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Fréquence et prise en charge de la schizophrénie à  Lubumbashi

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par RIchard NDAMBO MBUYI
Université de Lubumbashi - Docteur en medecine 2015
  

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2. FACTEURS NEURO-BIOLOGIQUES

a. Neuroanatomie

Absentes chez de nombreux malades, on retrouve certaines anomalies de l'encéphale qui sont aussi présentes hors de la schizophrénie, au cours d'autres maladies mentales, ou même chez des sujets normaux ; et on ne sait pas si elles préexistent à la maladie ou si elles en sont la conséquence (16). Les études neuro-anatomiques, récentes, révèlent des anomalies de la substance grise (les corps cellulaires et des glies), et de la substance blanche (les fibres nerveuses, axones et dendrites, permettant la communication entre les neurones) dans le cerveau des patients schizophrènes : déficit oligodendrocytaire, perte de myéline (17,16 ,41).

b. Neurobiochimie

L'implication de facteurs biochimiques dans la schizophrénie est suspectée depuis longtemps sans que leur primaire ou secondaire n'ait pu être déterminée. L'hypothèse dopaminergique est encore, à l'heure actuelle, la mieux étayée. D'autres neurotransmetteurs (sérotonine, glutamate, noradrénaline, GABA, et neuropeptides) sont venus enrichir les données biologiques de ce trouble (7).

La dopamine reste le coeur des hypothèses biochimiques concernant la schizophrénie. Au niveau cérébral, les neurones dopaminergiques issus de l'aire tegmentale ventrale et de la substance noire se projettent vers les zones antérieures du cerveau de façon divergente. La reconnaissance d'un rôle central de la dopamine dans les phénomènes psychotiques est fondée en particulier sur l'efficacité des neuroleptiques qui sont des bloqueurs dopaminergiques, et sur les effets observés avec les psychostimulants à action dopaminergique, qui sont capables d'induire des symptômes psychotiques(31).Les perturbations pourraient être plutôt la conséquence de déséquilibre entre structures, et en particulier entre structures corticales « cortex préfrontal » et structures sous-corticales « noyau accumbens, striatum, amygdale »(7 ,16).

Un taux plasmatique de la dopamine élevé serait corrélé avec la symptomatologie positive et un taux plasmatique bas lorsque la symptomatologie négative prédomine. Une hypo-dopaminergiepré-frontale serait à l'origine d'une hyper-dopaminérgiemésolimbique. Les expressions comportementales des changements d'activité dopaminergique sont dus non pas à une augmentation ou à une diminution, mais plutôt à une modification de l `équilibre fonctionnel que les voies dopaminergiques créent entre les structures innervées(3 ,7 ,16).

La sérotonineest apparentée par sa formule à plusieurs psychotomimétiques (16); des études ont retrouvé une densité diminuée du récepteur « Rcp 5-HT2A et 5-HT2C » au niveau du cortex frontal et d'autres études ont montrés une augmentation de cette densité du « Rcp 5-HT2A » dans le cortex préfrontal et temporal (31).Le système sérotoninergique interagit de façon étroite avec le système dopaminergique et on ne peut distinguer, au vu des données actuelles, si les perturbations sérotoninergiques sont une cause ou une conséquence du dysfonctionnement dopaminergique (3 ,7 ,16).

L'hypothèse d'un déséquilibre cortico-sous-cortical mettant en jeu un hypofonctionnement sérotoninergique préfrontal et une hyperactivité sérotoninergique sous-corticale est mise en avant. L'effet psychomimétique des agonistes sérotoninergiques et l'action antipsychotique seraient en faveur d'un hyperfonctionnement sérotoninergique sous-corticale avec la «symptomatologie positive » (31).Les observations concernant une association entre un taux faible de 5-HIAA dans le LCR et une atrophie corticale, ainsi qu'une réduction de la densité des Rcp 5-HT2 et des sites de recapture au niveau du cortex frontal, pourraient-elles être en faveur d'un hypofonctionnement sérotoninergique préfrontal dans « les symptômes négatifs »(3).

L'adrénaline et la noradrénaline (NAD)dérivent elles aussi d'un acide aminé, par hydroxylation de la dopamine, la tyrosine, qui se transforme en dopamine, précurseur de la noradrénaline. Cette dernière paraît être le médiateur principal de toute la série dans le cerveau.Il existe des interactions entre les systèmes dopaminergiques et noradrénergiques(3 ,16). La NAD stimule la libération de dopamine via des récepteurs beta adrénergiques. Une augmentation des taux de la NAD au niveau des structures limbiques et dans le LCR est notée chez des patients Schizophrènes.Cette augmentation est corrélée avec les symptômes positifs pour certains, et avec les symptômes positifs et négatifs pour d'autres(3).

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