CHAPITRE IV :
DISCUSSION
IV.1. FREQUENCE DES INFECTIONS
URINAIRES
Dans notre étude, nous avons trouvé que la
fréquence des infections urinaires est de 7,6% par rapport aux autres
pathologies (tableau I).
Ces résultats sont superposables à ceux de
NYAMWAMI M. qui a trouvé que l'infection urinaire représente 10%
de l'ensemble des pathologies pédiatriques à l'HPNK en 2015 (19).
Sa valeur, légèrement supérieure à
la nôtre, s'explique par le fait que son étude a été
étendue aux enfants de 0 à 15 ans alors que pour notre
étude, nous n'avons pris que les enfants de 0 à 5ans.
Par contre BOUSKRAOUI, dans une étude menée au
Maroc en 2010, a trouvé une fréquence de 1,33%, valeur nettement
inférieure à la nôtre (20).
Toujours au Maroc, HALLAB constate qu'au cours de cinq
années (de 2000 à 2004), l'infection urinaire a
représenté 1,81% des admissions dans le service de
pédiatrie du CHU Hassan IIde Casablanca (21).
Aussi, pour BORDAT-MICHEL à Grenoble en 2003, la
fréquence dépend du sexe : 1 à 2% des garçons
et 3% pour les filles(17).
Cette différence avec notre étude peut
être expliquée par le fait que dans les pays où ces trois
auteurs ont mené leurs études respectives, l'hygiène est
de loin meilleure que dans notre pays.
IV.2. ASPECTS
EPIDEMIOLOGIQUES
IV.2.1. Le sexe des
patients
Dans notre étude, l'infection urinaire touche plus le
sexe féminin que le sexe masculin, soit 56,25% des cas contre 43,75%
(tableau II).
La littérature affirme que les IU, après
l'âge d'un an (et même chez l'adulte) prédominent chez les
filles.
Ce sont des raisons anatomiques qui expliquent cela, car
l'urètre de la fille est court, proche de la région
péri-anale ; ce qui provoque souvent des cystites (17).
Notons que la prédominance masculine a
été rapportée par certains auteurs : BINDA P. et al
ont noté 73 cas (56,6%) d'infection urinaire chez les enfants de sexe
masculin sur les 128 observés avec une prédominance chez les
nourrissons aux cliniques universitaires de Kinshasa en 2000, car il a
étudié les IU chez les enfants de moins d'un an (22).
Les résultats de BINDA et al sont comparables à
ceux de COHEN et col à Paris en 2007 qui rapportent que c'est dans la
première année de vie que l'infection urinaire sévit plus
chez le garçon après quoi elle est plus observée chez la
fille (1).
IV.2.2. L'âge des
patients
Au cours de notre étude, la fréquence la plus
forte a été observée chez les nourrissons (28 jrs- 2
ans)à 50% ; sans pour autant oublier l'importante fréquence
de 34,4% chez les petits-enfants (2-5ans).
Nos résultats concordent avec ceux de MEHR en Australie
qui a retrouvé dans une étude rétrospective
intéressant les enfants de moins de 6 ans une moyenne d'âge de 9.6
mois avec une nette prédominance chez les nourrissons de moins d'un an
(24).
Dans l'étude de MARIANI-KURKDJIAN, la moyenne
d'âge était de 21 mois avec 60% d'enfants âgés de 2
à 30 mois ; ce qui concorde avec nos résultats où la
moyenne d'âge était de 31 mois avec une nette prédominance
chez les nourrissons (65%) (23).
Le port des couches qui recueillent les urines et les selles
émises, exposant ainsi les voies urinaires à l'infection explique
ces chiffres(1,3).
La non circoncision expose à cet âge à
l'infection urinaire et chez les filles, la brièveté de
l'urètre et la proximité de l'orifice anal s'y ajoutent (23).
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