêté :
Homme.....Femme.......
|
|
Q1
|
Quel est votre activité principale ?
1=agriculture ; 2= commerce ; 4= transformateurs des produits ;
8=fonctionnaire ; 16=autres à préciser
|
|
2
|
Quelles sont vos activités secondaires et à
quelle période l'exercer-vous ?
Activité secondairesPériodes d'exécution
Autres sans périodes
|
|
3
|
Quels sont les produits que vous
commercialisez ?..........................
.......................................................................................
|
|
4
|
Depuis quand commercialisez-vous
l'ananas ?........................
|
|
5
|
Que représente le commerce d'ananas dans vos
activités :
En termes de temps que vous y consacré.................
(sur 10h de temps)
En termes de moyens financiers que sa nécessite .......
(100 dépensés)
En termes de revenu que cela vous rapporte............... (sur
100 gagnés)
|
|
6
|
Qui sont vos principaux clients pour l'ananas ?
Suivant leur
nombre....................................................................
Suivant la quantité des
achats.................................................
Suivant leur
fidélité............................................................
|
|
7
|
Dans quelles Commune s et villages vous vous approvisionnez en
ananas ?
Commune s Arrondissements Villages
|
|
8
|
Quels sont vos lieux d'achats ? 1=au champ ; 2=au
bord des routes 4= Dantopka 8=Ouando 16= Sème ; 32= les
marchés de la ville ; citez ces marchés de la
ville..........................
|
|
9
|
Quelles variétés de l'ananas vendez-vous ?
1-Pain de sucre ; 2- Cayenne lisse3- les deux
|
|
10
|
Où vendez-vous l'ananas ? et sous quelles
formes ?
Lieux de venteVilles Formes d'ananas venduesMarchés
Quartiers Frais Jus Séché
|
|
11
|
Des lieux de collecte aux lieux de vente, combien de temps
(heure) met le véhicule pour atteindre la destination ?
Commune s Type de véhicule Destination Distance Temps
|
|
12
|
Quelles sont les charges que vous supportez depuis les lieux
d'achat jusqu'à la destination par voyage ? (unité de
transport : 1= bâchée ; 2= quarantaine ; 4= taxi
5places ; 8= taxi 9places
Commune s d'achat et destination Unité de transport
Coût de récolte/unité de transportCoût de transport
Déchargement Autres charges
|
|
13
|
Quelles sont vos unités de vente et leurs prix suivant
les périodes de l'année et la grosseur des fruits ?
(unité de vente : 1= bâchée ; 2=
quarantaine ; 4= taxi 5places ; 8= taxi 9places ; 16= par
unité ; 32 par kg
Lieux de vente Unité de vente Taille des fruitsPrix de
vente par unité
Forte demandeDemande moyenneFaible demandeGros fruits Fruit
moyenPetit fruitGros fruits Fruit moyenPetit fruitGros fruits Fruit moyenPetit
fruitGros fruits Fruit moyenPetit fruit
|
|
14
|
Quelles sont les quantités de pertes de fruits que vous
enregistrez en moyenne par période de l'année ? (sur
100fruits, combien sont pourris, vendus à bas prix ou non vendu)
Périodes de pourrisDéc-jan févrMars-avril
maiJuin-juil-aout Sep-oct-novForte demanVendus à bas prixPas vendusMoy
demanVendus à bas prixPas vendusFaible demanVendus à bas prixPas
vendus
|
|
15
|
Arrivez-vous à conserver de l'ananas frais sans le
transformer ? oui.. non....
Si oui comment et pendant combien de temps ?
durée...........
Procédure de conservation de
l'ananas................................................
|
|
16
|
Selon vous, quels sont les facteurs qui expliquent ces
pertes ? 1= trop de pluies ; 2= la chaleur ; 4= faible
demande ;8=fruit non murs ;16= autres...
|
|
17
|
Quelles sont les difficultés rencontrées au
cours :
Difficultés de RouteDe lieu de venteDes lieux
d'achatsDe location de véhiculeTransportAutres
|
|
18
|
Si vous vendez les dérivés de l'ananas, dites
depuis quand et les quantités achetées suivant les lieux
d'achats ?( unité d'achat : 1=casier ; 2=bidon de
20litres,4= groupe de 6bouteilles 8= autres....
Dérivés de l'ananasDepuis quandLieux
d'achatUnité d'achatQuantité achetée par voyageForte
demaDem moyeFaible demaJusSiropAnanas séchéAutres
|
|
20
|
Quelles sont les périodes de forte demande, de faible
demande et de demande ordinaire des dérivés de l'ananas suivant
les lieux de vente ?
Lieux de ventePériodes Déc-janfevMar-avrmaiJuin-
juaouSep- oct-NovForte demDem moyFaib demForte demDem moyFaib demForte demDem
moyFaib demLieux de ventePériodes Déc-jan févrMars-avril
maiJuin-juil-aout Sep-oct-novForte demDem moyFaib demForte demDem moyFaib
demForte demDem moyFaib dem
|
/_/_/_/
/_/_/_/
/_/_/_/
|
21
|
Avez-vous des contrats de vente fermes avec des bars ou
restaurants du lieu de vente ? 1=oui ; 2=non
Si oui donnez quelques
bars/restaurants.............................
|
|
22
|
Quelles sont les charges que vous supportez depuis les lieux
d'achats jusqu'à destination par voyage ? (unité de
transport : 1= casiers de 24 bouteilles ; 2= bidon de 20litres ;
4= groupes de 6bouteilles ; 8= bâchées ; 16= camion
fourgonnettes autres.........
Commune s d'achat et destination Unité de
transportQuantité transportéePrix Coût de
transportChargement
déchargementAutres chargesDonnez le nombre de casiers
ou de bidons de 20l ou de groupe de 6bouteilles par
Bâchée :.....casiers....bidon de 20litres.......groupes de
6bouteilles
Camion fourgonnettes : :.....casiers....bidon de
20litres.......groupes de 6bouteilles
|
|
|
Comment fixez-vous les prix à l'achat ?
1=marchandage 2=prix standard 3= autres à préciser
|
|
|
Le prix de vente par unité de mesure ?
Unité de mesureQuantité Prix
|
|
|
Comment fixez-vous les prix à la vente ?
1=marchandage 2=prix standard 3= autres à préciser
|
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23
|
Quels sont vos impôts, patentes et autres charges fixes
que vous supportez par an ?
Nature des taxesMontant Autres impôtsMontants Autres
charges
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24
|
Exporter-vous de l'ananas ? oui.......non..........
Si oui vers quels
pays ?............................................................................
|
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25
|
Expliquez comment se fait l'exportation de
l'ananas ?................................................
|
|
26
|
Pour les pays de la sous région, comment cela
s'effectue ?.............................................
|
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27
|
Que représente les produits de l'ananas dans vos ventes
(y compris les exportations) ?.........................%
|
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28
|
Dites nous les charges à l'exportation de vos produits
par voyage
Pays destinataires Produits Transport jusqu'à
CotonouTransport 1Prix de cession/kg (2)Nature Unité Qté
Aérin Par mer(FOBCAF(1) Si le produit est livré dans le pays
hôte et vous supportez le transport
(2) Suivant que le produit est livré à Cotonou
(FOB) ou à destination (CAF)
|
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29
|
Dites-nous les différentes charges par voyage et les
quantités livrées en moyenne par voyage
Produits Pays Unité de mesureQuantité
livréeCharges de transport Chargements déchargementsFaux frais et
autres
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30
|
Combien de voyages effectuer-vous par mois et les autres
charges annuelles que vous supportez ?
Produits Pays Nombre de voyages/moisUnité de ventePrix
de vente
|
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31
|
Quelles sont les difficultés rencontrées dans
l'exportation de l'ananas et de ses
dérivés ?..........................................................................................
...................................................................................
|
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32
|
Quelles sont vos perspectives de vente de l'ananas et de ses
dérivés ?.........................
.....................................................................................................
|
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33
|
Comment être vous informez de la disponibilité de
l'ananas ? 1= visite dans les lieux de production, 2= information
auprès d'autres commerçants, 3= visite au marché de
collecte, 4= autre (préciser)
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34
|
Comment vous-informez vous du niveau des prix?
1= auprès d'autres vendeurs, 2= à la radio, 3=
vient s'informer le jour du marché, 4= autres (préciser)
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Annexe 8 : Questionnaire destiné aux
transformateurs
N°
|
Questions
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Codes
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Q0
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Identification
Commune .......arrondissement.......Village.......
Nom du chef de ménage..............
Sexe : .....Age :........Niveau
d'instruction...........
Ethnie :.....Religion.......... Situation
matrimoniale........
Nom de l'enquêté membre
ménage :..........
Lieu de résidence :......
Transformation individuelle................. en
groupement...................
Si individuelle, Composition du ménage :
Moins de 6ans 6à 14ans14 à 60ans60 et plus Homme
femmeNombre d'enfants en charge de l'enquêté :
Homme.....Femme.......
Si en groupement, effectif du groupe : Homme..........
Femme
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1
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Depuis quand transformez-vous l'ananas et en quelles
périodes de l'année ?
Depuis quand ?Périodes de
transformation123456789101112
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2
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Quelles sont les différents produits que vous obtenez
à partir de l'ananas ?......
..............................................................................................................
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3
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Quelles sont les périodes de forte, moyenne et faible
demande de vos produits de transformation ?(indiquez ces périodes
par les n°s des mois ci-dessus)
Produits Forte demandeMoyenne demandeFaible demande
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4
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Effectuez-vous une production jointe ou des transformations
séparées pour les divers produits que vous obtenez ?
production..... production séparées....
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5
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Quelles quantités d'ananas transformez-vous par cycle
suivant les périodes de l'année et les quantités de
produits obtenus ? (unité : 1=casier ;2= bouteille de
20litres ;3= groupe de 6bouteilles de 0,5litre ;
4=kg ;autres.....préciser......
Types de productionPériodes Quantité
d'ananasSous produitsUnit quantitéJus SiropAutre Forte demandeMoyen
demandeFaible demandeForte demandeMoyen demandeFaible demande
|
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6
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Quels sont les équipements dont vous disposez, leur
nombre et prix d'achat ?
Nature Nombre P.U.MontantDurée d'utilisation
Année
d'acquisitionMarmiteBassinesPresseChaudièreAccoutrementsSource
d'énergieSource d'eauEquipement d'emballage
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7
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Quelles sont les charges supportées au cours de la
transformation par cycle ?
Unité Quantité P.U.Montant Période forte
demandeAnanasEpluchure (service)Presse
(service)BouteillesEnergieCapsulesEtiquettesEauPériode de faible
demandeAnanasEpluchure (service)Presse
(service)BouteillesEnergieCapsulesEtiquettesEauPériode de demande
ordinaireAnanasEpluchure (service)Presse
(service)BouteillesEnergieCapsulesEtiquettesEau
|
|
8
|
Si la production est individuelle, avez-vous un personnel en
permanence ? oui... non..... Si oui son effectif, leur salaire
annuel ?
Personnel permanentPersonnel non permanentQualification
Effectif Salaire/moisSalaire annueleffectifDurée et
périodeCoût/anhommefemmeTechniciens Personnel non
qualifié
|
|
9
|
Si produisez de l'ananas séché, depuis quand et
quelle quantité séchez en moyenne ?
Année de démarrageVariété
transforméeQuantité transformé
|
|
10
|
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans
le processus de transformation de l'ananas ?
Transformation en
jus............................................................................................................
............................................................................................................................................................
Transformation en
sirop......................................................................................................................
..................................................................................................................................................................
Transformation en ananas
séché............................................................................................................
..................................................................................................................
|
|
11
|
Où vendez vous les produits (jus, sirop,
séché) de transformation ?
Produits Lieu de vente
|
|
12
|
Si vous vendez vos produits au Bénin, quelles
quantités et à quel prix suivant les périodes ?
Lieux de venteProduits Unité de ventePériode de
demande fortemoyennefaiblePUQtePUQtePUQte
|
|
13
|
Avez-vous des contrats de livraison avec des clients ? 1=
oui 2=non
|
/_/
|
14
|
Si oui quels sont ces clients et quelles quantités leur
livrez vous par mois et à quels prix ?
Nature des clientsLieu de livraisonUnité de
livraisonQuantité livrée/moisPrix unitaire de livraison
|
|
15
|
Quelles sont les charges que vous supportez par
voyage ?
Nature des clientsLieu de livraisonCharges de transport
Chargement déchargementAutres faux frais de route
|
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16
|
Exportez-vous vos produits dérivés de
l'ananas ? 1=oui 2=non
|
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17
|
Si vous exportez vos produits, vers quels pays ?
Produits Pays destinataires
|
|
18
|
Donnez l'évolution de vos exportations sur les cinq
dernières années ?
Produits 20132012201120102009
|
|
19
|
Dites nous les charges à l'exportation de vos produits
par voyage
Pays destinataires Produits Transport jusqu'à
CotonouTransport 1Prix de cession/kg (2)Nature Unité Qté
Aérin Par mer(FOBCAF(1) Si le produit est livré dans le pays
hôte et vous supportez le transport
(2) Suivant que le produit est livré à Cotonou
(FOB) ou à destination (CAF)
|
|
20
|
Quels sont vos impôts, patentes et autres charges fixes
que vous supportez par an ?
Nature des taxesMontant Autres impôtsMontants Autres
charges
|
|
21
|
Que représentent les produits de l'ananas dans vos
exportations ?.....%
|
|
22
|
Pour les pays de la sous région, comment cela
s'effectue ?........................................................
...................................................................................................................
|
|
23
|
Dites-nous les différentes charges par voyage et les
quantités livrées en moyenne par voyage
Produits Pays Unité de mesureQuantité
livréeCharges de transport Chargements déchargementsFaux frais et
autres
|
|
24
|
Si l'unité est le camion ou bâchée, dites
le nombre de casiers par unité.
Type de moyen.........nombre de casier................... Type
de casier................
|
|
25
|
Combien de voyages effectuer-vous par mois et les autres
charges annuelles que vous supportez ?
Produits Pays Nombre de voyages/moisUnité de ventePrix
de vente
|
|
26
|
Quelles sont les difficultés rencontrées dans
l'exportation de l'ananas et de ses
dérivés ?..........................................................................................
...................................................................................
|
|
27
|
Quelles sont vos perspectives de vente de l'ananas et de ses
dérivés ?.........................
.....................................................................................................
|
|
Annexe 9 : Questionnaire aux transporteurs de l'ananas et ses
dérivés
Q0
|
Commune ............arrondissement....................
village..............................
Nom du
transporteur..............................................
Sexe.......Age......niveau d'instruction......... situation
matrimoniale............
Nombre de personnes en charge Homme..... femmes........
Composition du ménage :
Moins de 6ans 6à 14ans14 à 60ans60 et plus Homme
femme
|
|
1
|
Depuis combien d'années transportez-vous l'ananas ou
ses dérivés ?.........
|
|
2
|
Vers quelles destinations et combien de voyages par semaine ou
mois ?
1=ananas frais ; 2=jus
d'ananas ;4=sirop ;8=autres........
Destination Produits transportésNombre de fois par
semaineNombre de fois par moisObservation Bohicon Porto-NovoIlacondji
KrakéKandi
MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres
|
|
3
|
Quels sont vos moyens de transports vers chacune de ces
destinations ?
Destination Bâchés Fourgonnette Camions (6
à 10 roues)Titan (plus de 10 roues) Bohicon Porto-NovoIlacondji
KrakéKandi
MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres
|
|
4
|
Quelles sont les difficultés rencontrées par axe
de transport ?
Destination Difficultés Bohicon Porto-NovoIlacondji
KrakéKandi
MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres
|
|
5
|
Quelles quantités des produits d'ananas,
transportez-vous par voyage suivant le moyen utilisé ?
(unité de mesure : 1= unité d'ananas, 2= quarantaine ;
3= tonne (kg) ; 4= casiers de 24 bouteille de 0,5litre ; 5= groupe de
6bouteille de 0,5 litre ; 6= cartons de 24boites de conserves ;
autres...................................
Destination Nature des produitsUnité de
mesurebâchéeCamions (moins de 10 roues)Camion (plus de 10 roues)
Bohicon Porto-NovoIlacondji KrakéKandi
MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres
|
|
6
|
Quelle est la durée de route par destination et les
faux frais que vous supportez par voyage (type de véhicule
1=bâchée 2=fourgonnette ; 4=camion à moins de
1à roues ; 8= camions de plus de 1àroues.)
Destination Type de véhiculeDélai de routeFrais
de voyagecarburationPetites pannesFaux fraisautresBohicon Porto-NovoIlacondji
KrakéKandi
MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres
|
|
7
|
Qui supporte les frais de route ?
Frais de routLe propriétaireLe chauffeurLes
deuxCarburationFaux fraisPetites pannes
|
|
8
|
Quels sont les taux de perte suivant les destinations ?
(sur 100kq combien d'ananas est gâté avant destination ; ou
sur 100 bouteilles, combiens sont cassées)
Destination Type de véhiculeAnanas Sous produits
ananasBohicon Porto-NovoIlacondji KrakéKandi
MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres
|
|
9
|
Suivant les destinations, à combien vous êtes
rémunérés et les frais de location de votre
véhicule par voyage ?
Destination Rémunération du chauffeurLocation du
véhiculeLe propriétaire supporte les frais de routeLe chauffeur
assure les frais de routeBohicon Porto-NovoIlacondji KrakéKandi
MalanvilleParakouDjougouNatitingouPorgaLoméNiameyAutres
|
|
10
|
Quelles destinations vous profitent le
mieux ?......................................
|
|
11
|
Quels sont les autres produits agricoles que vous transportez
dans la sous région et vers quelles destinations ?
ProduitsDestinations
|
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12
|
Parmi les produits que vous transportez, lequel vous semble
plus rémunérateur?.................
|
|
13
|
Quelles sont les autres charges annuelles que vous supportez
que vous ayez effectué et ce par type de véhicule ?
Type de véhiculeVisite techniqueAssurance Autres
charges fixes
|
|
14
|
Qui sont vos clients qui vous font appel pour le transport de
leurs ananas ou dérivés ? (sur 1à appels mettez le
nombre des appels de chacun des acteurs.)
Producteurs Transformateurs commerçantsautresNombre
d'appelsContact de l'acteurCommune de résidenceVillages
|
|
15
|
Quelles sont vos perspectives de vente de l'ananas et de ses
dérivés ?.........................
................................................................................................
|
|
Annexe10 : Fiche d'enquête sur les flux d'ananas
à l'intérieur ou à l'extérieur du Bénin
Lieu de
l'enquête :Enquêteurs :
N°
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Date
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Heure de passage
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Type de véhicule
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Destination
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Observations
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Type de véhicule : 1= Bâchée 2= Taxi
5 place 3= Taxi 9 place 4 = Camion
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