L'atelier portait le titre évocateur d' « atelier de
sensibilisation des décideurs sur les problèmes environnementaux
et les options envisageables pour la protection de l'environnement ». Il
s'appuyait sur la problématique principale de savoir comment impliquer
les décideurs de toutes les communautés dans le processus de
protection de l'environnement.
· Principales causes liées à la
dégradation de l'environnement et les impacts
· Les potentialités environnementales de l'ile de
Mwali et les enjeux de conservation
· Mieux connaitre la biodiversité pour mieux la
protéger
Intervention d'Abdou Soimadou Ali Madi, consultant et
expert en eau et foret et Représentant de la gestion des terres à
Mohéli
Ce processus de protection de l'environnement, nous l'avons bien
remarqué, a un caractère d'urgence. Il y aurait sans doute
beaucoup de questions à se poser surtout en ce qui concerne les causes
de la destruction de l'environnement au niveau de l'ile autonome de Mwali.
C'est que depuis l'époque coloniale, il ya eu des
études sur l'affectation des terres qui ont permis de prévoir une
gestion rationnelle des terres à Mohéli, reparties comme suit
:
· Terres polyvalentes: 3000 ha
· Terres arborée et arbustive: 7210 ha
· Terres forestières: 10365 ha
· Autres : 525 ha
Il semble que lorsque nous avons acquis l'indépendance,
cette gestion n'a pas été respectée. En tout cas les
causes de la destruction de l'environnement sont multiples. Pour ne citer que
les principales, on remarque :
· Une mauvaise occupation des terres agricoles
· Des Problèmes démographiques
marqués par un taux de croissance annuelle de 4,6 %. En 1973 la
population de Mohéli était estimée à 11 782
habitants, en 2003 elle était estimée à 35 511 et
aujourd'hui elle est approximative à 60000 habitants.
· Installation des cultures non couvrante sur les zones
marginales et à forte pente
· Défrichements de la forêt à des
fins agricoles ou d'exploitations de ligneux (bois d'oeuvre)
Ces principales causes ont eu pour impact entre autre :
· La perte de structure des sols
· Importante baisse de la fertilité des sols
· Baisse de production
· Diminution des terres
· Tarissements des rivières
· Perte de la biodiversité
Intervention de Mohamed Mindhiri (Tsira), consultant
et spécialiste en environnement et Directeur du Parc Marin de
Mohéli.
Il est vrai que l'ile de Mohéli dispose des ressources
environnementales d'une richesse considérable. Mais la population
demeure insensible à l'égard de cette richesse jusqu'a point de
négliger sa protection voire contribuer à sa
déperdition.
Il y a urgence de lutter pour vivre dans un environnement sain
à Mohéli Parmi les principales potentialités
environnementales de l'ile, on cite :
· Le Parc Marin de Mohéli
· Le lac Boundouni
· La forêt de la crête
Notre petite ile est considérée comme un
sanctuaire de la Diversité Biologique des Comores.
Les principaux enjeux et défis des zones
côtières est de faire face pour:
· gérer durablement les ressources marines et
côtières,
· réguler les activités
développées sur les zones côtières et marines
· valoriser de manière durable les ressources
indispensables aux générations futures
Il se trouve que la zone côtière et marine est
l'environnement le plus fragile et le plus exposé de notre de l'ile
comme du pays, vu leur la position géographique de notre pays (la route
des grands pétroliers nettoyant parfois leur cuve et déversant
ainsi des produits chimiques nocifs pour notre écosystème).
Cette zone côtière n'est pas
protégée, elle devient le déversoir de tout forme des
déchets ménagers de la population (couches) ainsi que de tous les
déchets liquides (huile de vidange) sur les plages. Elle subit des
destructions des habitats marins et côtiers ainsi que l'exploitation non
raisonnée et non durable des ressources marines et côtières
et des pratiques néfastes et destructrices notamment la pêche
à la dynamite, aux filets non autorisés, avec certains produits
toxiques. Le prélèvement excessif des coraux ainsi que le
prélèvement du sable et des galets mettent en péril
l'équilibre déjà fragile des écosystèmes
marins et côtiers. L'occupation anarchique des sols surtout les plus
vulnérables ; ce phénomène s'est accentué ces
derniers temps, entrainant une occupation et une urbanisation anarchique des
centres urbains.
Aujourd'hui, le contrôle des eaux et des cotes laisse
vraiment à désirer; de plus Comme la législation est peu
contraignante, les activités illicites sont devenues comme
formalisées (exemple la capture et la vente des tortues se fait au vu et
au su de tous)
Les causes ne sont pas moindres, elles sont relatives à
:
· Une croissance démographique toujours en nette
progression
· Une insuffisance de valorisation socioéconomique
de notre patrimoine environnemental
· Une insuffisance d'un mécanisme permanent
d'échange des informations et des données, l'inexistence d'un
centre permanent pénalise l'ensemble des activités à
entreprendre et constitue un frein
· Une faiblesse des capacités tant sur le plan
individuel, institutionnel que systémique
· Une insuffisance des moyens tant financiers que
technique
Intervention de Anllaouidine , expert en
écologie et Représentant FEM.
Si nous sommes en difficulté aujourd'hui, c'est parce
qu'on méconnait la biodiversité et l'importance de
l'environnement en général. Par ailleurs on ne peut pas
protéger ce que l'on ne connait pas. Il s'avère nécessaire
de s'intéresser de la biodiversité pour mieux la protéger.
La biodiversité c'est tout un monde à découvrir. La
connaitre va nous permettre de l'exploiter à bon escient.
Sur ce, nous avons plusieurs espèces de plantes :
· les plantes autochtones qui existent dans le pays avant
l'arrivée de l'homme.
· plantes endémiques qui n'existent que dans une
zone géographique déterminée, elles ont
évoluées sur place et n'existent nul par ailleurs.
· les plantes allochtones ou exotiques introduites par
l'homme
· les plantes envahissantes qui ont un pouvoir de
multiplication et de croissance rapide au point de freiner le
développement des autres dans un milieu. elles représentent un
danger pour la flore
· les plantes dégradantes des sols de culture:
eucalyptus, filaos, girofliers, etc.
Principaux types d'écosystèmes des Comores sont
les forets, sols, mangroves, plages, récifs coralliens, herbiers
marins
Ces écosystèmes ont leur importance variée:
entre autre les forets servent d'habitats à un grand nombre
d'espèces animales et végétales.
· Le sol constitue la partie superficielle de la terre.
C'est le support des plantes et des animaux. C'est un système vivant qui
renferme les substances nutritives indispensables à la croissance et au
développement de la plante.
· Les mangroves sont des végétations
amphibies des zones de transition entre la terre et la mer. Les mangroves sont
devenues des milieux sals et lieux des mauvais esprits : c'est alors un lieu de
décharge et de déversement de tout produits dangereux
· Les plages sont des zones de transition entre la mer et
la terre ferme. Constituées essentiellement de sable elles sont un lieu
de loisir et procurent du travail dans le secteur du tourisme
· Les récifs coralliens sont des constructions
vivantes formées à partir d'un animal (polype) et d'un petit
végétal (algue). Ils renferment plus de la moitié de la
biodiversité marine. Ce sont des zones d'importance économique et
scientifique qui jouent un rôle de génération des plages,
des zones de croissance et de protection des petits poissons et
protègent les côtes et le lieu de ponte des tortues
· Les herbiers marins sont Végétations
herbeuses qui se développent dans la mer. Ils demeurent la principale
nourriture des tortus et Dugongs et protègent les récifs
coralliens
Aux Comores, les espèces végétales
endémiques forestières plus utilisées et/ou
menacées
· Le Khaya comorensis (Mtakamaka) est
l'espèce le plus menacé des végétaux les plus
utilisées aux Comores. Elle fournit du bois d'oeuvre de haute valeur.
Actuellement elle a disparu aux massifs de la Grille
· Ocotea comorensis (Mkafouré) est une
espèce endémique des forêts denses humides des Comores.
C'est un arbre de 10 à 12m de haut, feuilles simples alternes.
Inflorescence en panicules axillaires.
· Le Weinmannia comorensis (Mrinkoudi) est une
espèce endémique des forêts des Comores. Arbre de 20-25 m
de haut avec un tronc souvent tortueux à bois rouge.
· Le Tambourissa leptophylla
(Mléjéza) avec des Feuilles opposées persistantes
Inflorescence ramiflore ou cauliflore est pourvu des fleurs petits ; fruit
drupacé charnu brun à l'extérieur et orange-rouge à
l'intérieur.
· Nuxia pseudodenta (Mwanga) est un Arbre ou
arbuste à feuilles simples opposées aux bords dentés;
fleurs blanches.
Parmi les menaces qui pèsent sur les
écosystèmes, on peut citer :
· Menaces d'origine naturelle (Coulées de laves et
déjections volcaniques, Réchauffement climatique et Cyclones)
· Menaces d'origine anthropique (Récupération
des espaces, Abattage des arbres pour le bois, Agriculture non
écologique et Feux, Utilisation des espaces pour habitations,
Introduction des plantes exotiques envahissantes, Déchets et produits
polluants, Causes indirectes Accès libre dans la forêt, Croissance
démographique, Insuffisances des alternatives économiques, Fortes
besoins des produits en bois, Usage tronçonneuses)
Parmi les origines destruction des écosystèmes, on
note :
· Croissance démographique et forte demande des
nouvelles terres agricoles
· Pauvreté et Insuffisance des alternatives
économiques
· systèmes agricoles non durables et Intervention
insuffisante de l'Etat
· Droits fonciers traditionnels: Premier défricheur
devient propriétaire de terrain
Il faut contribuer à la protection de l'environnement en
mettant en place des formations et des sensibilisations sur les :
· Nouvelles approches en matière d'élevage
· Diminution rendements agricoles/solutions
· Espèces menacées d'extinction / Niche
écologique
· Espèces pour reboisement/lutte contre
l'érosion
· Espèces fertilisation sols/engrais verts
· Pratiques culturales sur les pentes
· Embocagement
· Techniques DRS: piquetage, garnissages, fascinage,
murets, banquettes Terrace