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Construire une démocratie consociative en afrique subsaharienne. cas de la république démocratique du congo

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par David NZENZE
Université de Kinshasa (RDCongo) - Licence en Sciences Politiques et Administratives 2015
  

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Section3. L'attitude des dirigeants africains face à la démocratie

Tout n'est pas à mettre sur le dos de l'Occident, ce dernier ne force pas les dirigeants africains à copier aveuglement la démocratie à l'occidentale ; à tailler les constitutions selon les individus ; à restreindre la démocratie juste aux élections ; à gaspiller l'argent des pauvres contribuables africains en vue d'organiser des simulacres élections (à coup de milliards et au prix des milliers de morts) ; à développer l'idée selon laquelle « je ne peux pas organiser le scrutin pour échouer » ; à pouvoir institutionnaliser la corruption ; à aller s'endetter jusqu'au cou au nom de leurs gouvernements dans le but de satisfaire leurs intérêts ; à augmenter seulement leurs salaires au mépris de leurs compatriotes ; à former des gouvernements selon les affinités familiales ou relationnelles ; à voler l'argent de l'Etat ; à distribuer les richesses nationales de façon inégale ; à taxer ceux qui sont au pouvoir comme des étrangers; à définir les adversaires politiques(opposants) comme des perdants, des ennemis, qu'il faut à tout prix neutraliser, diviser, arrêter, pousser à aller en exil ; à aller comploter avec les ambassadeurs occidentaux en vue de préparer un coup d'Etat ; à nier toute action gouvernementale, même si le résultat prouve que c'est bien ; à faire des déclarations déplacées sur R.F.I. contre le pouvoir en place; à modifier à chaque échéance électorale les constitutions afin de se maintenir au pouvoir au mépris de la volonté du peuple.

En outre, en 2011, certains pays africains(le Gabon, le Nigéria, l'Afrique du Sud,...) ont volontairement donné leurs voix aux Nations Unies de manière à encourager l'OTAN d'aller bombarder la Lybie, en vue de donner un acte barbare, une connotation internationale. Et, pendant que les bombes pleuvaient sur Tripoli, les chefs d'Etat Africains n'ont rien dit. L'Union Africaine était muette. Certains comme ABDOULAYE WADE ont été courtisés pour jouer un rôle qu'on ne pourrait imaginer : le Sénégal reconnaît le CNT et son président Abdoulaye Wade se rend à Benghazi, parade sous la protection des militaires Français et invite KADHAFI à entendre la voix de son « peuple »86(*)(les mercenaires) c'est-à-dire de quitter le pouvoir. Tout ça c'est toujours imposé par l'Occident ? La réponse est cent fois non !

Pire encore, les africains se jettent sans retenue dans les bras de l'Occident pour sauver la démocratie mimétique, comme le font déjà les soi-disant socialistes africains, les démocrates autoproclamés87(*), en faisant appel à la « communauté internationale » sur R.F.I. lorsqu'il y a une crise postélectorale, un problème humanitaire, une agression ou une occupation afin que cette entité vienne à leur secours. Or, en réalité la communauté internationale n'existe pas, elle est une coquille vide, un concept bidon et dénué de sens. Pour nous, une vraie communauté internationale est un ensemble de pays unis par la croyance en destin commun. De cette façon, tous les pays membres de Nations Unies font partie de la communauté internationale. Ce ne sont pas seulement quelques Etats (cinq) membres éternels de conseil de sécurité.

L'Afrique est le seul continent qui, à chaque fois qu'il y a un problème même simple (eau, électricité, épidémie,...), fait appel à la « communauté internationale », pendant que sous d'autres cieux les gens travaillent de manière responsable, créent des richesses, n'internationalisent pas tout, et font confiance en eux-mêmes et à leurs institutions. Par conséquent, voici comment l'Afrique subsaharienne est caricaturée : « représentée par un homme squelettique, aux pieds nus , vêtus de lambeaux, les poignets sous menottes, les lèvres cadenassées, les yeux bandés, le cou emprisonné par une longue chaine solide que tire, à l'autre bout, un homme blanc (la communauté internationale) détenant les grosses clés des solutions à tous les problèmes de l'Afrique , un homme au long nez sadique, amusé et rigolant de voir bientôt le nègre tomber dans le gouffre creusé devant lui »88(*). Et donc, s'il est vrai que l'Occident donne des injonctions démocratiques aux dirigeants africains, il est faut de croire qu'il va jusqu'à leur imposer son modèle de démocratie. Ce sont les intellectuels et dirigeants africains eux-mêmes qui sont incapables de comprendre la réalité de leurs sociétés et surtout de l'élucider dans sa relation avec le passé et son cortège d'échecs89(*).

En nous résumant, il y a lieu de noter que, ce chapitre est articulé autour de trois sections principales : la première a critiqué la démocratie à l'occidentale ; la deuxième a attaqué les problèmes posés par la démocratie à l'occidentale en Afrique subsaharienne; et la troisième et la dernière, a analysé l'attitude des dirigeants africains face à la démocratie.

CHAPITRE QUATRIEME : LA DEMOCRATIE CONSOCIATIVE COMME MODELE DE GESTION POLITIQUE POUR LA RDC ET L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Ce chapitre est présenté dans ce travail comme une solution aux problèmes de la démocratie qui divisent du jour au jour les africains. Il est constitué de six sections: la première réfléchit sur le gouvernement de grande coalition, la deuxième s'attelle sur le veto mutuel, la troisième parle de la proportionnalité de représentation, la quatrième se focalise sur l'autonomie segmentaire, la cinquième évoque le dialogue et le compromis, et la sixième et la dernière entame le suffrage indirect.

En RDC comme dans beaucoup de pays africains, les priorités (la santé, l'éducation, l'électricité, les routes, l'eau, la sécurité, les élections,...), se bousculent. Tous ces secteurs clignotent en rouge. Devant cet état des choses, certaines personnes pensent qu'on devrait d'abord prioriser le secteur sécuritaire (l'armée, la police et les services d'intelligence) car si le pays est en sécurité le développement pourrait en suivre ; pour d'autres, on devrait prioriser le secteur de la santé et de l'éducation parce que ces deux secteurs constituent un passage obligé au développement ; d'autres encore pensent qu'on devrait prioriser le secteur de la justice (la justice sociale, l'égalité devant la loi, etc.), car celle-ci élève une nation . Certes, toutes ces analyses sont très pertinentes, étant donné qu'elles sont basées sur le développement. Mais de notre côté, tant que les problèmes de la démocratie ne sont pas encore réglés, il serait difficile de penser à un quelconque projet de développement, car c'est dans la démocratie que tout s'organise.

Par conséquent, pour nous la priorité des priorités est ni plus ni moins que de construire une vraie démocratie qui mettra tout le monde à l'aise, et tout le reste trouvera sans délais des solutions adéquates.

Par ailleurs, quand on se penche sur la démocratisation de l'Afrique, une certitude s'impose à l'esprit. Dans les années 1960 comme dans les années 1990, les dirigeants africains n'ont pas vraiment pensé à construire leur propre démocratie. Tout s'est passé comme si celle-ci était un bien de consommation produit par les occidentaux et que les africains n'avaient qu'à l'importer pour pouvoir en jouir à leur tour. Les hommes politiques africains qui accèdent à la magistrature suprême de leurs Etats sont conscients du problème. Mais personne ne semble tirer la conclusion qui découle de ce constat. Manqueraient-ils d'audace ? Seraient-ils colonisés au point qu'ils auraient peur d'innover?90(*).

Pour ce qui précède, l'Afrique subsaharienne en général et la RDC en particulier, devraient d'abord s'approprier de leur modèle de démocratie inspiré par leurs particularités socioculturelles qui dépassent les élections, la majorité et l'opposition, et ensuite, l'adapter aux réalités du monde moderne.

A cet effet, vu la complexité des relations interethniques en Afrique subsaharienne, le modèle démocratique qui répond mieux serait pour nous la démocratie consociative ou organisation politique consociative. Celle-ci est un modèle de cohésion sociale. Il est basé sur le dialogue, l'intégration et la solidarité. Par ce fait, il est capable de prévenir ou de gérer les conflits. En plus de ces éléments, il viendrait atténuer les problèmes de la majorité et de l'opposition, des vainqueurs et des vaincus qui bloquent la construction d'un vrai régime démocratique stable en Afrique subsaharienne en général et en RDC en particulier.

En fait, selon l'architecte de ce modèle, le politiste AREND LIJPHART, la démocratie consociative regorge quatre caractéristiques principales91(*) : un gouvernement de grande coalition, un veto mutuel, la proportionnalité de représentation et l'autonomie segmentaire. Et pour notre part, nous ajoutons deux autres caractéristiques : le dialogue et le compromis et le suffrage indirect.

* 86TRAORÉ,T., « La gloire des imposteurs : un livre à lire », http : //www.makaila.over_blog.com/.../la_gloire_des_imposteurs_un_livre_a-lire.html, [En ligne], mis en ligne le 25 février 2014, consulté le 17 novembre 2014 à 9h 17', p.1.

* 87 MAYOYO BITUMBA, T., op.cit., p.136.

* 88 NGOMA-BINDA, P., La démocratie libérale communautaire..., op.cit., p.100.

* 89 MAYOYO BITUMBA, T., op.cit., pp.135-136.

* 90MAYOYO BITUMBA, T., op.cit., pp.25-168.

* 91 LIJPHART, A., cité par STALON, JEAN-L., Democraty in plural society, Yale University Press, New Haven, 1977, p.25.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite