Des interventions de l'onu au congo: regard sur le mandat de la monusco.( Télécharger le fichier original )par Ange-Marie SHERIA NKUNDAMWAMI Université officielle de Bukavu - Licence en science administrative 2012 |
1.4. Problème d'organisation et d'harmonisation des actionsL'autre problème réside dans le manque de cohésion entre les différents acteurs qui ont un rôle à jouer dans les processus d'aide et de pacification. On distingue un manque de communication entre les différents acteurs qui oeuvrent pourtant afin d'atteindre le même objectif global. Dans certains cas, on peut même être témoin de situations où les différents acteurs travaillent en opposition. En RDC, ce manque de cohésion fut frappant et est à l'origine de bons nombres de problèmes qui eurent un impact sur le déroulement de la mission de la MONUC et de la MONUSCO. L'Union européenne et l'ONU ont été très critiquées dans leur démarche, certains les trouvant trop axées sur la concurrence, d'autres les accusant de faire cavalier seul, ou d'autre encore de mener «leur propre politique de collaboration militaire en dehors des règles traditionnelles et collectives».84(*) En fait, la critique est dure face au manque de coordination de la MONUC; « l'absence de coordination au sein du gouvernement congolais dissimule le semblant de coordination au sein de la communauté internationale, toujours prête à demander aux autorités locales de faire ce qu'elle ne réussit pas à faire elle-même »85(*). En somme, l'implication internationale dans les situations conflictuelles reste d'une grande complexité. Malgré l'effort monétaire et les effectifs déployés par les acteurs internationaux, il reste qu'une bonne compréhension de l'environnement post-conflit demeure primordiale, afin d'atteindre des objectifs de pacification et de développement à long terme. Si des réformes visant une plus grande compréhension des effets de démocratisation et de libéralisation étaient effectuées, en plus de changements au niveau de la coordination et de la communication entre les différents acteurs internationaux et nationaux dans une situation de stabilisation, il serait probablement possible d'améliorer l'efficacité des OMP. La question est de savoir si l'ONU a la capacité de mettre en place ce genre de réformes. Les critiques des OMP restent pertinentes puisque très peu d'entre elles ont réussi à atteindre les objectifs d'imposition d'une paix à long terme86(*). Ainsi, l'augmentation des cas d'intervention dans divers conflits internationaux oblige une amélioration rapide de ces solutions de pacification. A l'issue des interviews réalisées à la section des affaires politiques de la MONUSCO/BUKAVU il nous a été dit que la mission est limitée à trois principaux niveaux : 1. La mission ne dispose pas du pouvoir d'action au-delà des prescrits de son mandat. 2. L'insuffisance de casques bleus : Le même interviewé aux affaires politiques de la MONUSCO montre qu'avant le déploiement de la force neutre ou de la brigade d'intervention à l'est de la RDC, on compte à peu près 4 000 casques bleus au Nord et au Sud Kivu et en plus ils n'étaient qu'une armée d'appui, il précise en fin qu'avec un mandat offensif lui accorder pour attaquer les forces négatives la MONUSCO patiente le résultat positif à la crise de l'est. 3. La souveraineté de la RDC ne permet pas à la mission de remplacer les institutions légalement reconnues ni de faire leur travail mais seulement de les appuyer. * 84 Kaïdar Ayoub, L'ONU face à l'irrationnel en RDC, Paris, L'Harmattan, 2011, p.165. * 85 ibid. p.167 * 86 Roland Paris, « Peacebuilding and the limit of liberal internationalism », p.64. |
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