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Les facteurs favorisant les sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de la traumatologie orthopédie du centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo à  Ouagadougou au Burkina Faso

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par Mathias SAVADOGO
Ecole nationale de santé publique de Ouagadougou Burkina Faso - Attaché de santé en chirurgie 2011
  

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2.1.3.2 De la perception des services selon les usagers

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Un adage populaire stipule qu'un malade bien accueilli dans un service de santé est à 50% soulagé. La profession est souvent l'objet de critiques négatives, malheureusement fondées, à cause des comportements de certains agents. Comment la société jugerait de tels actes ? Quand un patient est mal accueilli, il est moins disposé à suivre les recommandations faites par les prescripteurs ou il ne reviendra plus se soigner dans le service. Il pourrait même être à l'origine de propagation de mauvaises

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perceptions sur le service et de bouche à oreille, la nouvelle se répand. Si les faits se produisent de nouveau avec d'autres usagers, ces derniers auront une mauvaise image du service. Les collectivités africaines et surtout Burkinabè s'appuient très souvent sur les expériences vécues à leurs dépens ou par les autres pour prendre une décision en matière de soins. C'est pourquoi certains centres de santé ne désemplissent jamais à cause de la grande affluence de la population pour se soigner parce que l'accueil est à la hauteur de leurs attentes, tandis que d'autres formations sanitaires n'ont pas assez de malades.

D'autre part, les professionnels de santé dans leurs prestations doivent tenir compte des attentes des usagers. Or, il est admis que ces attentes vont au-delà des gestes techniques pour englober la communication interpersonnelle. Cette communication interpersonnelle se rapporte à l'interaction entre " manager " et personnel soignant et entre équipe de santé et communauté. Les connaissances et la compétence ne suffisent pas, notre attitude positive compte aussi.

"Au sein d'un établissement de santé, la communication met le plus souvent en scène d'une part, des patients ou leurs accompagnateurs qui, en plus de souffrir dans leur chair, arrivent à l'hôpital psychologiquement diminués, parfois dans un état de quasi-panique et de degré de rationalité bas du fait de la maladie et, d'autre part des praticiens de santé censés donner urgemment des remèdes appropriés à la douleur des patients.

Face à de tels patients diminués psychologiquement, ... les soignants doivent faire preuve de tact et faire appel à leur sens de communication car en l'espèce, tout ce qu'ils disent ou ne disent pas, font ou ne font pas, leur silence, leurs regards sont épiés, passés à la loupe, analysés et interprétés par les patients ou leurs accompagnateurs selon

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leur grille d'appréciation bien évidemment pour en tirer des conclusions qui, on s'en doute, ne sont que quelquefois fondées". [19]

HILDEGARDE P. note que tous les membres de l'équipe en contact avec le malade doivent adopter une ligne de conduite commune quant à son problème; dans le cas contraire, leur désaccord peut affecter le malade et créer un malaise susceptible d'entraver la réalisation des objectifs de soins. [20]

Une bonne communication contribue à l'efficacité des soins car elle crée confiance et crédibilité. Savoir écouter et savoir communiquer sont généralement des aspects importants dans les relations interpersonnelles. Les patients et leurs accompagnants désirent avoir les informations nécessaires sur la maladie. Une bonne communication réduit les barrières et les préjugés entre personnel soignant et patients et permet à ces derniers de se préparer à toute éventualité. Cependant, dans nos hôpitaux, le personnel semble très occupé par l'immense charge de travail à abattre dans des salles qui ne désemplissent jamais.

Pour GASPARUTO G., « l'usager est la raison d'être de l'hôpital. A ce titre, il doit être le «client roi«, informé, écouté et respecté». [21]

Au Burkina Faso en 1998, les structures publiques de chirurgie totalisaient 6208 interventions. Ce nombre est passé à 27 780 en 2006 [22].

Toutefois, malgré cette confiance rétablie, il reste que, une fois la date de l'intervention fixée, les patients deviennent impatients et veulent vite voir arriver ce jour, synonyme de délivrance de l'angoisse. Tout de même, ils ont la hantise d'un report ou d'une annulation probable de

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l'intervention. Et malheureusement, parfois, le matin de l'intervention, et après plusieurs heures d'attente, la nouvelle tant redoutée tombe : « Mr ou Mme X, votre intervention est reportée à une date ultérieure». Pour d'autres, la décision de report survient pendant qu'ils sont sur le banc d'attente ou même sur la table d'opération.

Cela peut provoquer un choc psychologique important et amener les patients qui peuvent se le permettre à déserter l'hôpital au profit des structures privées. Quant aux patients aux ressources modestes, ils cèdent au découragement et se résignent souvent à l'accomplissement de leur destin.

Les reports de l'intervention sont consécutifs à une défaillance dans l'organisation du service. Ils ternissent l'image du CHU-YO qui est la dernière structure de référence de notre pays.

On peut également citer des défaillances organisationnelles liées parfois à la non disponibilité des chirurgiens ou à l'insuffisance de préparation pré opératoire du patient.

D'aucuns perçoivent les hôpitaux comme un centre de santé où seuls ceux qui entretiennent des relations avec le personnel de santé peuvent bénéficier de soins. Selon ces derniers, quand le patient ou les accompagnants ne connaissent pas un agent de l'hôpital, les patients n'auront pas les soins escomptés.

C'est pourquoi, très souvent dès l'admission au service des urgences, certains accompagnateurs ou le patient lui-même si possible fait appel à des agents de l'hôpital pour demander leur assistance.

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Nos populations perçoivent parfois négativement les services de santé. Cette perception se fixe surtout au niveau de l'interaction prévalant entre les agents de santé et la population. Les bénéficiaires disent ne rien savoir, ni ne rien comprendre des procédures, exigences et des conditions dans lesquelles les soins devaient leur être fournis. Outre les soins de santé, les populations espèrent des agents une compréhension de leur situation et de leur manque de connaissances. [23]

Pour les patients individuels et les communautés desservies par les services de santé, les soins de santé sont ceux qui répondent aux besoins perçus, des soins offerts de manière courtoise et au moment où ils en ont besoin, des soins accessibles et abordables.

Aussi, dans le principe de la prescription du traitement faut-il tenir compte du choix du patient tout en respectant les normes techniques.

Pour ROEMER M. et MONTAY AGUILAR.C « C'est l'exécution correcte (conforme aux normes) d'interventions que l'on sait sûres et qui sont abordables pour la société en question et qui ont aussi le pouvoir d'avoir un impact sur la morbidité, la mortalité et la malnutrition en fonction des besoins du client » [24]

D'autre part, les modalités du traitement, la durée moyenne du séjour à l'hôpital doivent être portées à la connaissance du patient et des accompagnateurs. Outillé de toutes les informations nécessaires sur sa situation, le patient est apte à accepter les soins qui sont proposés et y adhère facilement.

En matière d'hôtellerie, les chambres d'hospitalisation sont souvent des salles communes équipées chacune généralement de 6 à 8 lits.

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Immobilisation oblige, le malade ne peut effectuer le moindre déplacement. Tous les gestes courants sont exécutés au lit. Certains patients ne sont pas habitués à une chambre commune. Alors, les contraintes liées à leur pathologie et l'état de l'hôtellerie en deçà de leurs attentes peuvent être à l'origine de sorties contre avis médical. Ainsi, ils se rendent dans des structures privées où ils espèrent avoir plus de confort.

Il n'en demeure pas moins qu'un traitement, aussi efficace soit-il, comporte des effets secondaires parfois indésirables qu'il faudra porter à la connaissance du patient tout en insistant sur l'effet bénéfique recherché afin de gagner sa confiance et son adhésion.

Entre le patient et le personnel soignant, la relation de partenariat doit être une quête permanente.

Le patient est ainsi heureusement devenu « acteur de sa santé » et « co-partenaire » du médecin, permettant de réaliser ainsi une meilleure prise en charge de la maladie. [15]

Très souvent, la population évoque également le temps mis dans les couloirs de l'hôpital pour avoir la consultation. Dans certains services, les rendez-vous de consultation sont très éloignés, compte tenu du nombre important de malades pour un seul médecin. Le jour de la consultation, le patient se présente très tôt le matin et il ne sera reçu par le médecin qu'après des heures d'attente. Le patient est souvent contraint de se rendre dans les cabinets de soins pour avoir une consultation dans les plus brefs délais.

Les populations font souvent ressortir l'efficacité, l'accessibilité financière et géographique, les relations interpersonnelles, la continuité, un temps d'attente raisonnable et les agréments comme étant les dimensions les

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plus importantes dans la qualité des soins à leurs yeux.

Dans le cas où ces dimensions ne sont pas respectées, les patients admis dans les centres de soins auront tendance à avoir une perception négative qui pourrait être un motif de sortie contre avis médical.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery