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Prévalence des infections des voies respiratoires superieures chez les enfants de 0 à  15 ans

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par Bienvenu Kongolo
Université de Kalemie - diplome de graduat sciences biomédicales 2015
  

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CHAPITRE VI. DISCUSSION

I. LA FREQUENCE GENERALE

Les IRA constituent le deuxième motif de consultation en pédiatrie, les infections ORL présentent pour notre étude un taux de 9.83%, légèrement faible à celui trouvée par RANDRIAMIHARISOA et al en 2000 à l'Hôpital pédiatrique d'Ambohimiandra qui était de 11,2%. [16]

II. LES FACTEURS SOCIODEMOGRAPHIQUES

1) Le sexe.

Dans notre étude, il n'existe pas de relation statistique entre la fréquence des IRA hautes et le sexe, les patients de sexe féminin sont les plus présents avec 57% et le sexe ratio était de 1,35. Selon une étude réalisée par AUBRY en 2010, le sexe masculin est un des facteurs de risque de survenue des infections respiratoires avec un sexe ratio de 1,17/1 [17] ce qui n'est pas similaire avec le notre.

Ceci concorde avec l'étude de RAMANDISON en 2004 évoquant que le sexe masculin domine avec 55% et le sexe ratio est de 1,2. [20]

2) L'âge

Les cas les plus fréquents sont observés dans la tranche d'âge de 0 à 5 ans dans notre étude. En effet, elles représentent 67% des cas.

Ceci rejoint ce que DEBUISSON a dit dans son étude soulignant que les tranches d'âge les plus touchées par les IRA sont celles des enfants 6 à 8 mois, période correspondant à la disparition des anticorps maternels et à l'acquisition progressive d'une immunité. [21]

Nos résultats sont également proches de ceux de RAOBIJAONA et d'une autre étude réalisée à l'HUMET en 2004 qui a montré que la répartition selon l'âge donne une fréquence plus élevée dans la tranche d'âge de 6 mois à 23 mois (61%). [18] [20]

Une étude au Niger en 2002 a montré également que l'âge des enfants vus en consultation ou hospitalisés pour une infection respiratoire haute était échelonné de 10 à 34 mois. [22]

3) La situation géographique.

Plus de 81% des cas de notre étude était des habitants de la région urbaine, ce qui pourrait s'expliquer par le fait que notre étude a été réalisée en milieu hospitalier urbain.

Ces résultats concordent avec les résultats des études réalisés à Tokyo et Mexico en 2008 montrant que les concentrations urbaines favorisent la survenue d'une infection respiratoire haute. [16]

En Afrique de Sud, lors d'une étude en 2007, les cas d'infections ORL attribués à la pollution de l'air extérieur en milieu urbain sont plus important (52%). [23]

Au contraire, à Haïti en 2000, a travers une enquête réalisée par l'Institut Haïtien de l'Enfance parmi les 39 % des enfants de moins de 5 ans présentaient des symptômes d'Infections Respiratoires Aiguës (IRA), la grande partie provient du milieu rural (43%). [24]

4) En fonction des mois.

Près du tiers des cas ont présenté des infections respiratoires hautes pendant la saison chaude et pluvieuse marquée par un climat chaud tropical avec 64,89%. Ceci peut s'expliquer par la facilité de propagation et la multiplication des germes pendant cette période.

Cette répartition saisonnière dans notre étude concorde avec les travaux déjà menés à l'HMET où 60.8% des enfants avaient présenté des infections ORL durant la saison marquée par un vent chaud et humide ou sec, saison favorisant la transmission des infections notamment respiratoires ; puis par une période de soudure marquée par l'insuffisance de revenu rendant le foyer vulnérable, fragile malnutri compliquant les infections. [20]

Cependant, RAOBIJAONA en 2000 a trouvé que les infections ORL ont été observées durant toute la période de l'étude mais que près de la moitié des cas ont été colligés entre avril et septembre (73 cas = 61,3 %) pendant la saison sèche et fraîche, marquée par un climat froid tropical. [18]

Certains ouvrages montrent qu'en Europe, la pathologie ORL représente au total 18 millions de consultations par hiver, saison pendant laquelle ces infections sont le principal motif de consultation chez les pédiatres et les médecins généralistes [16] et les motifs d'admission hospitalière. [25]

5) Selon le Calendrier vaccinal

Notre étude a montré que 86% des enfants ayant présenté une infection ORL étaient correctement vaccinés selon le Programme Elargi de Vaccination (PEV), ce qui peut nous amener à dire que la survenue des infections ORL ne dépend pas essentiellement de l'état vaccinal de l'enfant et qu'elle peut toucher en même temps ceux qui sont correctement vaccinés et ceux qui ne le sont pas.

Nos résultats sont très différents de ceux trouvés lors d'une étude sur les infections ORL au sein de l'HMET en 2000 où plus de 40% des enfants souffrant d'infections respiratoires hautes n'ont reçu aucune vaccination ou sont incorrectement vaccinés par les vaccins recommandés par le programme élargi de vaccination (PEV) (23). [18]

Nous pouvons également dire que les progrès apportés sur la promotion de la vaccination depuis quelques années ont permis d'améliorer l'état vaccinal des enfants ayant permis la prévention de ces maladies cibles.

III. CARACTERISTIQUES CLINIQUES DES INFECTIONS

1) Selon l'état nutritionnel

Notre étude a montré qu'il n'y a pas de corrélation entre état nutritionnel et la pathologie ORL malgré le fait que 62% des enfants avaient un poids normal par rapport à leur taille et que 38% des cas avaient un état de malnutrition précaire, statut nutritionnel précaire qui s'accompagne souvent d'une baisse immunitaire expliquant les infections répétées.

Ces résultats sont comparables à ceux de RAMANDISON en 2004 lors de l'étude au sein de l'HMET durant laquelle la plupart des enfants hospitalisés pour infections respiratoires avaient un état nutritionnel bon ou satisfaisant soit 66.4%, et que parmi les enfants malnutris (de degré sévère) hospitalisés, 21.8% étaient atteints d'infections respiratoires. [20]

Pour l'étude réalisée en 2009 sur les enfants du Congo admis à l'hôpital, l'état nutritionnel à l'admission était bon chez 61,1 % dont 35% avaient eu une pathologie ORL et que parmi les 79,2 % malnutris, 5% avaient eu une infection ORL. [26]

2) En fonction du contexte

La majorité des infections ORL est le plus souvent accompagnée de fièvre, mais cette fièvre peut exister également en fonction de la pathologie qui pourrait être associée à cette infection et dans la plupart des cas, c'est cet état fébrile qui pousse les parents à consulter même devant une infection ORL d'allure banale comme une rhinite. Dans notre étude, 71 enfants ; soit 76% ; ont présenté une infection ORL dans un contexte fébrile.

Dans une étude au CHU de Brazzaville, plus de la moitié des enfants hospitalisés ou vus en consultation pour infections respiratoire durant une période de l'année 2003 ont présenté une fièvre (605 cas sur les 1986, soit 30%). [27]

L'équipe de CAMPBELL et celle d'ATAKOUMA lors de leur étude au Mali en

2004 et au Togo en 2000 ont trouvé que 53 % des enfants présentant des infections respiratoires sont globalement admis pour une affection fébrile. [28] [29]

3) Selon les types d'infections ORL

Plus de 74% de nos cas ont présenté une rhinopharyngite et/ou une rhinite. Ceci rejoint les ouvrages qui spécifient que les rhinopharyngites sont les infections ORL les plus fréquentes chez l'enfant moins de 5 ans, comme en France où près de 12 millions d'enfants vus en consultation par an ont présenté une rhinopharyngite. [16]

Ces résultats se coïncident avec ceux retrouvés lors d'une étude en 2000 où plus de la moitié des enfants ayant présentés des cas d'infections ORL durant leur période d'étude avaient eu une rhinopharyngite. [17]

RAOBIJAONA dans son étude a également trouvé des résultats similaires au notre avec 76 des 119 cas de rhinopharyngite (soit 64%). [18]

Cependant, RAMAROZATOVO et al dans leur étude au sein des services spécialisés ont remarqué que les urgences infectieuses ont été dominées par les atteintes de l'oreille (42,55%). [19]

4) En fonction de l'évolution

Notre étude a montré que 88 patients sur les 94 cas retenus, soit 94%, sont guéris après une prise en charge en milieu hospitalier et que 2% des patients ont eu de récidive. On n'a eu quatre décès parmi nos 94 patients.

Ce haut taux de guérison pourrait s'expliquer par les révolutions dans le système de prise en charge des maladies de l'enfant qui ont permis de mieux cerner les problèmes de santé et d'éviter leurs complications.

MILED et al dans leur étude en 2000 ont eu un résultat similaire à la notre avec 87% d'enfants guéris mais avec 2.5% de décès. [30]

Comme DOMMERGUES l'a également précisé dans ses recherches en 2006, la prise en charge des enfants atteints d'infections des voies aériennes supérieures doit être inspirée par la connaissance de leur histoire naturelle qui se fait progressivement vers la guérison dans l'immense majorité des cas. [31].

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