I.2. MANIOC (Manihot esculenta)
I.2.1. ORIGINE
Le genre Manihot comporte des nombreuses espèces
toutes spontanés en Amérique du sud. La plupart des
espèces appartiennent à deux centre de diversités : un
premier situé au Nord-Est du Brésil s'étendant jusqu'au
Paraguay, un deuxième comprenant les partie méridionale et
occidentale de Mexique. Quelques espèces se retrouvent à la
Guyane, au Pérou et au Guatemala.
Une des espèces, Manihot glaziorii, a
été longtemps exploitée en Amérique du sud pour son
latex fournissant le caoutchouc de céora.
I.2.2. DESCRIPTION BOTANIQUE DE MANIOC
M. esculenta crantz (synonyme M. Utilisina Polh) (2n =
36)
appartient à la famille des Euphorbiaceae, certains
auteurs attribuent une origine tétraploïde au manioc. La plante est
intéressante de part ses racines comestibles.
Le manioc est une plante arbustive, semi-ligneuse, atteignant en
culture 2 à 3 mètre de hauteur.
La culture est pluriannuelle, mais généralement
cultivée comme plante annuelle ou bisannuelle comme toutes les
euphorbiacées, ses diverses parties contiennent du latex.
Le système racinaire du manioc est bien
développé et lui confère une bonne tolérance
à la sécheresse. En outre, l'efficacité du chevelu est
amplifiée de par la présence d'endomycorhize (association
symbiotique des racines à un champignon croissant dans les tissus
racinaire antérieurs).
Les racines principales ont tendance à se
tubériser. Ces racines, riches en fécules, sont disposées
en faisceaux et mesurent de 30 à 80 cm de longueur et de 5 à 10
cm de diamètre.
Leur poids varie en général de 1 à 4
Kilogramme. Dans certaines circonstances elles peuvent atteindre 1 mètre
de longueur et peser 20 à 25 Kilogramme.
Elles ont une écorce brunâtre ou rougeâtre. La
teneur en fibres augmente avec l'âge.
Les tiges dont le diamètre ne dépasse pas 2
à 4 cm, sont en grande partie remplies de moelle et de ce fait, fort
fragiles tant que l'aoûtement est
incomplet, les feuilles sont disposées en spirale selon
une phyllotaxie de
et caractérisées par des multiples lobes foliaires
(généralement cinq lobes parfois trois ou sept) de formes
variées.
Une même plante peut présenter deux ou trois formes
des feuilles différentes (polymorphisme foliaire).
La couleur des feuilles, quelquefois pourpre dans le jeune
âge, est vert-clair à vert foncé. Les feuilles sont
portées par des pétioles de 5 à 30 cm. Le manioc est une
plante mosaïque. L'inflorescence est un racème terminal comportant
des fleurs unisexuées. Les fleurs femelles sont utilisées
à la base des racèmes et sont de couleur rose, pourpre,
jaunâtre ou verdâtre.
Elles sont dépourvues de corolle, les fleurs mâles
sont situées au sommet des inflorescences. Au sein de racème, la
floraison des fleurs mâles est différée d'une semaine par
rapport à celle des fleurs femelles (prologynie) favorisant la
pollinisation croisée par les insectes.
Les fruits sont des capsules déhiscentes à trois
loges éclatant bruyamment à maturité libérant
chacune une graine. Les graines sont ellipsoïdes, longues de 10 à
12 mm, et caractérisée par un capsule bien
développé, typique de la famille des euphorbiacées.
Les cellules des racines tubérisées contiennent du
glucoside cyanogénétique, la linamarine, appelée autre
fois la manihotoxine. Cette substance, exposée à l'air ou
à l'eau est décomposée par l'activité de l'enzyme
linamarase, présent dans le latex, en glucose et en acide cyanhydrique
qui s'évapore rapidement à des températures à
28°C. La teneur en glucoside détermine les variétés
douces et les variétés amères. La quantité d'acide
cyanhydrique varie de 10 à 37 mg/kg. Ces deux groupes de
variétés se différencient peu par leurs caractères
botaniques. Les variétés amères sont
généralement plus tardives. Malgré leur toxicité,
les maniocs amers sont les plus cultivés, surtout en régions
équatoriales et tropicales humides. Le mode de préparation
élimine le danger d'empoisonnement. On a constaté
que la toxicité peut varier considérablement avec les conditions
écologiques.
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