I.3. EPIDEMIOLOGIE
L'arbre urinaire est l'un des sites de l'organisme les plus
touchés par l'infection, mais cette fréquence varie en fonction
de l'âge et du sexe.
Le tractus urinaire de l'enfant est le deuxième
appareil, après l'arbre respiratoire, à s'infecter.
La fréquence de l'infection urinaire est de 3% chez les
filles et varie entre 1 à 2% chez les garçons. Cependant, dans la
période néonatale, les garçons sont plus touchés
que les filles (sex ratio=2,5) alors qu'au-delà de 1 an, l'infection
urinaire atteint 3 fois plus de filles que de garçons avec un pic autour
de 2 à 3 ans(12).
On peut alors affirmer que cette fréquence varie en
fonction du sexe de l'âge.
I.4. PHYSIOPATHOLOGIE
L'arbre urinaire est normalement stérile, à
l'exception de la flore des derniers centimètres de l'urètre
distal.
Cette dernière est variée et reflète
à la fois la flore digestive (entérobactéries,
streptocoques, anaérobies), la flore cutanée (staphylocoque
à coagulase négative, Corynebacterium) et la flore
génitale (lactobacilles de Doderlein chez la femme).
Les micro-organismes atteignent l'appareil urinaire par
différentes voies : ascendante essentiellement, mais aussi
hématogène ou lymphatique.
Le mécanisme principal est la voie ascendante,
spécialement pour les bactéries d'origine intestinale (E.
Coli et autres entérobactéries). La colonisation vaginale
par E. Coli semble être une étape indispensable dans la
physiopathologie des IU aigues et récidivantes (13)
La voie hématogène, plus rare, se limite
à quelques microbes tels que Staphylococcus aureus, Candida
albicansetMycobacteriumtuberculosis
a) Facteurs de virulence
bactérienne
Toutes les espèces des bactéries ne sont pas
identiques sur leur capacité d'induire une infection. Cette
capacité dépend des facteurs liés à l'hôte et
à la bactérie (virulence) : quand les défenses
naturelles de l'organisme sont diminuées, il n'est pas nécessaire
que la souche de microbes soit virulente pour déclencher
l'infection ; certaines souches de bactéries, dans une même
espèce, possèdent des facteurs virulents permettant leur
ascension à partir de la flore fécale, du milieu vaginal ou de
l'espace péri urétral, jusqu'à l'urètre et la
vessie, ou moins fréquemment, jusqu'aux reins, induisant ainsi une
inflammation systémique.
Différents types d'E. Coli possèdent
ces facteurs virulents (14).
b) Moyens de défense de
l'hôte
L'hôte possède différents moyens de
défense :
Ø Le flux permanent de l'urine
urétérale et la fréquence des mictions : des
anomalies fonctionnelles telles qu'une vessie neurologique, ou des
lésions de la moelle épinière favorisent la stase urinaire
dans la vessie et donc la prolifération bactérienne,
Ø La longueur de l'urètre : les
femmes possèdent un urètre plus court que celui des hommes, ce
qui favorise l'ascension des bactéries et donc leur entrée dans
la vessie
Ø L'intégrité de la muqueuse
vésicale avec une couche de mucopolysaccharides acide et la
présence d'uromucoïde ou protéine de Tamm- Horsfall
Ø Les constantes biochimiques de
l'urine : un pH acide, et une osmolarité faible permettent au
tractus urinaire de devenir hostile à certaines bactéries (15,
16)
c) Facteurs favorisants :
Ø Faible débit urinaire, résidu post
mictionnel, obstruction et dilatation congénitale de l'appareil urinaire
(valves de l'urètre postérieur, méga-uretère...)
Ø Reflux vésico-urétéral
(R.V.U.) : PNA récidivante.
Ø Urètre court, proche de la région
péri-anale chez la fille : cystite à
répétition.
Ø Vessie immature, instable (cas du
prématuré) : cystites à
répétition(17).
Ø Mauvaise hygiène périnéale
Ø Phimosis
Ø Infection prépuciale
Ø Présence d'oxyures,...
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