1.2.4. Situation des Micronutriments
Selon la Direction de la Nutrition (DN), les carences en
micronutriments les plus courantes au Burkina Faso sont les carences en fer, en
vitamine A et en iode.
1.2.4.1. Carence en vitamine A
Il existe très peu d'études récentes sur
la prévalence de la carence en vitamine A chez les enfants au Burkina
Faso. Toutefois, selon la FAO, plus de 85% des enfants de 1 à 3 ans
avaient un taux de rétinolémie faible en 2000. La couverture en
supplément de vitamine A est d'une manière générale
faible. Le taux de couverture représente 33% chez les enfants de 6
à 59 mois et 16% chez les femmes post partum (DGISS, 2010).
1.2.4.2. Carence en fer
Selon la DN, la carence en fer constitue la maladie
carentielle la plus fréquente au Burkina Faso. En effet, l'Enquête
Démographique et de Santé (EDS) de 2003 avait rapporté que
92% des enfants de 6 à 59 mois présentent une anémie
nutritionnelle dont 13% de forme sévère. Cette situation
était aussi préoccupante chez les femmes enceintes et les femmes
allaitantes avec des prévalences respectives de 68,3% et 52,5%.
1.2.4.3. Carence en iode
Peu de données récentes sont disponibles sur la
carence en iode au Burkina Faso. Selon une étude locale menée
dans la province du Gourma, la prévalence du goitre endémique
était de l'ordre de 70 à 90 % des sujets examinés et ses
causes semblaient être exclusivement liées à une carence en
iode
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(Drabo et al, 1992). En 1996, la plus grande
enquête, qui a concerné 15 des 30 provinces, a montré que
la prévalence du goitre globale atteignait 46% dans la population
enquêtée. Cette prévalence qui traduit une situation
d'endémicité sévère du goitre était encore
plus marquée chez les femmes que chez les hommes (DN, 2010). La
stratégie nationale mise alors en place contre les carences en iode est
l'iodation du sel de cuisine. Plus récemment, les données de
l'Enquête démographique et de santé 2003, ont montré
que seulement 47,8% des ménages consomment du sel convenablement
iodé. En 2004, une étude nationale conduite par la Direction de
la Nutrition a montré que 93,8% des sels vendus sur les marchés
étaient iodés. Toutefois, seulement 56,4% de ces sels
étaient convenablement iodés (DN, 2010).
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