B. Le RNIS (Réseau
numérique à intégration de service)
La première approche d'un réseau
multimédia a été le RNIS, capable d'intégrer deux
medias, la parole téléphonique et les données
informatiques.
Les figures 8 illustrent l'évolution des réseaux
à intégration de service. La première étape a
consisté à cacher les différents réseaux existants
par une interface utilisateur unique, l'interface S. De la sorte, les
équipements terminaux peuvent accéder aux divers réseaux.
Pour l'utilisateur, la vue est unique, et les réseaux sont transparents.
Les données doivent être transportées par le meilleur
chemin possible, avec une qualité de service déterminée.
Ce réseau RNIS, en anglais, ISDN (Integrated Services Digital
Network), est illustre à la figure 8.
Figure 8 : Le RNIS
bande étroite.
Le RNIS a été étendu par l'introduction
d'un réseau de signalisation, encore appelée réseau
sémaphore, qui a pour fonction de transporter les commandes, ou
signalisation.
Pour mieux comprendre le rôle et l'avantage de la
signalisation, prenons l'exemple simple de l'application
téléphonique. Lorsque l'abonné numérote, sa
signalisation part par l'interface S et arrive dans le réseau
sémaphore, qui véhicule ces quelques octets jusqu'à
l'appareil du correspondant en un temps inférieur à 100 ms. Si
celui-ci est déjà en train de téléphoner, une
signalisation repart vers l'émetteur et produit une tonalité
d'occupation. II n'y a donc pas utilisation des circuits du réseau
téléphonique. Si le poste du correspondant est libre, la
signalisation déclenche la sonnerie. Si l'utilisateur distant est
absent, c'est une nouvelle signalisation partant de l'émetteur, toujours
acheminée par le réseau sémaphore, qui arrête la
sonnerie.
Dans ce cas, le réseau téléphonique n'est
pas non plus utilise. Si l'abonne destinataire décroche, une
signalisation part et met en place un circuit. Ce circuit a été
prévu par la commande initiale, qui, lors de son acheminement, a
consulté les noeuds de commutation du réseau
téléphonique pour s'assurer de pouvoir le mettre en place, si la
demande de connexion aboutit.
Le réseau sémaphore permet un gain d'utilisation
de 10 à 20 p. 100 du réseau téléphonique. Ce
réseau de signalisation est connu et normalise depuis de longues
années sous le sigle CCITT n° 7, ou, en anglais, SS7. C'est un
réseau à transfert de paquets, qui suit l'architecture du
modèle de référence. Nous le décrivons plus en
détail au chapitre 36. La figure 9 présente cette extension du
RNIS.
Figure 9 : Le RNIS avec
réseau sémaphore.
L'étape suivante consiste en l'arrivée d'un
nouveau réseau, le RNIS large bande, permettant de prendre en charge les
très hauts débits. La première technique choisie pour ce
réseau a été le transfert ATM. Aujourd'hui, nous nous
dirigeons vers d'autres possibilités, comme MPLS (MultiProtcol
Label-Switching) ou un réseau IP contrôle. Nous y reviendrons
plus loin. Ce réseau supplémentaire s'ajoute aux réseaux
bande étroite, comme illustre à la figure 10.
Figure 10 : L'extension
du RNIS avec un réseau large bande.
Les interfaces de l'utilisateur peuvent toujours être de
type S, mais avec des extensions. Comme le réseau IP est de plus en plus
considère comme le réseau large bande du futur, il est
aujourd'hui presque certain que l'interface avec l'utilisateur sera une
interface IP.
L'étape ultime verra l'intégration de tous les
réseaux dans un seul et même réseau, qui sera le
réseau large bande. Le réseau sémaphore sera
lui-même intégré dans le réseau large bande. Les
équipements terminaux comporteront des organes permettant de produire et
de recevoir directement des paquets. Le format de ces paquets correspondra au
choix de la technologie adoptée pour le réseau large bande.
Ce réseau est illustre à la figure 11. II s'agit
du réseau large bande intégré, ou BCN (Integrated
Broadband Communication Network). On donne de plus en plus souvent
à ce réseau le nom de NGN (Next Generation Network),
parce que le BCN a été introduit en pensant que la structure
serait ATM, alors que cette dernière est encore loin d'être
parfaitement déterminée. La seule certitude concerne l'interface,
qui est et qui sera l'interface IP.
Figure 11 : Le
réseau large bande intégré.
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