II.4 Carte des ravins établie et l'inventaire de
VAN CAILLIE
Nous menons une comparaison entre les ravins observés
par VAN CAILLIE qui se trouvent sur la carte géotechnique qu'il a
établie en 1976/77, à laquelle il se réfère dans sa
thèse de doctorat (VAN CAILLIE, 1983) et qui a été
publiée par l'IGNB/Bruxelles en 1988. Cette comparaison nous permet de
tirer les enseignements suivants :
- toutes les zones ravinées de VAN CAILLIE (1977) sont
confirmées par notre carte à l'exception de la zone est qui
correspond à la rive droite de la N'djili dans la commune portant le
même nom et dans les communes voisines de Kimbanseke et Masina. Pourtant
cette partie de la ville ne peut pas présenter de ravinements si l'on
s'en tient à sa morphologie générale qui est la plaine de
N'djili - N'sele. Une analyse minutieuse nous permet de situer ce
développement, pour la plupart de cas, sur des sites se trouvant aux
approches des berges de cours d'eau. La topographie y permet un
développement de l'écoulement des eaux à l'instar de la
N'djili elle -même, la Tshangu et ses affluents dont Mangu ;
- dans la ville haute, notre carte de distribution spatiale
(Carte 2) montre des ravins bien au-delà de ses observations surtout
dans les zones sud-ouest, sud et sud-est. Ces zones seraient déjà
loties en 1977 puisqu'elles sont contenues dans l'extension de la ville en 1979
et voire même quelques îlots (2 au total) dès l'extension de
1957 ;
- au total, il en a dénombré 317 mais nous n'en
avons que 307. La différence de 10 ravins serait due à la
méthode utilisée pour leur cartographie. VAN CAILLIE menait une
cartographie participative sur terrain tandis que nous avons usé la
télédétection. Il comptait les ravins par tête
d'érosion ; ce qui n'est pas le cas avec nous qui regroupons les
têtes d'érosion par ravin. Aussi, nous pensons que certains petits
ravins en se développant se seraient capturés donnant naissance
à des ravins de grandes dimensions. Ce qui expliquerait le nombre
très réduit de ravins au moment où l'on s'attendrait
à un chiffre beaucoup plus important.
II.5 Dimensionnement et détermination des
volumes des ravins
Nous déterminons la longueur totale et les volumes totaux
érodés par les méthodes ci-après :
- avec les polygones : sur base des mesures des ravins (longueur,
largeur, on calcule la superficie) ;
- la table d'attributs avec l'outil de « calcul
géométrique » par calcul automatique en ArcGis : on obtient
aussi la superficie ;
- connaissant la forme en V de la plupart de ravins à
Kinshasa, l'angle moyen formé est de 35° ; la profondeur serait
égale au produit de l'angle de la largeur sur deux soit
P?tang35??
l
2
49
Où = profondeur du ravin
= sa largeur
- de ce qui précède, on peut ainsi obtenir le
volume des matériaux érodés.
En cumulant la distance longitudinale érodée par
ces 307 ravins, nous obtenons 94 478 mètres soit environ 94,5 km. Leur
superficie atteint 1 979 154 m2 soit 1,98 km2 (Cfr.
Tableau 2.3). La profondeur moyenne et la largeur moyenne trouvées
étant respectivement de 7,36 m et 20,95 m, le volume est d'environ 7 258
811 m3. La densité de ravinement est de 0,4 km par
km2.
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