IV- PROPOSITIONS DE SOLUTIONS......18
BIBLIOGRAPHIE 21
CONCLUSION ...20
ANNEXES
INTRODUCTION
Dans le souci d'assurer l'épanouissement de leur
population, les Etats modernes se donnent le mal nécessaire dans
l'objectif d'améliorer le bien-être de celle-ci. Cela en
créant ou en suscitant la création d'industries,
d'hôpitaux, d'écoles, de routes et de bien d'autres
équipements. Malheureusement le développement a pour corollaire
l'insécurité d'autant plus que le développement d'un
état ou d'une cité s'accompagne presque inéluctablement de
celui du banditisme.
Cette situation n'est pas l'apanage des pays dits
développés. La Côte d'Ivoire, à l'instar des autres
pays en développement, n'est pas à l'abri de cette sorte de
gangrène voire cancer des temps modernes avec surtout, pour ce pays, son
fort taux d'immigration (26 % de sa population) et son relatif
développement.
Pays phare de la zone ouest-africaine, la Côte d'Ivoire
semble réunir les conditions favorables à la délinquance
et à la criminalité. Ainsi, il ne se passe de jour sans que des
faits relatifs à l'insécurité des biens et des personnes
ne soient rapportés par les quotidiens ivoiriens. Le journal « Soir
Info » en est une parfaite illustration. Le traitement de ces faits
qualifiés de « divers » ou « méfaits » par le
quotidien suscité constitue l'objet de notre étude.
Ce travail s'articulera autour de la charpente suivante.
Après avoir posé le problème et exposé la
méthode de recueil des données, nous présenterons et
analyserons ces données et enfin nous proposons des solutions.
I- PROBLEMATIQUE
Il existe dans toutes les sociétés humaines une
criminalité, c'est-à-dire un nombre variable d'actes commis en
violation de prescription de la loi ou des normes régissant le
fonctionnement d'un Etat. Ce qui pose le problème de
sécurité. Ce concept (sécurité) d'origine latine se
rapproche de la notion de sûreté, de confiance et de
tranquillité.
La sécurité est la situation dans laquelle
quelqu'un, quelque chose n'est exposé à aucun danger, à
aucun risque d'agression physique, d'accident, de vol, de
détérioration. La sécurité revêt donc un
caractère très subjectif puisqu'il correspond en
réalité, à un sentiment : celui d'être à
l'abri du danger. Ce sentiment ne peut s'observer que dans le cadre de la
relation entre l'individu et son environnement. En outre, ce sentiment qui est
la résultante d'un ensemble de processus internes et externes constitue
un puissant organisateur de la vie individuelle et collective. Nous nous
accordons avec SILLAMY N. (1972) pour
définir la sécurité comme l'un des
besoins fondamentaux de l'homme, la condition essentielle de sa santé
mentale.
Pays essentiel dans la zone monétaire de l'Union ouest
africaine (40 % du PIB de l'UEMOA ), la Côte d'Ivoire connaît avec
acuité des problèmes de sécurité liés
à cette position. Face à l'ampleur de cette situation, on assiste
depuis plus d'une décennie à la floraison de
sociétés de gardiennage, à la création de
dos-d'âne dans les quartiers et de clôture, des portails en fer
à l'entrée des différentes voies d'accès à
certains quartiers. Quelques chiffres traduisent mieux ce fait. En effet, les
chiffres du Ministère de la Sécurité montre l'ampleur de
l'insécurité.
Tableau comparatif des statistiques criminelles 1996,
1997 et 1998 Source : Ministère de la
Sécurité (Février 1999)
Désignation
|
Année 1996
|
Année 1997
|
Année 1998
|
Dossiers et Affaires traitées
|
80 496
|
107 811
|
228 530
|
Affaires Résolues
|
63 664
|
66 196
|
Non chiffrées
|
Nombres de personnes interpellées
|
11 271
|
75 420
|
84 797
|
Attaques des domiciles (zone d'Abidjan)
|
274
|
239
|
167
|
Attaques des Sociétés et Commerces (Zone
d'Abidjan)
|
321
|
212
|
177
|
Vols de véhicules
|
2 569
|
2 961
|
3 879
|
Découvertes de Véhicules
|
2 067
|
1 644
|
2 500
|
Bandits abattus
|
69
|
123
|
64
|
Agents Tués en service commandé
|
05
|
06
|
02
|
Agents blessés en service commandé
|
05
|
04
|
01
|
Armes à feu saisies (toutes catégories)
|
203
|
561
|
551
|
Munitions saisies
|
12 709
|
3 176
|
14 274
|
Infractions sexuelles
|
216
|
627
|
633
|
Le tableau ci-dessus révèle d'inquiétants
chiffres sur les divers cas d'atteintes physiques des personnes et des biens.
Ces chiffres prouvent que l'insécurité gagne du terrain. Les
attaques de domiciles, de sociétés et de commerces se
multiplient. Toutefois, il ne faut pas passer sous silence certains
délits qui touchent aux biens publics. En effet, les délits
contre les biens publics sont de plus en plus fréquents depuis le
déclenchement de la guerre que vit la Côte d'Ivoire depuis environ
20 mois.
L'insécurité touche tous les domaines sociaux :
? le secteur économique avec les entreprises qui sont
victimes de braquages, l'Etat victime de fraude sur les timbres, les
impôts, etc.
? le secteur sanitaire avec le manque de personnel et de
matériel ;
? le secteur social avec les enfants qui ne respectent plus,
la promiscuité qui poussent à vivre à plusieurs dizaines
dans une ou deux pièces, les « maquis » qui gênent les
citoyens avec leur sonorisation, les manifestations de rue souvent violentes
avec leur cortège de blessés et de morts ;
? le secteur alimentaire ou hygiénique avec les ordures
un peu partout et à côté
des aliments vendus, des aliments en bordure de route et non
protégés.
Et comme si cette situation n'était pas assez
alarmante, depuis le 24 décembre 1999, la Côte d'Ivoire vit dans
une période d'insécurité socio militaire. Ainsi, plusieurs
tentatives de coup d'Etat se sont suivies et depuis le 19 septembre 2002, le
pays connaît l'expérience amère de la guerre avec ses
conséquences directes (plusieurs centaines de morts, des blessés,
des mutilés, des violés, des déplacés, des
réfugiés, l'entrée massive d'armes dans le pays, des
enfants soldats, des enlèvements, des braquages de banques ) et avec ses
effets collatéraux (déplacés de guerre malhonnêtes
commettant des délits ou victimes de sévices de la part de leurs
hôtes, accroissement des charges pour beaucoup de familles,
inadéquation des structures et des équipements inhérents
à l'accroissement du nombre de personnes dans les villes sous
contrôle gouvernemental et particulièrement à Abidjan.
Les problèmes de sécurité sont
d'actualité et intéressent tout le monde. Les journaux, pour ne
pas être en déphasage avec la société, rapportent
les divers actes antisociaux relevés par le biais de leurs journalistes
et correspondants à travers le pays. Les reportages du quotidien «
Ivoir Soir » N°2559 du 25 août 1997 et N°2643 du 18
décembre 1997 portant respectivement sur un cas de pédophilie
à Adjamé, sur l'agression d'un agent communal et le cas d'une
jeune ayant charcuté son amant en sont une parfaite illustration.
Les faits d'insécurité sont légion
également à l'intérieur du pays et la liste serait
interminable si l'on fixait comme objectif de recenser tous les cas
d'insécurité depuis les plus connus ou dangereux, oeuvres de
« professionnels »,
aux « anonymes » tels les scènes de
ménage et les faits insolites comme ceux de sorcellerie (mangeurs
d'âmes).
Certains journaux ont connu un succès à travers
les faits d'insécurité rapportés quotidiennement. Tel fut
le cas du défunt « Ivoir Soir » relayé depuis sa
disparition par le quotidien « Soir Info » qui consacre une page
entière à sa rubrique « faits et méfaits ».
L'étude menée ici s'intéresse au
problème de sécurité à travers les journaux, notre
choix s'est porté naturellement sur le seul quotidien paraissant
régulièrement et traitant de ces faits. Le choix de ce sujet et
de ce quotidien découle de la volonté d'avoir un point de vue
panoramique de la situation sur l'ensemble du territoire et de celle de voir
sous quel angle les faits d'insécurité sont traités. Quels
genres de faits rapporte-il ? Quelles informations donne-t-il sur les auteurs
et les victimes de ces actes antisociaux ? Telles sont les interrogations qui
font l'objet de nos préoccupations.
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