RECUEIL DES QUESTIONS ET SUGGESTIONS
Ahmed Kamardine Ali (jeune cadre, membre d'une
ONG):
Les déchets humains dans les fosses n'ont-ils pas
d'impacts négatifs sur les nappes phréatiques environnants ?
Avez-vous réfléchi à d'autres options de
sensibilisation pour la protection de l'environnement plus
générales et permettant de toucher toutes les cibles
Chamsidine (agent de la mairie) : autrefois, il
y avait la culture sur brulis et il n'avait pas assez de dégâts
sur l'environnement. Aujourd'hui, je suggère que ce n'est plus le feu
qui est à l'origine de la destruction de l'environnement mais
plutôt les tronçonneuses, les scies électriques. Il faut
régler le problème de la scie avant tout.
Ben Oumar(urbaniste) :
Nous manquons de mesures d'accompagnement. On ne peut pas
interdire aux paysans de couper le bois de chauffe sans pour autant penser
à baisser le prix de pétrole, un produit de substitution du bois.
Il faut également créer des activités de compensation aux
scieurs. Je pense que tout doit s'organiser avant de penser à mieux
protéger l'environnement, sinon ce n'est pas possible. Le
Sénégal pour protéger l'environnement, à court
terme il avait adopté une politique de rabais de produit de substitution
du bois.
Kamardine (juge d'instruction) : Dans ce pays,
tout passe par des choix politiques. Il fait saisir les autorités
à définir et promouvoir une politique de protection de
l'environnement, sinon c'est trop difficile de gagner ce combat.
Abdou Soimadou (intervenant, expert en eau et
forêt):
C'est vrai que l'Etat est un dieu visible sur cette
problématique de la protection de l'environnement, mais les
organisations communautaires sont encore plus fortes que l'Etat. Nous ne
pouvons pas compter le nombre de fois que l'Etat s'est rangé
derrière les communautés dans la résolution des conflits
(l' Etat se range toujours derrière les communautés) et la
sagesse consiste donc à impliquer fortement les communautés dans
ce processus de protection de l'environnement. Au sujet des mesures
d'accompagnement, on a constaté qu'ils doivent
déboucher d'un accord entre toutes les patries prenantes.
En ce qui concerne le substitut de bois de chauffe. Tous les
substituts ne conviennent pas forcement à toute la population. Il faut
donc chercher des solutions adaptées, c'est-à-dire planter des
espèces d'arbres qui poussent rapidement et qui permettront alors de
produire de bois chauffe en réserve.
Anllaouidine (intervenant, expert en écologie)
:
L'on peut creuser cote à cote une fosse et un puits comme
ça se fait à Madagascar et cela n'est pas nuisible sur le plan
hygiène. En réalité, les déchets humains ne sont
pas toxiques, on les utilise pour des engrais pour les légumes qui vont
être consommées après. Dans les pays
développés creuser un puits à cotés d'une fosse
peut s'avérer dangereux puisque l'on peut jeter des produits très
toxiques comme une peinture ou un mercure.
Chemali (notable et agent de la mairie) :
On doit se sentir interpellé sur cette question de la
préservation de l'environnement car nous ensemble c'est l'Etat. Sinon
quel est le premier concerné de cette affaire si ce n'est le petit
citoyen?
Balode(agent de l'AND) :
Il faut utiliser la force pour repousser ces destructeurs de
l'environnement. En 2005, cette stratégie avait fait ses preuves. Si
l'on attrape un destructeur, il faut lui donner des coups. Il faut impliquer
l'armée dans le processus comme ce fut le cas de jadis.
Tsira(intervenant et expert en environnement)
:
Je m'aligne sur l'idée de l'agent de l'Armée
Nationale de la Défense(AND) selon laquelle la force de l'ordre doit
prendre en main la question de la protection de l'environnement en vue de
susciter de la terreur chez les destructeurs. Cette façon de faire est
la meilleure car j'en ai déjà vu des cas pratiques. En outre le
texte qui attribuait à l'AND le pouvoir de contrôler la
forêt n'est pas abrogé jusqu'alors.
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