1.2.6. Les cultures associées
1.2.6.1. Définition
Les pratiques agronomiques associant deux ou plusieurs
espèces végétales sont très anciennes. Ces
pratiques peuvent être rassemblées sous la dénomination
« cultures associées » où plusieurs espèces
occupent la même parcelle (CIRAD, 2006). Les cultures associées
sont typiques des régions tropicales tandis que les cultures pures
caractérisent l'agriculture des pays tempérés (CIRAD, op.
cit).
1.2.6.2. But
En principe, le but des associations des cultures est
d'améliorer la production tant sur le plan quantitatif que sur le plan
qualitatif, étant donné que les engrais manufacturés ne
sont pas à la portée du paysan (IRAZ, 1986).
1.2.6.3. Avantages supposés des associations
Les deux raisons les plus souvent avancées pour l'adoption
des associations d'espèces résident dans le gain de rendement
global par rapport à des cultures « pures »
(monospécifiques) et dans l'amélioration significative et quasi
systématique de la teneur en protéines de la
céréale, ceci quelle que soit sa proportion de récolte
(JENSEN, 1996) cité par BEDOUSSAC, op. cit). Les résultats
obtenus aussi bien en agriculture conventionnelle (avec apport d'engrais
azoté, des maladies, ravageurs et adventices) qu'en agriculture
biologique (sans intrants techniques) expliqueraient une meilleure valorisation
des ressources du milieu comparativement aux cultures monospécifiques
correspondantes. Ce serait tout particulièrement vrai dans le cas des
associations céréale-légumineuse et dans les
systèmes à bas niveau.
Les associations pourraient également être un moyen
de réduire dans certaines situations la pression des adventices, des
maladies et des ravageurs (TRENBATH, 1993 ; ALTIERI, 1999) souvent
considérée comme des facteurs déterminants la production
agricole faisant ainsi des associations une alternative.
Le mélange d'espèces présenterait d'autres
avantages comme la réduction de l'érosion par une meilleure
couverture et enracinement ; une amélioration de la résistance
à la verse (ANIL et al, 1998), une meilleure stabilisation
interannuelle des rendements (LITHOURGIDIS et al ,2006).
1.2.6.4. Types d'association des cultures
Plusieurs espèces occupent la même parcelle, leurs
cycles culturaux se chevauchent sans pour autant être forcément
plantées ou récoltées en même temps. Il y a
cependant simultanéité globale dans le temps et dans l'espace.
Les agriculteurs associent fréquemment des espèces à cycle
de développement variés : plantes pérennes,
semi-pérennes (bananier, canne à sucre, manioc, igname etc.) et
annuelles. Elles peuvent être disposées en étages avec des
plantes hautes et basses, arborescentes, dressées, rampantes, etc.
Les associations culturales peuvent être arrangées
de façon diverses dans l'espace :
? de manière intercalée : les différentes
espèces sont organisées en lignes ou en bandes alternées,
parfois dans le but de protéger les plantes contre le vent ou le sol
contre le ruissellement et l'érosion hydrique ;
? en mélange : dans ce cas- là, il n'y a pas
d'arrangement géométrique nettement observable (CIRAD, op.
cit).
?
|