Analyse et évaluation de l'épargne informelle chez les petits marchands de Kinshasa communément appelée "ko bwakisa carte". Cas de la commune de Lemba de 2009-2013( Télécharger le fichier original )par La blonde BISIDI-MAMBULU Institut pédagogique national - Licence 2015 |
2.3.1.2 La baisse du pouvoir d'achat des consommateursAvec la baisse du pouvoir d'achat du consommateur, il y a détérioration de son niveau de vie matérielle. Or, les hommes ont une tendance naturelle à maintenir tout au moins leur condition de vie, même lorsque celui-ci est déjà élevé ils n'acceptent pas volontiers le voir baisser. C'est ainsi que chaque fois qu'il y a baisse du pouvoir d'achat, les consommateurs tiennent à compasser la perte subis par tous les moyens possibles. La R.D.C connait effectivement une évolution négative du pouvoir d'achat et l'on a observé une relation directe entre cette situation et l'émergence du secteur informel. Or le pouvoir d'achat n'est rien en soi si non une conséquence en tant que quotient, c'est-à-dire le rapport entre le niveau de revenu (salaire) et l'indice générale des prix. Ce qui est déterminant c'est le niveau des salaires ou des revenus distribués et son évolution dans le temps toutes choses restantes égales par ailleurs. 2.3.1.3 La mauvaise régulation de certains marchés ou l'inefficacité de l'intervention de l'EtatEn vertu du principe de l'équilibre walrasien, un déséquilibre sur l'un des marchés se représente nécessairement sur les autres marchés et embrasse toute l'économie. MUBAKE33(*) a pour sa part, indexé le marché de change (parallèle) en soulignant que ca serait la cause la plus ancienne de l'existence de l'économie « souterraine » au Congo- Kinshasa. En effet, le marché de change parallèle au Congo-Kinshasa serait financé par certains cadres de l'administration publique qui, mal rémunérés, vont chercher le complément du revenu nécessaire dans les gains (mivé) réalisés sur ce marché en faisant bradage de l'argent du trésor. L'intervention de l'Etat est donc rendue inefficace par ceux mêmes qui devaient veiller à la stricte application des règles. C'est donc, une fois de plus, la médiocrité de salaire, à propension à épargner faible sinon nulle, qui pousse les travailleur, même ceux du secteur formel à chercher ce revenu supplémentaire (nécessaire) en employant de cette manière les personnes actives mais en chômage, intéressées par l'opération pour leur survie. L'étroitesse de la demande du travail à l'échelle macro-économique serait le fait du sous paiement du travail presté à travers des salaires non décents, tardifs, irréguliers et non indexés au cout de la vie. Tout compte fait, le déséquilibre sur le marché du travail, où l'offre est généralement supérieure à la demande, ne constituerait pas à lui seul une raison de l'émergence du secteur informel si les salaires payés étaient décents. En effet, même en situation de plein-emploi, il existe toujours un taux de chômage naturel. Ce qui signifie que l'existence du secteur informel n'est pas la chose gênante en soi, mais le problème de fond se situe au niveau des mobiles de son émergence jusqu'à devenir plus apparent. La solidarité viagère d'autrefois, dite solidarité africaine, jouait dans le sens de la péréquation entre les possédants et les nécessiteux ; mais elle s'est vue elle-même essoufflée suite à l'amusement continu des salaires. * 33 MUBAKE M. « Economie souterraine et secteur informel au zaïre » : in zaïre-Afrique n°108, Kinshasa, 1984, p.492-493. |
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