Comprendre le concept de conscience en classe de philosophie au lycée : approche phénoménologique.( Télécharger le fichier original )par Sylvère Gildas NGOMO École Normale Supérieure de Libreville - Master 2 2016 |
ConclusionEn somme, la conscience métaphysique renvoie à une conscience substantielle, c'est-à-dire, une conscience qui n'a besoin que d'elle-même pour exister. Cependant, la conscience phénoménologique est une conscience intentionnelle, conscience qui est toujours et déjà porté vers les choses et le monde dont elle en dépend. Cette notion intentionnalité nous conduit à la notion d'intersubjectivité qui sous entend que l'expérience humaine n'est pas celle d'un être isolé, coupé du monde et des autres, mais plutôt celle d'un être en rapport avec d'autres. De cette notion d'intersubjectivité, nous pouvons donc en ressortir qu'il n'y a pas d'existence solitaire, de ce fait, il faut accepter et accueillir l'autre comme faisant partie de notre vie quotidienne. Cela nous amène donc à éducation aux valeurs du vivre ensemble et de tolérance. Sujets de réflexion : Sujet de type 1 : La conscience fait-elle de l'homme un être responsable ? Sujet de type 2 : « la conscience n'a pas de « dedans », elle n'est rien que le dehors d'elle-même et c'est cette fuite absolue, ce refus d'être substance qui la constituent comme une conscience » Sujet de type 3 : « Nous entendions par intentionnalité cette propriété qu'ont les vécus `' d'être conscience de quelque chose `'. (...) une perception est perception de..., par exemple d'une chose ; un jugement est jugement d'un état de chose ; une évaluation, d'un état de valeur ; un souhait porte sur un état de souhait, ainsi de suite. Agir porte sur l'action, faire sur le fait, aimer sur l'aimé, se réjouir sur ce qui est réjouissant, etc. » HUSSERL E., Idées directrices pour une phénoménologie, Paris, Gallimard, 2013. P.283.
CONCLUSION GENERALE« Comprendre le concept de conscience en classe de Terminale : Approche phénoménologique » est la thématique centrale et principale que nous nous sommes proposé de disséquer tout au long de notre travail. Ce travail de recherche avait somme toute pour finalité de mettre en lumière la conception du concept de conscience dans sa perspective phénoménologique. A cet effet, notre éventaire était centré autour d'une problématique bien observée, problématique d'ailleurs que nous nous sommes donné pour tâche d'apporter des réponses tout au long de ce travail. Ce travail nous a permis de comprendre que la conscience de manière générale n'est applicable qu'à un individu vivant et implique une faculté de connaissance de soi-même et de l'environnement. D'où la nécessité de l'interrogation du concept de conscience en philosophie. Car, pénétrer la conscience, c'est interpréter l'Homme, parce que la conscience est la nature de l'Homme. Cet appétit de l'examen du concept de conscience en philosophie se donne à voir en ce que la philosophie de manière globale met la question de l'Homme au centre de toute sa réflexion. Cette célèbre conscience est traduite par le cogito chez Descartes, elle est comprise comme étant une impression chez Hume, psychologique chez Locke, néant chez Sartre, et elle est à réaliser chez Merleau-Ponty. Nous avons démontré dans notre travail que toutes ces acceptions de l'idée de conscience enfin de compte n'étaient qu'une sorte d'introduction à la finalité à proprement parler de notre travail, qui était celle de mettre en exergue la perspective phénoménologique du concept de conscience. La phénoménologie étant l'examen des phénomènes, elle se comprend de ce point de vue comme étant une science, la science des phénomènes. Or, ces phénomènes auxquels s'attache la phénoménologie, ne sont accessibles qu'à travers la conscience, car les phénomènes en somme ne sont que des données de la conscience. De ce point de vue, la phénoménologie peut être aussi bien assimilée à une science de la conscience, car, en voulant s'intéresser aux phénomènes, elle finira avant tout par saisir l'essence de la conscience afin de mieux comprendre la nature des phénomènes. En se donnant donc pour tâche d'obtenir l'essence de la conscience, afin de saisir la nature des phénomènes, la phénoménologie se veut de ce fait être la science des essences. En clair, la phénoménologie peut avoir une triple définition, au-delà du fait qu'elle soit étymologiquement la science des phénomènes, elle peut aussi être considérée comme étant la science de la conscience d'une part, et d'autre part la science des essences. La phénoménologie étant une science, elle possède inévitablement de ce fait une méthode qui est la réduction phénoménologique afin de mieux examiner son objet d'étude. Cette réduction phénoménologique consiste donc à placer l'existence du monde réel entre parenthèse afin de fixer l'esprit en présence des purs phénomènes. Cette transformation intellectuelle permet donc de purifier la conscience de toute impureté, afin d'obtenir ce qu'on va désigner : la « conscience pure », la « conscience transcendantale », la « conscience transcendentalement pure », l' « être absolu de la conscience », la « conscience donatrice originaire », la « conscience phénoménologique » ou encore la « conscience intentionnelle ». C'est exactement ce qui va nous amener à pénétrer ce qu'est exactement la conscience dans sa signification phénoménologique. Nous sommes précisément arrivé au résultat selon lequel, la conscience phénoménologique est intentionnelle, intentionnelle en ce sens qu'elle est continuellement rapport à un objet. Cette conscience se définie fondamentalement par sa relation au monde et aux choses, en ce sens qu'on ne peut nullement définir la conscience sans mettre en exergue sa jonction au monde. Ce qui fait la conscience phénoménologique, c'est donc son intention, et cette intention se dirige inlassablement vers les choses. Ce n'est pas le célèbre et grand philosophe chinois Wang YANGMING qui nous dira le contraire, puisqu'il l'exprime très bien en ces termes : « Ce qui émane de l'esprit, c'est l'intention. Ce qui constitue originellement l'intention, c'est l'aptitude à connaitre. Là où se dirige l'intention, ce sont les choses. (...) Il n'est pas de principe en dehors de l'esprit, il n'est pas de chose en dehors de l'esprit.46(*) » Sachant qu'en phénoménologie, l'esprit est synonyme de conscience, nous comprenons très bien l'expression de la consubstantialité qui existe entre la conscience et le monde à travers ces propos du philosophe de Yuyao. Ce jugement n'est que la conséquence du rejet de la substantialité de la conscience prôner par Descartes. Comme nous le disait déjà Sartre, c'est « le refus d'être substance » qui fonde la conscience intentionnelle. En étant intentionnelle, donc portée vers le monde et les choses, la conscience est aussi relation à d'autres consciences. D'où l'idée de la notion d'intersubjectivité, qui signifierai que l'activité humaine n'est pas celle d'un personne isolé, mais plutôt celle d'un être toujours en rapport avec d'autres êtres comme lui. C'est cette compréhension de la vie sociale par la notion d'intersubjectivité qui nous amène donc à considérer qu'à travers cette notion, nous pouvons prêcher une éducation au vivre collectif harmonieux dans nos classes de terminales. Cet apprentissage aura donc pour objectif de batailler contre les souffrances qui minent le vivre ensemble, tels que la xénophobie et le tribalisme dans le contexte de la société gabonaise en générale, et les salles de classe en particuliers.
* 46 YANGMING W. cité et traduit par CHENG A., « Chuanxi lu I », in Wang Yangming quanji, Histoire de la pensée chinoise, Edition du Seuil, 1997, p.6. |
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