Chapitre I : GENERALITES SUR LA TRANSFUSION
1.1. Définition
La transfusion sanguine est l'injection dans la
circulation sanguine d'un sujet, de l'un des constituants du sang, ou est un
ensemble des activités, des compétences et des techniques
médicales et biologiques qui permettent la transfusion sanguine. Au sens
large, elle comprend le don de sang, la transformation de celui-ci, sa
conservation et sa réinjection (Levallois M.P.,
2003).
1.2. Historique de la transfusion sanguine
Au XVe siècle, plusieurs tentatives
de la transfusion sanguine furent effectuées en employant le sang
d'origine animale mais par la suite, on rapporte que, par la suite, le sang
humain fut également utilisé.
Le 15 juin 1667, Jean Baptiste Denis, un
médecin français très réputé à
l'époque, médecin personnel du Roi Louis XIV, est le premier
à faire injecter, de manière bien documentée, le sang d'un
animal à un homme. Il injecte le sang d'un jeune agneau à un
garçon d'une quinzaine d'année atteint d'une fièvre qui
avait résisté à une vingtaine de saignées. Dans
l'idée qu'il pouvait avoir été affaibli par ce traitement,
il lui injecta neuf onces de sang artériel d'agneau (once est ancienne
unité anglo-saxonne de la masse qui équivaut en environ 300
grammes). Le patient, suivant le récit, guérit aussitôt de
façon définitive.
En 1668 : Antoine Mauroy, un malade qui
présentait des accès de folie furieuse
répétés, est transfusé par Jean Baptiste Denis avec
du sang de veau à deux reprises. Il présente à la suite
des symptômes aujourd'hui interprétables comme résultant
d'une allergie : malaise, hématurie. Il décède suite
à une tentative de troisième transfusion. Sa veuve porte plainte.
Denis, qui déclare n'avoir pas pu faire la troisième transfusion
faute de trouver de veine, est mis hors de cause. Mais le tribunal du
Châtelet décide que les transfusions ne pourront se faire
qu'après autorisation par les médecins de la faculté de
Paris. En 1675, le Parlement de Paris aggrave l'interdiction en limitant la
transfusion à l'expérimentation animale et en interdisant la
transfusion chez l'homme sous peine de punition corporelle.
En 1788 : on peut à cette date démontrer qu'un
chien affaibli par une perte de sang a uniquement besoin d'une injection de
sang pour être réanimé. Donc la même chose est
envisageable pour les hommes. On sait aussi alors que le sang sert à
transporter de l'oxygène indispensable à la vie.
En 1818 : pendant cette année, les premières
transfusions de sang d'humain à humain ont lieu. Le sang des animaux
n'est plus utilisé car trop de patients sont morts. On espère
plus de résultats avec le sang humain mais les médecins à
cette époque ignorent l'existence des groupes sanguins-système
ABO et groupe rhésus. Donc peu de chances de réussite mais
beaucoup plus qu'avec du sang d'animal. Les premières
bénéficiaires sont des femmes après leur accouchement,
affaiblies par les pertes de sang.
En 1820 : la transfusion avec du sang animal refait une petite
apparition parce que de nombreux problèmes surviennent comme la
coagulation du sang humain (beaucoup plus rapide que celle du sang animal) mais
aussi de nombreuses maladies et épidémies se propagent par le
sang humain.
En 1900 : Le Médecin américain d'origine
autrichienne, Karl LANDSTEINER découvre la notion de différents
groupes sanguins du système ABO en comparant le sang de
différents sujets. Il constate que le sang agglutine ou non avec les
globules rouges des autres patients. On compris alors pourquoi toutes les
transfusions avaient eu des conséquences et des complications qui ont
entrainé des morts. Il obtient le prix Nobel de médecine en
1930.
Au cours de la première guerre mondiale, des nombreux
soldats blessés furent transfusés. Auparavant, en raison de la
coagulation rapide du sang, il aurait été pratiquement impossible
de transporter sur le champ de bataille. Mais au début du siècle,
le docteur Richard LEWISON, du SINAI HOSPITAL (New York) avait
expérimenté avec succès un anticoagulant, citrate de
sodium. Ce progrès remarquable fut accueilli par certains
médecins comme un miracle. C'est un peu comme si on avait réussi
à arrêter le soleil, a écrit docteur Bertrand BESNHEIN, un
médecin renommé.
En 1940 : Karl Landsteiner et son compatriote Wiener
découvrent ensemble le facteur rhésus du nom du singe de race
macaque ayant servi à l'expérience. Les transfusions deviennent
de plus en plus sûres pour les receveurs.
Pendant la seconde guerre mondiale, les besoins en
sang augmentèrent fortement. La population fut appelée à
donner de son sang. Celle-ci répondit avec enthousiasme. Aux Etats-Unis,
les dons faits pendant la guerre s'élevèrent à 13 millions
d'unités. A Londres, plus de 300 milles litres de sang furent
collectés et distribués. Entre 1940 et 1941, Charles Richard Drew
qui conceptualisa et organisa la première banque du sang, permit
d'apporter du sang aux Britanniques durant la Seconde Guerre mondiale
(TSHIMBILA, 2002-2003).
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