1.2.6.5. Le fonctionnement d'une association
culturale
Dans les mélanges plurispécifiques, les
interactions entre espèces peuvent être représentées
comme l'effet d'une espèce sur le milieu et la réponse d'une
seconde espèce à ce changement (VANDERMEER, 1989 ; GOLDBERG, 1990
; BEDOUSSAC, 2009).
Vandermeer op.cit distingue ainsi deux types de réponses :
la compétition qui intervient quand une espèce modifie
l'environnement de façon négative pour la seconde (ombrage,
extraction d'une ressource qui devient limitant etc.) et la facilitation
lorsque ce changement est positif (allélopathie, effet barrière
contre la diffusion des maladies...)
A cela pourrait s'ajouter un troisième type de
réponse à savoir un effet neutre lorsque par exemple une
espèce a accès à une ressource non disponible pour la
seconde (utilisation de l'azote de l'air par la légumineuse ;
enracinement plus profond d'une espèce....). Il n'en reste pas moins que
ces différentes interactions sont complexes car elles dépendent
entre autre de la disponibilité en nutriments, du contexte
pédoclimatique, des espèces et des cultivars associées
mais aussi et surtout parce qu'elles se produisent en dynamique (CONNOLLY et
al, 1990). Bien que traduisant un effet négatif d'une
espèce sur l'autre, le phénomène des compétitions
peuvent induire un gain de rendement lorsque les espèces
associées se complètent et utilisent plus efficacement les
ressources que les cultures « pures » (WILLEY, 1979). Cela se produit
lorsque les composantes ne sont pas en compétition (dans le temps,
l'espace ou la forme chimique) pour les mêmes ressources traduisant
des
compétitions interspécifiques inférieures
aux compétions intraspécifiques. Par exemple, dans le cas des
associations céréales- légumineuses à graines les
deux espèces sont en compétition pour l'azote du sol mais cette
compétition peut s'avérer négligeable en raison de la
capacité de la légumineuse à utiliser l'azote de l'air
(ressource pour laquelle elle n'est pas en compétition avec la
céréale).
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