CHAPITRE 0 :
INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
Les voies urinaires sont à tout âge, mais tout
particulièrement chez le nourrisson et le petit enfant, une source
fréquente d'infections.
Les infections urinaires revêtent une importance
particulière pendant l'enfance parce qu'elles sont responsables d'une
morbidité considérable pendant la phase aiguë de la maladie.
De plus, à long terme, elles peuvent être à l'origine d'une
hypertension artérielle ou d'une perte de la fonction rénale
(1).
Une infection urinaire doit être recherchée
devant une fièvre inexpliquée, tant syndrome infectieux sans
point d'appel chimique (2). La colonisation suit le chemin inverse
d'écoulement normal de l'urine, à savoir
périnée-urètre-vessie-urètre-bassinet-rein. Les 3
premières étapes donnent lieu à une infection urinaire
basse ou cystite, les trois dernières à une infection urinaire
haute ou pyélonéphrite (3). Les infections urinaires basses
récidivantes concernent presque exclusivement les filles, ceci est
à attribuer outre les raisons anatomiques (brièveté de
l'urètre) à la fréquence de l'instabilité urinaire
entre 3 et 6 ans (4).
Chez les enfants, les IU concernent surtout la cystite (IU
basse) et la pyélonéphrite (IU haute). Si les
pyélonéphrites aigues représentent une infection
bactérienne documentée justifiant une hospitalisation en
pédiatrie, les décès sont exceptionnels. En revanche, les
récidives sont fréquents (un tiers des cas), l'imagerie retrouve
un pourcentage équivalent de reflux
vésico-urétéral, enfin les cicatrices rénales ne
sont pas rares et peuvent entrainer à long terme une hypertension
artérielle et une réduction néphrotique(1).
Selon l'OMS, les infections urinaires figurent au second plan
des infections bactériennes de l'enfant en fréquence,
après celles des voies respiratoires.
Pendant la première année de vie, elles
surviennent plus souvent chez le garçon, mais après l'âge
de un an, elles prédominent chez les filles. Au cours de l'enfance, 3
à 8% des filles et 1à 2 % des garçons présentent
une infection urinaire. Chez la fille de moins de deux ans, les infections
urinaires seraient responsables d'environ 8% des fièvres sans foyer
infectieux évidant à l'examen (3).
La fréquence des IU chez l'enfant varie d'une
région à l'autre comme le montre ce tour d'horizon de quelques
pays du monde, présenté ci-dessous.
Dans les pays développés, la fréquence
des IU varie entre 0,2 et 6%.
Aux Etats-Unis, sur 55.000 consultations pédiatriques
réalisées en 4 ans à la Mayoclinic, la fréquence de
l'infection urinaire dûment authentifiée était de
0,2% ; alors qu'elle était de 0,3 à 5,8% chez les enfants
hospitalisés.
En France, dans une étude menée en 2007, les
infectons urinaires sont les causes les plus fréquentes des infections
bactériennes où E. Coli y est impliqué à
90%. La prévalence de la maladie dépend des multiples facteurs
notamment l'âge et le sexe.
Dans les pays en développement, cette fréquence
varie entre 4 et 12%.
Au Maroc, dans la ville de Marrakech, une étude
menée entre 2005 et 2009 chez les enfants âgés d'un mois
à 15 ans montre que les germes en cause en cas d'IU sont E. coli dans
72% des cas, suivis de Klebsiella 14% et de Proteusmirabilis
5,8% ; l'étude de la sensibilité des germes aux
antibiotiques montre que la majorité des germes isolés
résiste à l'Amoxicilline avec un taux dépassant 2/3 des
cas recensés (5). Selon une autre étude menée au Maroc en
2010, presque tous les cas des infections urinaires ont répandu à
l'association d'une céphalosporine de troisième
génération avec un aminoside (2).
En RDC, les infections d'une manière
générale occupent la première place dans la
mortalité avec 31,1% des cas et parmi elles, l'infection urinaire occupe
la deuxième place avec une prévalence de 6% après le
paludisme 8% (6).
Une étude menée à Kisangani, dans la zone
de santé de Kabondo démontre que le taux de mortalité
concernant les infections urinaires chez les enfants de moins de 12 ans est de
8,5% contrairement à l'étude de BIYANGI qui enregistre un taux de
mortalité lié à l'infection urinaire à 11% (7).
Les IU constituent encore un problème pour la
santé humaine et en particulier chez les enfants surtout dans nos pays
en voie de développement. Ceci nous a poussé de nous poser la
question suivante : « Quels sont les aspects
épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des
infections urinaires chez les enfants de 0 à 5ans à
l'HPNK ? » et d'y mener nos recherches.
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