CONCLUSION GENERALE
Nous voici arrivé au terme de nos études en
Economie Monétaire, et ce, en vue de mieux sanctionner notre formation
d'économiste. Comme l'exige la formation supérieure et
universitaire, notre sujet de Mémoire était axé sur :
« LA DEDOLLARISATION : REGARD, ENJEUX ET
PERSPECTIVES ».
Compte tenu des questions relatives à notre
problématique, celles de pouvoirdonner les causes de la dollarisation de
notre économie, s'assurer que les raisons qui ont conduit à ce
phénomène ont cessé d'exister et enfin, prendre des
précautions appropriées afin de prévenir tout échec
possible qui viendrait donner un coup d'arrêt à la croissance qui
s'observe depuis plus d'une décennie en faveur de notre
économie.
Pour ce faire, il sied de signaler que nous avons
essayé à travers cette dissertation d'évaluer la
dédollarisation de l'économie congolaise tout en recourant aux
méthodes analytique et descriptive ainsi que pour faire la collecte des
données, nous avons utilisé les techniques documentaires et
l'interview.
Nos investigations ont abouti au constat que la dollarisation,
constitue voilà plusieurs années, l'une de
caractéristiques principales de l'économie congolaise. Ce
phénomène a vu le jour pendant la décennie 90. Cette
période marquée par une crise économique due aux faits
constatés sur terrain, à savoir les pillages de 1991 et 1993, les
politiques monétaire et budgétaire, les guerres, etc. ces
éléments ont contribué à la
désintermédiation financière profonde. La politique
budgétaire du passé consistait à financer les
déficits de l'Etat. Cette création monétaire sans
contrepartie a provoqué le dérapage du taux de change ainsi
qu'une inflation très prononcée. Au plan monétaire, la
fixité du taux des réserves obligatoires élevés et
le plafonnement des crédits par la BCC ont conduit à la
marginalisation des banques dans leur rôle d'intermédiation
financière.Mais nous avons aussi constaté que la plupart ou
presque la totalité des causes de la dollarisation ont disparu,
toutefois, l'économie congolaise reste fortement dollarisée
d'où, nousavons suggéré et recommandé qu'une
politique d'ouverture économique progressive, dans le respect des textes
et des institutions, aurait une efficacité formidable pour produire des
conditions propices au développement et à l'amélioration
des conditions sociales de la population. Si la Banque Centrale du Congo est
dotée d'une gouvernance compétente et crédible pour se
moderniser et se professionnaliser, si la confiance dans l'avenir du
franc est rétablie et renforcée, si le public comprend que la
dollarisation est néfaste à l'économie du pays, si les
Congolais croient à leur monnaie restructurée et à la
souveraineté monétaire retrouvée, si le Gouvernement
accepte la discipline budgétaire durablement et de façon
systématique, si la production nationale est stablement relancée
notamment en instaurant un environnement propice au développement du
secteur privé, et s'il est mis en place progressivement et
méthodiquement un véritable État de droit dans le pays,
alors nous ne voyons pas comment le Congo ne serait pas pourvu d'une monnaie
nationale attractive. La souveraineté monétaire perdue depuis
plusieurs années serait retrouvée.
Le franc congolais sera la monnaie de 70 millions de citoyens
qui doivent y croire et d'un pays dont le produit intérieur brut a le
potentiel de passer de 14 à 60 milliards de dollars dans dix ans,
moyennant une bonne gestion des ressources et une bonne gouvernance
économique et politique du pays. Les autorités monétaires
et politiques doivent donner au peuple congolais des raisons de croire dans sa
monnaie et dans son économie. Les Congolais doivent être fiers
d'être citoyens de ce beau et vaste pays riche en ressources. Une monnaie
nationale attractive, c'est tout à fait accessible au Congo. Et il est
tout à fait possible de mettre un terme à la dollarisation de
l'économie pour que le franc congolais redevienne la seule monnaie ayant
cours légal en République Démocratique du Congo. Le Congo
est un pays souverain qui doit avoir sa propre vision de développement
sur les plans économique, financier et monétaire.
Pour terminer, nous nous limitons sur ces quelques aspects
traités dans ce sujet non limitatif et laissons l'ouverture aux autres
chercheurs de continuer l'exploitation.
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