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Des interventions de l'onu au congo: regard sur le mandat de la monusco.

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par Ange-Marie SHERIA NKUNDAMWAMI
Université officielle de Bukavu - Licence en science administrative 2012
  

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§2 Imperfections du Système de la Charte des Nations unies

Les postulats sur lesquels repose le système de sécurité collective se sont avérés erronés. Les imperfections qui en résultent sont à l'origine de plusieurs faiblesses expliquant certaines tentatives d'évolution de la Charte, dont le but était de rompre avec son esprit.

1. Faiblesses du système

Les insuffisances du système de sécurité collective ont entraîné une paralysie des mécanismes du chapitre VII, paralysie d'autant plus grave qu'elle s'est accompagnée d'une absence de moyen militaires affectés au service de la coercition collective.

A.paralysie de mécanismes du chapitre vii

D'un point de vue historique, la philosophie du système de sécurité collective est fondée sur l'accord des vainqueurs de la seconde Guerre mondiale. Les cinq Grands sont bénéficiaires d'un double privilège : ils sont membres permanents du conseil de sécurité et disposant du droit de veto (articles23et 27 de la charte). Pour que l'alliance du temps de guerre puisse se poursuivre en temps de paix, l'entente des P 5 était indispensable. Le bon fonctionnement du système est donc tributaire de l'absence d'utilisation du veto ou de l'unanimité des grandes puissances, le système n'étant pas mis en oeuvre par tous. La preuve en est par exemple fournie par le vote unanime de douze résolutions d'août à novembre 1990, pendant le conflit Irak /Koweït, le conseil fonctionnant alors sans accroc.

La méfiance et l'opposition entre les Etats-Unis et l'URSS a très vite paralysé le conseil de sécurité. La naissance de la guerre froide et la division du monde en deux blocs politiques ont empêché le conseil d'appliquer les dispositions du chapitre VII. En 1950, seule l'absence conjoncturelle de L'URSS du conseil de sécurité permet de mettre entre parenthèses momentanément leur opposition et décider d'une intervention militaire des Nations unies en Corée. La logique bipolaire va ensuite entraîner le développement d'une utilisation extensive du veto, parce que les grandes puissances s'en servent dans des situations où leurs intérêts sont indirectement en cause. Ainsi, des Etats agresseurs protégés par un membre permanent, tout comme par les membres permanents eux-mêmes, peuvent rester en dehors du système de sécurité collective. Sans volonté politique des Etats de se conformer à la charte, la sécurité collective est en crise : « Des Etats de se conformer à la charte, on passe ainsi à une paralysie généralisée au gré des alliances et clientèles établies au espérées ».

Quand elle veut protéger ses intérêts directs, ou indirects, chaque grande puissance utilise également parfois le droit de veto de manière plus au moins abusive. Durant les années 50 et 60, l'Occident a dénoncé l'abus du droit de veto par l'URSS. Dans l'affaire de suez en 1956, la France et le Royaume-Uni ont fait de même. Suite à la nationalisation du canal de Suez, ces deux Etats interviennent militairement en Egypte et opposent ensuite leur veto par l'adoption d'une résolution du conseil, saisi de l'affaire par les Etats-Unis. L'Assemblée générale interviendra alors en se fondant sur la résolution Acheson. Les Etats-Unis et le Royaume- Uni se sont opposés à une proposition dont l'objet était de sanctionner les Etats ne respectant pas les mesures imposées par le conseil dans l'affaire rhodésienne. Les Etats-Unis ont aussi souvent utilisé leur droit de veto pour éviter la condamnation d'Israël et différer la reconnaissance des droits du peuple palestinien. Le conseil de sécurité peut encore n'être jamais saisi d'un conflit parce que des membres permanents y sont fortement impliqués, ainsi qu'en atteste la guerre de Viêt-Nam. Ces jalons montrent que l'utilisation du droit de veto comme instrument politique ne pouvait qu'aboutir à la paralysie du chapitre VII.

L'après « guerre froide » et l'activité soutenue du conseil de sécurité pendant la guerre du Golfe ont pu laisser croire que la voie de la coercition collective avait été retrouvée. Le conseil a adopté jusqu'à 93 résolutions en une année (1993), au point qu'on puisse évoquer « une sorte de surchauffe du système de sécurité collective », même si cet activisme n'est pas toujours synonyme d'efficacité. Le groupe occidental avait trouvé temporairement, sous M. Gorbatchev, un terrain d'entente et le veto russe semblait remisé aux oubliettes.

Actuellement, le conseil de sécurité semble de nouveau bloqué, mais par un double veto en quelque sorte, russe et chinois. La Russie confrontée a des graves difficultés intérieures, s'oppose aux pays occidentaux. Pour essayer des jouer à nouveau un rôle de premier ordre au plan international. La chine, obnubilée par la question de Taïwan et par la crainte d'accusation de violation de droit de l'homme, multiplie les contentieux avec les membres permanents du conseil, principalement les Etats-Unis et refuse de coopérer.

B. absence des moyens techniques de la coercition collective

Le fait que les articles 43 et suivants de la charte soient restés lettre morte explique ce défaut de moyens techniques. L'absence d'une vraie force militaire à la disposition de conseil de sécurité trouve sa raison dans le manque de volonté des Etats pour conclure les accords de l'article 43 et fait qu'ils souhaitent conserver la maîtrise de leurs contingents . Cette carence hypothèque grandement les capacités des interventions de l'organisation mondiale, car elle est dans l'obligation de solliciter les Etats membres pour qu'ils pour qu'ils mettent a sa disposition des moyens militaires et /ou financiers ou de sous-traite avec des Etats volontaires pour intervenir, comme dans le Golfe ou en Somalie (opération « tempête du désert » et « Restaurer l'espoir »). En l'absence des accords spéciaux de l'article 43, le conseil n'a pas été en mesure d'appliquer la plus coercitive des mesures, l'action militaire prévue à l'article 42.Les régime provisoire de l'article 106, applicable avant l'entrée en vigueur des accords spéciaux, ne s'est jamais non plus traduit par une intervention commune des P5.

L'ancien secrétaire de l'ONU s'est prononcé dans son rapport intitulé Agenda de la paix, pour renforcement des moyens de l'ONU, parce qu'il estime que des forces armées immédiatement disponibles constituent, pour le conseil de sécurité, un moyen de dissuasion contre un agresseur potentiel. Avec sa proposition de création de' « unité d'imposition de la paix », la situation serait la suivante. Les forces prévues à l'article 43 interviendraient « en cas d'agression caractérisée, en cours ou imminente », mais il est peu probable qu'elles existent dans un proche avenir, malgré l'invitation à conclure les accords spéciaux. Les unités d'imposition de la paix placée sous la responsabilité du conseil de sécurité et dirigées par le secrétaire général, dont le mandat serait défini à l'avance suite a une décision du conseil, représenteraient un moyen supplémentaire permettant le respect de cessez-le-feu ou l'application d'un traité de paix. Elles seraient fournies par les Etats membres, composées de militaires volontaires préalablement entraînés et tenues en réserve. Elles devraient être plus lourdement armées que les forces de maintien de la paix. Ces caractéristiques laissent supposer qu'elles s'affranchiraient des limites s'appliquant aux forces des maintiens de la paix, notamment quant à l'utilisation des armes en cas de légitime défense. Fondées sur l'article 40 de la charte, les unités d'imposition de la paix sont donc des forces intermédiaires entre celles de l'article 43et la force classique de maintiens de la paix. Leur création permettrait certainement à l'ONU de disposer de forces armées aptes à réaliser une opération militaire coercitive.

L'agenda pour la paix a reçu un accueil réservé de la part des Etats mais l'ONU dispose tout de même depuis 1994 de ressources « en attente ». Ces forces en « standby » sont résultat d'accords passés entre l'ONU et chacun des Etats membres, afin d'établir un tableau de forces susceptibles d'intervenir.

Portant du constant que le moyens militaires destinés à assurer le maintien de la paix ne répondent plus en quantité et en qualité aux besoins de l'organisation, le secrétaire général a encore proposé la création d'une « force de réaction rapide » constituant « la réserve stratégique du conseil de sécurité, qui pourrait la déployer en cas de besoin urgent de troupes de maintien de la paix ». Les conflits des années 1990 que l'ONU prend en charge ont monté ont montrent l'importance du pouvoir agir rapidement, afin d'éviter des pertes en vies humaines et de limiter les souffrances des populations. Cette force comprendrait des bataillons en provenance de plusieurs pays. Ils auraient reçu la même instruction, opéreraient selon les mêmes procédures, utiliseraient des matériels compatibles et feraient régulièrement des manoeuvres communes. Stationnés dans leurs pays d'origine, ces contingents offriraient au conseil de sécurité possibilité de déployer, en cas d'alerte, une force indépendante dans l'urgence. L'inconvénient est que cette force de déploiement rapide est une initiative complexe et onéreuse.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein