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UNIVERSITÉ
ÉCOLE
SCIENCES
CONSEILLER
PROMOTION
DE KOUDOUGOU BURKINA FASO
NORMALE SUPÉRIEURE
Unité-Progrès-Justice
DE L'ÉDUCATION
D'ÉDUCATION
: 2010-2013
Mém~~re de lin de fcnnaticn I'empl~~ de
Ccnselller d'Educat~~n
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|
Analyse des déterminants
socio-économiques de la déperdition scolaire des filles issues
des zones périurbaines de Ouagadougou : cas des
établissements d'enseignement secondaire de la commune
|
|
rurale de Saaba.
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lève Email
|
SAWADOGO
Présenté par Directeur de Mémoire
Zah Marie Issa Abdou MOUMOULA
Conseiller d'Éducation Maitre-Assistant à
l'Université de Koudougou :
zahmarie@gmail.com
Année Académique
2011-2012
|
|
« Un enfant de plus à l'école
est une unité gagnée mais une fille, c'est une
unité
multipliée par le nombre d'enfants qu'elle aura »
Georges HARDY (1913) in
Bulletin de l'enseignement de l'AOF
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones1.png)
SCMMAI ?E
SOMMAIRE i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
RESUME iv
LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS v
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES .vii
ANNEXE x
INTRODUCTION ..2
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
6
CHAPITRE I :L'ETAT DES LIEUX DE L'EDUCATION DES FILLES AU
BURKINA
FASO
|
7
|
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE, L'INTERET ET LES OBJECTIFS DE
LA
|
|
RECHERCHE
|
12
|
CHAPITRE III : LE CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
|
16
|
CHAPITRE IV : LA REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE
|
25
|
DEUXIEME PARTIE : LE CADRE METHODOLOGIQUE
|
44
|
CHAPITRE I : LE CADRE METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE
|
.45
|
CHAPITRE II : LA PRESENTATION DES DONNEES DE L'ENQUETE
|
56
|
CHAPITRE III : L'ANALYSE DES DONNEES ET VALIDATION DES
|
|
HYPHOTHESES
|
78
|
CHAPITRE IV : LES SUGGESTIONS ST LES RECOMMANDATIONS
|
89
|
CONCLUSION
|
..99
|
LES ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
|
..104
|
i
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones2.png)
LELICACE
,2% ftIO72e C.5e2 2e~2e77e
BAZIE Moïse, ami et collègue
élève Conseiller d'Education de la promotion 2010-2013
arraché à notre affection à la fleur de
l'âge.
May your Soul rest in Peace!!! Que ton âme repose
en Paix!!!
Amen !!!
ii
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones3.png)
L?EMEL?CIEME~1S
La réalisation de ce présent document a
été rendue possible grâce à l'appui et au concours
de plusieurs personnes à qui nous adressons notre sincère
reconnaissance.
Nous exprimons tout particulièrement notre profonde
gratitude au Dr Issa Abdou MOUMOULA qui, malgré ses multiples
occupations, a accepté diriger ce travail.
Merci Docteur pour toute votre sincère
disponibilité, vos critiques instructives et vos encouragements.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
l'ensemble du corps professoral de l'école Normale Supérieure de
l'Université de Koudougou pour la qualité de la formation
reçue pendant les deux années de la formation.
Une pensée particulière à tous ceux qui
ont contribué d'une manière ou d'une autre à la
réalisation de ce travail.
Mes remerciements les plus sincères vont à
l'endroit de :
· M. ZEBA Ali, professeur de Français au
Lycée Bogodogo de Ouagadougou ;
· M.OUEDRAOGO Richard, Biochimiste, Msc. Doctorant en
Toxicologie appliquée à l'Institut de recherche en sciences de la
santé/direction régionale de l'ouest ;
· Mes parents qui m'ont soutenu durant ces longues
années ;
· Dr SAWADOGO Jean Pierre, Enseignant-Chercheur à
l'UFR/SEG ;
· Messieurs OUEDRAOGO Ibrahima, OUEDRAOGO Hermann,
SAWADOGO Gérard, TRAORE Edouard, KONFE Zacharia, LEAMA Leonard, KY
Désiré, KONFE Ibrahim et épouses respectives ;
· Les collègues Conseillers d'Education des
promotions 2009-2012,2010-2013 et celle de 2011-2013 et particulièrement
aux membres de mon groupe de travail. J'ai nommé DIASSO Donald, NIKIEMA
Nicolas, ILBOUDO Nadège, SANON Dominique et ZAGRE Amidou ;
· Ma chérie KISSU Beatrice qui m'a
énormément épaulé dans des moments difficiles de
mon travail ;
· Aux différents chefs d'établissement
ainsi qu'à toutes les filles et parents d'élève que nous
avons approché et qui nous ont facilité ce présent travail
de recherche ;
· M. Jean Paul BOUMBOUNDI, proviseur du Lycée
BOGODOGO pour son soutien et l'ensemble du personnel dudit
établissement.
Puisse le Bon DIEU, vous rendre au centuple vos secours,
conseils, appuis que vous avez eu à mon égard.
iii
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones4.png)
?ES IJME
Au Burkina Faso, la promotion de l'Education Pour Tous demeure
un enjeu de taille pour tous les acteurs du système éducatif et
des politiques. D'énormes efforts sont consentis à tous les
niveaux pour booster l'éducation et la rendre accessible à toutes
les couches sociales. En dépit des efforts tout azimut consentis dans le
sens de l'amélioration de l'accès à l'éducation, la
gente féminine se heurte à des difficultés de divers
ordres. Une grande disparité existe entre les deux sexes dans la
poursuite des études tant au post primaire qu'au secondaire dans les
établissements d'enseignement secondaire. L'analyse des
différentes données statistiques montre que le quotidien des
filles n'est guère meilleur et ne leur permet pas d'être efficaces
en termes de rendement scolaire. Le quotidien des filles est marqué par
une forte participation aux activités domestiques et commerciales aux
côtés de leurs géniteurs au détriment des
révisions, repos et loisir. Cette participation des filles se fait le
plus souvent avec la bénédiction de leurs parents qui trouvent en
elle un rôle formateur et de reproduction sociale. La forte sollicitation
des filles dans ces différentes activités serait liée
à la combinaison des facteurs socioculturels, économiques qui
encourage le travail précoce des adolescentes à la vie du
ménage même étant à l'école. La situation est
beaucoup préoccupante pour les filles vivant sous tutorat dans les
familles d'accueil dans le but de poursuivre les études.
iv
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones5.png)
LISTE DES ACI?CNYMES ET AMEVIAICNS
ADEA : Association pour le
Développement de l'Education en Afrique
ADEP : Association D'appui et d'Eveil
Pougsada
AGR : Activités
Génératrices de Revenus
AME : Association des Mères
Educatrices
AOF : Afrique Occidentale
Française
APE : Association des Parents
d'élèves
BEPC: Brevet d'Etude du Premier Cycle
BRIGHT: Burkinabe Response to Improve Girls
cHances to Succeed
CEDEAO : Communauté Economique des
Etats d'Afrique de l'Ouest
CEG : Collège d'Enseignement
Général
CEPE : Certificat d'Etude Primaire
Elémentaire
CRAEF : Commission de Réflexion et
d'Action pour l'Education des Filles
CRS : Catholic Relief Service
CSLP : Cadre Stratégique de Lutte
contre la Pauvreté
DEMP : Direction de l'Education en
Matière de Population
DEP : Direction de l'Education et de la
Planification
DGES : Direction Générale des
Enseignements Spécifiques
ENS/UK : Ecole Normale
Supérieure/Université de Koudougou
EPT : Education Pour Tous
FAWE : Forum des Educatrices Africaines
IDH : Indice de Développement
Humain
INSD : Institut National de la Statistique
et de la Démographie
IRD : Institut de Recherche pour le
Développement
MESS : Ministère des Enseignements
Secondaire et Supérieur
MESSRS : Ministère des Enseignements
Secondaire et Supérieur et de la Recherche Scientifique
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
v
ONG : Organisme Non Gouvernemental
PDDEB : Plan Décennal de
Développement de l'Education de Base
PDDESS : Plan Décennal de
Développement de l'Education Secondaire et Supérieure
PEPP : Projet Education Post Primaire
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RGPH: Recensement Général de la
Population et de l'Habitat
SCADD : Stratégie de Croissance
Accélérée pour le Développement Durable
SPSS: Statistical Package for Social
Sciences
TACH: Taux d'Achèvement
TBA: Taux Brut d'Achèvement
TBS: Taux Brut de Scolarisation
TBSF: Taux Brut de Scolarisation des Filles
UA/CIEFFA: Centre International de l'Education
des Filles et des Femmes en Afrique de l'Union
Africaine
UFR/SH : Unité de Formation et de
Recherche/Sciences Humaines
UNESCO: Organisation des Nations unies pour
l'éducation, la science et la culture UNICEF: Fonds des
Nations unies pour l'enfance
vi
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones6.png)
I ISTE DES TAU I EAUX ET GUAIDUIQUES
NUMEROS ET TITRES DES TABLEAUX
PAGES
|
Tableau N°1 : Liste des établissements secondaires
de Saaba
|
42
|
Tableau N°2 : Situation des effectifs du lycée
Wendpouiré de Saaba
|
49
|
Tableau N°3 : Situation des effectifs du CEG Municipal de
Saaba
|
49
|
Tableau N°4 : Situation des effectifs du Groupe scolaire
Guinkouma de Saaba
|
50
|
Tableau N°5 : Situation des effectifs du Lycée
privé SANA Hyppolite de Saaba
|
50
|
Tableau N°6 : Récapitulatif des effectifs de quatre
établissements échantillonnés
|
50
|
Tableau N°7 : Echantillon de départ par
établissement
|
51
|
Tableau N°8 : Recouvrement des questionnaires par
établissement
|
56
|
Tableau N°9 : Etat de niveau d'instruction croisé
père-mère
|
57
|
Tableau N°10 : Niveau d'instruction des parents par
sexe
|
58
|
Tableau N°11 : Profession des parents des filles
|
58
|
Tableau N°12 : Etendu des ménages
|
58
|
Tableau N°13 : Nombre d'enfants scolarisés par
sexe
|
59
|
Tableau N°14 : La distance domicile-école parcourue
par les filles par jour
|
59
|
Tableau N°15 : Moyen de locomotion
|
60
|
Tableau N°16 : Temps de ralliement
domicile-école
|
60
|
Tableau N°17 : Degré de ponctualité et
d'assiduité aux cours
|
60
|
Tableau N°18 : Mobiles des différents retards
enregistrés
|
61
|
Tableau N°19 : Utilisation du temps de pause entre 12 H et
15H
|
61
|
Tableau N°20 : Prise en charge des dépenses
scolaires des filles
|
62
|
Tableau N°21 : Parcours scolaire des filles
enquêtées
|
62
|
Tableau N°22 : Non-participation à au moins une
journée de cours
|
63
|
Tableau N°23 : Disposition du temps libre les soirs pour
la révision
|
63
|
Tableau N°24 : Implication des parents dans
l'apprentissage de leurs filles
|
64
|
Tableau N°25 : Intérêt accordé aux
résultats scolaires par les parents
|
64
|
Tableau N°26 : Raisons d'abandon des filles
|
65
|
Tableau N°27 : Occupation des filles en dehors des heures
de cours
|
66
|
Tableau N°28 : Participation des garçons aux
activités domestiques et commerciales
|
67
|
|
vii
Tableau N°29 : Destination des économies
|
68
|
Tableau N°30 : Degré d'appréciation de la
condition d'étude fille-garçons
|
68
|
Tableau N°31 : Profil d'instruction des parents
d'élèves enquêtés
|
69
|
Tableau N°32 : Profil professionnel des parents
d'élèves
|
69
|
Tableau N°33 : Tranche de temps réservé aux
activités commercial et domestiques les jours de cours
|
71
|
Tableau N°34 : Appréciation des travaux
domestiques et commerciaux des élèves filles par les parents
d'élèves
|
71
|
Tableau N°35 : Implication des parents dans les
révisions
|
72
|
Tableau N°36 : Intérêt des parents au sujet
des résultats scolaires
|
72
|
Tableau N°37 : Soutiens dont bénéficient les
filles de la part de leurs parents
|
73
|
Tableau N°38 : La nature du soutien
|
73
|
Tableau N°39 : Origine principale du soutien
|
73
|
Tableau N°40 : Membre de l'APE/AME
|
74
|
Tableau N°41 : Etat de participation aux activités
de l'APE/AME
|
74
|
Tableau N°42 : Situation de logement des filles
|
75
|
Tableau N°43 : Présence de filles sous tutorat dans
les ménages
|
75
|
Tableau N°44 : Fréquence de participation aux
activités
|
76
|
Tableau N°45 : Occupation des filles en dehors des heures
de classe
|
76
|
Tableau N°46 : Tranche de temps réservé
aux activités commerciales et domestiques des filles sous tutorat les
jours de cours
|
77
|
Tableau 47 : Les traités et engagements
internationaux, régionaux en faveur de l'éducation de la fille
|
89
|
|
viii
LES GRAPHIQUES
NUMEROS ET TITRES DES GRAPHIQUES
|
PAGES
|
Graphique N°1 : Achèvement selon le sexe au post
primaire de la région du
centre de 1997 à 2010
|
10
|
Graphique N°2 : Achèvement selon le sexe au
Secondaire de la région du centre de 1997 à 2010
|
10
|
Graphique N°3 : Nature du soutien reçu par les
filles de la part de leurs parents
|
81
|
Graphique N°4 : Origine du soutien reçu par les
filles
|
81
|
Graphique N°5 : Degré de participation des filles
aux activités
|
83
|
Graphique N°6 : Combinaison des activités des
filles sous tutorat
|
83
|
Graphique N°7 : Participation aux activités en
volume horaire journalier
|
84
|
Graphique N°8 : Volume horaire moyen de participation
aux activités les jours de weekend
|
84
|
Carte de la commune rurale de Saaba
|
40
|
|
ix
INTRODUCTION
L'éducation joue un rôle important dans le
développement des sociétés et il serait utopique
d'envisager un développement durable sans elle. Elle occupe une place
centrale dans le classement de l'IDH (Indice de Développement Humain)
des différents pays à l'échelle mondiale. Ses effets sur
la démographie, la croissance économique, le progrès
social et politique font d'elle un des meilleurs leviers de la réduction
de la pauvreté, tandis qu'au plan individuel, elle transmet les
connaissances indispensables pour comprendre la complexité du monde
actuel et ainsi y vivre le mieux possible. La place de l'éducation dans
le développement de toute société est unanimement reconnue
par tous de nos jours. Elle a toujours été
considérée comme primordiale car participant pleinement au
développement socio-économique des sociétés.
Au Burkina Faso, l'éducation apparait au centre des
préoccupations des autorités et des politiques, tant elle permet
au développement optimal des ressources humaines et constitue un
instrument important dans la réduction de la pauvreté et
l'accroissement du bien-être de la population. Le rôle de
l'éducation s'avère incontournable dans le développement
socio-économique du Burkina Faso. Celle des filles et femmes, en
particulier s'avère d'un grand intérêt compte tenu de son
impact sur la maitrise de la fécondité, l'amélioration de
la santé maternelle et infantile, la préservation de
l'environnement, l'accès à un emploi qualifié... gage d'un
développement harmonieux et durable. Pour ce faire, nous pouvons
affirmer que le problème de l'éducation des filles et des femmes
est aussi vieux que le monde car dans « la République
», Platon, le philosophe, reconnaissait en la femme les mêmes
aptitudes que l'homme pour participer aux affaires de la cité,
même si cette aptitude n'était acceptée que pour une
minorité, c'est-à-dire les femmes appartenant à
l'élite. Dans notre ère du temps qui est marquée par la
nécessité de la société à éduquer sa
population dans sa globalité, Joseph KI ZERBO (1990, p.36) affirmait que
« l'éducation est la fille d'une société
globale donnée et s'adapte aux mutations de ladite société
».
Cependant, ce n'est qu'en 1980, sous l'impulsion de la
communauté internationale et des grandes institutions internationales
(Banque Mondiale, Unicef, UNESCO ...) que la problématique de la
scolarisation des filles a été dévoilée au grand
jour. L'actualité de cette problématique a été
débattue lors de la Quatrième Conférence mondiale sur les
femmes à Beijing en 1995.A cette conférence, l'on reconnait que
« Filles et garçons ont tout à gagner d'un enseignement
non discriminatoire qui, en fin de compte, contribue à instaurer des
relations plus égalitaires entre les femmes et les hommes. Les femmes ne
pourront prendre une part plus active au changement que si
l'égalité d'accès à l'éducation et
l'obtention de qualifications dans ce domaine leur sont assurées.
L'alphabétisation des femmes est un important moyen d'améliorer
la santé, la nutrition et l'éducation de la famille et de
permettre aux femmes de participer à la prise de
décisions
1
intéressant la société
»,(Quatrième Conférence mondiale sur les femmes,
Beijing, 1995, Programme d'action, paragraphe 69).
Les pays en voie de développement ont
été ainsi interpellés à élaborer des
politiques spécifiques visant à réduire les
inégalités entre filles et garçons dans la quête du
savoir, condition sine qua non à leur plein épanouissement et
développement.
La carte éducative des filles est la plus basse, (74%)
des filles ont accès au primaire dans la partie subsaharienne du
continent africain en 2008, (Parce que je suis une fille, rapport Afrique
2012 de l'ONG Plan Afrique).
Pour cette même partie de continent, le taux de passage
du primaire au secondaire était de 62% pour les filles en 2008, (Parce
que je suis une fille, rapport Afrique 2012 de l'ONG Plan Afrique), Il subsiste
toujours des inégalités structurelles alarmantes confinant la
jeune fille aux travaux domestiques au profit du jeune garçon qui se
heurte à moins d'obstacles à son éducation. Non seulement,
le taux de scolarisation féminin est faible (74%) par rapport à
celui des garçons, mais encore leur espérance de vie scolaire est
plus réduite car même si elles entrent à l'école
tard, elles échouent fréquemment en terme de résultats
scolaires et de redoublement (70%),(Parce que je suis une fille, rapport
Afrique 2012 de l'ONG Plan Afrique),et minorent leur potentiel en terme
d'orientation. Au niveau spatial, le fossé s'écarte encore, entre
filles des villes, des zones périphériques de la ville et des
zones rurales.
Au Burkina Faso, les contrastes spatiaux,
socio-économiques et de genre sont une réalité dans la
scolarisation et de la survie scolaire des filles au primaire. Le constat est
beaucoup plus alarmant au niveau du secondaire car en ce moment elle n'est plus
considérée comme mineure mais comme adolescente à part
entière, pouvant être utile pour les travaux domestiques et
commerciaux.
En effet, sa place et son rôle se trouve
renforcés avec sa participation au bien-être
socio-économique des ménages. Ainsi, bon nombre d'obstacles
(redoublement, retard, séchage des cours...) se dressent sur son chemin
éducatif et contribuant sans doute à sa déperdition
scolaire à court et long terme. Ce phénomène de
déperdition scolaire est beaucoup plus récurent dans les
ménages à revenus modestes (pauvres) et analphabètes. En
effet, l'origine sociale est un déterminant dans la survie scolaire des
filles tant au primaire qu'au niveau du secondaire dans nos lycées et
collèges.
Des politiques d'incitatives à une scolarisation
massive des filles au niveau du primaire a eu un écho favorable au
niveau des populations et a permis d'enregistrer des performances au niveau de
la scolarisation des filles et des garçons En 2011, on enregistrait une
croissance notable en terme de Taux Brut de Scolarisation (TBS) qui se
chiffrait à 79,2%(IDH, 2011).
2
La comparaison du taux brut d'admission et du taux
d'achèvement montre qu'il existe un écart important entre les
filles et garçons. L'écart passe de 9,3% en 2008/09 à
14,3% en 2009/10. Les disparités entre filles et garçons sont
aussi importantes et ce, malgré la sensibilisation pour l'accès
et le maintien des filles dans le système. Les taux d'achèvement
des filles et des garçons sont respectivement de 14,7% et de
19,6%.L'indice de parité entre les filles et les garçons est de
0,75(MESS,2009-2010).Ces chiffres montrent à quel point le
problème de maintien des filles dans leur scolarité se pose avec
acuité et constitue une priorité pour nos politiques qui visent
une scolarisation universelle d'ici à 2015.Contrairement, à nos
politiques éducatives qui font l'éloge de la gratuité de
l'école, il est avéré que celle-ci connait une
augmentation graduelle des coûts de scolarisation au fil de la promotion
de l'élève et difficilement supportable par les ménages
à faible revenu. Face à un revenu réduit, le choix est
vite fait quand il s'agit de payer entre l'écolage d'une fille ou celui
d'un garçon. Ces différentes représentations
véhiculées par les ménages ne sont pas de nature à
faciliter la scolarisation des filles et leur maintien d'où la
prééminence du phénomène de la déperdition
chez une frange de la société.
Les quartiers périphériques représentent
une zone de tampon entre la campagne et la ville avec des similitudes plus
poussées vers la campagne. Cette zone, bien qu'elle présente un
arrière-plan beaucoup plus reluisant est une zone où la
pauvreté sévit le plus. Quels peuvent être les
déterminants socio-économiques de la déperdition scolaire
en général et celui des filles en particulier dans cette
entité géographique de la capitale ? Ainsi, il s'agit de
comprendre en quoi l'appartenance à un ménage à modeste
revenu prédispose la jeune fille à la déperdition et
comment se manifeste ce phénomène dans les lycées et
collèges dans la commune rurale de Saaba ?
Notre préoccupation dans cette étude est
d'examiner les obstacles au maintien des filles à l'école en
général tant au niveau du post primaire qu'au niveau du
secondaire. En effet, il a été constaté que même si
les filles sont inscrites, il est parfois assez difficile de les maintenir
à l'école jusqu'à la fin de leur cycle d'étude.
Afin de mieux cerner la question de la déperdition
scolaire des filles, notre travail se subdivise en deux grandes parties
à savoir une phase théorique et une phase empirique
constituées chacune de quatre chapitres. Les considérations
générales sur l'éducation des filles seront
détaillées dans le premier chapitre de la première partie
(un état de lieux de la scolarisation des filles au Burkina Faso).Le
second chapitre présente les éléments relatifs à la
problématique, les intérêts et les objectifs de la
recherche. Le troisième chapitre mentionne le choix théorique
retenu pour la recherche à travers la définition des
hypothèses et des différentes acceptions conceptuelles. Enfin, en
ce qui concerne le quatrième chapitre, il expose la revue critique de la
littérature disponible que nous avons eu à consulter dans le
cadre de la recherche suivi de la présentation de la zone
d'étude.
3
Pour ce qui est de la deuxième partie de
l'étude intitulée phase empirique, elle présente comme,
premier chapitre, la méthodologie de la recherche suivi de la
présentation des données (deuxième chapitre). L'analyse de
ces données et la validation des hypothèses de recherche figurent
au troisième chapitre de la phase empirique. Enfin, le dernier chapitre
mentionne quelques suggestions et recommandations à l'endroit de tous
les acteurs du système éducatif pour une meilleure prise charge
de la situation des filles issues de milieux défavorables. Nous ne
saurons terminer notre travail sans faire un bref aperçu de quelques
politiques incitatives à la scolarisation et au maintien des filles
entrepris par l'Etat et certaines structures qui demanderaient à
être vulgarisées.
4
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones7.png)
'L?FMIEL?E 'AFTIE*
CAUIES U(ECI~) E El
CC~CE'1 E!
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones8.png)
5
CHAPITRE I : L'ETAT DES LIEUX SUR L'EDUCATION DES
FILLES AU BURKINA FASO
Du Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté(CSLP) à la Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable (SCADD),
l'éducation reste une priorité nationale pour le Burkina Faso.
Elle a toujours été considérée comme primordiale,
car participant pleinement au développement socio-économique et
du capital humain de toute société. De l'antiquité au
monde contemporain, tous sont unanimes quant à son rôle
transformateur. Le Burkina Faso fait de l'éducation « une
obligation pour tout burkinabè âgé de 6 à 16 ans et
sans discrimination ».L'éducation des filles et des femmes en
particulier, par son impact sur la maitrise de la fécondité,
l'amélioration de la santé, l'accès à un emploi
qualifié, sur l'environnement est perçue comme la clef de tout
développement durable et équitable pour les pays en quête
de leur devenir.
Ainsi au cours des deux dernières décennies, la
volonté de la communauté internationale à éliminer
toute discrimination à l'égard des femmes s'est faite plus
pressante. Dans le domaine de l'éducation, cette tendance s'est
accélérée grâce au processus de l'Education Pour
Tous(EPT) initié en 1990 à JOMTIEN.
En 2000, à Dakar, la communauté internationale
s'est résolument engagée à « éliminer les
disparités entre genre dans l'enseignement primaire et secondaire d'ici
à 2005 et instaurer l'égalité dans ce domaine en 2015 en
veillant à assurer aux filles un accès équitable et sans
restriction à une éducation de base de qualité, avec les
mêmes chances de réussite» (UNESCO, 2000). L'éducation
des filles et des femmes se trouve être un impératif à tout
développement économique et social, notamment dans les pays en
développement comme le Burkina Faso .Comme le fait remarquer A. Bah
cité par Tiendrebeogo /Kaboret.A(2003)«doter la fille et la femme
africaine des outils intellectuels et mentaux de développement constitue
les meilleurs gages pour réduire, à terme, la pauvreté en
Afrique, accroître les revenus familiaux, planifier les naissances,
réduire la mortalité infantile, améliorer l'état de
santé de toute la famille, réduire les chances de conflits,
augmenter l'espérance de vie ... »
Or l'éducation en tant qu'accès au savoir, donc
au pouvoir et à l'amélioration du bien-être des individus
reste un luxe pour les filles et femmes en Afrique. Au Burkina Faso, comme dans
bien d'autres pays africain où l'éducation tend à se
généraliser à toutes les couches sociales, est
perçue comme un investissement devant produire des dividendes, non
seulement pour celui qui a investi mais aussi pour celui qui a reçu
cette éducation. Ces représentations utilitaristes et rentables
de l'éducation véhiculées dans nos sociétés
ne sont pas de nature à encourager l'éducation des filles,
à plus forte raison leur maintien dans le système
éducatif. La jeune fille est considérée comme
6
étrangère dans nos sociétés
traditionnelles. Par le biais du mariage, elle est appelée un jour
à quitter sa famille pour rejoindre son conjoint dans une autre famille
; donc investir dans son éducation est une perte pour sa famille
d'origine. A cela s'ajoute l'impact de l'éducation dans la
réduction voire l'élimination de certaines pratiques ancestrales
(mariage forcé, excision...), les parents voient en l'éducation
des filles un moyen d'éloignement des filles de leur culture.
Il est nécessaire de reconnaitre que
l'éducation est un des facteurs incontournables de la mobilité
sociale et permet de corriger les inégalités entre les classes
sociales à moyen et long terme. En d'autres termes, l'éducation
permet de corriger les inégalités et la discrimination dont est
victime une certaine couche de la société en l'occurrence celle
des filles et des enfants de milieux pauvres.
Pour le cas précis du Burkina Faso, le statut et les
conditions de vie des filles ne sont guère meilleurs par rapport
à ceux des hommes jusqu'à une période récente. Les
hommes sont les privilégiés dans la plupart des situations car
détenant les principaux pouvoirs de décision.
Il faut reconnaitre que la scolarisation des filles ces
derniers temps a connu une avancée notable à travers les
politiques incitatives d'éducation des filles (parrainage, octroi des
bourses, gratuité des manuels et scolarité, la politique de la
discrimination positive...) du PDDEB avec l'implication des ONG, Associations
oeuvrant au plan national. Ces mécanismes incitatifs mis en place par
les acteurs de l'éducation ont permis de faire un bon quantitatif et
permettre d'enregistrer un taux brut de scolarisation des filles (TBSF) de 76%
pendant l'année scolaire 2009/2010.Pourtant ce même taux
était de 48,7% en 2000/2001(SCADD,2011-2015).
Apres une décennie, la jeune fille burkinabè
retrouve sa place parmi les siens à l'école et ce progrès
est à saluer car elle réduit les inégalités
filles-garçons dans l'accès au savoir élémentaire
et permet au Burkina de corriger une inégalité qui n'a que trop
duré.
Si le problème de la scolarisation des filles au
primaire semble trouver des solutions, le constat est amer quand celle-ci finit
le primaire et doit poursuivre au post primaire voire au secondaire. Lors de la
transition primaire-post primaire, on constate une nette disparité
d'accès entre filles et garçons. En 2008-2009, le Taux Brut
d'Accès (TBA) des filles au post-primaire était de 27,6 % contre
35,2% pour les garçons (MESSRS, 2010). Ce constat pourrait s'expliquer
en partie par des raisons socio-économiques et culturelles (distance,
frais d'écolage, tutorat, mariage précoce, grossesses
indesirées...).En la matière, des efforts ont été
fournis par les acteurs de l'éducation pour permettre cette transition
primaire-post primaire. En réduisant le taux de décrochage des
filles, on peut espérer voir un bon nombre de filles prétendre
à des études secondaires.
En ce qui nous concerne, pour ce présent travail,
c'est le phénomène de la survie scolaire des filles qui ont eu la
chance de poursuivre leur scolarité dans les lycées et
collèges de la commune rurale de Saaba en termes de rendement scolaire.
Même si elles arrivent à échapper aux mailles de
7
l'abandon primaire, la situation n'est guère meilleure
quand elles sont admises à poursuivre leur parcours scolaire. Elles font
face à d'énormes difficultés socio-économiques
propices à leur abandon ou décrochage à long terme.
Le phénomène de la déperdition est le
catalyseur de l'abandon scolaire par excellence. Ce n'est pas un
phénomène nouveau au système éducatif en
général, elle se manifeste tant chez les garçons que chez
les filles. La gravité du phénomène n'est pas le
même quand on se situe chez les filles à qui on attribue des
rôles traditionnels. Et pire, le phénomène tend à
s'exacerber quand celle-ci devient adolescente et la société
attend d'elle qu'elle s'implique davantage dans la vie du ménage
où elle est beaucoup sollicitée à seconder sa mère.
Son rôle prépondérant dans la vie socio-économique
du ménage n'est pas sans incident sur son rendement scolaire et sa
réussite.
Cette situation état est perceptible quand on essaie
de faire l'état des lieux des données disponibles sur le Taux
d'Achèvement (TACH) scolaire des filles au secondaire et au
post-primaire. Les filles au post primaire enregistrent un taux
d'achèvement respectif de 14,7% au post primaire contre 5,4% au
secondaire pour l'année scolaire 2009/2010 (MESS, 2010).Par contre les
garçons sont les mieux lotis en termes d'achèvement. Ces derniers
enregistrent courant année scolaire (2009/2010) un taux
d'achèvement de 19,6% au post primaire et 8,6% au niveau du secondaire
(MESS, 2010). Les différents taux brut d'achèvement disponibles
montrent que les filles et les garçons n'ont pas les mêmes chances
tant au primaire qu'au secondaire et cela se résume à travers les
graphiques ci-dessous qui montrent cette disparité. Cette
iniquité de représentativité des filles est plus parlante
lorsqu'on se situe dans la sphère du secondaire qui pourrait s'expliquer
par sa maturité et sa sollicitation de plus en plus accrue dans la vie
du ménage à travers des activités diverses. A cet
âge (13-19 ans), la jeune fille est vulnérable et peut être
victime de divers maux pouvant faire obstacle à sa progression
scolaire(mariage précoce et forcé, grossesses non
désirées, harcèlement sexuel...).Au contraire, chez le
jeune garçon, c'est une période d'affirmation et
d'épanouissement à travers les activités ludiques et
scolaires. La famille s'investit pleinement dans l'aboutissement de sa
scolarité par des encouragements diverses. Libre cours est donné
au jeune garçon pour poursuivre pleinement sa scolarité avec
moins de surcharge de travaux domestiques au détriment de la jeune fille
qui doit croupir sous le poids de ces activités qui lui sont
imposées par ses parents ou tuteurs.
L'abandon et le redoublement étant les facteurs
essentiels de la déperdition scolaire, il nous est paru important de
faire une étude comparative des données existantes en la
matière pour voir si les filles sont privilégiées ou pas
par rapport aux garçons. Les statistiques sur le taux
d'achèvement montre un taux des filles par rapport à celui des
garçons et ce dans presque toutes les classes du post primaire et du
secondaire dans la Région du Centre.
8
Graphique 1 : Achèvement selon le sexe au post primaire
du centre de 1997 à 2010(MESS, 2010)
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones9.png)
45
40
50
35
30
25
20
15
10
0
5
G
F
Graphique 2 : Achèvement selon le sexe au Secondaire du
centre de 1997 à 2010(MESS, 2010)
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones10.png)
25
20
15
10
0
5
G F
Quoi qu'on dise, les garçons sont les plus nantis dans
le système éducatif burkinabè si l'on se fie à ces
différentes statistiques existantes et qui traitent
spécifiquement de la question du genre à l'école. C'est
pourquoi, notre sujet de recherche s'oriente dans ce sens afin de mieux
appréhender le phénomène de la déperdition avec son
corollaire de manifestation afin de proposer des solutions qui permettront de
remédier aux disparités de rendements liées au genre.
9
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE, L'INTERET ET LES
OBJECTIFS DE LA
RECHERCHE
II.1.Le constat
L'éducation au Burkina Faso est une priorité
dans le sens où, selon l'article 2 de la loi N°013-2007/AN portant
loi d'orientation de l'éducation au Burkina Faso, elle constitue :
« l'ensemble des activités visant à
développer chez l'Etre humain l'ensemble de ses potentialités
physiques, intellectuelles, morales, spirituelles, psychologiques, et sociales,
en vue d'assurer sa socialisation, son autonomie, son épanouissement et
sa participation au développement économique, social et culturel
». Cette définition montre la nécessité
de l'éducation aussi bien pour l'individu que pour la
société, et également pour parvenir au
développement. Ce développement requiert la participation de tous
sans distinction et discrimination.
Cette même loi en son article 3 stipule que
« l'Education est une priorité nationale. Toute
personne vivant au Burkina Faso a droit à l'éducation, sans
discrimination aucune, notamment celle fondée sur le sexe, l'origine
sociale, la race, la religion, les opinions politiques, la nationalité
ou l'état de santé. Ce droit s'exerce sur la base de
l'équité et de l'égalité des chances de tous les
citoyens. ».Cet article se voit renforcé en rendant
l'enseignement primaire obligatoire pour tous les enfants de six à seize
ans c'est-à-dire que cette obligation s'impose jusqu'au post primaire
dans le nouveau organigramme de la réforme de l'éducation.
La mondialisation a eu une incidence notable en
réduisant drastiquement les dépenses publiques de l'Etat, qui
doit désormais faire face à plusieurs défis de
développement en même temps. Ainsi, le secteur éducatif
sera le plus affecté par la hausse des coûts d'éducation,
préjudiciable aux enfants de pauvres en général, et aux
filles en particulier en raison de la préférence masculine qui
persiste culturellement dans nos sociétés. Une proportion non
négligeable de filles et de garçons, 29% au post primaire et 27%
au secondaire (MESS, 2010) sont totalement exclus du système
éducatif avant d'avoir acquis une connaissance solide de base. Le plus
souvent, les filles issues en majorité de familles pauvres sont de plus
en plus exclues de l'éducation, ce qui signifie qu'elles ne peuvent pas
prétendre à un emploi décent dans l'avenir (SAMIR
AMIN,2007).Cette disparité d'accès des femmes aux services
sociaux de bases tels l'éducation nous interpelle sur la
problématique de genre et éducation, condition sine qua non de
son plein épanouissement et partant de là sa pleine participation
au processus de développement du Burkina Faso.
La dualité du système éducatif
privé/public qui nécessite des efforts financiers
considérables, reproduit et exacerbe le processus d'exclusion des filles
issues de familles pauvres. Cette dualité du secteur éducatif
rend l'éducation post primaire et secondaire budgétivore excluant
les enfants de pauvres qui n'y ont pas accès. Ces derniers sont vite
exclus des classes quand les parents sont dans
10
l'incapacité de couvrir les frais de scolarité,
ce qui rend difficile leur maintien dans le système scolaire. A cette
pauvreté ambiante des ménages à faire face aux
dépenses scolaires dans cette libéralisation de
l'éducation, s'ajoute la sollicitation sans cesse croissante de la jeune
fille à participer à la vie du ménage. La jeune fille,
dans nos sociétés traditionnelles, est beaucoup sollicitée
par sa mère dans l'exécution des tâches domestiques et dont
la contribution est fort louable. A peine mineure, elle seconde sa mère
mais à l'adolescence son rôle se trouvera renforcé car elle
sera davantage sollicitée dans les activités
socio-économiques au détriment des activités para et
périscolaires (révision, lecture, exercice...). L'adolescente
devient une aide précieuse dans la quête du bien-être du
ménage, c'est une main forte. La reproduction sociale de son rôle
de future épouse commence à l'adolescence malgré qu'elle
soit à l'école. La gravité et la fréquence des
travaux domestiques ont un impact non négligeable sur le rendement
scolaire des filles qui se manifeste par l'inattention en classe, le
séchage des cours, la fatigue, la somnolence, la distraction, le retard,
les absences...).En substance, les corvées domestiques dont sont
victimes les enfants issues de familles modestes en général, des
filles en particulier, ont un impact psychoaffectif sur ces deniers et se
ressent dans leurs résultats scolaires.
La préoccupation centrale de notre travail est
de montrer dans quelle mesure la contribution ou la participation des filles
issues des milieux pauvres aux activités socio-économiques et
domestiques affecte leur trajectoire scolaire.
II.2.La problématique
Au Burkina Faso, l'éducation constitue une des
priorités du moment qui s'impose à lui dans sa marche vers le
développement. Son idéal serait d'atteindre les objectifs de
l'Education Pour Tous d'ici à 2015.L'objectif de toute éducation
efficiente est « de conduire un maximum d'individus vers
l'acquisition d'un maximum de connaissances et de savoirs, utiles dans la vie
de tout individu ». Pierre BOURDIEU et Jean Claude PASSERON
(1964) croient au caractère démocratique de l'éducation en
ce sens qu'elle doit permettre « au plus grand nombre possible d'individus
de s'en emparer le moins temps possible, le plus complètement et le plus
parfaitement possible, du plus grand nombre possible des aptitudes qui font la
culture scolaire à un moment donné ».Cette acquisition de
connaissances, d'une grande importance pour l'individu, requiert un minimum de
connaissances appris à l'école c'est-à-dire au moins avoir
terminé le post primaire dans le but de pérenniser ces acquis
utiles dans la vie quotidienne. Mais il subsiste toujours des disparités
de rendement selon le sexe, la région, le milieu de vie et l'origine
sociale. Cette disparité de rendement est préoccupante et
importante lorsqu'on essaie d'analyser les résultats scolaires des
différentes couches de la société. Plus encore pour le
primaire, l'accessibilité au post primaire et au
11
secondaire semble dépendre avant tout du niveau de
pauvreté des ménages et de l'opposition entre le milieu rural,
semi urbain et urbain. Face à ces réalités alarmantes, la
survie scolaire reste un luxe quand on nait fille en Afrique en
général et dans sa partie au sud du Sahara en particulier. Cette
incapacité à tenir le plus longtemps possible dans le
système scolaire nous fait parler des dimensions de
l'inégalité scolaire, à savoir l'accès à
l'école, le rendement scolaire et la « survie » au sein du
système d'enseignement. Les filles ont un accès à
l'école plus faible que les garçons en Afrique sub-saharienne,
mais à la différence de la grande majorité des pays du
monde, elles ont une survie scolaire inférieure et redoublent aussi plus
que les garçons dans un bon nombre de cas(LucilaJallade GRETAF
international,2004).Ainsi, pour situer notre question de départ nous
nous sommes demandé quels étaient les mobiles faisant obstruction
au succès scolaire des élèves en général et
des filles en particulier dans les lycées et collèges?
Afin de comprendre le phénomène de
déperdition scolaire au post primaire et au secondaire des filles et
apporter des solutions palliatives, nous avons décidé de
travailler sur le thème portant « analyse des
déterminants socio-économiques de la déperdition scolaire
des filles issues des zones périurbaines de Ouagadougou : cas des
établissements d'enseignement secondaires de la commune rurale de Saaba
».
II.3. L'intérêt et les objectifs de la
recherche
L'intérêt de notre recherche pour ce sujet peut
être subdivisé en trois parties essentielles, qui nous permettront
de comprendre les conditions d'études spécifiques des filles dans
les milieux défavorisés.
Premièrement, nous voulons, à travers ce
présent travail, apporter notre modeste contribution à
l'amélioration du rendement scolaire des élèves en
général, et des filles en particulier en levant tout tabou sur le
rôle inhibiteur des corvées domestiques sur le rendement scolaire
des filles.
Deuxièmement, conscientiser et sensibiliser les
parents d'élèves sur l'impact de certaines pratiques familiales
dégradant le rendement scolaire des élèves qui ne
consacrent pas assez de temps aux activités péri et
parascolaires. Inviter ces derniers à être beaucoup plus regardant
sur la vie scolaire de leur progéniture par une plus grande implication
dans leur suivi scolaire en respectant leur temps de repos, de loisir et
d'études qui contribuent sans doute à un meilleur rendement
scolaire. Nous pensons qu'en impliquant davantage les parents
d'élèves dans la vie scolaire par une méthode
participative beaucoup plus renforcée, nous pourrons arriver à
pallier le phénomène de la déperdition scolaire des
élèves en général et des filles en particulier.
Enfin de notre expérience d'ancien élève
et notre vécu à proximité du quartier
périphérique de Bendogo, nous ont permis de constater la pleine
participation des filles dans des activités socio-
12
économiques aux côtés de leurs parents et
ceux jusqu'à des heures tardives au détriment du repos et des
révisions. Les vacances sont, pour ces jeunes filles de conditions
défavorables, des moments propices pour se transformer en vendeuses
ambulantes de mets divers à travers les artères de la ville et
débits de boissons (arachides, wandzou, fabirama, maïs...), qui ne
sont pas sans risque pour leur propre sécurité. A la question de
savoir pourquoi en tant qu'élèves vous vous adonnez aux
activités commerciales à vos temps libres ?la réponse est
unanime : « je fais ça pour pouvoir aider mes parents à
assurer ma scolarité ou pour acquérir un bien ostentatoire en
l'occurrence un vélo ou un téléphone portable...
».Ainsi, de nombreuses familles doivent quelques fois leur survie à
la participation de tous les membres (y compris des enfants) aux
activités de production. Ces derniers arrivent donc précocement
dans le dur milieu du travail, le plus souvent dans des conditions
précaires. Une telle situation expose de nombreux enfants aux pires
formes de travail au détriment de leur scolarisation. Ces
différents constats nous ont confortés en tant qu'étudiant
en Sociologie puis futur Conseiller d'Education à porter un regard
critique sur ce phénomène qui est monnaie courante dans ces
quartiers. Cette étude de néophyte dans le domaine de la
recherche, pour notre part, contribuera à comprendre le
phénomène de la déperdition scolaire des filles, de le
réduire et de booster l'éducation de cette frange de la
population dans l'atteinte des objectifs de l'éducation
burkinabè.
L'objectif général poursuivi par cette
étude vise à comprendre l'influence de certaines pratiques
familiales sur le rendement scolaire des filles. Puis de déterminer
leurs conséquences sur le rendement scolaire de celle-ci dans les
lycées et collèges dans les établissements se trouvant
dans la zone périurbaine de la commune rurale de Saaba. En effet, la
banlieue est une entité à cheval entre la ville et la campagne et
qui présente des traits géographiques, culturels et
économiques spécifiques échappant à toute maitrise.
Cette zone, si elle est bien comprise et analysée dans sa
spécificité, pourra nous aider à avoir un regard plus
critique et objectif sur les conditions d'études des filles issues de ce
milieu.
Afin de mieux cerner le phénomène de la
déperdition et de la responsabilité des parents
d'élèves sur le rendement scolaire, notre étude se fixe
pour objectif de traiter le phénomène en trois(3) dimensions qui
nous paraissent essentielles dans son élucidation :
· montrer la responsabilité des parents
analphabètes, qui entretiennent certaines pratiques qui sont de nature
à faire obstruction ou affecte directement le rendement scolaire de ces
filles par leur participation aux activités domestiques et
économiques ;
13
· d'analyser le degré d'implication des
parents analphabètes dans la vie scolaire de leurs filles dans les
lycées et collèges ;
· d'analyser la situation des filles sous tutorat
dans les familles en vue de comparer le temps réservé aux
études (apprentissage) et celui consacré aux travaux domestiques
et économiques du ménage d'accueil.
14
CHAPITRE III : LE CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
III.1. Les hypothèses de la recherche
Dans l'optique de répondre à notre question de
recherche, nous avons émis l'hypothèse principale suivante :
Les filles issues de parents analphabètes ont les rendements
scolaires les moins satisfaisants à cause de certaines pratiques
familiales nuisibles à leur scolarité.
Pour vérifier l'hypothèse principale, nous avons
élaboré des hypothèses secondaires suivantes :
· Les parents non instruits ou analphabètes
utilisent abusivement le temps des filles destiné aux apprentissages au
profit des activités socio-économiques et domestiques
,
·
· Les parents d'élèves non instruits
ou analphabètes s'impliquent peu ou se désintéressent de
la vie scolaire de leur filles par ignorance ou par mépris
,
·
· Les filles sous tutorat dans les familles
d'accueil consacrent plus leurs temps à des fins domestiques et
économiques au détriment de leurs études.
III.2.Les indicateurs de vérification des
hypothèses
Pour vérifier nos hypothèses, nous allons
à travers nos entretiens rechercher des indices qui nous permettront de
les vérifier. Ainsi, ces indicateurs de vérification des
hypothèses sont donnés par hypothèse.
III.2.1. De la première hypothèse
L'ignorance des parents est un indice de vérification
de la première hypothèse. L'analphabétisme des parents est
un handicap à la connaissance des avantages liés à
l'éducation en général, et celle des filles en
particulier. Et de plus, si les parents n'ont pas de connaissances
véritables sur les débouchés et les bienfaits de cette
éducation, ils auront tendance à être un peu
réticents quant au choix de garder longtemps leurs enfants à
l'école et à suivre rigoureusement leur scolarité. Cette
manière de voir les choses est exacerbée par le fait que
l'école est étrangère à la famille, les parents
ignorent ou ne savent pas ce qu'on apprend à leurs enfants à
l'école. C'est pourquoi ils n'hésitent pas à impliquer les
filles comme aides précieuses dans le fonctionnement de leurs
entreprises et travaux domestiques contribuant ainsi à
l'équilibre socio-économique du ménage. Enfin, les parents
analphabètes ont une représentation spécifique de
l'éducation des filles. Ils ont tendance à prendre exemple sur
leurs vécus, parce que convaincus que l'éducation des filles
n'est pas aussi rentable que celle des garçons qui doivent assurer le
relais de la famille. Pour certains géniteurs, l'école en
elle-même n'est pas le seul moyen de réussite. Vu le rôle
futur que la jeune fille doit jouer dans son
15
foyer, elle doit au contraire s'appliquer dans
l'apprentissage des tâches domestiques. Dans les sociétés
traditionnelles comme la nôtre, le rôle principal qui est
assigné à la femme est d'assurer la reproduction sociale. Selon
Jaquet (1995), il existe trois principaux rôles attribués aux
femmes : le rôle reproductif, le rôle économique et le
rôle social. Tout en étant considérée comme le moule
de la reproduction sociale, la femme est aussi sollicitée pour
transmettre cette responsabilité à la petite fille en l'initiant
aux travaux domestiques qui s'inscrivent comme un processus d'apprentissage de
son futur rôle de femme au sein de la société.
L'école, pour eux, ne fait qu'éloigner la jeune fille de sa
mission première. Pour être une épouse modèle, elle
se doit de maitriser les rouages de la vie conjugale.
III.2.2. De la deuxième hypothèse
Le degré d'implication familiale est un indicateur
pour vérifier cette hypothèse. En effet, la démission des
parents dans l'éducation et l'encadrement de leur progéniture a
un impact notable sur leur rendement. Cette démission des parents
occasionnée par le manque de communication parents-enfants pour
comprendre leurs préoccupations scolaires. Ces derniers se contentent de
payer la scolarité et attendent un miracle en fin d'année et
pire, il y a des parents qui ont du mal à indiquer avec exactitude les
classes fréquentées par leurs enfants. Les élèves
sont laissés à eux- mêmes. Cette démission des
parents dans le suivi éducatif de leurs enfants est perceptible tant
chez les parents non instruits que chez ceux instruits. Les enfants
s'éduquent eux- mêmes par imitation, les médias et la rue,
avec toutes les conséquences que cela pourrait occasionner dans leur
vécu et rendement scolaire. Plus les parents s'impliqueront dans la vie
scolaire de leurs progénitures, plus les enfants se sentiront
encouragés, et moins il y aura un faible taux de déperdition.
Cela évitera aux élèves de se fier à des pair(e)s
avec toutes les conséquences que cela pourra occasionner dans leur vie
scolaire et sociale.
III.2.3. De la troisième hypothèse
Les filles sous tutorat dans les ménages en ville chez
un proche parent pour poursuivre leurs études représentent une
aide précieuse dans les activités socio-économiques et
domestiques dans la famille d'accueil. En effet, leur contribution à
l'équilibre du ménage d'accueil est combien importante dans la
vie du ménage. Elles sont sollicitées dans plusieurs travaux
rentrant dans la vie du ménage au détriment de leur
scolarité. Leur force de travail sert à compenser les efforts
financiers du ménage dans leur prise en charge. Elles jouent le
rôle de domestique souvent à l'insu de leurs parents biologiques
restés à la campagne. Les filles sous tutorat sont victimes de
mauvais traitements comparativement aux filles du ménage en question. Il
y a une préférence des filles sous
16
tutorat dans les corvées domestiques par rapport à
leurs propres filles. Cette discrimination n'est pas sans conséquences
sur son équilibre psychoaffectif avec impact direct sur son rendement
scolaire. Le volume horaire de travail de ces filles sous tutorat
comparé à celui réservé aux apprentissages nous
permettra de faire une analyse comparative pour voir si le poids des travaux
domestiques peut influencer négativement sur leur rendement scolaire.
III.3. Le cadre conceptuel
Le cadre conceptuel fait l'objet d'éclaircissement, de
définition des différents concepts qui seront utilisés
dans le présent travail de recherche. Nous allons nous intéresser
à quelques concepts clés que nous utiliserons. Un
éclaircissement approfondi pourra nous aider à la
compréhension du sujet. Cet exercice est important pour nous, car il
permet une meilleure compréhension du sujet traité et permet
aussi de lever toute ambigüité dans le sens des mots. En effet, un
mot peut avoir plusieurs sens selon la tournure ou le contexte dans lequel il
est utilisé. A ce propos, Emile Durkheim (1922) insiste sur l'importance
de toujours définir les termes en déclarant : « le
savant doit d'abord définir les choses dont il traite afin que l'on
sache bien de quoi il est question».
Dans cet ordre d'idée, nous avons entrepris de
définir quelques concepts qui, à notre avis, semblent
impératifs dans la compréhension et la maitrise du sujet. Au
nombre de ces concepts on peut énumérer :
~ La déperdition scolaire, zones périurbaines,
trajectoire scolaire, le genre, le niveau d'instruction ou niveau
d'étude, influence, éducation, rendement scolaire, faible
revenu.
III.3.1. Le concept de déperdition scolaire
Pour S.BASSONON cité par Ouattara Maimouna (2011,
p.29), « la déperdition renvoie à la combinaison de
quatre facteurs d'importance inégale : le redoublement, l'abandon
volontaire, ou involontaire, qui intervient avant la fin du cycle, l'exclusion
définitive (par le conseil de classe ou le conseil de discipline,
l'insuffisance de rendement), le décès qui interrompt et la vie
et les études ». En effet, au terme d'une année
scolaire, il est fréquent de lire sur les bulletins de notes des
élèves les appréciations comme : admis en classe
supérieure, redouble la classe, exclus. Autrement dit, chaque
cohorte d'élèves se répartit à la fin de
l'année entre trois groupes suivants : les promus, les redoublants, les
exclus pour insuffisance de résultat et /ou pour abandon. En somme, la
déperdition scolaire résulte de la combinaison de deux facteurs
essentiels que sont le redoublement de classe et l'exclusion pour insuffisance
de résultats, mauvaise conduite ou abandon. Félix N.D
COMPAORE(2010) a donné une définition de la déperdition
scolaire. Pour lui, le terme de déperditions scolaires ou
déperditions d'effectifs désigne « la sortie
prématurée d'une partie des
17
effectifs scolaires engagés dans un cycle ou dans un
programme d'études ».Les déperditions scolaires
désignent donc l'ensemble des difficultés qui empêchent
l'élève inscrit dans un cycle d'achever ses études dans le
délai prescrit. Certains assimilent les déperditions scolaires
aux échecs scolaires qui sont des manques de réussite dans les
études. C'est un phénomène qui affecte de façon
négative le rendement scolaire.
Dans notre entendement, le phénomène de la
déperdition renvoie à la notion de gaspillage de ressources
économiques, humaines consenties à l'éducation tant par
l'Etat que par les familles. Cette situation se manifeste par des redoublements
et abandons. Ces manifestations sont monnaie courante chez les filles dont les
résultats scolaires présentent ce visage désolant.
III.3.2. Le concept de zones périurbaines
Le dictionnaire Larousse 2008, le définit comme un
espace situé aux abords immédiat de la ville. Pour les
sociologues urbanistes de l'Ecole de Chicago, elle se définit comme une
entité autonome occasionnée par des changements sociaux et
culturels considérables qui accompagnent la croissance des villes. C'est
le lieu de désorganisation et de réorganisation qui affectent,
aussi bien les attitudes individuelles et les modes de vie de l'espace urbain.
Les citadins qui y vivent se distribuent dans l'agglomération en
fonction de processus de filtrage, de regroupement et de
ségrégation qui se fondent sur la diversité des origines
géographiques, sociales et culturelles, les réaménagent,
et produisent de nouvelles différentiations. Pour Grafmeyer,
Joseph(1979), cette zone est caractérisée par sa
spécificité des relations entre les groupes sociaux d'une part,
et des modes de vie spécifiques d'autre part. Produit des
activités humaines, la zone périurbaine exerce en retour de
multiples influences sur les comportements et les mentalités de ceux qui
y vivent. Une spécificité se lit sur le plan organisationnel,
économique, éducatif. Cette forme d'organisation a une influence
directe sur les modes de vie citadine, on remarque des modes de vie et
d'adaptations tout à fait originaux dont il faut tenir compte dans
l'analyse de certains de leurs comportements.
III.3.3. Le concept de trajectoire scolaire
La trajectoire désigne une ligne décrite par un
point matériel en mouvement pour atteindre son point d'impact. Quant
à la trajectoire scolaire, elle peut signifier le cursus scolaire
parcouru par un élève dans son processus d'apprentissage et
d'acquisition de connaissances. Elle peut être subdivisée en
trajectoire maternelle, primaire, post primaire, secondaire et
supérieure dans le système scolaire du Burkina Faso. Un enfant
inscrit à l'école doit parcourir ces différentes
étapes qui sont définies par le système scolaire. Le
parcours de ces différentes étapes scolaires vise à
outiller l'individu de connaissances pratiques et théoriques
nécessaires et utiles pour sa vie future.
18
III.3.4. Le concept de genre
Selon le dictionnaire de Sociologie(1989), le mot genre est
en passe d'entrer dans le vocabulaire de la sociologie francophone,
gender étant d'usage dans la sociologie anglo-saxonne depuis dix
ans. Il désigne ce qui relève de la différenciation
sociale entre les deux sexes. Il a l'avantage, de souligner la
nécessité de séparer les différences sociales des
différences biologiques. Le rôle sexuel était
traditionnellement conçu comme le résultat d'une division
naturelle du travail qui assignait aux femmes les responsabilités
domestiques et d'élevage des enfants. Pour les sociologues d'orientation
féministe, la division sexuelle des tâches loin d'être la
conséquence naturelle de différences biologiques, a
été construite et maintenue par la société. La
théorie féministe met au centre de ses préoccupations la
distribution du pouvoir et des ressources entre hommes et femmes, les images et
symboles associés aux deux sexes et à leurs relations. Elle
considère le genre comme une dimension fondamentale de toute
organisation sociale, au même titre que la classe, et comme une
catégorie socialement aussi bien sur le lieu de travail, dans la
famille, à l'école que dans la sphère économique,
politique et culturelle.
Samir Amin (2007), dans la mondialisation, les femmes
arabes et l'égalité entre les sexes a donné une
définition plus originale du concept genre « en tant que
cadre analytique qui examine les relations hommes/femmes inégales,
socialement construites, qui influent sur leurs rôles, leurs droits et
leurs responsabilités au sein de la société. Elle
révèle les écarts entre les sexes en ce qui concerne
l'accès aux opportunités sociales, aux services et aux
ressources, ainsi que dans les processus de prise de décisions. La
perspective genre vise à combler les écarts entre les sexes,
à renforcer les capacités tant des hommes que des femmes afin
qu'ils soient en mesure de participer à tous les processus
sociétaux en tant que partenaires égaux » (FATOU SARR, 2007,
p.18).
III.3.5. Le concept de niveau d'instruction ou niveau
d'étude
Le niveau d'instruction est le degré d'enseignement
dans lequel on est ou dans lequel on a arrêté ses études.
Dans le système éducatif actuel du Burkina, on peut classer les
individus par rapport à la dernière classe
fréquentée, on aura : les analphabètes, ceux du primaire,
du secondaire et du supérieur. D'autres arrêtent très
tôt leur cursus scolaire ; on parle donc d'abandon, de
déscolarisation qui peuvent être dus au manque de bons
résultats, à un souci financier de la famille ou aux choix des
parents mais souvent de l'élève lui-même. Cet arrêt
est un frein à l'acquisition de certaines connaissances liées
à l'école. Aussi, ce bref passage dans l'institution scolaire ne
permet pas à cet individu de la connaître réellement. C'est
pourquoi face à une situation qui concerne l'école, il est perdu,
car n'ayant pas d'informations dans ce domaine. Nous pensons donc qu'un parent
dans cette situation est confronté à une multitude de
problèmes quant au suivi et à
19
l'encadrement de ses enfants. Le niveau d'instruction peut
également être élevé ; dans ce cas la
familiarité avec l'institution scolaire est effective et les
difficultés pour le suivi des enfants ne sont pas nombreuses. Pour
Afsata Paré-Kabore(1998), plus le parent est instruit, plus il aura
tendance à comprendre l'importance du repos, des loisirs et
activités para et périscolaires pour l'élève
d'où sa non implication dans les travaux domestiques et pénibles.
Dans le cas contraire où le parent d'élève est
analphabète, il aura tendance à ne pas comprendre la
nécessité de ces moments pour l'enfant d'où sa pleine
implication dans la vie socio-économique du ménage.
III.3.6. Le concept d'influence
Selon le Vocabulaire technique et critique de la philosophie
André Lalande, 1996, l'influence se rapporte presque toujours à
l'idée que l'action dont il s'agit s'exerce d'une façon
graduelle, continue, presque insensible, et coopère avec d'autres causes
dans la production de ses effets. Dans notre contexte, il s'agit de l'incidence
du niveau d'instruction des parents sur les résultats scolaires des
enfants. Autrement dit, c'est l'effet de la scolarité ou de
l'espérance de vie scolaire des parents sur celui des enfants. Il s'agit
pour nous, de savoir la répercussion que peut avoir le niveau scolaire
des parents sur la scolarité des élèves. Retenons qu'une
influence peut jouer à l'avantage ou au désavantage de quelqu'un
ou de quelque chose. Ainsi, cette influence pourra dans certains cas être
positive et d'autres négative. Son aspect positif est l'effet que tout
parent espère. Cependant si l'effet est négatif, il est important
de se poser des questions afin de remédier à cela.
III.3.7. Le concept d'éducation
Le terme « éducation » serait issu
d'une racine latine : dux-ducis qui signifie chef, guide. Ce terme est
dérivé de ducere qui voudrait dire guider, conduire.
L'éducation a une double origine : educere sous-entend conduire
hors de, conduire vers, élever au sens psychologique ;
educare veut dire nourrir, instruire, former,
prendre soin de. L'éducation est donc un processus qui permet à
l'être humain d'améliorer sa manière de vivre dans la
société. Cela est démontré par le fait qu'à
la naissance l'enfant n'est pas doté d'un certain nombre de
connaissances qui lui permettent de mieux se comporter socialement. Du moment
où l'homme ne nait pas mature, il est donc nécessaire de
l'éduquer et c'est cela qui le distinguerait de l'animal. Cette
éducation doit être graduelle dans le sens où on ne peut
pas tout apprendre du même coup. Ainsi, il existerait plusieurs types
d'éducations telles que l'éducation familiale, l'éducation
scolaire et l'éducation de la « rue ». Notre
intérêt porte sur l'éducation scolaire et plus
particulièrement l'éducation formelle qui est selon la loi
N° 013-2007/AN portant loi d'orientation de l'éducation «
l'ensemble des activités éducatives se déroulant dans un
cadre scolaire, universitaire ou de formation professionnelle ».
20
Dans Education et sociologie (EMILE DURKHEIM, 1922,
p.9) considère « L'éducation comme l'action
exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont
pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour but de susciter et de
développer chez l'enfant un certain nombre d'états physiques,
intellectuels et moraux que réclament de lui et la société
politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est
particulièrement destiné. ».
Pour nous, il s'agit du cadre scolaire et
précisément le secondaire. C'est une éducation
délicate à cause du stade de développement humain dans
lequel se trouvent les apprenants ; c'est l'adolescence, période du
développement humain intermédiaire entre l'enfance et l'âge
adulte. C'est le moment le plus délicat de l'adolescent compte tenu de
sa forte sollicitation tant au niveau familial que scolaire.
En somme, l'éducation serait l'action d'inculquer des
connaissances et des aptitudes à un groupe de personnes par un groupe de
professionnels spécialisés intervenant dans des institutions
spécialisées telles les écoles, collèges,
lycées, les Universités ... et cette définition se
réfère à John Dewey(1968 ,p.91) « Au fur et
à mesure que la civilisation progresse, le fossé entre les
capacités des jeunes et les préoccupations des adultes
s'agrandit. L'apprentissage par participation directe aux activités des
adultes devient de plus en plus difficile sauf dans le cas des professions les
moins avancées. Beaucoup de ce que les adultes font est si
éloigné dans l'espace et dans sa signification que l'imitation
ludique est de moins en moins adéquate pour en reproduire l'esprit.
L'aptitude à participer effectivement aux activités du monde
adulte dépend donc d'un entrainement donné avec cet objectif
précis en vue. Des agences intentionnelles(les écoles) et un
matériel explicite(les études) sont établis. La
tâche d'enseigner certaines choses et d'inculquer certaines valeurs est
déléguée à un groupe spécial de personnes.
Sans telle éducation formelle il n'est pas possible de transmettre
toutes les ressources et les réalisations d'une société
complexe ».
III.3.8. Le concept de rendement scolaire
Les résultats scolaires ou rendement scolaire
désignent les performances réalisées dans le cadre du
travail scolaire. En d'autres termes, il s'agit de l'appréciation de
l'enseignant sur le travail d'un élève. C'est la preuve qu'un
élève a donné de sa valeur. Cette valeur se mesure au
moyen des notes ou moyennes. On peut apprécier qualitativement les
performances réalisées par les élèves par des
termes tels que très bien, excellent, bon, mauvais,
médiocre. On peut également apprécier
quantitativement le score obtenu par les élèves (la note 15/20 ;
la moyenne 08/20 ; le nombre d'items réussis 15/25.Le rendement scolaire
pourrait aussi, dans une certaine mesure, être considéré
comme le degré de réalisation des objectifs préalablement
fixés. Il peut s'apprécier par rapport à la dynamique des
flux à travers le système éducatif en mettant l'accent sur
le calcul des taux de
21
réussite aux examens, les taux de promotion et de
déperdition (exclusions, redoublements, abandons). Il est important de
souligner que le rendement scolaire peut s'exprimer en pourcentage ou sous la
forme de rapports entre les objectifs, les moyens déployés et les
résultats obtenus. De ces définitions, nous ajoutons surtout dans
le contexte de notre question de recherche que le rendement scolaire est
perçu comme les résultats attendus d'un apprenant soumis à
une évaluation. Ces résultats peuvent, dans une certaine mesure,
être négatifs ou positifs.
III.3.9. Le concept de déterminants
socio-économiques
Les déterminants socioéconomiques peuvent
être définis opérationnellement comme étant la
combinaison du revenu, du niveau d'éducation et du prestige
professionnel. Plus le statut socioéconomique d'une famille est
élevé, plus les enfants sont susceptibles d'avoir de bonnes
aptitudes scolaires et de connaître davantage de succès et de
réalisations dans leurs études (PARE-KABORE, 1997).
Une analyse de la majeure partie des publications sur le
sujet a montré que le rendement scolaire à l'école est un
processus multifactoriel: le niveau d'instruction des parents et surtout celui
de la mère est corrélé significativement à la
moyenne générale annuelle des élèves. Plus les
parents sont instruits, mieux les retombées sur l'éducation et le
rendement scolaire de leur progéniture sont appréciables. En
effet, les parents les plus instruits ont tendance à s'impliquer
davantage dans la scolarisation et le maintien de leurs enfants car n'ignorant
pas les bienfaits de l'école et le rôle accompagnateur qu'ils
doivent jouer. Il ne s'agit pas pour nous d'avancer que les enfants issus de
famille modeste à faible niveau d'instruction ne réussissent pas
mais en terme d'accompagnement. Ceux des familles instruites sont mieux loties
que leurs pairs (Ateilah, K., Aboussaleh, Y., Ahami, A., 2012).Quoi qu'on dise,
l'école représente un coût financier et matériel
pour les parents d'élèves qui doivent faire des sacrifices
énormes pour faire face aux frais d'écolage (fournitures, tenue
scolaire, moyens de déplacement, cotisations diverses, frais de
scolarité...).Il arrive des fois qu'un élève brillant par
manque d'un ou de plusieurs de ces biens soit dans l'incapacité de
poursuivre ses études. Enfin, le dévouement que les parents
d'élèves ont pour la scolarité de leur progéniture
est proportionnel à leur éducation.
PARE-KABORE note que la structure de la famille, la classe
sociale, le niveau économique, la dynamique sociale de la famille, les
modes de prise en charge des enfants, le niveau d'instruction du père et
de la mère, le statut du ménage, la taille de la famille, les
commodités domestiques, les moyens financiers, les coûts des
fournitures, les frais de scolarité, les coûts directs et les
coûts d'opportunité de la scolarisation des filles, etc. ont un
impact direct sur la scolarisation et la survie scolaire des
filles(PARE-KABORE,1997).
22
III.3.10. Le concept de ménage à faible
revenu
Selon le PNUD (Programme des Nations Unies pour le
développement), il est possible de différencier trois
définitions de la pauvreté dans le cadre d'une théorie de
développement : de revenu, de besoins et de capacités (BREMOND ;
A.GELEDAN, 2002). L'approche qui nous intéresse dans ce travail est
celle prenant en compte le volet revenu. En effet, considérant que tout
ménage à la possibilité de corriger son statut
économique et financier, il serait inadapté de considérer
un ménage pauvre, si bien qu'il ait un revenu aussi faible. Ainsi, nous
préférons le concept de faible revenu à celui de pauvre
même si ce n'est qu'une question de registre. L'approche par le revenu
définit un seuil à partir duquel on est considéré
comme pauvre. Sont pauvres tous ceux qui ne disposent pas de revenu suffisant
pour se procurer la nourriture nécessaire à assurer les besoins
de survie et incapables d'assurer les prestations élémentaires
dans les domaines vitaux(santé, éducation ,services
essentiels).Avoir un emploi et participer à la vie sociale est aussi
pris en compte.
Pour nous, un ménage à faible revenu est un
ménage qui est dans l'incapacité de résoudre ses besoins
élémentaires de base (alimentation, scolarisation, santé,
éducation..).Sont considérés comme à faibles
revenus ou pauvres, ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Au
Burkina, est considéré comme ménage pauvre ou à
faible revenu celui qui a un revenu annuel inférieur à 108454
FCFA par adulte. Cela concerne 43,9% de la population (INSD, 2009).
23
CHAPITRE IV : LA REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE
Lorsqu'on entame un travail de recherche, on commence
toujours par une exploration documentaire pour avoir une orientation par
rapport à la problématique que l'on veut construire et les
postulats posés. De ce point de vue, nous pouvons dire que la revue de
la littérature constitue un maillon essentiel dans le processus de
recherche car elle permet au chercheur d'approfondir ses connaissances sur le
sujet qu'il veut étudier. Ce travail s'appuie sur les expériences
empiriques, le vécu quotidien et/ou les études théoriques
produites par les prédécesseurs. Ces « savoirs »
antérieurs permettent au chercheur non pas de traiter le thème en
utilisant les mêmes approches mais, de l'aborder dans une perspective
nouvelle. Notons ici que l'éducation est un champ très vaste qui
intéresse de nombreux spécialistes : les pédagogues, les
psychologues, les sociologues, etc.
Les productions sur l'éducation tournent en
général autour de deux aspects : l'offre et la demande. En effet,
les difficultés auxquelles font face le système éducatif
actuel du Burkina dans le maintien des filles trouvent à la fois leurs
explications dans système éducatif même
(facteurs liés à l'offre d'éducation)
et aussi externes à ce système, c'est-à-dire
qu'ils sont le fait de la famille, de la collectivité et de la
société en général (facteurs
liés à la demande d'éducation).Cela
étant, il est à noter que le problème du succès et
des déperditions scolaires a fait l'objet de plus d'une approche
même si elles sont l'apanage des pays occidentaux. Même si ces
productions d'auteurs occidentaux sont insuffisantes pour mettre en
évidence la situation scolaire au Burkina Faso parce qu'elles sont
inadaptées et inappropriées ; elles peuvent servir de
référentiel pour comprendre le phénomène de
l'échec scolaire de certaines couches sociales en l'occurrence celui des
filles.
IV.1.L'impact environnemental comme facteur explicatif du
rendement scolaire
L'influence de l'environnement auquel appartient
l'élève sur son rendement scolaire a été
défendue par Pierre BOURDIEU et Jean Claude PASSERON(1964). Pour eux,
l'observation des différentes performances entre les différents
groupes sociaux montre que la culture utilisée par l'école et les
universités est celle de la culture dominante. Par conséquent, il
est tout à fait naturel que la sélection scolaire s'opère
au bénéfice de cette classe. A BOURDIEU ET PASSERON(1964) de
soutenir qu'il s'en suit logiquement que la mortalité scolaire ne peut
que croitre à mesure que l'on va vers les classes
éloignées de la langue scolaire.
Soutenant la thèse du rendement par l'obstacle
linguistique, KI-ZERBO(2010) soutient que l'éducation en Afrique Noire
est en inadéquation quantitative mais surtout qualitative par rapport
aux besoins et réalités socio-culturels de l'Afrique. En effet,
l'éducation en Afrique est assimilationniste et vise à faire des
Africains des Européens par la tête vu que tout le programme
24
d'enseignement est calqué sur celui de la puissance
coloniale. Il préconise « pour remédier à
cette situation préjudiciable au développement de l'Afrique, il
faut reformer le système éducatif africain, avec, comme outil
fondamental, l'utilisation des langues africaines selon un processus graduel
avec une période transitoire à mettre à profit pour
sélectionner et adapter quelques langues africaines à usage
pédagogique » (KI- ZERBO, 2010, p.18)
.L'expérimentation de l'éducation bilingue vise à faire de
la langue maternelle, une langue pédagogique en vue de permettre
l'adhésion de tous.
Dans la même perspective que les auteurs ci-dessus
mentionnés, si on peut préconiser la langue maternelle comme
langue pédagogique pour faciliter l'apprentissage de l'enfant, Marc
PILON et Yacouba YARO (2001) proposent une autre alternative. Dans un ouvrage
collectif, ils font un plaidoyer pour une meilleure prise en compte de la
demande d'éducation, au même titre que l'offre d'éducation,
tant dans les recherches en éducation, que dans les initiatives de
développement du système scolaire. Ils partent du constat que la
plupart des études portent sur l'offre d'éducation et plus
particulièrement sur les politiques éducatives, les
infrastructures scolaires, etc. Dans cette nouvelle approche en
éducation, ils mettent l'accent sur le rapport entre la
fréquentation scolaire et le sexe du parent et montrent comment la
variable sexe du parent influe sur la scolarisation des enfants notamment celle
des filles. Ainsi, du point de vue de ces auteurs et par rapport à leur
contexte d'étude, les enfants ont plus de chance de fréquenter
l'école si la mère a fait des études. Dans cette logique,
la proximité de la mère avec son enfant est un facteur important
dans la survie scolaire des enfants. En effet, la fonction éducatrice de
la mère peut être utilisée comme un canal de transmission
et de suivi de la scolarité de l'enfant. On pourra sans risque de se
tromper dire selon Marc PILON et Yacouba YARO qu'éduquer une mère
c'est éduquer la future génération. D'où
l'importance que certaines ONG accordent aux AME (Association des Mères
Educatrices) comme relais dans la promotion de l'éducation des jeunes
filles (Plan Burkina, Bornfonden, Save the Children...).Si l'influence
maternelle est importante, ne perdons pas de vue que l'influence
géographique pourrait en partie expliquer l'échec scolaire,
d'où la difficulté des élèves d'accéder
à une étude secondaire ou de s'y maintenir. En effet, il
existerait des environnements plus propices aux études scolaires que
d'autres. Dans cet ordre d'idée, BOURDIEU et PASSERON(1971) affirmeront
que « le facteur géographique détermine d'abord des
inégalités tranchées dans les chances d'accéder
à l'enseignement secondaire et supérieur ».
En effet, dans un pays comme le Burkina Faso, où des
disparités énormes existent entre les milieux rural et urbain, il
est indéniable que cette géographie aura une incidence
immédiate sur le rendement scolaire des élèves qui y
vivent. Que l'on se situe en ville ou en campagne, les élèves
n'ont pas les mêmes chances de poursuivre leur scolarité. Cela se
traduit par des facteurs aggravants
25
ou propices à la déperdition tels la distance
séparant l'école et le ménage, le moyen de locomotion, le
temps mi journalier pour rejoindre la classe. Plus ces facteurs à risque
sont importants, plus les élèves auront tendance à
céder sous le poids de la fatigue et à sombrer dans la
démotivation. Partant de ces considérations géographiques
ayant un impact réel sur la survie scolaire et de son rendement, on peut
dire sans risque de se tromper que la vie en zone périurbaine n'est pas
propice à la survie scolaire.
IV.2. L'obstacle culturel, comme élément
explicatif de la déperdition scolaire
L'école est un produit de la classe bourgeoise (Pierre
BOURDIEU et Jean Claude PASSERON 1970), avec ses méthodes et moyens qui
lui sont propres. L'école, dans l'optique de transmettre un ensemble de
savoir aux différents individus en situation d'apprentissage imprime une
certaine violence sur les élèves qui sont extérieurs
à ce système. Les élèves issus d'une classe sociale
élevée auront une familiarité, une certaine aisance
à intérioriser les savoirs dispensés car étant le
propre de leur culture, leur vécu quotidien, de leur « biotope
».A propos, BOURDIEU ET PASSERON font allusion au théâtre
pour illustrer la difficulté que certains élèves ont
à s'adapter à certaines disciplines « une bonne
connaissance de théâtre classique n'a pas la même
signification chez les fils de cadre supérieurs parisiens, qui
l'associent à une bonne connaissance du théâtre
d'avant-garde et même du théâtre de boulevard, et chez le
fils d'ouvrier de Lille ou de Clermont-Ferrand, qui connaissant aussi bien le
théâtre classique ignorent tout du théâtre
d'avant-garde ou du théâtre de boulevard
»(BOURDIEU,PASSERON,1964,p.33).
En effet, tenant compte de leurs origines sociales, les
étudiants ne sont pas formellement égaux dans l'accès de
la culture savante. Le capital culturel est un facteur déterminant dans
l'acquisition du savoir que l'on soit d'un milieu favorisé ou
défavorisé. Les matières enseignées dans les
écoles sont le propre de la culture dominante .Cette culture transmet
aux autres cultures « non savante » implicitement un corps de
savoirs, de savoir-faire et surtout de savoir dire qui constitue le patrimoine
des classes cultivées. Tout porte à croire que
l'inégalité culturelle a pour corollaire
l'inégalité des chances et de réussite à
l'école des différentes couches sociales. BOURDIEU ET PASSERON
iront plus loin en disant que croire que l'on donne à tous les chances
égales d'accéder à l'enseignement, c'est rester à
mi-chemin dans l'analyse des obstacles. Il ne faudrait pas ignorer que les
aptitudes mesurées au critère scolaire tiennent plus à des
dons naturels et à des habitudes culturelles d'une classe
privilégiée.
Les études de Basile BERNSTEIN cité par
BOURDIEU(1964) ont montré la place que tient, parmi les obstacles
culturels, la structure de la langue parlée dans les familles
ouvrières. Il s'est penché sur le problème des
échecs scolaires et des performances médiocres en se fondant sur
le
26
langage. Selon lui « les différences de
performances s'expliquent essentiellement par une inégalité
d'accès au langage formel et à son code élaboré,
qui favorise les classes moyennes en leur donnant les possibilités de
nommer et ainsi de distinguer les objets de leur environnement immédiat.
Le langage `'public'Ç c'est-à-dire peu personnalisé et
concret dans les classes populaires, rend au contraire difficile la
verbalisation des sentiments et partant, la différenciation cognitive et
émotionnelle » (A. GRAS, 1961, p.143).
BERNSTEIN distingue deux codes linguistiques : il y a un code
restreint ayant pour base de communication le sous-entendu.Le locuteur
étant sûr que son interlocuteur comprend ce qu'il veut dire ; ce
code est celui des classes moyennes et supérieures, qui
privilégie l'individualité et contraint le locuteur à
choisir parmi les synonymes. Or remarque l'auteur, c'est ce dernier code qui
est utilisé à l'école, d'où l'avantage des classes
moyennes et supérieures déjà initiées à ce
code.
Pour BERNSTEIN, les élèves issus de milieu
populaire ont un désavantage lié à leur origine sociale
qui se manifeste par leur orientation scolaire. Ainsi l'héritage
culturel joue un rôle prépondérant dans la survie scolaire
et détermine ses résultats tout au long du parcours scolaire. Si
les élèves issus de la bourgeoisie ont des aptitudes dans des
disciplines spécifiques et présentent des résultats
satisfaisants, ceux-ci doivent cet avantage à leur héritage
culturel qui correspond à celui de l'école. BOURDIEU, à ce
propos, dira que « les étudiants les plus favorisés ne
le doivent pas seulement à leur milieu d'origine des habitudes, des
entrainements et attitudes qui les servent directement dans leurs tâches
scolaires ; ils en héritent aussi des savoirs et un savoir-faire, des
goûts et un `'bon goût'' dont la rentabilité scolaire »
(BOURDIEU, PASSERON, 1964, p.30).
En effet, l'école reste la seule et unique voie
d'accès à la culture et cela tout au long de leur parcours ; elle
serait la voie royale de la démocratisation de la culture. Si les
élèves de milieu défavorisé sont peu
réceptifs à cette culture, c'est par souci de protectionnisme
vis-à-vis de cette nouvelle culture aliénante. A ce sujet
BOURDIEU est catégorique « pour les fils de paysans,
d'ouvriers, d'employés ou de petits commerçants, l'acquisition de
la culture scolaire est acculturation » (BOURDIEU, PASSERON, 1964,
p.37).
IV.3.La violence scolaire, facteur explicatif de la
déperdition scolaire
Le caractère violent de l'école a
intéressé plus d'un spécialiste de l'éducation au
début du XX e siècle. Pour DURKHEIM (1922), l'école est le
lieu de socialisation par excellence de l'enfant en le moulant, le
façonnant selon les attentes de la société dans laquelle
il est appelé à jouer pleinement son rôle au processus de
développement. Cette inculcation des manières de faire et
d'être socialement admises se font souvent par contrainte en utilisant
quelques doses de violence dans ses méthodes. Etant donné que la
violence émane de la société en générale, il
sera vain de vouloir se
27
passer de cette violence qui participe à la
socialisation primaire et secondaire de l'individu. Parmi, les institutions
utilisant la violence se place en bonne place l'institution scolaire qui
l'utilise dans ses méthodes de transmission de connaissances. Bon nombre
de chercheurs se sont attachés à démontrer que cette
violence utilisée par l'école s'exerce au profit de quelques
classes sociales privilégiées (BOURDIEU, PASSERON, 1964).Michel
Foucault a mieux décrit l'école comme étant une «
institution disciplinaire » (FOUCAULT, 1975). Pour Foucault, le
système de surveillance est au coeur de la pratique d'enseignement et du
rapport pédagogique. Le système scolaire développe une
« technique de dressage » qui suppose un « pouvoir disciplinaire
» autoritaire et la mise en place d'un dispositif de contrôle et de
contrainte ostensible : les moyens de coercition doivent être visibles
par tous, tant pour exprimer le pouvoir des uns, que pour susciter la crainte
des autres. Comme un « microscope de la conduite », l'institution
veille à la docilité des corps et de l'esprit par une «
micro pénalité » du temps, de l'activité, du
comportement, du discours que sanctionne une série de punitions, du
châtiment corporel aux privations et aux humiliations : «
châtier, c'est exercer » (FOUCAULT,1975,p. 211). La
pénalité du système scolaire différencie,
hiérarchise, homogénéise donc normalise les comportements.
L'examen a alors une double utilité. Il permet de classer mais aussi de
punir dans un mouvement à la fois d'uniformisation et
d'individualisation. Foucault se situe alors dans un courant «
conflictualiste » (DURU-BELLAT, VAN ZANTEN, 1999) qui met en
évidence le rôle de contrôle social et de reproduction du
système scolaire. Louis Althusser (1974, p.76) parle de l'école
comme d'un « appareil idéologique d'État »dominant dans
le système capitaliste. « En fonctionnant à
l'idéologie », « l'appareil »scolaire reproduit à
la fois la qualification de la force de travail mais aussi son«
assujettissement à l'idéologie dominante » (1974, p.339).
L'école enseigne avant tout un« savoir-faire » : le «
savoir-obéir » aux classes populaires et le « savoir-commander
» aux classes dominantes. Dans le modèle althussérien, la
question de la violence de l'école est secondaire puisque la base de son
fonctionnement est idéologique. Cette propagation idéologique
participe à forger et à maintenir le pouvoir, elle n'est qu'un
moyen aux mains des politiques.
Pierre BOURDIEU et Jean Claude PASSERON, décrivent la
violence dans l'enseignement en l'analysant sous un autre angle en parlant de
la violence symbolique dans leur ouvrage célèbre « la
reproduction ».Pour eux la violence que décrit Foucault n'est que
l'aspect visible du phénomène mais moins contraignant que celle
qui est symbolique et latente. Pour ces auteurs, « toute action
pédagogique est objectivement une violence symbolique en tant
qu'imposition d'un arbitraire culturel » (1970, p.19). La violence
symbolique légitime les savoirs scolaires en masquant l'arbitraire
culturel, sous un vernis d'objectivité et d'universalisme. Elle extorque
des soumissions qui ne sont pas perçues par la masse populaire. Elle
reproduit alors les inégalités sociales et
28
maintient une certaine élite, en s'assurant de
l'acceptation par les exclus des principes de l'élimination scolaire.
Cette action réussit lorsqu'elle est investie d'une autorité
pédagogique, c'est-à-dire lorsqu'elle est reconnue digne et
légitime d'être exercée par ceux qui la subissent. En
parallèle à une démocratisation de l'école qui
accueille de plus en plus d'individus de toutes les origines sociales, la
sélectivité s'est accentuée au profit de ceux qui peuvent
mobiliser des capitaux scolaires, économiques et relationnels tout au
long du parcours scolaire de leurs enfants. Les autres ont une scolarité
précaire et une promotion sociale conditionnelle. Le système
scolaire continue donc à exclure et à reproduire un même
modèle social inégalitaire.
Ces rappels théoriques exposés très
succinctement permettent d'éclairer la difficulté de certains
élèves en l'occurrence les filles à s'adapter et à
se maintenir dans le système scolaire actuel du Burkina Faso.
IV.4.Les représentations sociales de
l'école, élément explicatif de la déperdition
scolaire
Les représentations sociales sont définies par
un des fondateurs du concept comme « une modalité de connaissance
particulière ayant pour fonction l'élaboration de comportements
et la communication entre individus » (Moscovici, cité par Brigitta
ORFALI, 2000, p.240).Elles forment donc un mode de connaitre et d'agir en
proposant un regard sur la réalité et en orientant l'action.
Historiquement et socialement déterminées, elles «
investissent la vie collective et engendrent des pratiques plus ou moins
différentes selon les groupes sociaux (Brigitta ORFALI, 2000, p.240).Les
actions et les modes de penser propres à chaque individu en
société sont déterminés par cette autre vision
spécifique à chaque classe sociale. Elles représentent les
premiers instants de nos jugements et dépendent de plusieurs facteurs
tels la position sociale, le statut, le rôle, le niveau d'instruction, le
statut économique...Pour comprendre certains phénomènes
sociaux qui paraissent évidents par le spécialiste et qui
rencontrent des difficultés dans son fonctionnement, il est
nécessaire de se pencher sur les représentations
véhiculées à propos du phénomène en question
.En anthropologie, elles sont la voie de sagesse dans la compréhension
des phénomènes sociaux dans leur complexité. Elles sont
des construits sociaux, entretenus dans les différentes
sociétés.
En ce qui concerne l'institution scolaire, elle est investie,
interprétée par l'ensemble des acteurs et de manières
différentes. Dans les zones faiblement scolarisées, ainsi que
dans les zones où l'institution scolaire est absente, les populations
qui y vivent ont une connaissance de l'école par le biais des agents de
l'Etat en exercice. Ces représentations se construisent et se renforcent
quotidiennement. L'école semble familière comme toute les
institutions (KOHLER et WACQUANT ,1985).Tous les acteurs sociaux sans exception
« connaissent » l'école, émettent des critiques,
proposent des reformes : l'école a ceci de particulier qu'elle semble
appartenir à tous,
29
même si le plus grand nombre est exclu selon les
différents processus et à différents niveaux (LANGE, 1987,
p.7).
Le noyau familial demeure et reste le premier lieu de
l'éducation, il est l'institution qui pense le plus l'école, qui
a le plus à dire en matière d'éducation, mais en
réalité, elle est la moins consultée. Sa consultation pour
savoir les différents mobiles entravant la bonne marche de
l'école s'avère nécessaire si l'on part du principe du
développement à la base. En effet, dans ces
sociétés traditionnelles, la perpétuation de l'ordre passe
par la stabilité du groupe et la transmission de la norme.
L'école est souvent vue d'un mauvais oeil pour les filles. Surtout
lorsque la fillette se transforme en adolescente. L'école pour les
parents, émancipe la jeune fille, la soumet à des risques sexuels
et la soustrait à ses corvées domestiques : il s'agit d'un
réflexe identitaire et reproducteur. Le maintien des filles à
l'école passe aussi au second plan lorsque la survie quotidienne de la
famille, comme c'est fréquemment le cas, est en jeu. Des
représentations de ce type, établies et véhiculées
depuis des lustres, ne sont pas de nature à favoriser la scolarisation
des jeunes filles et n'en parlons pas de sa survie scolaire. Cette
méconnaissance des représentations familiales et sociales de
l'éducation formelle des enfants ne permet pas de cerner le
problème dans sa globalité. Les critères de choix des
enfants à éduquer sont fonction de ces représentations.
Ces représentations sont multiples et multiformes. Elles sont d'ordre
historique, social, culturel, économique, politique...et
nécessitent une attention particulière car, participant à
la compréhension des attitudes des parents vis-à-vis de la
scolarisation de leurs progénitures. Ajoutons à cela que la
quête permanente d'un emploi à tout prix dans l'optique de
décharger les parents des dépenses scolaires incite les
élèves et avec l'aval de certains parents à s'investir
très tôt dans le marché de l'emploi. Au Burkina, les
concours de la Fonction Publique semblent être l'ultime recours des
enfants de conditions modestes. N'avons-nous pas coutume d'entendre que le
premier mari de la femme, c'est son travail ? C'est l'ultime recours de la
réussite pour les enfants de conditions défavorables. Pourtant,
la représentation sociale de la réussite ou du succès
dépend du milieu social d'origine.Pour les personnes de milieu social
défavorisé, réussir à un concours direct de la
Fonction Publique de niveau B.E.P.C ou CEPE constitue une réussite. Il
n'en est point de même pour ceux issus du milieu social favorisé.
C'est de facto un échec que d'arrêter ses études avant le
niveau maîtrise ou le doctorat pour un quelconque concours. Donc selon
l'origine sociale, le succès des uns peut être un échec
pour les autres qui n'ont pas atteint leurs objectifs visés. Il est
fréquent de constater des élèves arrêter les cours
après le BEPC pour se consacrer aux concours directs, tout en ignorant
que les sujets proposés à ces différents concours requiert
une avancée dans les études secondaires voire
supérieures.
30
IV.5.Les conditions d'étude et de vie comme
obstacle à la survie scolaire des filles
OUATTARA Maimouna (2011) dans « la problématique
du maintien des filles dans l'enseignement secondaire au Burkina Faso :
état des lieux et efficacité de la politique en la
matière, cas de la province du Kadiogo », met en lumière les
facteurs principaux de la déperdition qui sont entre autres :
-la mauvaise gestion de la sexualité, la
pauvreté, la situation précaire des parents ou de la famille.
-concernant l'accès des filles à
l'école, les principaux motifs pour OUATTARA restent les pesanteurs
socio-culturelles, l'insuffisance de l'offre éducative et le manque de
moyens financiers.
Quant à la performance des filles par rapport à
celle des garçons, l'auteur remarque que la performance des filles est
en deçà de celle des garçons. Les mobiles de cette
contre-performance restent : le manque de confiance en soi, le manque
d'infrastructure, l'éloignement géographique.
Les différentes raisons expliquant la
difficulté du maintien des filles dans le système scolaire
émises par l'auteur nous paraissent intéressantes dans la mesure
où elles nous permettent de comprendre un pan du problème. La
prise en compte de l'impact des corvées domestiques et leur
participation à la vie économique nous parait nécessaire
dans la maitrise du phénomène de la déperdition chez les
filles.
Comme pour compléter le précédent
mémoire de OUATTARA, Marc PILON dans « confiage scolaire en Afrique
de l'ouest »(2003), fait une importante communication sur les conditions
de scolarisation des filles sous tutorat en ville. La question de confiage
scolaire en Afrique est ambivalente et complexe. Si le confiage est
considéré dans d'autres circonstances comme moyen efficace de
promotion de la scolarisation pour certains élèves, il constitue
pour d'autres une pratique entravant voire annihilant les efforts de
scolarisation. Bon nombre d'élèves filles abandonnent les classes
sous le poids des activités domestiques. Pour lui, la situation de
confiage des filles devant permettre la scolarisation n'est pas toujours celle
que l'on croit ; des problèmes peuvent survenir dans le
déroulement de sa scolarité. Il est à noter que la nature
du confiage va dépendre de la nature des rapports entre la famille
d'origine de l'enfant et sa famille d'accueil d'une part, entre l'enfant
lui-même et cette famille d'autre part. Une analyse de la situation des
élèves sous tutorat laisse voir que, plus l'implication
financière de la famille d'origine de l'enfant est faible, l'enfant
confié aura un risque de traitement défavorable. On attendra de
l'enfant qu'il effectue un certain nombre de tâches domestiques (lavage
de vaisselle et vêtements, transport d'eau, garde des enfants et malades,
courses diverses...),ou même contribuer à certaines
activités productives ou commerciales du ménage (PILON,2003).Sous
prétexte que ces enfants reçoivent une éducation voire une
socialisation, ces traitements ne peuvent qu'avoir une influence
négative sur leur performance scolaire(VANDERMEESH,2000).Leur risque de
redoubler, d'échouer et d'abandonner s'avère plus
31
élevé lorsque les charges domestiques
deviennent plus importantes. L'école et le travail entretiennent des
relations ambivalentes. L'école elle-même peut pousser des enfants
vers le monde du travail : la mauvaise qualité et l'inefficacité
du système éducatif, à travers les échecs, les
abandons et les exclusions scolaires, contribuent à la mise au travail
des enfants, surtout les plus âgés. Cette réalité
est valable aussi bien pour les garçons que pour les filles sous
tutorat. Mais elle est beaucoup plus accrue chez les filles, davantage
sollicitées pour les travaux domestiques. Le confiage, tel
pratiqué dans certains ménages citadins peuvent être source
de « souffrance psychologique » pour l'enfant car il ne met pas
l'enfant à l'abri de l'abus, de mauvais traitements et d'autres formes
d'exploitation qui peuvent conduire inexorablement les enfants à
l'échec scolaire et à l'abandon. A ce propos CHARMES, (1993), a
observé chez les « déflatés » de Cotonou au
début des années 1990, que les enfants les plus
vulnérables à une déscolarisation étaient les
enfants sous tutorat, et surtout les filles.
Laure ZONGO dans la « scolarisation des filles dans les
zones périphériques de Ouagadougou : droit et accès
à l'éducation »(2004) dépeint d'une manière
particulière la survie scolaire des filles dans les zones
périphériques de la ville de Ouagadougou. Elle soutient que la
discrimination dont font l'objet les filles est souvent justifiée par
les parents qui prétextent que les garçons sont les premiers
héritiers de la famille, tandis que les filles, futures épouses
appartiendraient à la famille de leurs époux. A cela s'ajoutent
les causes diverses de la déscolarisation des filles qui sont entre
autres : les mariages précoces, les grossesses indésirables et
précoces, le harcèlement sexuel de la part des éducateurs,
le poids des travaux domestiques...Les filles, même si elles se
maintiennent à l'école n'ont pas les mêmes marges de
manoeuvre que les garçons de repasser leurs leçons après
l'école. Elles sont contraintes d'aider dans les travaux domestiques. A
ces différents facteurs de déscolarisation des filles s'ajoute
l'extrême pauvreté des parents qui arrivent à peine
à supporter les dépenses de scolarisation. Face à une
situation de précarité des ménages à supporter les
dépenses de tous les enfants, la plupart des parents opèrent un
choix de scolarisation en défaveur de la jeune fille. Pour ZONGO, bien
qu'à Ouagadougou le taux de scolarisation au primaire et au secondaire
soit élevé, avec des infrastructures en abondance, on observe des
écarts de scolarisation et une déperdition importante en fonction
des zones de résidence. Les anciens quartiers sont favorables à
la scolarisation et au maintien au détriment de la
périphérie qui est faiblement doté en infrastructures
éducatives de base. Même s'il existe des infrastructures, elles
sont inaccessibles aux ménages à faibles revenus. Les quartiers
périphériques constituent également les zones
d'implantation des populations issues de l'exode rurale, donc très
pauvres. Cette extrême pauvreté amène les parents à
opérer des choix stratégiques de lutte pour la survie au
détriment de la scolarisation et du maintien de leur progéniture
dans le système éducatif.
32
Laure ZONGO avance que le secteur des travaux domestiques est
très souvent alimenté par des filles qui résident en
périphérie. Les fonctionnaires et ménages en quête
d'aides familiales se tournent généralement vers les quartiers
périphériques comme Tampouy, Pissy, Nonsin, Zagtoulli, Bendogo,
Saaba etc. Cette forte demande en domestiques ou gouvernantes a pour
conséquence immédiate l'abandon scolaire ou l'incitation à
la déscolarisation des filles scolarisées.
Stephanie BAUX dans « les inégalités face
à l'école au Burkina Faso : analyse comparative des
déterminants de la scolarisation en milieu urbain, semi urbain et rural
», dirigée par Marc PILON et Komla LOPKO, a tenté de faire
une analyse des inégalités face à l'école dans
différentes zones et situé les responsabilités des
différents acteurs intervenant dans l'éducation. Il ressort que
les représentations construites autour de l'école ne sont pas de
nature à favoriser l'essor de l'éducation des filles. A ces
représentations s'ajoutent les facteurs économiques, sociaux,
familiaux, et culturels qui sont de nature à faire obstruction au
parcours scolaire des élèves.
Komla LOPKO, dans « Conditions socio-économiques
et rendement scolaire des élèves sous tutorat à
Ouagadougou : une approche des relations entre la famille « tutorale
» et les résultats à l'école, traite de la situation
des élèves vivant dans les familles d'accueil dans le cadre de
leur scolarité et rendement scolaire. Le rendement scolaire de ces
derniers est moins reluisant à cause des charges domestiques qui
prennent le dessus sur la fonction éducative.
A Ouagadougou, le placement des élèves
auprès d'un parent ou dans une famille d'accueil est une pratique
sociale assez répandue. Cette pratique sociale est exacerbée par
la pauvreté des parents à dominance agriculteurs et la crise du
logement qui prévaut dans la capitale. Aussi, cette ruée des
élèves vers la capitale s'explique en partie par l'attrait de la
ville sur son « arrière monde » et l'espoir de recevoir une
éducation de qualité dans les établissements de la
capitale. Ce placement auprès des tuteurs n'est pas sans
conséquences sur la survie scolaire de l'élève. En effet,
la vie dans la famille d'accueil est régie par une certaine organisation
sociale fonctionnant avec des normes préétablies et qui s'impose
à tous .C'est le tuteur qui oriente les rapports au sein de son
microcosme familial, mais les autres membres du ménage ont une certaine
autorité sur l'élève accueilli. L'élève peut
mieux se sentir si les différents traitements qu'il reçoit sont
proportionnels à celui que reçoivent les autres
élèves du ménage. La nature de cette relation est un
élément décisif et déterminera sa
fréquentation scolaire et ses performances académiques.
Pour le cas précis de la ville de Ouagadougou,
Stéphanie BAUX pense que les zones périphériques disposent
d'une offre éducative insuffisante au regard du nombre important des
élèves. Les écoles dans ces quartiers
périphériques sont détenues par le privé et
inaccessibles aux ménages vulnérables. A cela s'ajoute le
problème de la distance que les élèves doivent parcourir
quotidiennement pour rejoindre les écoles publiques. La pertinence de
cette étude n'est plus à
33
démontrer mais sa généralisation au post
primaire et au secondaire nous permettrait de comprendre la situation des
filles. Les effets des conditions socio-économiques des familles sur les
pratiques scolaires ne sont pas pris en compte dans cette étude.
IV.6. Le problème de l'intelligence scolaire et de
l'environnement familial
Les héréditaristes comme les psychologues Cyril
Burt(1961), Arthur R Jesen (1969), Richard Herrenstein(1971) pensent que le
facteur décisif dans le succès scolaire est l'héritage
génétique. Pour Jensen et Herrenstein, il existerait une
très forte corrélation entre l'intelligence mesurée par le
quotient intellectuel (QI) et la race. L'hérédité
génétique représenterait 80% de la variance de
l'intelligence, les 20% autres par l'environnement. Dans, ces conditions, si,
suivant les recommandations des environnementalistes, on égalisait les
conditions de vie et de travail à l'environnement des
élèves. L'hérédité apparait comme facteur
décisif et unique de la stratification sociale par le mérite.
Cette thèse que l'on peut qualifier de raciste est
d'obédience américaine, et est le propre d'auteurs
américains soucieux de démontrer la suprématie
intellectuelle de la race blanche sur les autres races, plutôt que de
traiter objectivement le phénomène de l'intelligence et du
succès scolaire. En ramenant l'intelligence à
l'hérédité, l'explication que ces auteurs
américains voudraient faire comprendre est que dans les mêmes
écoles et dans les mêmes conditions d'études et de travail,
les différences de performances chez les élèves est
fonction de la race à laquelle ils appartiennent. Marie Duru Bellat
(2004), sociologue contemporain a tenté d'expliquer à sa
manière l'échec et la réussite scolaires des filles en
tablant sur plusieurs axes. Elle se base sur des théories de
différences d'aptitudes ou des différences d'aptitudes pour
expliquer que les inégalités de réussite auraient une base
biologique. Elle tente d'expliquer pourquoi les garçons sont
supérieurs aux filles dans des matières comme les
mathématiques et les filles meilleures en matières
littéraires. Dans « le sexe du cerveau » (ALPER, 1986 ; VIDAL,
2002), les spécialistes tentent de dégager des relations entre la
morphologie cérébrale et les activités cognitives, bref
entre la structure et le fonctionnement du cerveau. Partant du fait que les
hémisphères gauche et droit du cerveau ne sont pas
fonctionnellement équivalent(le cerveau gauche étant dominant
pour les aptitudes verbales, le droit pour les activités non verbales),
on admet comme hypothèse que le cerveau des hommes serait plus
asymétrique que celui des femmes. Autrement dit que la différence
entre l'hémisphère gauche et droit serait plus grande chez
l'homme que chez la femme ; ceci expliquerait la supériorité des
secondes pour le verbal et leur infériorité spatio-visuelle.
Certains vont jusqu'à dire que cette moindre spécialisation
hémisphérique des femmes aurait des incidences sur le plan
émotionnel
34
(elles pourraient moins que les hommes, dissocier leur
comportement analytique, logique de leur comportement émotionnel).
La même théorie du Quotient Intellectuel est
reprise par Hélène Bee, mais vue sous un autre angle qui parait
plus objectif et crédible .Dans son ouvrage « La
psychologie du développement », bon nombre de
facteurs influencent le rendement scolaire des élèves du
secondaire. Selon elle, le meilleur indicateur de la performance scolaire d'un
élève à l'école est le quotient intellectuel (QI).
Cette vision des choses la conduit à dire que les élèves
issus de la classe moyenne sont plus portés à réussir
leurs études que ceux qui sont issus d'un milieu
défavorisé. Elle note que pour chaque classe sociale et pour
chaque groupe ethnique, les élèves qui ont un QI
élevé ont la chance d'obtenir de bonnes notes, de mener à
bien leurs études secondaires et de poursuivre des études
supérieures. Son analyse met un accent particulier sur la famille et ses
mécanismes de fonctionnement dans la réussite ou l'échec
scolaire des élèves.
Hélène BEE souligne à ce titre que les
adolescents issus des familles démocratiques sont ceux qui
réussissent le mieux à l'école et ce,
indépendamment de l'appartenance ethnique. Elle affirme à ce
niveau que quel que soit la situation économique de la famille ou le
groupe ethnique d'appartenance, les élèves ont de meilleurs
résultats scolaires lorsque les parents établissent des
règles claires, encouragent leurs enfants à réussir, sont
chaleureux et compréhensifs et ont de grandes capacités de
communication. En substance, lorsque les parents sont regardants sur
l'éducation de leurs progénitures, ces derniers tentent de mieux
faire pour leur faire plaisir, pour signifier leur reconnaissance
vis-à-vis des différents sacrifices consentis en leur regard.
L'étude de BEE soutient par ailleurs que le revers de
la médaille est le décrochage. La classe sociale constitue un
meilleur indicateur que le groupe ethnique. A cet effet, elle constate que les
enfants qui grandissent dans les familles défavorisées sont
davantage portés à abandonner leurs études secondaires que
les adolescents issus des familles plus aisées. Selon l'auteur, le
décrochage scolaire peut aussi s'expliquer par diverses façons
telles que l'aversion pour l'école, de faibles résultats
scolaires, le renvoi de l'établissement ou la nécessité de
trouver un emploi pour aider la famille. En ce qui concerne le cas des filles,
l'auteur note qu'elles abandonnent souvent leurs études pour des raisons
telles que le mariage, une grossesse précoce, etc. En outre, l'auteur
estime que certaines attitudes parents-enfants peuvent dénaturer la
qualité des relations naturelles entre eux, pouvant avoir des
répercussions négatives sur le travail scolaire des adolescents.
Il s'agit de l'augmentation des conflits parents- adolescents. L'auteur
signifie dans ce sens que dans la majorité des familles, l'augmentation
des conflits mineurs concerne généralement les problèmes
quotidiens comme les règles à suivre à la maison,
l'habillement, les sorties, les résultats scolaires ou des tâches
ménagères.
35
IV.7. La spécificité de l'individu comme
facteur explicatif de la réussite ou de l'échec scolaire.
L'on ne peut pas explorer les différentes pistes
explicatives du succès et de l'échec scolaire sans situer la
responsabilité de l'acteur clé qu'est l'élève
lui-même. Il est vrai, le domaine du succès et de l'échec
scolaire est vaste et a été exploré par bon nombre de
chercheurs en sciences de l'éducation et chacun situe les
responsabilités selon son mode opératoire de recherche, ses
hypothèses et ses théories. Il est courant de constater que
même toutes les conditions ci-dessous citées réunies, il y
a des élèves qui échouent quand même. Dans d'autres
circonstances, des élèves ne réunissant aucune des
conditions propices à une scolarité épanouie s'arrangent
pour tirer leur épingle du jeu et surpassent même ceux issus des
conditions normales de vie et d'apprentissage. Comme pour dire que
l'élève lui-même est au centre de sa réussite et de
son échec scolaire. Parlant d'éducation inclusive et non
discriminatoire, toutes les couches de la société ont droit
à cette éducation et sans distinction et la seule
conditionnalité serait la compétence. Pour le cas du Burkina
Faso, où l'analphabétisme et la pauvreté sont la chose la
mieux partagée, il serait impensable de voir le fils du pauvre se hisser
et bien se positionner dans le monde intellectuel, économique et social
car ne réunissant pas les conditions optimales d'une éducation de
qualité. Mais force est de constater que le monde universitaire,
administratif, financier, intellectuel etc. est inondé de cadres issus
de classes sociales défavorisées. Ce constat nous amène
à croire comme certains chercheurs que la réussite scolaire et
sociale est avant tout question d'individualité. La réussite
scolaire est une question d'application et d'efforts personnels
renforcés par une assiduité et une attention en classe. Les
élèves qui exécutent convenablement les différentes
activités (exercices) en classe avec une dose de curiosité et de
recherche parviennent à de bons résultats. En effet, les
élèves qui ont conscience de l'importance de l'école dans
l'amélioration de leur condition de vie future auront une
appréciation différente de l'école et de ses bienfaits que
ceux ne savant pas pourquoi ils sont à l'école.
L'analyse du phénomène du succès et de
l'échec scolaire intéresse plusieurs spécialités
qui interviennent dans le domaine éducatif. Les sociologues et les
psychologues ont développé des théories pour cerner le
problème. Les psychologues expliquent le phénomène par des
théories mettant un accent particulier sur les considérations
individuelles, mettant ainsi l'élève au centre de sa
réussite. Cette théorie fait appel à des
considérations individuelles (intelligence, attitude face à
l'école...) car même si on parle de réussite ou
d'échec, elle est personnelle d'abord.
L'approche sociologique de la déperdition scolaire met
l'accent sur les inégalités de chances d'accès à
l'éducation pour une certaine frange de la population. Un accent
particulier est mis sur l'origine familiale qui entretient de pratiques qui ne
favorisent pas la scolarisation et la survie scolaire des filles. Ces
inégalités apparaissent à travers l'analyse des taux de
scolarisation, d'abandon, d'échec et de redoublement. Ces
différentes variations de taux sont fonction de
36
l'origine sociale qui entretient certaines pratiques faisant
obstruction au succès. Les théories défendues par les
sociologues dans l'explication de l'échec d'une certaine frange de la
population se focalisent en grande partie sur le capital économique,
culturel et social. Le capital économique étant constitué
par le patrimoine et les revenus. Le capital culturel qui comprend aussi bien
la maitrise de la langue pédagogique facilitera la réussite
scolaire. Et enfin, le capital social qui est constitué par l'ensemble
du réseau de relations d'un individu ou de sa famille. Un enfant
réunissant toutes ces conditions est prédisposé à
la réussite scolaire.
Au Burkina Faso, la théorie de la reproduction
de Pierre BOURDIEU et Raymond BOUDON expliquerait le mieux, selon nous, la
situation éducative des enfants issus de milieux pauvres en
général, et des filles en particulier. En effet, le contexte
social dans lequel vit un enfant lui transmet un ensemble de dispositions,
façons de voir, façons de se comporter que BOURDIEU nomme
Habitus. L'habitus influence les pratiques sociales, tant à
l'école que dans la vie professionnelle .L'habitus de classe des milieux
les plus favorisés est plus favorable à la réussite
scolaire et professionnelle que l'habitus des classes sociales
défavorisées qui est marqué par un instinct de survie.
Bourdon a fait une analyse qui cadre le mieux avec la situation
éducative du Burkina. Pour lui, l'attitude des parents vis-à-vis
de l'école s'explique selon leur milieu social et statut
économique :
-les probabilités de réussite sont plus grandes
dans les milieux aisés car ils ont des dispositions culturelles mieux
adaptées et qu'ils sont mieux disposés à l'égard
des longues études que les milieux moins favorisés ;
-à résultats scolaires égaux, la
probabilité de poursuivre des études est d'autant plus forte que
l'on appartient à un milieu aisé. La perception des avantages
liés à un diplôme donné est plus forte lors que l'on
appartient à un milieu aisé. La motivation de faire des
études est en moyenne plus faible dans des catégories sociales
les plus défavorisées comme c'est le cas de la majorité
des ménages Burkinabè vivant en dessous du seuil de
pauvreté (43,9%).
V. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
Nous proposons dans cette section de faire la
présentation du contexte spécifique qui aidera à mieux
comprendre les réalités du milieu d'étude.
V.1.Contexte général de création de
la commune de la commune rurale de Saaba
La loi N°055-2004 /AN du 21 Décembre 2004 portant
Code générale des collectivités territoriales au Burkina
Faso a jeté les bases de la décentralisation .Elle se fixe pour
objectif l'autonomisation des différentes commune par le transfert des
pouvoirs décisionnels au niveau
37
local. Elle vise à rendre chaque commune acteur et
maitre de son développement. Ainsi, le pays a été en
treize régions(13) et 302 communes dont 47 communes urbaines et deux
communes à statut particulier que sont Ouagadougou et Bobo Dioulasso.
C'est dans cette optique que Saaba fut érigée en commune rurale
.Cette communalisation intégrale met les autorités administrative
et les populations en face de responsabilité : chacun doit oeuvrer pour
le plein épanouissement de sa population. La commune de Saaba fait
partie des communes à proximité de la capitale et qui sont
concernée par le projet « Grand Ouaga » que sont : des
communes rurales de Koubri, Komsilga, Komki-Ipala, Pabré, Saaba,
Tanghin-Dassouri, ainsi que celle de Loumbila.
V.2.Situation géographique et administrative de la
commune rurale de Saaba
La commune de Saaba fait partie de l'une des six communes
rurales de la région du centre. D'une superficie de 446 km2, elle se
situe à l'Est de Ouagadougou et a15 Km de celle-ci. .La Commune de Saaba
compte vingt-trois (23) villages administratifs est limitée à
l'Ouest par la Commune de Ouagadougou, au Sud et au Sud-Est par la Commune de
Koubri, à l'Est par la Commune de Nagréongo et au Nord par les
Communes de Loumbila et Ziniaré.La carte suivante schématise la
commune rurale de Saaba à travers ses villages et communes voisines.
38
Carte1 : Carte de la commune rurale de Saaba
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones11.png)
Selon le recensement administratif (RGPH, 2006), elle compte
50532 habitants pour 6840 ménages soit respectivement 50,5% de femmes
contre 49,5% d'hommes. Les projections de ce même recensement lui
attribut en 2013 une population de 81819 personnes. La densité de la
population de Saaba est de 49 hbts/Km2.En 2006, Saaba à elle seule
enregistrait une densité de 113,3 hbts/ Km2.En tenant compte de la
dynamique actuelle de la population caractérisée par un flux de
la population vers les quartiers périphérique ,la commune a vu sa
densité augmentée avec le temps passant de 125,59 hbts/Km2 en
2008 a peut-être 180,08 hbts/Km2 en 2013.La population de Saaba regorge
de presque toutes les couches socio professionnelles en partant des cadres
administratifs aux professions libérales. On y rencontre une
pléthore de ces activités qui contribue à alimenter la vie
économique et sociale de la commune.
V.3.Les mouvements migratoires vers la commune rurale de
Saaba
La commune de Saaba connait actuellement un
phénomène important de migration qui influence
sérieusement la structure de sa population, son développement et
son devenir. De par sa position
39
géographique et sa proximité avec la ville de
Ouagadougou, la commune subit un mouvement de population
particulièrement important largement dominé par l'immigration du
fait de l'influence urbaine. Le mouvement le plus important reste dominé
par celui des populations de la région du centre et des communes
voisines, principalement de la ville de Ouagadougou vers la commune .Les
principales mobiles de cette ruée vers Saaba sont essentiellement :
l'exploitation des ressources naturelles, la quête des parcelles et
d'habitats décents et à moindre coût ,la quête d'un
cadre agréable et loin des nuisances sonores, une éducation de
qualité dans un cadre de sécurité et loin des
perturbations que connaissent les établissements de la capitale.
V.4.La problématique de l'influence urbaine
La spécificité des communes voisines de
Ouagadougou réside dans l'influence que ces derniers subissent du fait
du boom démographique avec ses corollaires de difficultés. Saaba
présente un paysage urbain avec des conditions de vie précaires
de la grande majorité de sa population. Exception faite quelques
ménages étrangers venus résider sont des ménages
à revenus modestes. Depuis un certain temps, Saaba est devenu la
destination privilégiée des citadins. Il ne faut pas perdre de
vue que Saaba est située dans la zone d'influence immédiate du
projet « Grand Ouaga » qui ambitionne une meilleure organisation et
un aménagement économiquement rentable de la zone
périurbaine de Ouagadougou sur un rayon de 25 Km. Cet aménagement
vise à freiner l'exode des populations vers la capitale en
aménageant et en la dotant de services et conditions similaires à
celle de la capitale.
Avant que ce projet ne soit une réalité, les
populations ne cessent d'affluer dans cette zone dans l'optique d'être
des résidents au moment de sa réalisation et
bénéficier des parcelles lors des
lotissements. L'effet boomerang serait l'exacerbation, la
condensation, l'envahissement par les
populations des zones d'intervention
du projet. Ce phénomène est déjà visible
précisément à Nioko I Gampela et Barogho qui sont
dotés d'habitats de fortune et des opérateurs économiques
qui s'accaparent de grandes espaces pour y installer des unités
industrielles et établissements d'enseignement. Certes le
développement de toute ville connait ses étapes avec une
influence immédiate sur les périphéries et les banlieues.
Les conséquences sont innombrables si le développement ne suit
aucun Schémas directeur de développement urbain. Pour ce qui est
de la commune de Saaba nous pouvons dire sans risque de nous tromper qu'elle
est victime de la migration rapide et incontrôlée.
V.5. Education dans la commune rurale de Saaba
Sur le plan éducatif, la commune connait une
pléthore d'établissements de qualité et qui font sa
renommée dans l'environnement éducatif de la capitale. Les
parents d'élève en quête d'une bonne
40
éducation pour leurs progénitures
n'hésitent pas à les inscrire dans cette commune dotée
d'infrastructures scolaires. On y rencontre tous les paliers du système
éducatif du préscolaire au supérieur avec
l'Université St Thomas D'Aquin. En effet, un élève peut
aisément terminer tout son cycle préscolaire, primaire, post
primaire, secondaire et supérieur sans avoir à quitter la
commune. Mais le fait que ces établissements sont dans la plupart des
privés instaure une certaine sélection et qui n'est pas de nature
à faciliter l'accès des enfants issus des conditions modestes
.Cette triste réalité de sélection, oblige les familles
pauvres à se retourner vers les établissements publics et
étatiques ou leurs enfants pourront suivre une scolarisation à
coût réduit. Cette difficulté d'accès des
établissements privés a pour conséquences
immédiates, la pléthore des effectifs pouvant aller
jusqu'à 120 élèves par classe et les difficultés
d'apprentissage que cela occasionne. Aussi bien que l'accès de ces
établissements soit un casse-tête pour les parents
d'élèves, ces derniers sont confrontés à une
scolarité difficile compte tenu des difficultés de divers ordres
qu'ils vivent au quotidien.
Nous ferons un point exhaustif des établissements
d'enseignement secondaire se trouvant dans la commune de Saaba.
Tableau 1 : Liste des établissements secondaire de la
commune Saaba
Numéro d'ordre
|
Nom de l'établissement
|
Statut
|
Type d'enseignement dispensé
|
1
|
Lycée Municipal de Saaba
|
Public
|
Général
|
2
|
Lycée Wendpouiré de Saaba
|
Public
|
Général
|
3
|
Lycée Gabriel Taborin
|
Privé
|
Technique/Général
|
4
|
Groupe Scolaire Guinkouma
|
Privé
|
Général
|
5
|
Lycée Elisa de Saaba
|
Privé
|
Général
|
6
|
Lycée St Joseph de Saaba
|
Privé
|
Général
|
7
|
Lycée Sana Hippolyte
|
Privé
|
Général
|
8
|
Lycée NabaYemdé
|
Privé
|
Général
|
9
|
Juvénat St Joseph de Saaba
|
Confessionnel
|
Religieux
|
10
|
Groupe Scolaire Protestant
|
Privé
|
Général
|
11
|
CEG de Nioko
|
Public
|
Général
|
12
|
CEG Municipal de Gonsé
|
Public
|
Général
|
13
|
CEG Municipal de Tanlarghin
|
Privé
|
Général
|
|
41
14
|
Collège Privé Evangélique
Annie Franca
|
Privé
|
Général
|
15
|
Collège Privé Excellence
|
Privé
|
Général
|
16
|
Collège Privé le Chandelier du Faso
|
Privé
|
Général
|
17
|
Collège Privé Dayangnewendé
|
Privé
|
Général
|
18
|
Collège Privé la Nasa
|
Privé
|
Général
|
19
|
Collège Privé Philadelphia
|
Privé
|
Général
|
20
|
Collège Privé Pierre DUPRET
|
Privé
|
Général
|
21
|
Collège Privé les Racines
|
Privé
|
Général
|
22
|
Collège Privé Relwendé
|
Privé
|
Général
|
23
|
Collège Privé Saint André
|
Privé
|
Général
|
24
|
Collège Privé Saint Dominique
|
Privé
|
Général
|
25
|
Collège Privé Sainte Rita
|
Privé
|
Général
|
26
|
Complexe Scolaire WendRaabo
|
Privé
|
Général
|
27
|
Lycée Privé El- Eliasaphe
|
Privé
|
Général
|
28
|
Lycée Privé des Jeunes Filles Notre Dame des
Victoires
|
Privé
|
Général
|
29
|
Lycée Privé El- Ishane
|
Privé
|
Général
|
30
|
Lycée Privé Sompingda de Songdin
|
Privé
|
Général
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Au total pour la commune rurale de Saaba, on enregistre 31
établissements d'enseignement mais avec une prédominance du
privé comme le montre le tableau ci-dessus (Tableau 1).
42
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones12.png)
|
DEIJXIEME IDAUTIE : CADUE
|
METIIGDGLGGI(IJE
|
|
|
|
|
|
|
|
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones13.png)
43
CHAPITRE I : CADRE METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE
Le cadre méthodologique présente la
manière dont nous nous sommes pris pour effectuer la collecte, le
traitement des données et les éventuels écueils
rencontrés lors de la phase empirique. Nous avons
préconisé dans cette étude l'approche
hypothético-déductive qui a consisté à
vérifier les hypothèses que nous avons au préalable
posées dans le cadre théorique. Egalement dans ce chapitre, nous
décrirons la population d'enquête et le milieu d'étude, les
instruments de collecte des données et comment se déroulera
l'enquête à proprement parlé.
I. LES METHODES, TECHNIQUES DE COLLECTE ET DE
TRAITEMENT DES DONNEES
La Science de l'éducation est, à l'instar des
autres sciences, une discipline qui obéit à certaines exigences
méthodologiques. Autrement dit, elle a des méthodes et des
techniques qui lui sont propres.
Avant de présenter nos stratégies de collecte,
nous allons, d'abord, essayer de définir ce que sont une méthode
et une technique d'investigation. Dans son étymologie, la méthode
désigne un chemin à suivre. Dans Méthodes des sciences
sociales, le terme est définit comme «l'ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre, les vérifie » (GRAWITZ, 2001, p.351). En d'autres
termes elle est une manière de mener la recherche. Pour entreprendre ces
démarches, il faut, cependant, des outils scientifiques
c'est-à-dire des procédés qui soient adaptés
à l'objet d'étude, aux objectifs fixés ainsi qu'à
la démarche suivie. Ces outils renvoient aux techniques
utilisées. Une technique est donc un ensemble de moyens employés
pour réussir une démarche.
La méthode de collecte de données évoque
également nos sources de documentation, les statistiques scolaires. Nos
références documentaires concernent les études
antérieures menées par divers auteurs sur l'éducation que
nous avons eu à citer dans les pages précédentes tant sur
le plan général que national .Ces documents ont été
dans la grande majorité consultés dans les bibliothèques
de : ENS/UK, IRD, INSS et celle de UFR/SH de l'Université de
Ouagadougou.
Quant aux données chiffrées, elles proviennent
de la DEP du MESS notamment du tableau de bord et l'annuaire statistique 2010
du Ministère. D'autres données ont été
collectées sur le site internet de l'ONG Plan Burkina, la Banque
Mondiale et bien d'autres institutions intervenant dans l'éducation des
filles (Aide et Action, CIEFFA, FAWE...).
Dans notre étude, nous avons utilisé
concomitamment la méthode quantitative et qualitative (la méthode
mixte). Toutefois, nous avons dû privilégier la méthode
mixte car nous voulons comprendre l'influence de l'environnement familial
(travaux domestiques et économiques, rôle et
44
place des parents...) sur la déperdition scolaire des
filles l'école dans la zone périphérique de la commune
rurale de Saaba. Il s'agit précisément, d'analyser leurs
conditions d'étude, les statuts sociaux et économiques de leurs
parents, en somme les déterminants socio-économiques qui
affectent d'une manière ou d'une autre le maintien des filles dans le
système éducatif.
I.1.La méthode quantitative
La démarche quantitative permet de recueillir des
données mesurables et comparables entre elles. Elle est utilisée
par les sciences dites dures ou exactes et sciences humaines. La collecte de
données quantitatives peut s'effectuer à partir de plusieurs
procédés. Le questionnaire est un des instruments de
quantification. Il permet de mesurer des fréquences, d'établir
des corrélations entre des variables de faire des comparaisons
(BERTHIER, 2006, p.27). L'utilisation du questionnaire comme outil de collecte
se justifie par le fait que, dans notre étude, nous établissons
des corrélations entre le niveau de vie économique, le poids des
déterminants socio-économiques et maintien des filles à
l'école.
Etant donné que notre étude est composée
de trois cibles différentes, nous avons élaboré trois
modèles de questionnaire pour tenir compte des caractéristiques
spécifiques de chacune d'elles. Notre population cible nous permettant
de comprendre le phénomène de la déperdition dans sa
complexité est : les parents d'élèves, le personnel
administratif des établissements d'enseignement secondaire public et
privé, les élèves filles du post primaire et du
secondaire.
Les différents questionnaires comportent des questions
ouvertes, fermées et semi ouvertes mais avec une grande partie
réservées au recueil des opinions personnels de l'enquête
sur un certain nombre de phénomène.
I.2.La méthode qualitative
Elle est utilisée conjointement avec la méthode
quantitative. La démarche qualitative a aussi ses propres instruments
dont l'entretien. L'entretien est une technique qui consiste à organiser
une conversation entre un enquêté et un enquêteur (BEITONE
et al, 2002, p.27). Dans cette optique, l'enquêteur doit préparer
un guide d'entretien où figurent les différents centres
d'intérêt qui seront abordés.
I.3.Le milieu et la population de l'étude
Comme le montre bien notre thème de recherche «
analyse des déterminants socio-économiques de la
déperdition scolaire des filles issues des zones périurbaines de
Ouagadougou : cas des établissements d'enseignement secondaires de la
commune rurale de Saaba », la zone d'étude
est la
45
commune rurale de Saaba y compris les villages
rattachés et environnants. Toute personne issue de cette commune rurale
et ayant un élève dans un établissement secondaire
constitue d'ores et déjà pour nous une personne ressource pouvant
aider, orienter dans la compréhension du phénomène de la
déperdition scolaire des filles dans cette zone.
Notre intérêt pour la commune rurale de Saaba se
justifie par le souci de prendre en compte les élèves filles
issues des familles de toutes les catégories socio-professionnelles et
d'origine sociales diverses.
Nous définissons la population comme l'ensemble des
personnes concernées par l'enquête. Elle est constituée des
scolarisées, de parents d'élèves et du personnel
administratif des établissements d'enseignement secondaire public et
privé. Le personnel administratif des établissements, les membres
de l'Association des Parents d'Elève et les membres de l'Association des
Mères Educatrices (AME), des élèves filles de la commune
rurale de Saaba seront interrogés comme informateurs clés pour
approfondir notre démarche.
I.4.L'échantillonnage
Compte tenu de nos moyens limités et du temps qui nous
était imparti, le nombre des établissements concernés a
été limité. C'est ainsi que, sur la pléthore
établissements d'enseignement secondaire publics et privés que
compte la commune rurale de Saaba, notre choix s'est porté sur quatre
d'entre eux ; soit deux(2) établissements d'enseignement public
général et également deux autres (2) du privé. Les
établissements concernés sont :Lycée Municipal de Saaba,
Lycée Wendpouiré de Saaba,Groupe Scolaire Guinkouma et le
Lycée Sana Hippolyte.
De ce principe, nous avons tenté de faire un
état de lieux de la déperdition scolaire des filles dans ces
quatre établissements dans l'optique d'avoir une base de sondage qui
sera proportionnelle aux réalités des filles dans ces
établissements .Ces données ci-dessous
énumérées montrent la situation scolaire des filles au
cours de l'année scolaire 2012-2013.
Au total on enregistrait dans les quatre
établissements sélectionnés un total de 439 redoublantes.
Sur cet effectif de redoublantes, notre choix s'est porté sur 120
d'entre elles. La répartition du quota des filles à
enquêter par établissement a été faite de
façon proportionnelle au nombre total de l'effectif de toutes les
redoublantes.
46
Tableau 2 : Situation de l'effectif des filles du lycée
Wendpouiré de Saaba
Classe
|
6e
|
5e
|
4e
|
3e
|
2nde
|
1ere
|
Tle
|
Total
|
Effectifs Total des filles
|
119
|
179
|
156
|
118
|
100
|
56
|
82
|
890
|
Redoublantes
|
40
|
73
|
55
|
52
|
12
|
9
|
30
|
271
|
Abandons
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Le lycée Wendpouiré de Saaba est le plus grand
établissement de la commune en termes d'effectif et de nombre de classe.
C'est également en son sein que l'on enregistre le plus gros effectif de
filles. Sur un total de 890 filles qui fréquente cet
établissement durant l'année scolaire 2012-2013, les redoublantes
sont au nombre de 271 soit 30,44% de l'effectif. Par ailleurs, on n'enregistre
aucun abandon de filles dans son effectif.
Tableau 3 : Situation de l'effectif des filles du CEG Municipal
de Saaba
Classe
|
6e
|
5e
|
4e
|
3e
|
2nde
|
1ere
|
Tle
|
Total
|
Effectifs Total des filles
|
121
|
107
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
228
|
Redoublantes
|
31
|
23
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
54
|
Abandons
|
0
|
0
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
0
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Le CEG Municipal de Saaba a récemment ouvert ses
portes et est à sa deuxième promotion cette année.
L'établissement comporte les classes de 6e et de
5e.On enregistre 228 filles pendant l'année scolaire
2012-2013 dont 54 redoublantes soit 23,68 % et aucun abandon dans l'effectif
des filles.
47
Tableau 4 : Situation de l'effectif des filles du Groupe
scolaire GUINKOUMA de Saaba
Classe
|
6e
|
5e
|
4e
|
3e
|
2nde
|
1ere
|
Tle
|
Total
|
Effectifs Total des filles
|
94
|
72
|
70
|
80
|
102
|
41
|
41
|
489
|
Redoublantes
|
11
|
6
|
7
|
13
|
4
|
1
|
2
|
44
|
Abandons
|
1
|
1
|
1
|
0
|
3
|
1
|
1
|
8
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Le Groupe Scolaire Guinkouma de Saaba est le plus grand
établissement privé de la commune. L'établissement
comporte toutes les classes de la 6e à la Terminale avec une
forte représentativité féminine. On enregistre au total
489 filles dont 44 redoublantes qui représentent 8,99% de l'effectif des
filles. Contrairement aux précédents établissements
n'enregistrent pas d'abandon, on enregistre 8 abandons du côté des
filles durant l'année scolaire 2012-2013.
Tableau 5 : Situation de l'effectif des filles du Lycée
privé SANA Hippolyte de Saaba
Classe
|
6e
|
5e
|
4e
|
3e
|
2nde
|
1ere
|
Tle
|
Total
|
Effectifs Total des filles
|
107
|
83
|
61
|
89
|
-
|
-
|
-
|
340
|
Redoublantes
|
16
|
11
|
4
|
39
|
-
|
-
|
-
|
70
|
Abandons
|
0
|
0
|
2
|
0
|
-
|
-
|
-
|
2
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Quant au lycée privé SANA Hippolyte, on
enregistre un effectif de 340 filles reparti de la 6e à la
3e.Parmis ces filles qui fréquentent cet
établissement, 70 d'entre elles soit 20,58% de l'effectif sont des
redoublantes. Dans cet établissement, deux filles ont abandonné
les cours au cours de l'année scolaire.
48
Tableau 6 : Récapitulatif des effectifs des filles des
quatre établissements échantillonnés
Classe
|
6e
|
5e
|
4e
|
3e
|
2nde
|
1ere
|
Tle
|
Total
|
Effectifs total des filles
|
521
|
441
|
278
|
287
|
202
|
97
|
112
|
1947
|
Effectif total des
Redoublantes
|
98
|
113
|
66
|
104
|
16
|
10
|
32
|
439
|
Effectif total des abandons
|
1
|
1
|
3
|
0
|
3
|
1
|
1
|
10
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Le tableau récapitulatif des filles qui
fréquentent les quatre établissements révèle un
taux élevé de redoublantes, soit 22,54% de l'effectif total des
filles.
Précisons que l'ensemble des élèves
concernées par cette présente enquête doivent être
d'abord originaire de la commune rurale de Saaba et fréquenter un des
quatre établissements ci-dessus cités. Les différents
calculs pour affecter la taille des élèves à
enquêter par établissement donne :
· 1-Lycée Wendpouiré de Saaba : 271/439
élèves soit 61,7% de l'effectif total des redoublantes des quatre
établissements.
Donc : 61,7*120/100 =74 élèves.
· 2-Collège Municipal de Saaba : 54/439
élèves soit 12,30% de l'effectif total des redoublantes des
quatre établissements.
Donc : 12,30*120/100=14,76 élèves soit 15
élèves.
· 3-Lycée Privé Sana Hippolyte de Saaba :
70/439 élèves, soit 15,9% de l'effectif des redoublantes des
quatre établissements.
Donc : 15,9*120/100= 19,08 élèves soit 19
élèves.
· 4-Groupe scolaire Guinkouma de Saaba : 44/439
élèves, soit 12,02% de l'effectif des redoublantes des quatre
établissements.
Donc : 10,02*120/100=12,02 élèves, soit 12
élèves.
Du coté des parents d'élèves, nous avons
voulu nous entretenir avec le tiers de la population féminine soit 40
parents d'élèves tout sexe confondus. Le procédé de
fixation des quotas a été similaire à celui des filles
c'est-à-dire la proportionnalité par rapport à la
représentativité des filles par établissement. Cela nous a
permis d'avoir des tailles suivants :
49
· Le lycée Wendpouiré de Saaba : 61,7% des
40 parents d'élèves, soit 61,7*40/100=24,68 parents
d'élèves donc 25 pour cet établissement.
· Le collège Municipal de Saaba : 12,30% des 40
parents d'élèves, soit 12,30*40/100=4,92 parents
d'élèves donc 5 pour cet établissement.
· Lycée Privé Sana Hippolyte de Saaba :
15,9% des parents d'élèves, soit 15,9*40/100=6,36 parents
d'élèves donc 6 pour cet établissement.
· Groupe Scolaire Guinkouma de Saaba : 10,02% des
parents d'élèves, soit 10,02*40/100=4,00 parents
d'élèves donc 4 pour cet établissement.
Pour le cas des chefs d'établissement, les quatre
directeurs ou proviseurs font partie d'office de notre échantillon pour
le questionnaire les concernant. Cela donne un tableau récapitulatif de
personne à enquêter comme suit dans le tableau :
Tableau 7 : Echantillon de départ par
établissement
Population Etablissement
|
Elèves
|
Parents d'élèves
|
Chefs
d'établissement
|
Lycée Wendpouiré de Saaba
|
74
|
25
|
1
|
Collège Municipal de Saaba
|
15
|
5
|
1
|
Lycée Sana Hippolyte de Saaba
|
19
|
6
|
1
|
Groupe scolaire
Guinkouma de Saaba
|
12
|
4
|
1
|
Total
|
120
|
40
|
4
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
50
I.5.La méthode de collecte de données
Dans le cadre de notre étude, nous avons eu recours
à une enquête par questionnaire qui a consisté à
poser une série de questions relatives à la situation familiale,
à la vie scolaire et extra-scolaire de l'élève. Ces
questions visaient à explorer certaines pratiques familiales de
l'apprenant en rapport avec son environnement scolaire ainsi qu'à son
rendement.
L'administration des questionnaires a été
directe, c'est-à-dire qu'ils ont été remplis par
enquêtés eux-mêmes. Nous tenons à préciser que
la technique utilisée pour le choix de la population de
l'échantillon à consister en un procédé
d'échantillonnage raisonné qui suppose les éléments
de la population a été choisis à partir d'un
critère spécifique.
En déterminant les différentes cohortes par
population et en collaboration avec l'administration scolaire, il leur a
été demandé de dispatcher le questionnaire de
manière aléatoire à toute les filles qui remplissaient les
conditions d'éligibilité (être résidante de la
commune rurale de Saaba et fréquentée un des
établissements échantillonnés).
Ces mêmes filles, de manière aléatoire
sont chargées de faire remplir le questionnaire auprès de leurs
parents ou tuteurs. Le questionnaire adressé auprès des
responsables d'établissements échantillonnés qui sont au
nombre de quatre(4) a été similaire à celui des
élèves et parents d'élèves.
Nous avons opté pour une administration par
l'enquêté lui-même pour divers raisons : elle donne plus de
temps et de marge de manoeuvre à l'enquêté de donner des
réponses pertinentes et sans pression.
L'administration du questionnaire des élèves
filles auprès des parents à une vision sensibilisatrice sur
l'importance de l'éducation des filles et de permettre aux parents de
comprendre l'influence de certaines pratiques pouvant nuire à
l'éducation de leur progéniture.
+ Quelques éléments descriptifs du
questionnaire adressé aux filles des lycées et
collèges.
Le questionnaire soumis aux filles comporte cinquante-huit
(58) items portant sur différents aspects pouvant aider dans la
compréhension de la déperdition scolaire des filles en zone
périurbaine.
La première rubrique représente la phase
d'identification de l'élève telle que son genre ou sexe, le lieu
d'habitation (chez le père, chez la mère, chez les deux parents,
chez un tuteur), la profession des parents, le vécu scolaire dans le
ménage, etc.
Le second axe nous renseigne sur les données
socio-économiques, la situation scolaire de l'élève. A ce
niveau, nous avons cherché à exploiter les informations sur les
questions de retard, d'absence, le vécu quotidien de
l'élève à l'école.
51
Quant à la troisième partie, elle abordait la
vie scolaire des filles à proprement parlé en mettant un accent
sur la place des parents dans la scolarisation de leurs filles. A propos, nous
avons cherché essentiellement à savoir si les parents
s'impliquent ou non dans la vie scolaire de leurs enfants et leur perception de
la scolarisation des filles par rapport à celle des garçons.
Enfin, la partie portant sur les conditions de vie
extra-scolaire tente de cerner le quotidien de ces filles et le rôle
qu'elles jouent dans la vie du ménage. Dans cette rubrique, il est
demandé aux filles d'estimer leur temps de participation aux
différentes activités socio-économiques, domestiques et
scolaires par jour. Ainsi que l'influence de ces activités sur leur
rendement scolaire.
+ Quelques éléments descriptifs du
questionnaire adressé aux parents d'élèves de
la commune
Le questionnaire adressé aux parents
d'élèves de la commune rurale de Saaba est similaire à
celui des filles avec une nette différence au niveau du nombre de
questions. Contrairement à celui des filles qui comporte un nombre
important de question, celui des parents est nettement réduit mais
faisant la synthèse des questions posées aux filles. Il comprend
vingt-trois questions portant sur l'identification, la perception de la
scolarisation des filles et de l'influence que peut avoir les
différentes activités sur le rendement scolaire. Quelques
questions tentent de cerner le vécu quotidien des filles sous tutorat
dans des ménages qui ont la charge de ces filles. Aussi, la
participation des parents aux différentes activités de l'APE ou
AME, en somme l'intérêt accordé à ces structures qui
interviennent dans l'éducation et le bien-être des
élèves.
+ Quelques éléments descriptifs du
questionnaire adressé aux chefs
d'établissements
Cette partie est similaire à un guide d'entretien car
elle est beaucoup qualitative avec des questions ouvertes faisant appel
à des commentaires sur la situation scolaire des filles dans les
établissements dont ils ont la charge. L'effectif des filles au cours
des deux dernières années ainsi que leur état de
redoublement, de promotion et d'abandon.
Des items sur les activités socio-économiques
et domestiques sont portés à l'appréciation du chef
d'établissement qui, pour nous vit au quotidien les difficultés
que vivent ces filles en générale et celles sous tutorat en
particulier.
Une autre partie concerne les suggestions et recommandations
à toutes les sphères de décision pour améliorer le
rendement scolaire des filles.
I.6.Le mode de saisie et de traitement des
données
En considérant le fait qu'il y a eu des questions
ouvertes avec des éléments de justification à l'appui,
nous avons jugé convenable de procéder à un traitement
manuel de certaines données. Par contre, nous avons eu recours à
un logiciel de traitement de données statistiques dénommé
SPSS
52
(Statistical Package for Social Sciences, version 14) pour la
saisie et le traitement de certaines données quantitatives
collectées.
I.7. Le déroulement de l'enquête
La phase empirique appelée aussi enquête de
terrain s'est déroulé en deux moments. Le premier consiste
à faire un pré enquête et de tester le questionnaire pour
avoir une première idée de sa compréhension auprès
des enquêtés, vu que le niveau de compréhension
diffère d'un individu à un autre. Elle consiste à aider
dans le choix de certaines questions au détriment d'autre dans
l'élaboration définitive de notre questionnaire.
Cette phase s'est déroulée du 8 au 9 Janvier
2013 au Lycée Bogodogo et au Collège Bogodogo auprès de
quelques élèves et à différents niveaux
d'étude.
L'enquête proprement dite est le deuxième moment
du terrain. Elle est la phase la plus difficile car elle nécessite
plusieurs allers et retours sur le terrain pour le dispatching des
questionnaires et la collecte des données dans les différents
établissements. Cette phase s'est déroulée du 5 au 20 Mars
2013 dans les établissements échantillonnés de la commune
rurale de Saaba.
I.8.Les difficultés rencontrées
Comme tout travail de recherche et à fortiori pour un
néophyte en la matière, il est évident que des
difficultés de tout ordre ne manqueront pas dans la réalisation
de ce travail.
En effet, lorsque nous entreprenons de travailler sur la
déperdition scolaire des filles dans la commune rurale de Saaba, nous
n'avons jamais imaginé que nous serions confrontés à un
problème de documentation. Une documentation traitant
spécifiquement de la déperdition scolaire des filles fait
défaut dans les rayons de la bibliothèque de l'ENS et de
l'Université de Koudougou à part quelques mémoires et des
documents traitant de l'échec scolaire en général. Pour ce
faire, nous étions par moment donné contraint de nous rendre
à Ouagadougou où on pouvait espérer avoir des documents
appropriés. Par moment, il fallait se rendre dans des ONG oeuvrant dans
la scolarisation des filles avec des multiples démarches administratives
qui ne facilitent pas la recherche. Nous étions des fois contraint
d'acheter des oeuvres spécialisés qui ne sont pas disponibles
dans les rayons de nos bibliothèques mais avec quels moyens ? Les frais
de mémoire qui était supposé nous aider dans le travail
tardaient à nous être donnés.
Donc l'aspect financier a beaucoup joué dans la
réalisation de ce travail. Une des difficultés et non des
moindres était le temps matériel consacré eu travail de
recherche. En effet, il fallait concilier stage de terrain qui dure six(6) mois
et travaux de recherche. Ces entités étant antinomiques, il y a
risque d'oubli de l'un au profit de l'autre. La durée du stage ne
facilite pas le travail de terrain et de rédaction.
53
La difficulté majeure réside dans la collecte
des données auprès des chefs d'établissements et autres
personnels de soutien chargés de ventiler les outils. Ces derniers sont
peu réceptifs à nos doléances malgré le fait que
nous soyions muni d'un document officiel émanant de la Direction
Régional des Enseignements Secondaire et Supérieur de la
Région du Centre. Ce document nous autorise à effectuer des
enquêtes auprès des établissements. Contrairement à
certains chefs d'établissement qui nous ont facilité la
tâche en s'impliquant dans la collecte et dans de meilleurs
délais, d'autres par contre ne nous ont pas rendu la tâche facile.
La preuve en ait qu'au moment où nous dépouillons les
données, d'autres questionnaires ne nous sont pas encore parvenus
malgré la taille réduite de notre échantillon. Le taux
élevé de rétention s'explique et joue sur la taille de
notre échantillon de départ qui se trouve modifier à la
fin.
54
CHAPITRE II : LA PRESENTATION DES DONNEES DE
L'ENQUETE
Comme précédemment mentionné, nous avons eu
recours, outre la recherche documentaire, à l'enquête par
questionnaire afin de pouvoir obtenir un certain nombre de données pour
la présente étude.
Le tableau ci-dessous nous renseigne sur le nombre de
questionnaire remis par catégorie et ceux récupérés
selon les établissements échantillonnés.
Tableau 8 : Recouvrement des questionnaires par
établissement
Fiches
Etablissements
|
Elèves
|
Parents d'élèves
|
Chefs
d'établissement
|
Lycée Wendpouiré de Saaba
|
60
|
14
|
1
|
Collège Municipal de Saaba
|
14
|
5
|
1
|
Lycée Sana
Hippolyte de Saaba
|
19
|
5
|
0
|
Groupe scolaire Guinkouma de Saaba
|
10
|
4
|
1
|
Total
|
103
|
29
|
3
|
Taux de réalisation
|
85,83%
|
72,5%
|
75%
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Sur un total de 120 questionnaires partagés aux filles
dans les différents établissements, 103 d'entre eux ont
été remplis et reçus soit un taux de réalisation de
85,83%.
Pour ce qui est des parents d'élèves qui
étaient au nombre de 40, seulement 29 ont eu un écho favorable et
cela représente un taux de 72,5%.
En ce qui concerne les chefs d'établissement qui sont
au nombre de 4, on a enregistré une absence qui équivaut à
un taux de réalisation de 75%. Ces différents taux de
réalisation se situent au-delà des 2/3 de la population totale au
départ à enquêter. Ce taux pour nous, est satisfaisant et
nous permet de mener notre analyse.
II.1. LA PRESENTATION GLOBALE DES RESULTATS
La présentation des résultats de nos
enquêtes auprès des filles, parents d'élèves et
chefs d'établissement suit quatre axes majeurs.
Une toute première partie présentera les
données sur la situation socio-économique et éducative des
filles et de leur origine familiale dans l'optique de nous permettre d'avoir
une vue beaucoup
55
plus large sur le problème. En effet, cet état
de lieux s'avère nécessaire car les hypothèses
découlent du problème général et concerne des
éléments de l'échantillon répondant à des
critères spécifiques au problème.
Une autre partie qui se fixe pour objectif d'analyser les
problèmes de manière spécifique et par hypothèse
sera subdivisé en trois parties. La première partie
s'intéressera à la participation des filles ayant des parents
analphabètes aux activités socio-économiques et
domestiques. La seconde partie présentera le degré d'implication
des parents analphabètes dans la vie scolaire des filles. Enfin la
troisième partie s'articulera sur les conditions de travail et
d'étude des filles sous tutorat dans les ménages.
II.1.1. La situation socio-économique et
éducative des filles
Dans cette rubrique, nous avons analysé les
différents mobiles pouvant accroitre la participation des filles aux
activités domestiques et économiques. Le niveau d'instruction est
un des facteurs clé pouvant entretenir des pratiques qui sont de nature
à handicaper l'apprentissage des filles. Le tableau ci-dessous ressort
les différents niveaux d'instruction qui cohabite dans les 103
ménages dont sont issues les filles que nous avons
enquêtées.
Tableau 9 : Etat de niveau d'instruction croisé
père-mère
Père
Mère
|
Analphabète
|
Primaire
|
Secondaire
|
Supérieur
|
Analphabète
|
40
|
15
|
4
|
0
|
Primaire
|
6
|
7
|
8
|
1
|
Secondaire
|
4
|
2
|
10
|
3
|
Supérieur
|
0
|
0
|
0
|
3
|
Total
|
50
|
24
|
22
|
7
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Le tableau N° 9 montre le taux élevé de
couple analphabète 40 soit un taux de 38,83% de l'effectif total des
ménages dont sont issues les filles enquêtées (103).Nous
voyons que notre population est à domination analphabète.
56
Tableau 10 : Niveau d'instruction des parents par sexe
Père
|
Niveau
d'instruction
|
Mère
|
Niveau
d'instruction
|
Analphabète
|
49
|
Analphabète
|
60
|
Primaire
|
25
|
Primaire
|
20
|
Secondaire
|
22
|
Secondaire
|
18
|
Supérieur
|
7
|
Supérieur
|
5
|
Décédé
|
0
|
Décédé
|
0
|
Total
|
103
|
Total
|
103
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
L'analphabétisme des parents par sexe sur les 103
élèves auprès desquelles nous avons approché est
fortement présente soit 58,25% chez les mères contre 49 au niveau
des pères soit 47,57% de l'effectif des parents des filles. Les
mères sont les plus touchées par l'analphabétisme comme le
dénote le tableau ci-dessus (tableau 10).
Tableau 11 : Profession des parents des filles
Profession
|
Père
|
Profession
|
Mère
|
Cultivateur
|
58
|
Cultivatrice/ménagère
|
87
|
Fonctionnaire
|
21
|
Fonctionnaire
|
4
|
Profession libérale
|
14
|
Profession libérale
|
3
|
Commerçant
|
9
|
Commerçant
|
9
|
Eleveur
|
1
|
Eleveur
|
0
|
Décédé
|
0
|
Décédé
|
0
|
Total
|
103
|
Total
|
103
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Les agriculteurs sont les plus représentés
quand on se situe chez les pères (56,63%) de famille et les mères
(84,44%).Cette catégorie socio professionnelle représente plus de
la moitié de population d'étude. Il est à remarquer que
les mères sont les plus présentes dans les activités
domestiques et manuelles (cultivatrices et ménagère).
Tableau 12: Etendu des ménages
Membres
|
Effectif
|
Fréquence
|
Moins de 5 membres
|
8
|
7,76
|
5-9 membres
|
70
|
67,96
|
10-15 membres
|
20
|
19,41
|
16-20 membres
|
2
|
1,94
|
21 membres et plus
|
3
|
2,92
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
57
Les différents ménages dont sont issues les
filles sont dominés par ceux ayant une taille de membre compris entre 5
à 9 membres (70 soit 67,96%).La charge familiale des parents est
importante pour plus de la moitié des familles dont sont issues les
filles. Une charge familiale élevée influe nécessairement
sur le mode de gestion à adopter par les parents pour assurer la survie
des membres de la famille.
Tableau 13 : Nombre d'enfants scolarisés par sexe
Sexe
Tranche
|
Effectif de garçons
|
Effectif de filles
|
1-2 élèves
|
58
|
46
|
3-4 élèves
|
18
|
49
|
5-6 élèves
|
1
|
6
|
7-8 élèves
|
0
|
0
|
9 élèves et plus
|
0
|
0
|
Sans réponse
|
2
|
2
|
Total
|
79
|
103
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Ce tableau montre que les filles sont plus présentes
en termes de scolarisation dans les familles par rapport à celui des
garçons qui sont présents dans les 79 familles soit 76,66% des
familles. La tranche d'élèves les plus dominants sont celles
ayant entre 1 à 2 élèves et 3 à 4
élèves tout sexe confondu.
Tableau 14 : La distance domicile-école parcourue par les
filles par jour
Tranche de distance
|
Effectif
|
Fréquence
|
Moins de 1 Km
|
4
|
3,88
|
1-2 Km
|
41
|
39,80
|
3-4 Km
|
26
|
25,24
|
5-6 Km
|
13
|
12,62
|
7-8 Km
|
9
|
8,73
|
Plus de 8 Km
|
10
|
9,71
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Seulement 4 filles soit 3,88 % de l'effectif total sont les
plus nanties et parcourent une petite distance pour se rendre à
l'école les jours de classe. La dispersion des ménages dans
l'espace et la concentration des établissements d'enseignement
secondaire dans des zones spécifiques éloignent davantage les
élèves de leur lieu d'apprentissage. Ce tableau montre que les
filles fournissent un effort considérable pour rejoindre les classes
chaque jour. Qu'en est-il du moyen de locomotion pour se rendre en classe ?
58
Tableau 15: Moyen de locomotion
Moyen de locomotion
|
Effectif
|
Fréquence
|
À pied
|
39
|
37,86
|
À vélo
|
60
|
58,25
|
À moto
|
4
|
3,88
|
En bus/voiture
|
0
|
0
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
On remarque que le vélo et la marche sont les moyens
de locomotion les plus utilisés pour rallier les jours de cours domicile
et école. Les cyclistes représentent 58,25% contre 37,86%
d'élèves se rendant en classe à pied. Aussi bien que les
moyens de locomotion permettent un temps soit peu de réduire le temps
mis, mais qu'en est il de cette variable sur la durée journalière
pour rejoindre les classes ?
Tableau 16 : Temps de ralliement journalier
domicile-école
Tranche de temps
|
Effectif
|
Fréquence
|
Moins de 15 mn
|
14
|
13,59
|
Entre 15 et 30 mn
|
27
|
26,21
|
Entre 30 et 45 mn
|
35
|
33,98
|
Entre 45 et 60 mn
|
22
|
21,35
|
Plus de 60 mn
|
5
|
4,85
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Le tableau fait ressortir que plus de 75% des filles mettent
au moins 15 minutes pour rejoindre les classes et le pic est détenu par
quelques 5 élèves qui mettent plus d'une heure sur la route de
l'école. Ces facteurs distance-moyen de locomotion et temps mis aura une
incidence sur la ponctualité et assiduité aux cours.
Tableau 17 : Degré de ponctualité et
d'assiduité aux cours
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
58
|
56,32
|
Non
|
45
|
43,68
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
On voit à travers ce tableau que 45 filles soit 43,68
% des filles ont un souci de ponctualité et d'assiduité aux cours
et ce pour des raisons diverses que nous verrons dans le tableau suivant qui
fait un état sur les motifs et mobiles soutenant ces retards.
Tableau 18: Mobiles des différents retards
enregistrés
59
Raisons
|
Effectif
|
Fréquence
|
Travaux domestiques
|
16
|
35,55
|
Distance éloignée
|
9
|
20
|
Panne de vélo/moto
|
12
|
26,66
|
Maladies
|
0
|
0
|
Manque de moyen de locomotion
|
7
|
15,55
|
Obligation maternelle (allaitement...)
|
1
|
2,22
|
Total
|
45
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Ce tableau qui met en relief les effectifs des filles en
retard et différentes raisons montrent que les travaux domestiques
(35,55%) occupent le haut de l'échelle comme raison principale
occasionnant les retards chez les filles. Les travaux domestiques sont suivis
par les pannes de moyens de déplacement (26,66%) et l'éloignement
du domicile et de l'école (20%).
Tableau 19: Utilisation du temps de pause entre 12 H et 15H
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Reste à l'école
|
43
|
41,74
|
Rentre à la maison
|
60
|
58,26
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Sur l'effectif des 43(soit 41,74%) filles qui restent
à l'école à la pause en attendant la reprise à 15
H, les mobiles de ce choix nous paraissent originaux et stratégiques. En
effet, 20(soit 46,51%) d'entre elles affirment que le choix de rester à
l'école leur permet de réviser les leçons, vu qu'à
la maison il est difficile de se concentrer contre 23(soit 53,49%) qui
associent deux mobiles comme la révision et la fuite des travaux
domestiques. Il est évident que lorsqu'une situation perdure comme ce
qui est des travaux domestiques à répétition et sans
relâche, des stratégies sont développées pour tenter
d'y remédier.
Les lieux de restauration quant à celles qui restent
à l'école sont variés, la cantine pour les unes et
marché de Saaba, kiosques et vendeuses de met à l'école
pour les autres. Sauf une minorité de filles(5) qui déclarent ne
pas déjeuner à la pause par manque de moyens financiers.
Pour ce qui est du gouter de la recréation, 41 d'entre
elles (soit 39,80%) déclarent ne pas en prendre contre 62 (soit 60,20%)
qui mangent à la recréation. Cette abstinence ou privation de
manger à la recréation est soutenu par le manque d'argent de
poche donné aux élèves. La pauvreté des
ménages fait que certains parents sont dans l'incapacité de
subvenir à quelques besoins élémentaires de leur
progéniture.
60
Les charges scolaires étant une des conditions de
scolarisation, beaucoup de personnes interviennent dans la cellule familiale
pour porter mains forte dans la scolarisation des enfants en prenant en charges
les dépenses liés à l'éducation des filles. Le
tableau ci-dessous montre la part de contribution des différents
intervenants dans les charges scolaires des filles.
Tableau 20 : Prise en charge des dépenses scolaires des
filles
Intervenants
|
Effectif
|
Fréquence
|
Père
|
39
|
37,86
|
Mère
|
14
|
12,59
|
Père/Mère
|
33
|
32,03
|
Tuteur
|
13
|
12,62
|
Frère/soeur
|
3
|
2,91
|
Parrain/marraine/ONG
|
1
|
0,97
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Les pères restent les plus gros intervenants dans les
charges scolaires (37,86%) contre les mères dont la contribution n'est
guère négligeable (12,59%) et qu'il faut saluer à sa juste
valeur. La plus grande contribution vient de l'association père et
mère et cela pour 33 filles soit 32,03% des interventions. Ne perdons
pas de vue la contribution des tuteurs, frère, soeur et ONG qui prennent
en charge ces filles dans leur éducation. Cela montre que
l'éducation en général, concerne tous les membres de la
famille et même des individus extérieurs à la famille.
Le parcours scolaire des élèves en
générale, et des filles en particulier ne se fait pas sans
difficultés. Le parcours de certaines d'entre elle se fait sans
obstacles c'est-à-dire de promotion mais d'autres par contre connaissent
un état de redoublement, d'abandon et d'exclusion. Le tableau qui va
suivre montre le parcours scolaire des 103 filles.
Tableau 21 : Parcours scolaire des filles
enquêtées
Cursus
|
Non
|
%
|
Oui
|
%
|
Total
|
Redoublemen t
|
48
|
46,6
|
55
|
53,4
|
100
|
Abandon
|
102
|
99
|
1
|
1
|
100
|
Exclusion
|
102
|
99
|
1
|
1
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Le tableau récapitulant le parcours scolaire des
filles fait ressortir que 53,4% d'entre elle ont déjà
redoublé, une exclusion et un abandon avant de revenir sur les bancs.
Tout en sachant que chaque élève a la possibilité de
redoubler plusieurs fois, il suffit de changer d'établissement surtout
privé pour continuer sa scolarité. L'analyse de la
fréquence de redoublement fait ressortir que sur les 55
61
filles ayant déjà redoublé : 43 d'elles
(soit 78,18%) ont redoublé une fois, 11 autres deux fois (soit 20%) et
une seule trois fois (soit 1,81%).
Les cours de soutien sont une alternative permettant de
renforcer certains cours non assimilés en classe avec des exercices
d'applications. Les répétiteurs sont dans une certaine mesure un
appui nécessaire aux élèves en difficulté. En ce
qui concerne notre échantillon aucune élève ne
bénéficie de cours de soutien ni à l'école, ni
à domicile.
Les devoirs de classe permettent aux enseignants
d'évaluer le niveau des élèves mais il arrive que des
élèves manquent à un devoir pour une raison ou une autre.
Sur les 103 élèves, seulement 19 ont manqué à des
devoirs pour cause de maladie.
Pour ce qui est de la non-participation à une
journée de cours et plus, le tableau ci-dessous relate cet état
de fait chez les filles de la commune de Saaba.
Tableau 22: Non-participation à au moins une
journée de cours
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
36
|
34,95
|
Non
|
67
|
65,05
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Pour ces cas d'absence, 36 filles soit 34,95% de la
population déclarent avoir manqué à au moins une
journée de cours contre 67 filles qui sont assidues. Les raisons de
cette non-participation sont essentiellement la maladie (77,78%), raisons
sociales (8,33%), activités familiales (8,33%) et l'expulsion pour
non-paiement de frais de scolarité à 5,55%.Meme si toutes les
conditions sont réunies pour une scolarité sans problème,
qu'en est il du temps libres les soirs réservés à
l'apprentissage et la révision ?
Tableau 23 : Disposition du temps libre les soirs pour la
révision
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
66
|
64,07
|
Non
|
37
|
35,93
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
On remarque qu'une part non négligeable (35,93%) de
filles qui ne disposent pas d'assez temps les soirs pour se consacrer à
la révision une fois à domicile. Parmi ces 37 filles qui ne
disposent pas d'assez de temps à la révision, 36 d'entre elle en
sont empêchées à cause des travaux domestiques. Seulement
une fille consacre son temps du soir aux activités commerciales. Pour
celles qui avouent
62
avoir du temps libre pour la révision, le domicile
reste le lieu privilégié (73,78%) suivi des abords de la route
sous les lampadaires (15,89%) et chez les voisins (10,33%).
Les parents ont un rôle essentiel à jouer dans
l'apprentissage de leurs enfants. Plus ceux-ci accordent un grand
intérêt à travers une bonne implication, plus les
élèves se verront dans l'obligation de s'appliquer dans
l'apprentissage. Les tableaux ci-dessous (tableau 24 et 25) relatent la
répartition par degré d'implication et par intérêt
accordé aux résultats scolaire de leurs filles. Tableau 24 :
Implication des parents dans l'apprentissage de leurs filles
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
39
|
37,86
|
Non
|
64
|
62,14
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Tableau 25 : Intérêt accordé aux
résultats scolaires par les parents
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
98
|
95,14
|
Non
|
5
|
4,86
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Les résultats montrent que les parents accordent un
intérêt sans précèdent aux résultats
scolaires de leurs filles (95,14%), mais ne s'impliquent pas suffisamment dans
leur apprentissage (62,14%).Cette non implication dans les apprentissages
s'explique par l'analphabétisme des géniteurs. L'idéale
serait que l'implication soit la même que l'implication pour le bien
être de la vie scolaire des filles. Les soutiens que les filles
reçoivent de la part de leurs parents sont de divers ordres et peuvent
être combiné pour rechercher l'adhésion des filles et les
permettre de mieux s'appliquer dans les études.
-Soutien moral concerne 54 filles, représentant 52,42% de
l'effectif des filles ;
-Soutien matériel concerne 7 filles avec un pourcentage
de 6,79 % de l'effectif ;
-Le soutien financier intéresse 11 filles soit 10,67 % de
l'effectif ;
-Seize(16) filles reçoivent des soutiens financiers,
moraux et matériels et représentent 15,53% ; -Seulement 10
d'entre elles bénéficient de soutiens matériels et moraux
soit 9,70%.
Les personnes principales soutenant les filles dans leur
scolarité sont les pères qui occupent la première place
avec 43,68% des intervenants. Les mères qui sont au nombre de 37
à soutenir leurs filles et représentent 37,92 % du soutien. Les
frères et soeurs ne sont pas à négliger car ils sont 12
à soutenir leurs soeurs et cela représente 11,65 % des
interventions. Les tuteurs jouent un rôle
63
important en termes de soutien scolaire, 9 filles
bénéficient de soutien de la part de leurs tuteurs
représentant 8,73 %.
Ces différents soutiens sont appréciés
positivement et à l'unanimité par les 103 filles qui en
bénéficient. Ces différents soutiens dont nous faisons cas
visent à permettre aux filles de rester le plus longtemps possible et
d'aller le plus loin possible à l'école.
En terme de poursuite et de niveau d'arrêt des
études pour les filles, 101 filles soit 98,05 % pensent qu'une fille
devrait aller jusqu'au supérieur contre deux d'entre elles qui pensent
qu'elles devraient arrêter les études au secondaire. Pour celles
qui pensent qu'elles devraient arrêter les cours au secondaire, elles
évoquent les raisons de mariage surtout.
Par moment, des filles pour une raison ou une autre
abandonnent l'école. Nous avons demandé aux 103 filles si elles
ont connaissance des filles qui ont abandonnées les classes. Et les
réponses que nous avons enregistré démontrent que 76
d'entre elles ont connaissance d'au moins une fille de cette situation contre
27 qui n'en connaissent pas. Sur les 76 filles ayant répondu
positivement, les mobiles occasionnant ces abandons sont
récapitulés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 26 : Raisons d'abandon des filles
Raisons
|
Effectif
|
Fréquence
|
Non-paiement de scolarité
|
37
|
48,68
|
Grossesses précoces et indesirées
|
18
|
23,68
|
Mariage précoce ou forcé
|
9
|
11,84
|
Maladies
|
0
|
0
|
Discorde avec les parents
|
5
|
6,57
|
Quête d'emploi (domestique)
|
3
|
3,94
|
Manque de soutien
|
4
|
5,26
|
Total
|
76
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Les différents taux récapitulés
auprès des filles montrent que la responsabilité des parents est
grande dans l'abandon scolaire de leur progéniture. Le non-paiement des
frais de scolarité occasionne des renvois temporaires mais peut
constituer un des mobiles si cela se fait à répétition et
sur les mêmes élèves. Les grossesses indesirées et
mariages précoces occupent une place de choix dans l'abandon scolaire
des filles. Les autres mobiles tels la discorde avec les parents, le manque de
soutien et la quête d'un emploi rémunérateur ne sont pas
à négliger.
Les travaux domestiques jouent un rôle majeur dans
l'éducation de la jeune fille, ces travaux préparent les filles
à bien jouer leur rôle dans leur vie future de femme au foyer. Il
faut savoir que tout excès est nuisible et c'est le cas des
activités domestiques dont les filles exercent à longueur de
journée. Il nous est paru nécessaire de demander aux filles leur
appréciation sur les travaux
64
domestiques. Les opinions recueillis auprès des filles
montrent que 42 filles soit 40,77 % de filles qui apprécient les travaux
domestiques de façon négative contre 61 filles soit 59,23 % qui
les trouve positif et contribuant à leur éducation.
Les différents stéréotypes
véhiculés dans nos sociétés confinant la femme
à des tâches domestiques donc il est compréhensible que les
filles trouvent certaines activités normales et spécifiquement
féminines.
En dehors des heures de classes, les filles s'investissent dans
diverses activités que nous pouvons voir à travers ce tableau
ci-dessous.
Tableau 27 : Occupation des filles en dehors des heures de
cours
Activités concernées
|
Effectif
|
Fréquence
|
Commerciale uniquement
|
1
|
0,97
|
Domestique uniquement
|
17
|
16,50
|
Scolaire uniquement
|
26
|
25,24
|
Commerciales et domestiques
|
0
|
0
|
Commerciales et scolaires
|
1
|
0,97
|
Domestiques et scolaires
|
45
|
43,68
|
Domestiques-scolaires-commerciales
|
13
|
12,61
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Une analyse de la participation des filles à des
activités domestiques, commerciales et scolaires montre une part
importante de temps réservée aux activités scolaires et
domestiques en dehors des heures de classe. Mais une participation
simultanée à deux activités(domestiques et scolaires)
concerne près de la moitié de notre
échantillon(43,68%).Par contre, on enregistre 26 filles qui ne
participent à aucune des corvées domestiques et activités
commerciales, mais consacrent tous leurs temps aux activités
scolaires(révisions, exercices...).Les filles dans ce cas de situation
représentent les 1/4 de l'échantillon (25,24%).Aussi, une partie
importante de filles (13) cumulent les trois activités en dehors des
heures de cours. Il est tout à fait évident que ces derniers ne
bénéficient d'aucun repos en dehors des cours.
Nous avons tenté de comprendre si les garçons
vivaient le même traitement que les filles en termes de participation aux
différentes activités. Les réponses se lisent à
travers le tableau suivant.
65
Tableau 28: Participation des garçons aux
activités domestiques et commerciales
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
47
|
45,63
|
Non
|
56
|
54,37
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Ces différentes réponses des filles montrent
une grande implication des filles dans les activités domestiques et
commerciales que les garçons. Plus de la moitié des filles
(54,37%) déclarent qu'elles sont laissées à elle seule
dans l'exécution de ces tâches domestiques et commerciales contre
47 filles soit 45,63 % de l'effectif qui bénéficient d'un
accompagnement des garçons dans ces activités.
A la question de savoir s'il existerait des activités
spécifiquement féminines, les filles déclarent 58,26 % par
l'affirmative contre 41,74 % qui pensent que les garçons peuvent
exécuter les mêmes taches qu'elles. Pour celles qui pensent qu'il
y aurait des activités spécifiquement féminines, elles
font allusion à la garde des enfants, cuisine, lessive, vaisselle,
aménagement, entretien et éducation des enfants comme si les
garçons étaient exemptés de ces tâches. Cela met en
valeur les stéréotypes sexistes véhiculés dans nos
sociétés confinant ainsi les jeunes filles à des
tâches domestiques. En effet, ces activités ne sont pas sans
conséquences sur l'éducation des filles, voire même leur
assiduité aux cours.
Il faut ajouter que la totalité des filles
enquêtées (100%) s'investissent plus dans les mêmes
activités ci-dessus énumérées (Tableau 27) pendant
les weekends, moment supposé être de repos pour elles.
Les congés et les vacances sont pour elles le moment
propice pour s'investir dans des AGR (Activités
Génératrices de Revenus) à leur propre compte ou à
coté de leurs parents. On enregistre 62 filles sur les 103 qui exercent
une activité commerciale les congés et vacances. Les
différentes destinations des retombés issus de ces
activités lucratives sont compilées dans le tableau suivant
(tableau 29).
66
Tableau 29 : Destination des économies
Destination
|
Effectif
|
Fréquence
|
Paiement de scolarité
|
3
|
4,83
|
Achat de fournitures
|
7
|
11,29
|
Paiement de loyer
|
1
|
1,61
|
Aide des parents en dépenses scolaires
|
28
|
45,16
|
Achat d'habillement
|
22
|
35,48
|
Aider le tuteur dans ses dépenses
|
1
|
1,61
|
Total
|
62
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Dans l'optique de savoir ce que pensent les filles sur leurs
conditions d'apprentissage en rapport à celles des garçons, les
différentes réponses sont présentées dans ce
tableau (tableau 30).
Tableau 30 : Degré d'appréciation de la condition
d'étude fille-garçons
Degré d'appréciation
|
Effectif
|
Fréquence
|
Moins bonne
|
19
|
18,44
|
Passable
|
26
|
25,24
|
Bonne
|
33
|
32,03
|
Meilleure
|
25
|
24,27
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Pour les filles ayant une condition d'étude passable
et moins bonne que celle des garçons soit 45 filles et
représentent 43,68 % de l'effectif des filles enquêtées.
Comme solutions proposées par ces filles pour
améliorer leur rendement et leur permettre de travailler dans de bonnes
conditions, elles préconisent la réduction des travaux
domestiques. En effet, elles affirment que les différents travaux les
empêchent de se concentrer et d'être assidues et attentives aux
cours, la fatigue les en empêchent à plus forte raison la
révision des leçons qui se trouve être compromise.
Dans l'optique de mieux cerner le phénomène de
la déperdition scolaire chez les filles, nous avons étendu notre
population aux parents d'élèves de la commune de Saaba et ayant
leurs enfants qui fréquentent les établissements dont nous avons
enquêté les filles. Toutes nos hypothèses prennent en
compte les parents d'élèves car ceux-ci entretiennent des
pratiques qui sont de nature à faire obstruction à la
scolarisation des filles.
Les parents d'élèves sont des informateurs
privilégiés pour notre étude. Pour ce faire, nous avons
compilé le profil des parents d'élèves
enquêtés dans le tableau suivant en fonction de leur niveau
d'instruction et statut socio professionnel. Le niveau d'instruction et le
statut socio professionnel
67
sont des indicateurs pertinents dans la compréhension
de certains comportements des parents d'élèves.
Tableau 31 : Profil d'instruction des parents
d'élèves enquêtés
Niveau d'instruction
|
Effectif
|
Fréquence
|
Analphabète
|
9
|
31,03
|
Primaire
|
5
|
17,27
|
Secondaire
|
12
|
41,36
|
Supérieur
|
3
|
10,34
|
Total
|
29
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Les différentes données recueillies
auprès des parents d'élèves font état d'une
prédominance de ceux ayant le niveau secondaire à 41,36% contre
quelques parents ayant un niveau d'instruction atteint le supérieur
(10,34%).Par contre les analphabètes occupent une place de choix car
représentant plus du 1/3 de la population. On enregistre seulement 5
parents d'élèves ayant atteint le niveau primaire. Le niveau
d'instruction influencera les attitudes à l'égard de la
scolarisation des filles.
Tableau 32 : Profil professionnel des parents
d'élèves
Profession
|
Effectif
|
Fréquence
|
Cultivateur
|
12
|
41,37
|
Fonctionnaire
|
11
|
37,93
|
Profession libérale
|
3
|
10,34
|
Commerçant
|
1
|
3,44
|
Ménagère
|
2
|
6,88
|
Total
|
29
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Le profil professionnel reste dominé par les
cultivateurs (41,37%), cela s'explique par le fait que l'on se situe dans une
commune rurale et l'agriculture reste l'activité principale dans ces
zones. Une part importante de fonctionnaires (37,93%) à cause de
l'implantation des services déconcentrés et de la
proximité avec la capitale. Quelques parents d'élèves
s'exercent dans le commerce (3,44%) et autres professions libérales
(10,34%) dans la commune.
68
II.1.2.L'utilisation du temps des filles ayant des
parents analphabètes dans les activités socio-économiques
et domestiques
L'analyse de la participation des filles issues de parents
analphabètes aux activités socio-économiques et
domestiques s'intéressera à une catégorie de parents.
Etant donné que dans un ménage il est possible de rencontrer des
niveaux d'instruction différents dans un couple ; nous nous sommes
intéressé à l'analphabétisme totale des parents.
C'est à dire analphabètes de père et de mère et
cela concerne 40 ménages (tableau 9) de notre échantillon. Les
couples analphabètes représentent 38,83% de la population.
L'utilisation abusive du temps des filles au profit des
corvées domestiques se lit à travers ce graphique (graphique 3)
qui montre que sur l'effectif total des filles issues de ces ménages
type (analphabètes), une part importante de filles exerce ces
activités. Sur les 40 filles issues de ces ménages, 27 d'entre
elles soit 67,50% participent aux activités domestiques les soirs une
fois à la maison contre 13 d'entre elles qui n'y participent pas et
représentent 32,50% de l'effectif des filles. Plus de la moitié
de l'effectif n'échappe pas aux corvées domestiques pendant que
les 13 autres s'investissent dans d'autres domaines (repos, révision.
.).Parmi les 27 filles qui s'investissement après les cours dans les
activités domestiques ,21 affirment ne pas disposer d'assez de temps aux
révisions des leçons contre 6 qui affirment avoir toujours du
temps de révision après ces corvées.
Les filles ne disposant pas assez de temps pour les
révisions, les raisons qui les en empêchent sont essentiellement
les corvées domestiques (puisage d'eau, cuisine, lessive, vaisselles.
.).En effet, celles qui sont exemptées de ces activités les jours
de cours (13) participent à ces corvées domestiques les weekends
(samedi et dimanche).La totalité des filles (100%) participent aux
activités domestiques sans exception et de façon plus
renforcée. Pendant les weekends, ces derniers sont une main
précieuse aux côtés de leurs mamans ou de leurs soeurs dans
l'exécution de certaines tâches liées à leur genre.
La seule différence dans la participation se lit au niveau du temps
réservé à ces activités. Pendant que certaines
filles consacrent moins de temps, d'autres au contraire consacrent tout leur
temps au détriment de la distraction, repos et révision.
Pour celles qui s'investissent le plus dans les
corvées domestiques et activités commerciales après les
cours, le tableau ci-dessous (33) détaille le temps
réservé à ces différentes activités.
69
Tableau 33 : Tranche de temps réservé aux
activités commerciales et domestiques les jours de cours
Tranche de temps
|
Effectif
|
Fréquence
|
Moins d'une heure
|
3
|
11,11
|
Entre 1 et 2 heures
|
5
|
18,52
|
Entre 3 et 4 heures
|
13
|
48,14
|
Entre 5 et 6 heures
|
6
|
22,22
|
Plus de 7 heures
|
0
|
0
|
Total
|
27
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
La répartition par tranche de temps
réservée à ces activités montre que les
activités domestiques occupent une place importante dans le quotidien de
certaines filles. Pendant qu'une grande partie de files(19) y consacrent au
moins 3 heures à ces activités, d'autres par contre y participent
mais de façon modérée, 8 filles consacrent tout au plus 2
heures par jour à ces mêmes activités.
Pour ce qui est de l'apprentissage de ces filles
concernées à plein temps par ces différentes tâches,
elles trouvent dans leur grande majorité qu'elles
préfèrent rester à l'école après les cours
pour consacrer le temps de pause pour repasser les leçons que de rentrer
à la maison. En effet, le domicile ne leur offre pas la
possibilité d'étudier compte tenu du quotidien qui les attend une
fois à la maison. L'école devient le lieu idéal pour ces
filles en termes de repos et d'apprentissage et elles y consacrent en moyenne
1,85 heure aux apprentissages à l'école contre 3,68 heures
à ces activités domestiques à domicile. Soit le double du
temps réservé aux activités scolaires.
Pour ce qui est de l'appréciation des parents
d'élèves sur la participation des filles à ces
activités, les réponses sont diverses. Sur les 29 parents
d'élèves auprès desquels nous avons administré le
questionnaire sur la participation des filles aux différentes
activités, les réponses sont ainsi présentées dans
le tableau suivant.
Tableau 34 : Appréciation des travaux domestiques et
commerciaux des élèves filles par les parents
d'élèves
Niveau d'instruction
|
Appréciation
|
Effectif
|
Fréquence
|
Analphabètes
|
Positive
|
5
|
38,46
|
|
8
|
63,54
|
Total
|
|
13
|
100
|
Scolarisés
|
Positive
|
11
|
68,75
|
|
5
|
31,25
|
Total
|
|
16
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Que l'on se situe du côté des parents
analphabètes ou scolarisés, certains parents trouvent que la
participation aux activités domestiques et commerciales est positive sur
la scolarité des filles. Ceux-
70
ci avancent comme mobiles que les travaux domestiques
contribuent à forger la jeune fille pour qu'elle puisse jouer pleinement
son futur rôle de femme au foyer. D'autre même diront que ces
activités participent à l'éducation et l'éveil de
la jeune fille.
Ceux qui pensent négatif l'impact de ces
activités sur le rendement scolaire des filles, trouvent qu'à
petite dose elles ne sont pas mal en soit mais à un certain degré
empêche les filles de réviser et de se concentrer en classe. Ces
activités à forte dose empêche la jeune fille d'être
attentive en classe, car croupissant tous les jours sous le poids de ces
activités. Finalement, nous comprenons que chaque parent
d'élève à sa compréhension des tâches
domestiques que l'on soit averti ou pas. Le niveau d'instruction ne permet pas
de trancher le problème car même si pour certains, ces
activités sont nuisibles et incompatibles avec la vie scolaire, d'autres
par contre trouvent en elles un rôle éducateur des filles. Chacun
y va de sa compréhension du phénomène des travaux
domestiques.
Quant aux concernées par ces travaux domestiques,
elles les trouvent négatifs à l'unanimité sur leur
rendement scolaire et sont cause de leur échec par la réduction
du temps consacré aux études.
II.1.3. Le degré d'implication des parents
analphabètes dans la vie scolaire de leurs filles
Cette partie s'intéressera également à
la population précédente, c'est-à-dire les filles issues
des couples analphabètes. Elle tentera de présenter les
données qui concernent l'implication de ce type de parents dans la vie
scolaire de leurs filles.
Tableau 35 : Implication des parents dans les
révisions
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
17
|
42,50
|
Non
|
23
|
57,50
|
Total
|
40
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Sur un effectif de 40 filles, 23 d'entre elles déclarent
que leurs parents ne les obligent pas à
réviser leurs leçons ni à
étudier. Par contre 17 filles déclarent que leurs parents les
obligent à réviser leurs leçons. Celles qui ne
bénéficient de l'implication des parents dans les
révisions représentent 57,50% contre 42,50 %pour celles qui en
bénéficient.
Tableau 36 : Intérêt des parents au sujet des
résultats scolaires
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
37
|
92,50
|
Non
|
3
|
7,50
|
Total
|
40
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
71
Les parents d'élèves portent un
intérêt particulier aux résultats scolaires de leurs filles
à 97,50%.Seulement 3 parents d'élèves qui n'accordent pas
un intérêt aux résultats scolaires.
Tableau 37 : Soutiens dont bénéficient les filles
de la part de leurs parents
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
39
|
97,50
|
Non
|
1
|
2,5
|
Total
|
40
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
La presque totalité des filles enquêtées
(39) bénéficient du soutien de leur parents dans le cadre de
leurs études. Seulement une seule fille n'a pas de soutien de ses
parents dans ses études.
Tableau 38 : Nature du soutien
Nature du soutien
|
Effectif
|
Fréquence
|
Morale uniquement
|
24
|
61,54
|
Matériel uniquement
|
3
|
7,69
|
Financier uniquement
|
6
|
15,38
|
Morale et matériel
|
2
|
5,13
|
Morale et financier
|
0
|
0
|
Matériel et financier
|
0
|
0
|
Morale, matériel et financier
|
4
|
10,26
|
Pédagogique (encadrement)
|
0
|
0
|
Total
|
39
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
La nature du soutien que reçoivent les filles est
essentiellement morale pour la grande majorité (61,54%) suivi de 6
filles bénéficiant de motivation financière (15,38%) de la
part de leurs parents dans le cadre de leurs études. Aussi 3 filles
reçoivent des soutiens matériels et 2 d'entre elles cumulent
soutien moral et matériel. Les plus nanties sont celles qui cumulent les
trois types de soutiens et cela concerne 4 filles soit 10,26 % de l'effectif
des filles bénéficiant de soutien. Il est à remarquer
qu'aucune d'entre elle ne reçoit un soutien pédagogique venant de
leurs parents.
Tableau 39 : Origine principale du soutien
Origine du soutien
|
Effectif
|
Fréquence
|
Père
|
11
|
28,20
|
Mère
|
18
|
46,16
|
Frère/soeur
|
6
|
15,38
|
Tuteur
|
4
|
10,26
|
Marraine/parrain/ONG
|
0
|
0
|
Total
|
39
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
72
Au regard de ces résultats, il est évident que
les mères sont celles qui soutiennent le plus leurs filles dans le cadre
de leurs études. Elles sont au nombre de 18 et représentent au
total 46,16% du soutien que reçoivent les filles. Elles sont suivies par
les pères qui représentent 28,20% des effectifs de soutien. Les
frères et soeurs plus âgé interviennent à 15,38%
dans le soutien scolaire de leurs soeurs cadettes. Les tuteurs de ces filles
qui sont au nombre de 4 apportent leur contribution en soutenant ces filles qui
sont à leur charge dans le déroulement de leurs études.
Les différents soutiens que les filles reçoivent sont
positivement appréciés à l'unanimité par les filles
concernées.
L'intérêt accordé par les parents
d'élèves aux activités de l'APE est important dans la vie
scolaire de l'élève. Nous avons approché des parents
d'élèves pour voir l'intérêt qu'ils accordent
à cette structure qui veillent au bien être des
élèves par la création des conditions optimales
d'études au sein de l'établissement. La participation des parents
analphabètes aux activités de l'APE est synthétisée
dans le tableau suivant.
Tableau 40 : Membre de l'APE/AME
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
2
|
15,38
|
Non
|
11
|
84,62
|
Total
|
13
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Sur un effectif de 13 parents d'élèves
analphabètes, seulement deux d'entre eux sont membres du
bureau de l'APE des établissements
fréquentés par leurs enfants. Il est bien vrai que tous les
parents d'élèves ne peuvent être membre du bureau de l'APE
mais la participation aux activités est ouverte à tous.
Tableau 41 : Etat de participation aux activités de
l'APE/AME
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
8
|
61,53
|
Non
|
5
|
38,47
|
Total
|
13
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Le tableau ci-dessus (tableau 41) montre que les parents
d'élèves analphabètes participent à 61,53% soit 8
parents sur 13 aux activités des APE. Seulement 5 parents
d'élèves n'y participent pas à ces instances de
décisions au sein de l'établissement.
Pour compléter la question sur l'intérêt
accordé par les parents à la vie scolaire de leur
progéniture, les chefs d'établissements ont été
appelés à la rescousse. De leurs entretiens, il ressort que ce
sont les parents d'élèves non alphabétisés qui sont
les plus fréquents dans l'établissement pour s'enquérir
des nouvelles et résultats de leurs enfants. A l'unanimité les
trois chefs d'établissements
73
affirment que les parents d'élèves
analphabètes sont plus regardants sur la vie scolaire de leurs enfants
dans les établissements.
II.1.4. Les conditions de vie et d'étude des filles
sous tutorat
L'appréciation des conditions des filles sous tutorat se
fera tout d'abord à partir du questionnaire adressé aux filles
elles-mêmes, puis auprès des parents d'élèves qui
ont à leur charge au moins une fille vivant sous tutorat. Les deux
effectifs se présentent comme suit :
Tableau 42 : Situation de logement des filles
Cohorte
|
Effectif
|
Fréquence
|
Filles vivant avec tuteur
|
24
|
23,33
|
Filles sans tuteur
|
79
|
76,67
|
Total
|
103
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Sur l'ensemble des filles auprès desquelles nous avons
administré nos questionnaires, 24 d'entre
elles vivent avec des tuteurs et représentent 23,33%
de l'effectif total contre 79 qui vivent chez leurs parents biologiques soit un
taux de 76,67%.
Dans cette partie nous intéresserons aux 24 filles vivant
chez des tuteurs.
Dans le questionnaire adressé aux parents
d'élèves, il a été demandé s'ils avaient
à leur charge une fille. Les différentes réponses sont
représentées dans le tableau qui suit :
Tableau 43: Présence de filles sous tutorat dans les
ménages
Réponses
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
14
|
48,27
|
Non
|
15
|
51,73
|
Total
|
29
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Auprès des 29 parents auprès desquels, le
questionnaire a été administré, 14 d'entre eux ont
à leur
charge une fille qui vit sous tutorat contre 15 autres qui
n'en ont aucune à leur charge. Dans cette partie du travail, nous nous
intéresserons aux 14 parents d'élève ayant à leur
charge des filles autre que ses enfants biologiques.
Parmi celles qui vivent chez un tuteur, on enregistre 11
filles qui participent aux activités domestiques du ménage
d'accueil et les trois autres qui ne participent pas à ces
activités.
Pour celles qui s'impliquent dans ces activités,
toutes ne le font au même degré. Leur fréquence de
participation est détaillée dans le tableau(44) suivant.
74
Tableau 44 : Fréquence de participation aux
activités
Fréquence de participation
|
Effectif
|
Fréquence
|
Rarement
|
1
|
9,09
|
Fréquemment
|
7
|
63,63
|
Très fréquemment
|
3
|
27,27
|
Total
|
11
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Excepté une seule fille qui participe à ces
activités rarement, pour le restant ces activités font partie
intégrante de leur quotidien. Les tuteurs en question ont une
appréciation diversifiée de cette participation sur le rendement
scolaire de ces filles vivant chez les tuteurs.
Trois tuteurs représentant 27,27 % des tuteurs trouvent
positive cette participation, les huit autres les trouvent négatives sur
le rendement scolaire de ces filles soit 72,73% de l'effectif.
La participation des filles aux activités domestiques et
économiques est résumée dans le tableau suivant (tableau
45). Les différentes modalités de participation est
appréciable à l'observation de ce tableau.
Tableau 45 : Occupation des filles en dehors des heures de
classe
Activités concernées
|
Effectif
|
Fréquence
|
Commerciale uniquement
|
0
|
0
|
Domestique uniquement
|
5
|
20,84
|
Scolaire uniquement
|
3
|
12,5
|
Commerciales et domestiques
|
1
|
4,16
|
Commerciales et scolaires
|
0
|
0
|
Domestiques et scolaires
|
9
|
37,50
|
Commerciales, domestiques et scolaires
|
6
|
25
|
Total
|
24
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Partant du principe qu'une seule fille a la
possibilité de participer concomitamment aux activités
commerciales et scolaires au cours de la même journée. Ce tableau
montre également que celles qui exercent les activités
domestiques et scolaires sont majoritaires avec un effectif de 9 filles sur les
24 qui vivent chez des tuteurs. Celles exerçant les trois
activités quotidiennement représentent les 1/4 de l'effectif. Ces
dernières sont suivies par les filles sous tutorat et qui exercent
uniquement les activités domestiques, elles sont au nombre de cinq.
Seulement trois filles consacrent leur temps en dehors de classes aux
activités scolaires uniquement tandis qu'une seule s'investit en
activité commerciale et domestiques au détriment des
révisions.
75
Tableau 46 : Tranche de temps réservé aux
activités commerciales et domestiques des filles sous tutorat les jours
de cours
Tranches de temps
|
Effectif
|
Fréquence
|
Moins d'une heure
|
3
|
12,5
|
Entre 1 et 2 heures
|
5
|
20,83
|
Entre 3 et 4 heures
|
10
|
41,66
|
Entre 5 et 6 heures
|
6
|
25
|
Plus de 7 heures
|
0
|
0
|
Total
|
24
|
100
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
A la lecture de ce tableau, les filles vivant chez des tuteurs
s'investissent plus en temps aux
différentes activités du ménage. Plus de
la moitié des filles consacrent au moins trois heures de leurs temps
supposés utiliser dans les révisions aux activités
domestiques. Tandis que huit d'entre elle, consacrent leur temps mais de
façon modérée. Elles s'investissent tout au plus deux
heures dans ces activités.
La quasi-totalité des filles(24) sous tutorat
s'investissent et participent pleinement aux activités domestiques et
scolaires les weekends mais à des fréquences différentes.
Elles consacrent en moyenne 6,60 H aux activités domestiques par jour de
weekend contre 2,85 H pour repasser les leçons et le reste du temps
à la distraction soit en moyenne 2,25 H. L'ensemble des filles vivant
chez des tuteurs trouvent les activités auxquelles elles participent
quotidiennement nuisibles et influencent négativement leurs
résultats scolaires.
76
CHAPITRE III : L'ANALYSE DES DONNEES ET LA VALIDATION
DES
HYPOTHESES
III.1. L'analyse et interprétation des
données
Le logiciel SPSS que nous avons utilisé pour la saisie
des données de l'enquête ne nous a pas permis de l'utiliser dans
l'analyse. SPSS est un logiciel qui nécessite une certaine connaissance
et maitrise des procédés statistiques. Nous n'avons pas voulu
nous hasarder sur ce chemin au risque de nous créer des
difficultés lourdes de conséquences. Ainsi, nous avons
opté pour un traitement manuel de nos données d'enquête
après avoir effectué la saisie sur ce logiciel. Dans la suite de
ce travail nous tenterons d'établir des relations entre les variables
qui s'intéressent aux différentes hypothèses.
III.1.1.La relation niveau d'instruction des parents
et participation des filles aux activités socio-économiques et
domestiques
Les activités socio-économiques et domestiques
font partie intégrante de la vie des femmes et des filles dans la
société burkinabè. Les femmes sont les garantes de la vie
du ménage avec des tâches qui lui sont assignées. La jeune
fille, à peine à peine gamine participe aux côtes de sa
mère dans des tâches ménagères (cuisine, prendre
soins des petits, lessive, vaisselles...).Même étant inscrite
à l'école, elle échappe difficilement à un certain
nombre de tâches. Par moment elles s'investissent plus dans ces
activités en énergie et en temps qu'à l'école et
aux études.
Les parents analphabètes qui ignorent la place du
repos et des révisions dans la vie d'un élève
n'hésitent pas à solliciter leur concours dans certaines
tâches domestiques. Sur un total de 40 filles issues de parents
analphabètes de père et de mère, 27 d'entre elle soit
67,50% participent de façon active à ces activités et en
tout temps. Elles consacrent en moyenne 1,85 heure aux apprentissages contre
3,68 heures aux activités domestiques et socio-économiques du
ménage. Tout en sachant que la durée du temps de participation
aux activités domestiques peut aller jusqu'à 6 heures pour
certaines filles et 2 heures pour d'autres dans les révisions et autres
activités scolaires (Tableau 33).On voit qu'elles s'investissent plus en
temps aux activités domestiques qu'à celui réservé
aux révisions les jours de cours. Cet investissement est
apprécié de façon positive par 16 parents
d'élèves contre 13 autres qui les trouvent nuisibles sur le
rendement scolaire de ces filles en question.
Pour ceux qui trouvent cette participation des filles
positive, ils avancent comme mobiles qu'elle participe à la formation de
la jeune fille dans l'optique de lui permettre d'être aguerrie aux
tâches féminines pour bien jouer son futur rôle de
mère et d'épouse. Un parent d'élève qui fait partie
de
77
notre échantillon, pour soutenir ses propos sur cette
participation des filles disait : « l'école des blancs
éloignent nos filles de leur vrai rôle futur à jouer. Elles
passent tout le temps à l'école et à la fin ne savent
même pas faire la cuisine pour leur mari, ni s'occuper des enfants et ce
sont les domestiques et les gouvernantes qui doivent jouer le rôle de la
femme de foyer. Je me demande si toutes les filles devraient être
exemptées des travaux domestiques, qui jouera ce rôle de
domestiques à la fin ?».Il est évident que ces
représentations et considérations confinant la femme à des
tâches domestiques et ménagères ne sont pas de nature
à libérer la jeune fille du joug des activités domestiques
et socio-économiques.
En effet, la participation des filles à ces
activités n'est pas mauvaise en soit pour certains parents
d'élève. La meilleure manière d'apprentissage est
l'imitation des plus expérimentées et des aînées. La
jeune fille peut tout apprendre de sa mère pour être une bonne
épouse, une mère modèle pour ses enfants. Il faut
reconnaitre que cet apprentissage doit respecter certaines normes au risque de
la rendre nuisible à l'éducation des apprenants. C'est
l'intensité et la régularité avec laquelle elles
s'investissent de gré ou de force dans ces activités qui joue sur
leur rendement à l'école à court, moyen et long terme.
Lorsque les parents non avertis inscrivent ces
activités dans le quotidien des filles et sans relâche et à
des heures exagérées, il est évident que l'activité
perd son aspect formateur et se transforme en punition. C'est pourquoi les
filles qui participent activement à ces activités
préfèrent rester à l'école pendant la pause et
rentrer les soirs de peur de ne pas avoir assez de temps pour réviser et
traiter des exercices pour le lendemain. L'école devient une
échappatoire des activités domestiques.
En terme de temps moyen consacré aux activités
domestiques de filles issues de milieux analphabètes, le temps
consacré aux activités scolaires est disproportionnel à
celui réservé aux activités domestiques et ce avec la
bénédiction de certains parents. Les conséquences
immédiates de cette participation est la fatigue et le manque
d'attention en classe. De l'analyse des différentes données, nous
pouvons affirmer que le temps réservé aux apprentissages est en
deçà du temps réservé aux apprentissages. Si nous
considérons ces résultats, les filles consacrent en moyenne 3,68
Heures dans la participation aux activités domestiques contre seulement
1,85 Heure pour les apprentissages après les cours. Nous pouvons
affirmer que notre première hypothèse est confirmée car il
y a prédominance des activités domestiques sur celles scolaires
dans les ménages dont les parents sont analphabètes.
78
III.1.2.La relation niveau d'instruction des parents et
intérêt accordé à la vie scolaire des filles
Les parents jouent un rôle important dans la vie
scolaire des élèves ainsi que celle de sa survie scolaire. Ils
sont ceux qui décident en premier de l'école et aussi ceux qui
supportent le plus les charges scolaires. En somme les parents sont au
commencement, au déroulement et à la fin d'une carrière
scolaire. La survie scolaire des élèves en général
et des filles en particulier dépendra du degré d'implication des
parents. Socialement, les élèves ont besoin de leurs parents qui
doivent les orienter dans la vie active. Sur le plan scolaire, les
élèves ont beaucoup plus besoin de l'appui de leurs
géniteurs dans la poursuite de leur scolarité. Ce besoin est
beaucoup plus accru lorsqu'il s'agit d'une fille car son éducation
demande beaucoup plus d'attention que celle des garçons.
En ce qui nous intéresse dans cette partie, c'est de
voir si les parents analphabètes s'impliquent dans la vie scolaire de
leurs filles ou elles sont laissées pour compte. Nos outils ont
intéressé les parents et les filles. Sur le plan
pédagogique, on enregistre 17 filles dont les parents malgré leur
analphabétisme sont regardants sur leurs apprentissages en les obligeant
à réviser leurs leçons les soirs et à des heures
libres. Par contre, 23 parents d'élèves n'obligent pas leurs
filles à réviser. Celles qu'on oblige à réviser
représentent 42,50 % contre 57,50% pour celles que les parents
n'obligent pas à réviser les leçons.
L'intérêt qu'un parent accorde aux résultats scolaires de
ses enfants permet de déceler les failles de rendement et oeuvrer
à les corriger. Sur un effectif de 40 filles issues de parents
analphabètes, 37 d'entre elles bénéficient du soutien des
parents contre trois autres dont leurs parents n'accordent pas
d'intérêt à leurs résultats scolaires. Soit 92,5 %
de parents analphabètes qui accordent un intérêt
particulier aux résultats scolaires de leurs filles. Les soutiens dont
bénéficient les filles de la part de leurs sont multiples et
variés. Sur notre effectif de 40 filles, une seule fille déclare
ne pas recevoir de soutien de la part des parents dans le cadre scolaire. La
nature du soutien qu'elles reçoivent est essentiellement morale à
61,54% contre quelques-unes d'entre elles qui reçoivent des soutiens
spécifiques. Cette situation est perceptible à travers le
graphique suivant (graphique 3).
79
Graphique 3 : Nature du soutien reçu par les filles de
leurs parents
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones14.png)
40
70
60
50
30
20
10
0
24
61,54
7,69 6
3
15,38
2 5,13 4
0 0 0 0
10,26
0
0
Source : résultat de nos enquêtes
A l'unanimité, les filles apprécient positivement
le soutien dont elles bénéficient de la part de leurs parents et
leur permet de s'appliquer davantage dans les études. Il est à
remarquer que les mères interviennent le plus aux côtés de
leurs filles en termes de soutien.
Graphique 4 : Origine du soutien des filles
50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0
|
|
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Les parents d'élèves malgré leur
analphabétisme participent aux instances décisionnelles des
établissements fréquentés par leurs filles. Il s'agit de
l'APE et de l'AME qui oeuvrent pour le bien-être scolaire des
élèves. Sur les 13 parents analphabètes à qui nous
nous sommes intéressé, leur niveau d'instruction ne les a pas
éloignés de ces instances décisionnelles des
établissements
80
d'enseignement fréquenté par leurs enfants.
Deux parents sont membres du bureau exécutif et huit autres participent
activement aux activités de l'APE et de l'AME.
Au regard du degré d'implication, de
l'intérêt accordé aux résultats scolaire et de la
participation des parents aux différentes instances
décisionnelles qui sont positifs et concernent plus de la moitié
de l'effectif nous pouvons dire sans risque de nous tromper que les parents
analphabètes s'impliquent assez dans la vie scolaire de leurs filles.
Notre deuxième hypothèse qui trouvait que les parents
analphabètes s'impliquent peu ou se désintéressent
à la vie scolaire de leurs filles est infirmé. Les parents sont
engagés à toutes les instances de la vie scolaire de leur
progéniture en dépit de leur analphabétisme.
III.1.3. L'état de participation des filles
sous tutorat aux activités domestiques de la famille
d'accueil
De nos jours, dans une ville comme Ouagadougou où la
crise du logement sévit ; placer son enfant dans une famille d'accueil
est une pratique sociale assez répandue. On sait aussi que tous les
élèves n'ont pas forcement leurs parents résidants dans
les zones où sont implanté les lycées et collèges.
En effet, les élèves qui fréquentent les
établissements d'enseignement secondaire de Saaba proviennent pour la
plupart des villages environnant de la commune et de la ville de Ouagadougou.
Le placement des élèves auprès des familles d'accueil
permet à l'élève de se socialiser et poursuivre ses
études. Aborder la question du tutorat féminin nous amène
à examiner les conditions environnementales et des incidences sur la
performance scolaire de ces filles.
Dans cette étude, nous nous sommes
intéressé à 24 filles qui vivent auprès des tuteurs
contre 79 autres qui résident chez leurs parents biologiques. Du
coté des parents d'élèves, sur un total de 29 parents, 14
d'entre eux ont en charge au moins une fille. Il faut souligner que les 14
parents sont issus de toutes les catégories socio professionnelles et de
tous les niveaux d'instruction.
Selon les 14 parents d'élèves, 11 filles
à leur charge participent activement aux travaux domestiques du
ménage contre 3 autres filles qui ne participent pas du tout à
ces activités. La seule différence au niveau de ces filles est le
degré de participation. Elles s'investissent à des
fréquences différentes comme le montre le graphique suivant
(graphique 5).
81
Graphique 5 : Degré de participation aux
activités domestiques
8 7 6 5 4 3 2 1 0
|
|
|
|
Rarement Frequemment Tres frequemment
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
Sur les tuteurs qui utilisent ces filles dans ces
activités, huit(8) d'entre eux trouvent cette participation incompatible
avec les études donc, nuisibles sur le rendement scolaire des filles.
Cette participation se fait le plus souvent par combinaison avec d'autres
activités et pouvant aller jusqu'à trois activités dans la
même journée. Cette combinaison se lit sur le graphique suivant
avec des effectifs correspondant à ces modalités.
Graphique 6 : Combinaison des activités des filles sous
tutorat
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones17.png)
40
35
30
25
20
15
10
0
5
Source : résultat de nos enquêtes
La combinaison activités domestiques et scolaires
concerne la plus grande partie des filles sous tutorat. Il est évident
que cette combinaison aura une incidence sur les apprentissages.
82
Elles participent également à des volumes
horaires différents qui se laissent apprécier dans le graphique
suivant.
Graphique 7 : Participation aux activités en volume
horaire journalier
45 40 35 30 25 20 15 10 5 0
|
|
|
|
Moins d'une Entre 1 et 2 Entre 3 et 4 Entre 5 et 6 Plus de 7
heure heures heures heures heures
Source : résultat de nos enquêtes
La majorité des filles sous tutorat passent au moins 3
Heures de temps par jours dans ces activités. Le weekend, elles passent
encore plus de temps à effectuer ces tâches domestiques. Par
comparaison les tâches domestiques occupent la grande partie du temps des
filles.
Le weekend des filles fonctionne selon le graphique suivant
(graphique 8).
Graphique 8 : Volume horaire moyen de participation aux
activités les jours de weekend
7 6 5 4 3 2 1 0
|
|
|
|
Activités domestiques Activités scolaires
Activités ludiques
|
|
Source : résultat de nos enquêtes
83
Les différents graphiques mettent en lumière la
situation de la fille placée sous tutorat dans les ménages. On
est tenté de dire que le quotidien des filles sous tutorat n'est
guère meilleur car elles s'investissent plus en temps et en
énergie dans l'équilibre socio-économique des
ménages d'accueil au détriment de leur bien être
scolaire.
Les différentes manifestations dans le vécu
quotidien des filles résidant chez des tuteurs ne sont pas du tout
propice à une éclosion scolaire. Cela nous amène à
confirmer notre troisième hypothèse qui affirmait que les filles
sous tutorat consacraient plus leur temps aux travaux domestiques au
détriment de celui réservé aux apprentissages.
III.2. L'ANALYSE SPECIFIQUE DES RESULTATS
Le rendement scolaire d'un élève peut
être influencé par des facteurs internes et externes. Les facteurs
internes sont inhérents à l'école elle-même. Il faut
entendre par facteurs externes, l'environnement et les conditions de vie et
d'étude de l'élève en question. Il existerait des
environnements hostiles à l'épanouissement de
l'élève et ayant une influence sur le rendement scolaire de
celui-ci. Plus l'environnement est propice, plus il y aura une bonne adaptation
de l'élève avec une influence positive sur son rendement
scolaire.
Plusieurs études ont montré la
responsabilité de l'environnement dans la déperdition et la
baisse de rendement scolaire des élèves.
KYEDREBEOGO (2004), à travers ses recherches a mis le
doigt sur les causes socio-culturelles de la déperdition scolaire chez
les filles. Pour elle, l'origine sociale de l'élève
prédéterminerait sa survie scolaire. Les filles issues
d'environnements défavorables porteraient les prémisses de
l'échec scolaire. Elles seraient victimes des tâches
ménagères, les mariages précoces qui influenceraient
négativement leur rendement scolaire.
Les résultats de notre étude montrent que les
filles, qu'elles soient avec un tuteur ou pas, prennent part aux
activités domestiques de manière accrue et ce au détriment
du temps qu'elles devraient normalement consacrer aux révisions,
apprentissages et repos.
Cette participation est encouragée par les parents
eux-mêmes qui trouvent que ces activités contribuent à
forger la personnalité en vue de lui permettre de pleinement jouer son
futur rôle de femme. La participation à ces travaux
représente pour eux une voie salutaire et obligatoire pour toute jeune
fille pendant son adolescence.
KOMLA LOPKO (2002) pour sa part se penche sur les conditions
socio-économiques et le rendement scolaire des élèves sous
tutorat à Ouagadougou. Dans son étude, il montre que les parents
à faibles revenus sont les plus aptes à envoyer leurs enfants
auprès des tuteurs avec des fois le transfert des charges scolaires.
Pour lui, les élèves vivant chez des tuteurs de couches
84
défavorables (agriculteurs, ouvriers,
retraités) sont les plus exposés à l'échec
scolaire. Ceci s'explique par un manque accru de moyen qui traduit
l'incapacité des tuteurs à offrir des meilleures conditions
d'étude aux enfants dont ils ont la charge. Par contre la volonté
du tuteur à s'occuper réellement de l'enfant comme son propre
enfant est un facteur déterminant dans le succès scolaire. En
somme, il existerait des tuteurs compte tenu de leur statut économique
seraient plus hostiles ou plus favorables au succès scolaire des
élèves dont ils ont la charge.
Sur ce plan, notre étude a révélé
une plus grande implication des filles sous tutorat dans les activités
domestiques avec un volume horaire ne permettant pas de se consacrer à
une autre activité de réflexion, la fatigue aidant.
MARC PILON (1995) pour sa part, trouve que les politiques
éducatives en Afrique sont fortement axées sur l'offre au
détriment de la demande en éducation. La demande en
éducation susciterait un intérêt bien moindre. Il pense que
les déterminants familiaux jouent un rôle important dans la
scolarisation. Il met en exergue le rôle de la femme dans
l'éducation et la survie scolaire des élèves. Ses
études soutiennent que les enfants sont mieux scolarisés quand le
chef de ménage est une femme. Les femmes chef de ménage
s'investissent davantage que les hommes dans leurs enfants, que ce soit en
termes de temps, d'argent ou de support affectif, et cela est
particulièrement vrai en matière d'éducation. On pourrait
être tenté de dire que les femmes ayant été victimes
d'une sous scolarisation, elles perçoivent mieux que les hommes l'enjeu
de l'instruction pour le devenir de leurs enfants en général et
des filles en particulier.
Les différents résultats que nous avons pu
compiler sur la participation des parents dans le suivi éducatif des
élèves montrent que les parents en dépit de leur
analphabétisme s'investissent bien dans l'éducation des filles.
Il faut remarquer que les mères restent les personnes ressources qui
soutiennent le plus les filles dans leur scolarité. Les
élèves filles doivent en grande partie leur succès
scolaire à leurs mères qui s'investissent le plus dans leur
scolarité à travers des soutiens de diverses natures.
III.2.La validation des hypothèses de la
recherche
La première hypothèse de notre étude
à savoir « les parents non instruits ou analphabètes
utilisent abusivement le temps des filles destiné aux apprentissages au
profit des activités socio-économiques et domestiques
»a été confirmée par les données de
nos enquêtes. Au regard de l'analyse des résultats, il a
été constaté que la plus grande majorité des filles
s'investissent dans les activités domestiques et
socio-économiques au détriment de leur apprentissage.
En effet, en dehors des cours elles consacrent en moyenne
1,85 H aux apprentissages contre 3,68 H aux activités domestiques et
commerciales aux côtés de leurs parents. Le volume horaire de
85
participation à ces différentes
activités pouvant aller jusqu'à 6 H/jour pour certaines filles.
Il faut remarquer que la participation à ces activités se fait
avec le consentement des parents qui trouvent en cette participation une chose
tout à fait normale. Pendant ce temps, les concernées
ellesmême trouvent ces activités nuisibles à leur rendement
scolaire.
Quant à la deuxième hypothèse selon
laquelle « Les parents d'élèves non instruits ou
analphabètes s'impliquent peu ou se désintéressent
à la vie scolaire de leur filles par ignorance ou par mépris
» a été infirmé par les résultats de
nos enquêtes auprès des filles et des parents
d'élèves.
Les parents d'élèves ont compris la
nécessité de mettre un élève à
l'école et de permettre à ce dernier de poursuivre sa
scolarité. Les parents ont une préférence pour les deux
sexes en termes de scolarisation, le temps de la discrimination étant
révolue. L'analphabétisme n'a pas été un indicateur
suffisant pour expliquer l'intérêt ou le
désintérêt des parents vis-à-vis de
l'éducation de leurs enfants.
La plus grande majorité des parents
d'élèves avouent s'impliquer dans l'éducation de leurs
filles par des encouragements, intérêt au sujet des
résultats scolaires et une participation active aux activités de
l'APE/AME des établissements. Les filles dans leur grande
majorité trouvent qu'elles bénéficient suffisamment de
soutiens de la part de leurs géniteurs.
Enfin la troisième hypothèse qui avance que
« les filles sous tutorat dans des familles d'accueil consacrent
plus leurs temps à des fins domestiques et économiques au
détriment de leurs études » a été
confirmée par les résultats de nos enquêtes auprès
des filles vivant sous tutorat et auprès des tuteurs eux même. Il
ressort que les filles vivant chez des tuteurs/tutrices dans la grande
majorité s'investissent réellement en temps et en énergie
dans la vie domestique de la famille d'accueil. Elles y passent plus de temps
dans ces activités domestiques que dans l'apprentissage et à des
volumes horaires indus. Cette situation de forte participation des filles sous
tutoratest d'autant plus valable les jours de cours que pour les jours de
weekend.
Dans cette perspective, nous pouvons affirmer que la
confirmation des deux hypothèses spécifiques sur les trois que
nous avons formulées certifie que notre hypothèse
générale à savoir : «Les filles issues de
parents analphabètes ont les rendements scolaires les moins
satisfaisants à cause de certaines pratiques familiales nuisibles
à leur scolarité » est confirmée en ce sens
que des parents d'élèves encouragent la participation des filles
aux activités socio-économiques et domestiques pour la simple
raison qu'elles participent à leur éducation et leur
socialisation. Ces activités sont de nature à faire obstruction
à l'apprentissage de la jeune fille par manque de temps et de repos et
de révisions des leçons.
86
Traités internationaux relatif aux droits de
l'Homme comprenant le droit fondamental à l'éducation
Engagements
internationaux pour l'éducation des
filles
CHAPITRE IV : LES SUGGESTIONS ET LES
RECOMMANDATIONS
IV.1. QUELQUES POLITIQUES ET ACTIONS INCITATIVES EN
FAVEUR
DE L'EDUCATION DES FILLES AU BURKINA FASO
Le Burkina Faso, à l'instar de nombreux pays
Africains, a mis en place des politiques nationales pour tenir leurs
engagements en faveur de l'éducation des filles dans des cadres
internationaux et régionaux. Dans des pays comme le Burkina, des
politiques nationales ont été mises en place pour booster
l'éducation des filles et réduire au maximum le taux de
déperdition féminine. Dans la même logique, des ONG et
Associations développent des politiques incitatives en faveur de
l'éducation des filles.
En première instance, nous proposerons l'état
des lieux des traités, conventions internationaux et régionaux en
faveur de l'éducation des filles. Puis celles des politiques nationales
en faveur des filles. Enfin, les ONG et Associations oeuvrant toujours au
profit de l'éducation, du maintien des filles dans le système
scolaires en dépit des difficultés qui entachent leur
succès.
Tableau 47 : Les traités et engagements
internationaux, régionaux en faveur de l'éducation de la fille
Traités/Engagements
· Le pacte international relatif aux Droits
Economiques, Sociaux et Culturels(1966)
· La convention sur l'élimination de
toutes les formes de discrimination à l'égard des
femmes(1979)
· Convention des Nations Unies relatives aux
droits de l'enfant(1989)
|
· La plateforme d'action de Pékin
(1995)
· Le cadre d'action de Dakar pour l'Education
pour Tous(EPT) (2000)
· Les objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) (2000)
|
|
87
Engagements régionaux Africain pour
l'Education des filles
|
· La charte Africaine des droits de l'Homme et
des Peuples(1986)
· La charte Africaine des Droits et du
Bien-être de l'enfant(1999)
· La deuxième décennie de
l'Education pour l'Afrique (2006-2015)
· Les recommandations issue des
conférences des Ministres de l'Education de la CEDEAO (2002, 2004,
2009)
· La conférence de l'ADEA avec les
Ministres Africains de l'Education, les agences de développement
internationales, les chercheurs et experts de l'Education(2008)
|
|
Source : Because i am a girl, rapport Afrique 2012 sur
l'éducation des filles.
Les politiques nationales pour l'éducation des filles
et les différentes actions en faveur de la fille prennent comme
référentiel la Loi N°013-2007/AN du 30 Juillet 2007 portant
orientation de l'éducation. Elle stipule comme
énuméré plus haut que « l'éducation est une
priorité nationale, un droit garanti à chaque citoyen et s'exerce
sans discrimination fondée sur le sexe, l'origine sociale, la race ou la
religion ».
Pour atteindre les objectifs d'une éducation sans
discrimination, il a été mis en place un Plan Décennal de
Développement de l'Education Secondaire et Supérieur (PDDESS) qui
tient compte du genre dans ses politiques éducatives.
En ce qui concerne les filles, on peut citer :
· L'existence de textes et mesures de discriminations
positives que sont l'arrêté ministériel N°
96-087/MESSRS/MEF du 13 Aout portant octroi de bourses nationales et
d'études secondaires et supérieurs pour l'année
académique 1996-1997 ;
· Le texte N°99001/MESSRS/SG/DBES du 20 Avril 1999
portant gestion des bourses et qui renforce l'arrêté ci-dessus en
précisant les modalités d'octroi de bourses aux filles ;
· La création au sein de l'organigramme du MESSRS
en 1994 de la commission de réflexion et d'action pour
l'éducation des filles (CRAEF) dans les établissements
d'enseignement secondaire et supérieur. Un peu plus tard en 2001,cette
instance est
88
érigée en commission nationale pour
l'éducation des filles au secondaire et au supérieur (CNEFSS)
qui, par la suite en 2007 deviendra la direction générale des
enseignements spécifiques (DGES),composée de quatre directions
techniques dont celle de l'éducation des filles au secondaire et au
supérieur (DFESS) ;
· La création d'une direction de l'éducation
en matière de population(DEMP).
Si bien que des traités et actions ont
été adoptés pour garantir le bien être de la jeune
fille, sa mise en oeuvre se heurte à d'énormes obstacles les
rendant invisibles sur le terrain. En effet les différentes lois
demanderaient à être vulgarisé à tous les acteurs du
système éducatif pour leur application efficiente. Les bourses
dont il est question plus haut et utilisé pour inciter les filles dans
leur parcours scolaire est quasiment inexistante depuis un certain temps.
Aussi, les actions de la Direction de l'éducation en matière de
population(DEMP) qui était supposé travailler auprès des
filles dans l'optique de réduire les facteurs d'abandon comme les
grossesses indesirées, sexualité précoces, avortement et
autres brillent par son absence dans les établissements du Burkina Faso.
La discrimination comme moyen incitatif à l'endroit des filles n'est pas
visible dans nos établissements secondaires. Pourtant la discrimination
positive était supposée aider à accroitre le rendement
scolaire des filles par des méthodes incitatives à l'endroit des
couches sociales les plus défavorisées. Jusque-là, on ne
voit pas des stratégies mis en place pour booster cette couche
sociale.
IV.2. LES SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS POUR UNE
MEILLEURE SCOLARISATION DES FILLES
A partir des différentes informations recueillies
auprès des enquêtés, il parait nécessaire et urgent
que des actions soient menées dans le sens de l'amélioration des
conditions de vie et d'études des filles. Ces recommandations
s'intéressent à tous les intervenants dans l'éducation, en
l'occurrence les parents d'élèves, le personnel d'enseignement,
d'encadrement et les décideurs politiques dans l'optique de pallier les
facteurs favorisant les déperditions scolaires des filles.
Nos suggestions vont à l'endroit :
IV.2.1.Des parents d'élèves
Dans le cadre de notre étude, nous pouvons affirmer
que le noyau familial est incontournable dans les manifestations de la vie
scolaire d'un élève. La famille reste le premier lieu de
l'éducation et l'école vient en renfort à cette
dernière. Donc il est indéniable que la famille s'implique
véritablement dans le suivi éducatif des élèves en
générale, et des filles en particulier. Etant donné que
l'environnement familial joue un rôle prépondérant dans le
rendement scolaire, les parents se doivent de rendre cet environnement propice
aux apprentissages.
89
En premier lieu, bannir tous comportement ou pratique qui
sont de nature à empêcher l'épanouissement scolaire des
filles. Sur ce plan, nous faisons référence aux travaux
domestiques répétés à longueur de journée et
occupant le temps destiné aux apprentissages, divertissement. .Il est
bien vrai la participation des filles aux travaux domestiques joue un
rôle formateur, mais à un certain degré, pouvant
empêcher les révisions, elle perd sa fonction formatrice des
filles. En toute activité, il faut de la modération pour
permettre aux participants de se consacrer à d'autres activités
en toute lucidité. Exclure les filles des activités commerciales
car elles nécessitent la présence des filles à des heures
tardives et hors du domicile donc plus exposée au monde extérieur
avec des dérives que cette présence pourra occasionnée.
Cette présence hors domicile peut donner lieu à des comportements
à risque pour les filles elle-même et pour leurs études.
En second lieu, un suivi rigoureux des parents des
études et des résultats scolaires de leurs progénitures
permet de déceler à temps des défaillances que l'on
pourrait remédier à temps. Une consultation
régulière des acteurs de l'éducation (Conseillers,
assistants et attachés d'éducation) s'avère
nécessaire pour comprendre le comportement scolaire des
élèves (assiduité, ponctualité, discipline.
.).Cette consultation permettra de savoir les difficultés que vivent les
élèves dont ils ont du mal à expliquer aux parents. Les
parents se doivent de communiquer régulièrement avec les filles
pour comprendre les difficultés qu'elles traversent au quotidien dans
l'optique de prévenir des déviations.
Troisièmement, les parents qui ont la charge des
filles ne doivent pas créer des conditions discriminatoires entre leurs
propres enfants et les autres vivants à sa charge. Les tuteurs doivent
respecter le temps d'apprentissage, de repos et de loisir des filles sous
tutorat. Bref, réserver un traitement acceptable à l'égard
de ces filles dont ils ont la charge.
Enfin, offrir des conditions d'étude optimale aux
élèves en générale des filles en particulier. Il
faut que la fille de condition défavorable ne se sente pas
gênée par manque de fourniture, d'aliments, de frais de
scolarité. Bref, tout ce qui participe à une bonne scolarisation
et sans discrimination.
IV.2.2. Des enseignants et autres personnels de
l'éducation
A ce niveau, c'est de travailler à susciter l'envie
d'étudier aux filles en leur conseillant sur les comportements à
risque pouvant porter préjudice à leur rendement scolaire et les
orienter sur les bonnes pratiques en termes de scolarisation.
En effet, les personnels de l'éducation sont des
référentiels pour ces élèves dont ils ont la charge
d'inculquer le savoir. Par conséquent un comportement déviant de
leur part sera automatiquement considéré comme modèle par
ces élèves et bonjour les dérives par conformisme. Les
personnes
90
intervenant dans l'éducation se doivent d'avoir des
comportements de modèle et surtout avoir le gout du travail bien
fait.
Le personnel intervenant dans l'éducation doit
d'être attentif aux difficultés que traversent ces
élèves et si possible approcher les parents ou les tuteurs pour
leur conseiller sur les comportements et attitudes qui ont des
répercussions sur le rendement, le comportement et l'assiduité
des élèves. Une formation en genre et éducation
s'avère nécessaire à l'endroit du personnel
éducatif dans l'optique de bannir les discriminations et autres
attitudes que le personnel éducatif entretiennent et qui sont de nature
à défavoriser une certaine couche sociale au profit de
l'autre.
Au Burkina, l'éducation est obligatoire et non
discriminatoire, il faut que toutes les couches de la société se
sentent mieux dans les établissements d'enseignement. Développer
une pédagogie qui prend en compte tous les élèves en vue
de permettre à tous de participer aux cours et d'assimiler les cours
dispensés.
IV.2.3. Des décideurs politiques et partenaires de
l'éducation
La promotion de l'éducation des filles
nécessite l'engagement de tous et toutes les sphères de
décision. Pour une question d'égalité et de justice, les
décideurs politiques et leurs partenaires devraient prendre des
initiatives pour garantir les mêmes chances à tous les
élèves d'aller à l'école et de s'y maintenir le
plus longtemps possible pour recevoir un enseignement de qualité, utile
et durable.
Cela passe d'abord par la création et la promotion de
milieux éducatifs favorables aux filles et qui visent à :
· Garantir des milieux éducatifs sûrs et
favorables aux filles en exigeant que les établissements adoptent des
politiques qui font participer les filles aux prises de décisions et qui
renforcent la capacité des filles à participer à la
gouvernance scolaire. Il faut également développer/renforcer et
appliquer la législation concernant la violence sexospecifique,
notamment les codes de conduite obligatoire à l'école et pour les
enseignants et autres acteurs intervenant dans l'éducation ;
· Assurer un nombre suffisant d'enseignants
qualifiés et motivés et outillés, particulièrement
les enseignantes en leur offrant des avantages ou en leur apportant plus d'aide
et de formation en vue de les attirer et de les retenir. Une formation de
qualité doit être fournie à tous les enseignants portant
sur les droits des enfants, la discrimination positive, les méthodes et
approches pédagogiques sensibles au genre ;
91
· Examiner et réviser le matériel
pédagogique et les programmes d'enseignement afin d'assurer qu'ils sont
exempts de stéréotypes et de préjugés liés
au genre ;
· Renforcer l'éducation sexuelle et reproductive
à l'endroit des scolaires et instaurer l'éducation en
matière de population comme matière obligatoire pour le post
primaire et le secondaire ;
· Renforcer les campagnes d'information à
l'intention du service public et le plaidoyer communautaire en matière
d'éducation des filles et de normes sexospecifiques dangereuses. Cette
formation devrait permettre à tous les acteurs et à tous les
niveaux de responsabilité de maitriser les facteurs nuisibles à
l'éducation de la jeune fille ;
· Renforcer l'application des politiques visant à
permettre aux filles enceintes et aux jeunes mères de rester à
l'école ;
· Prendre des mesures appropriées pour
prévenir le mariage des enfants et adolescentes, notamment par des
mesures coercitives à l'endroit des contrevenants ;
· Rendre les institutions scolaires accessibles aux
couches les plus défavorisées en exonérant les coûts
directs liés à l'éducation ;
· Doter les établissements des banlieues et
autres zones éloignées d'internat pour les filles en situation de
précarité ;
· Instaurer les méthodes incitatives à
l'endroit des filles dans les établissements et au
niveau national (concours d'excellence, bourses
scolaires,
parrainage...).Vulgarisation des Activités
Génératrices des Revenus à l'endroit des mères en
situation défavorable dans l'optique de pouvoir prendre en charge
convenablement les charges scolaires des élèves à une
condition que les élèves ne participent pas à ces
activités ;
· Encourager les ONG intervenant dans l'éducation
des filles à étendre leur rayon d'intervention à d'autres
zones les plus reculées où les filles en dépit de leur
bonne volonté ne peuvent poursuivre une scolarité normale ;
· Etendre le système de parrainage aux
élèves en difficultés dans les établissements
d'enseignement, cela permettra de décharger les charges des parents
à une condition d'éligibilité : le suivi parental de
l'éducation de l'élève concerné ;
· Réintroduire les bourses scolaires à
l'endroit des élèves les plus méritants en
général et des filles issues de milieux défavorables en
particulier ;
· Rendre gratuit les inscriptions tant au post primaire
qu'au secondaire dans les établissements publics à l'endroit de
tous les élèves ;
92
· La créationde cellules sociales au sein des
établissements dans l'optique d'une prise en charge efficace des
élèves vivant dans des conditions difficiles. Et permettre
à cette cellule d'intervenir dans l'environnement familial de
l'élève en difficulté pour y proposer des solutions ;
· Créer des instances de concertation et de
sensibilisation des parents d'élèves sur les pratiques nuisibles
à l'épanouissement scolaire des élèves ;
· Doter les établissementsde
répétiteurs pour l'encadrement des élèves en
difficulté dans certaines matières spécifiques ;
· Enfin, rendre les filles plus proches de leurs parents
en favorisant la création
d'établissements d'enseignement secondaire publiques et
accessibles. Cette création
permettra de juguler la mobilité des filles vers d'autres
zones pour étudier avec tous
les obstacles et risques qui se dressent sur son chemin.
Il est à noter que le Burkina se fait accompagner par des
partenaires techniques et financiers dans
l'amélioration des conditions d'études des filles.
Ce sont notamment :
-La Banque mondiale à travers le projet éducation
post primaire(PEPP)
-La coopération Autrichienne
-La coopération Canadienne
-La coopération Suisse
-UNICEF
-UNESCO
-CRS
-PAM...
Au niveau national, une pléthore d'ONG et Associations
interviennent dans le domaine de l'éducation des filles en leur offrant
des conditions optimales d'études et leur donnant des conseils utiles
dans leurs carrières scolaires.
Les plus visibles sont :
L'UA/CIEFFA(Le Centre International pour
l'Education des Filles et des Femmes en Afrique de l'Union Africaine) est une
institution publique des Etats africains et a pour domaine d'action
l'éducation, le genre, la formation, les études, la recherche, la
publication, le plaidoyer, les appuis divers en faveur de la jeune fille et de
la femme. Son siège se trouve à Ouagadougou.
L'UA/CIEFFA a pour mission :
· La coordination des actions en faveur de la promotion
de l'éducation des filles et des femmes ;
93
· La promotion de l'intégration de l'approche genre
dans les politiques et programmes de développement ;
· Le renforcement des capacités
opérationnelles des différents pays en matière
d'éducation des filles et des femmes ;
· La mise en place d'un réseau d'information et
d'échange sur l'éducation des filles et des femmes ;
· Le développement d'un plaidoyer et d'un
partenariat pluriel et fécond en faveur de la promotion de
l'éducation des filles et des femmes ;
· Un soutien à la recherche sur l'éducation
et la formation des filles et des femmes ;
FAWE (Forum des Educatrices Africaines), est
une ONG panafricaine rassemblant des femmes ministres de l'éducation
nationale, des femmes rectrices d'université et d'autres femmes occupant
des postes de décideurs en Afrique. Il a été
créé en 1992 et à pour siège au Kenya.
Le FAWE a pour mission de créer des attitudes,
politiques et pratiques positives dans la société, qui favorisent
l'équité pour les filles en termes d'accès, de
rétention, de performance et de qualité en influençant la
transformation des systèmes éducatifs en Afrique. L'ONG utilise
des stratégies innovantes, telles que le lancement des centres
d'excellence, la promotion de l'apprentissage démocratique et les
compétences en leadership dans les programmes et la formation des
enseignants en Pédagogie Sensible au Genre.
Tous ces efforts visent à permettre à la jeune
fille d'être dans des conditions optimales d'apprentissage.
Plan Burkina
Plan est une organisation de développement
communautaire centré sur l'enfant. Sa vision est celle d'un monde
où les enfants réalisent leur potentiel dans des
sociétés qui respectent les droits et la dignité des
individus.
Sa mission est d'améliorer d'une manière durable
la qualité de vie des enfants démunis dans les pays en
développement, à travers un processus qui unifie les hommes de
cultures différentes. Les domaines d'intervention de Plan sont la
santé, l'assainissement et l'éducation.
Depuis sa création en 1976, Plan s'est investi dans
l'éducation de la jeune fille et des élèves issues de
couches sociales défavorables par l'octroi de bourses d'étude et
de formation.
Un de ses programmes en faveur des filles et qui a eu plus
d'écho a été sans doute le projet BRIGHT
(BurkinabèResponse to Improve Girls cHances to Succeed), s'investit dans
l'éducation des filles à travers la discrimination positive
(octroi de bourses, de ration sèches à emporter,
94
formation du personnel enseignant sur le genre...), bref un
paquet de mesure pour permettre aux filles en situation difficile de se
maintenir à l'école et d'améliorer leurs performances
scolaires.
ADEP (Association D'appui et d'Eveil
Pugsada)
L'Association d'appui et d'éveil Pugsada (ADEP) est
une association burkinabè féminine créée en 1995.
Elle a pour principal objectif d'oeuvrer à l'amélioration du
statut social des jeunes filles et de leurs conditions de vie. Pour y parvenir,
elle doit favoriser la prise de conscience, la connaissance et le respect des
droits des jeunes filles au sein de la population et ceci sur tous les
plans.
C'est à travers diverses activités que l'ADEP
interagit directement avec les jeunes filles en favorisant leur
éducation, leur scolarisation, leur formation, l'apprentissage de
métiers qui leur permettront d'accéder à une certaine
autonomie financière. Elle mène dans des établissements
secondaires des activités visant à lutter contre le
harcèlement en milieu scolaire.
Aide et Action
L'ONG Aide et Action est établie au Burkina Faso
depuis 2001. Elle oeuvre pour un monde où la dignité est garantie
pour tous-femmes, hommes et enfants grâce à l'éducation qui
conduit au développement humain. C'est pourquoi cette ONG a fait de
l'éducation des filles et des femmes l'un de ses thèmes
prioritaires. Comme les femmes et les filles sont les plus exclues de
l'éducation, Aide et Action est convaincue que le développement
de l'éducation de qualité pour tous dépendra dans une
large mesure de l'autonomisation des femmes. Pour ce faire, elle met en oeuvre
des stratégies qui qui priorisent le travail de terrain et de plaidoyer
pour promouvoir le respect du droit des filles et des femmes à
l'éducation, ainsi que la promotion de l'entreprenariat
féminin.
L'alphabétisation des mères est aussi
concernée par le projet, comme moyen de lutte contre les
déperditions.
La liste des ONG et Association intervenant dans
l'éducation des filles et de leur maintien n'est pas exhaustive. Il faut
reconnaitre qu'en matière d'éducation et de maintien des filles,
des ministères de tutelle en passant par les associations, tous sont
concernés par ce phénomène. Le Ministère de la
Promotion de la Femme, à travers des publications dans les quotidiens de
la place attire l'attention du public sur le statut et la situation sociale de
la Femme et de la fille au Burkina. Ces écrits interpellent l'opinion
nationale et les conseillent sur des pratiques nuisibles au bien-être
social de la Femme burkinabè.
Les cris de coeur de ces différentes publications,
pour nous interpelle une fois de plus un public déjà averti et en
majorité alphabétisé. Ce qui est pour nous moins efficace
car ceux qui entretiennent
95
des pratiques qui sont de nature à faire obstruction
au bien être éducatif de la jeune fille et de la femme ne savent
ni lire ni écrire. Une large campagne de sensibilisation de mobilisation
à l'endroit du monde rural et des analphabètes s'impose pour
prendre à bras le corps les différents fléaux et
comportement qui compromettent les efforts de l'Etat et de ses partenaires dans
la quête du bien être des femmes et des filles.
96
CONCLUSION
L'éducation accessible à toutes les couches est
la clé de développement des sociétés. Cette
éducation se doit d'être démocratique pour prendre en
considération les différentes sexes, couches socio
professionnelle et sans discrimination.
Le Burkina Faso, comme dans la plupart des pays africains se
sont résolument engagés à faire de l'éducation une
obligation jusqu'à un âge minimal pouvant influer sur la vie des
individus concernés. Nul ne doute que l'éducation des filles et
des femmes joue un rôle important sur la santé maternelle,
infantile, l'environnement économique, social et familial. Hommes et
femmes gagneraient tous à recevoir une éducation durable et de
qualité.
Contrairement au jeune garçon, l'éducation de
la jeune fille se heurte à des difficultés de tout ordre,
compromettant son acquisition de connaissances. Les facteurs qui influent sur
l'accès et la rétention des filles à l'école sont
complexes et dynamiques. Les contraintes auxquelles les filles font face dans
leur scolarité sont essentiellement dues à la pauvreté,
aux distances, aux stéréotypes sexuels, aux normes sociales, aux
coutumes qui lui sont préjudiciables.
Au pays des Hommes intègres, la pauvreté et
l'analphabétisme qui sévissent dans les ménages obligent
certains parents d'élève à entretenir des pratiques qui
réduisent le plus souvent les opportunités des filles à
être efficaces et de se maintenir dans le système éducatif.
Pourtant, la Charte Africaine des Droits et du Bien-Etre de l'Enfant en son
article 21 stipule que « Les Etats...prennent toutes les mesures
appropriées pour abolir les coutumes et pratiques négatives,
culturelles et sociales qui sont au détriment du Bien-Etre, de la
dignité, de la croissance et du développement normal de l'enfant,
en particulier...les coutumes et pratiques qui constituent une discrimination
à l'égard de certains enfants, pour des raisons de sexe ou autres
raisons ».
En somme, la préférence des filles dans les
travaux domestiques trouvent ses explications dans les représentations
sexospecifiques que les parents ont vis-à-vis des enfants et qu'on a du
mal à dépasser. Malgré l'évolution progressive des
mentalités, le jeune garçon mieux loti est «
prédestiné » à réaliser des études
afin, plus tard, de pouvoir subvenir aux besoins financier de sa propre famille
et de sa famille paternelle comme si la jeune fille était incapable de
secourir ses parents et son époux au quotidien. Ce rôle que la
société lui attribue injustement et qui mérite
d'être revu est constitué de nombreuses facettes qui confinent la
fille et la femme à des rôles de dispensatrice de soins,
mères, épouses et ménagères doivent être
dépassé pour permettre à cette couche de la
société de jouer sa partition au développement.
97
Des actions de sensibilisation méritent d'être
menées auprès de tous les acteurs et intervenant dans le
système éducatif dans le but de permettre aux filles de disposer
d'assez de temps pour se consacrer à leurs études.
Les traitements dont bénéficient les filles
sous tutorat et qui inhibent leurs efforts scolaires méritent
d'être pris à bras le corps auprès des bonnes
volontés qui décident de donner une chance de réussite
à ces filles en les accueillant sous leurs toits. Amener ces derniers
à être indulgents à leur égard en respectant les
moments cruciaux de la vie scolaire des filles, en réduisant leurs
participations aux différentes activités domestiques et en les
encourageant à s'appliquer dans les études.
98
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones20.png)
LES ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
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· Loi 013-2007/AN portant loi d'orientation de
l'éducation au Burkina Faso.
· Loi 055-2004/AN portant Code général des
collectivités au Burkina Faso.
102
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones21.png)
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
RESUME iv
LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIAIONS v
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES vii
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE :CADRES THEORIQUE ET CONCEPTUEL 5
CHAPITRE I : L'ETAT DES LIEUX SUR L'EDUCATION DES FILLES AU
BURKINA FASO 6
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE, L'INTERET ET LES OBJECTIFS DE
LA RECHERCHE 10
II.1.Le constat 10
II.2.La problématique 11
II.3. L'intérêt et les objectifs de la recherche
12
CHAPITRE III : LE CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 15
III.1. Les hypothèses de la recherche 15
III.2.Les indicateurs de vérification des
hypothèses 15
III.2.1. De la première hypothèse 15
III.2.2. De la deuxième hypothèse 16
III.2.3. De la troisième hypothèse 16
III.3. Le cadre conceptuel 17
III.3.1. Le concept de déperdition scolaire 17
III.3.2. Le concept de zones périurbaines 18
III.3.3. Le concept de trajectoire scolaire 19
III.3.4. Le concept de genre 19
III.3.5. Le concept de niveau d'instruction ou niveau
d'étude 20
III.3.6. Le concept d'influence 20
III.3.7. Le concept d'éducation 21
III.3.8. Le concept de rendement scolaire 22
III.3.9. Le concept de déterminants
socio-économiques 22
103
III.3.10. Le concept de ménage à faible revenu
23
CHAPITRE IV : LA REVUE CRITIQUE DE LITTERATURE 25
IV.1.L'impact environnemental comme facteur explicatif du
rendement scolaire 25
IV.2. L'obstacle culturel, comme élément
explicatif de la déperdition scolaire 27
IV.3.La violence scolaire, facteur explicatif de la
déperdition scolaire 29
IV.4.Les représentations sociales de l'école,
élément explicatif de la déperdition scolaire 30
IV.5.Les conditions d'étude et de vie comme obstacle
à la survie scolaire des filles 32
IV.6. Le problème de l'intelligence scolaire et de
l'environnement familial 35
IV.7. La spécificité de l'individu comme
facteur explicatif de la réussite ou de l'échec scolaire. 37
V. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 39
V.1.Contexte général de création de la
commune de la commune rurale de Saaba 39
V.2.Situation géographique et administrative de la
commune rurale de Saaba 39
V.3.Les mouvements migratoires vers la commune rurale de Saaba
41
V.4.La problématique de l'influence urbaine 41
V.5. Education dans la commune rurale de Saaba 42
DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE 44
CHAPITRE I : CADRE METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE 45
I. LES METHODES, TECHNIQUES DE COLLECTE ET DE TRAITEMENT DES
DONNEES 45
I.1.La méthode quantitative 46
I.2.La méthode qualitative 46
I.3.Le milieu et la population de l'étude 47
I.4.L'échantillonnage 47
I.5.La méthode de collecte de données 52
I.6.Le mode de saisie et de traitement des données
53
I.7. Le déroulement de l'enquête 54
I.8.Les difficultés rencontrées 54
CHAPITRE II : LA PRESENTATION DES DONNEES DE L'ENQUETE 56
II.1. LA PRESENTATION GLOBALE DES RESULTATS 56
II.1.1. La situation socio-économique et
éducative des filles 57
II.1.2.L'utilisation du temps des filles ayant des parents
analphabètes dans les activités socio-économiques
et domestiques 70
II.1.3. Le degré d'implication des parents
analphabètes dans la vie scolaire de leurs filles 72
II.1.4. Les conditions de vie et d'étude des filles
sous tutorat 75
CHAPITRE III : L'ANALYSE DES DONNEES ET LA VALIDATION DES
HYPOTHESES 78
104
III.1. L'analyse et interprétation des données
78
III.1.1.La relation niveau d'instruction des parents et
participation des filles aux activités socio-économiques
et domestiques 78
III.1.2.La relation niveau d'instruction des parents et
intérêt accordé à la vie scolaire des filles 80
III.1.3. L'état de participation des filles sous
tutorat aux activités domestiques de la famille d'accueil 82
III.2. L'ANALYSE SPECIFIQUE DES RESULTATS 85
III.2.La validation des hypothèses de la recherche
86
CHAPITRE IV : LES SUGGESTIONS ET LES RECOMMANDATIONS 89
IV.1. QUELQUES POLITIQUES ET ACTIONS INCITATIVES EN FAVEUR DE
L'EDUCATION DES FILLES AU BURKINA
FASO 89
IV.2. LES SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS POUR UNE MEILLEURE
SCOLARISATION DES FILLES 91
IV.2.1.Des parents d'élèves 91
IV.2.2. Des enseignants et autres personnels de
l'éducation 92
IV.2.3. Des décideurs politiques et partenaires de
l'éducation 93
CONCLUSION 99
ANNEXE x
105
![](Analyse-des-determinants-socio-economiques-de-la-deperdition-scolaire-des-filles-issues-des-zones22.png)
A~~EXES
X
xi
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX ELEVES FILLES DES LYCEES ET
COLLEGES DE
LA COMMUNE RURALE DE SAABA
Identification
1- Nom de l'établissement
2- Classe fréquentée :
4-Profession du père :
5-Profession de la mère :
6-Vis-tu avec un Tuteur/Tutrice ? OUI NON
7-Lieu de résidence : Secteur:/ / Quartier non lotis: /
/
8-Situation matrimoniale des parents : Célibataire/ .. /
Monogame/ .. /
Polygame/ .. / Veuf /Veuve/ .. / Divorcé
/Séparé/ .. /
9-Niveau d'instruction des parents :
9a-Père : Analphabète/ .. /Primaire/ ..
/Secondaire/ .. /Supérieur/ .. /
9b-Mère : Analphabète/ .. /Primaire/ ..
/Secondaire/ .. /Supérieur/ .. /
9c- Quelle est l'activité principale de ton
tuteur/tutrice ?
10-Combien de personnes dans la famille ?:
11-Combien de frères qui sont à l'école ? :
12-Combien de soeurs qui sont à l'école ? :
13- Combien y'a-t-il de filles sous tutorat dans la famille
où tu vis ? :
14- Combien d'entre elles sont à l'école ?
DONNEES SOCIO ECONOMIQUES
15-Quelle distance sépare ton domicile de l'école ?
: Km
16-Quel moyen de locomotion utilises-tu pour te rendre à
l'école ?
17-Combien de temps mets-tu pour te rendre à
l'école ? Minutes
18-Arrives-tu des fois en retard en classe ? OUI .NON
19-
Quelles sont les raisons principales de ces retards ?
xii
20-On t'a déjà retiré des points pour
absence, retard, indiscipline ? OUI .NON
20a-Si OUI, combien de points de soustrait ? points
21-Ces soustractions de points t'ont il empêcher d'avoir la
moyenne?
OUI .NON
22-Restes-tu à midi à l'école en attendant
la reprise à 15 heures : OUI .NON
22a- Pourquoi faire ?
23-Où déjeunes-tu à midi ?
24-Prends-tu un gouter à la recréation ? OUI . NON
25-Qui assure tes dépenses scolaires ?
25a-Père / /
25b-Mère / /
25c-Père et Mère / /
25d-Tuteur / /
25e-Parrain/Marraine / /
25f-ONG, préciser / /
25g-Moi-même (travail personnel) / /
LA VIE SCOLAIRE DES ELEVES FILLES
26-As-tu déjà ?
Redoublé
|
: OUI/
|
/ NON /
|
.. /
|
Nombre de fois
/ /
|
Abandonné
|
: OUI/
|
/ NON /
|
.. /
|
Nombre de fois
/ /
|
Eté exclue
|
: OUI/
|
/ NON /
|
.. /
|
Nombre de fois
/ /
|
27-T'arrives-tu d'être en retard ? OUI/ / NON / .. /
27a-Si oui, pour quelle raison ?
28-T'arrives tu de manquer un devoir OUI/ / NON / .. /
28a-Si oui, pour quelles raison ?
29- T'arrives tu de manquer une journée et plus de cours
OUI/ / NON / .. /
29a-Si oui, pour quelles raison ?
30-As-tu assez de temps libre les soirs pour réviser tes
leçons ?
OUI/ / NON / .. /
30a-Si non, qu'est ce qui t'en empêche ?
31-Où étudies-tu les soirs ?à la
maison/..... /au bord de la route/..... /chez les voisins/ / à
l'école/ /sous les lampadaires/ /
32-As-tu suffisamment de temps pour réviser tes cours les
soirs ?
OUI/ / NON / .. /
33-Tes parents/Tuteurs t'obligent t ils à réviser
tes leçons ? OUI/ / NON / .. /
34-Tes parents s'intéressent-ils à tes
résultats scolaires ? OUI/ / NON / .. /
35-Reçois-tu du
soutien de tes parents dans le cadre de tes études ?
OUI/.../ NON / .. /
36-Quelle est la nature du soutien que tu reçois ?
-Morales/ /Matériels/ /Financiers/ /
-Autres, à
préciser
37- Qui te soutient le plus dans tes études ?
-Père/ /Mère/ /Frères /Soeurs/ /Tuteur/ /
xiii
-Autres, à
préciser
38- Pense tu que le soutient que tu reçois est-il
nécessaire dans ta vie scolaire ?
38a-Si oui,
comment ?
38b-Si non comment ?
39- Parles-tu Français à la maison ? OUI/ / NON /
.. /
40- Regardes tu la Télé les soirs à la
maison : OUI/ / NON / .. /
41-Que penses-tu de la scolarité des
filles ?
42-Que pense de la poursuite des études des filles ?
43-Selon, toi à quel niveau d'étude les filles
devraient arrêter l'école ?
Post primaire/ /Secondaire/ /Supérieur/ /
43a-Pour quelles raisons ?
44-Connais-tu une fille qui a abandonné les études
? OUI/ / NON / .. /
44a-Si OUI, quelle était la raison principale de leur
abandon ?
CONDITIONS DE VIE EXTRA SCOLAIRE
xiv
45-Que fais-tu en dehors des heures de classe ?
1) Activités commerciales (aide à la vente de
marchandises...) / /
2) Activités domestiques (corvées d'eau, cuisine,
garde des enfants...)/ /
3) Activités scolaires (révisions, exercices...) /
/
46-Combien de temps réserves-tu à ces différentes
activités par jour ?
Activités
|
Temps réservé en Heures ou Minutes
|
Activités commerciales (aide à la vente de
marchandises...)
|
|
Activités domestiques (corvées d'eau, cuisine,
garde des enfants...)
|
|
Activités scolaires (révisions, exercices...)
|
|
47-Comment tes parents apprécient votre participation
à ces différentes activités ?
Positif / / Négatif/ /
48-Comment apprécies-tu l'impact de ces activités
sur ton rendement scolaire ?
49-Tes frères participent t- ils aux activités
domestiques ou commerciales de la famille au même
titre que toi ? OUI/ / NON / .. /
50-Penses-tu qu'il existe des taches spécifiquement
féminine ? OUI/ / NON / .. /
50a-Si OUI, lesquelles ?
51-T'arrives-tu d'être en retard ou absente à un
cours à cause d'une activité domestique ou
commerciale ? OUI/ / NON / .. /
52-Combien de temps (heures ou minutes) réserves-tu
à ces différentes activités en dehors des heures des
heures de cours/jour ? :
xv
Activités
|
Avant les cours
|
Apres les cours
|
Les
weekends
|
La vaisselle/ Lessive
|
|
|
|
Nettoyage de la cour
|
|
|
|
La garde des enfants
|
|
|
|
Vente d'aliments, mets divers...
|
|
|
|
La cuisine
|
|
|
|
Corvées d'eau
|
|
|
|
53-Exerces-tu une activité commerciale pendant les
vacances ou congés ?
OUI......NON ..
54-Que fais-tu de l'argent que tu as pu économiser de
ton activité commerciale ?
Payer ma scolarité/ /Payer mes fournitures/ /Payer mon
loyer /..../Aider les parents
dans les dépenses scolaires/ /Payer habillements/
/Aider mon tuteur dans ses
dépenses/ /
55-Comment apprécies-tu tes conditions d'études
par rapport à celle des garçons ?
Moins bonne/ /Passable/ /Bonne/ /Meilleure/ /
56-Quelles solutions préconises-tu pour permettre aux
filles de travailler dans des bonnes
conditions?
57-Reçois-tu un encadrement scolaire à la maison
(répétiteur, professeur de maison...)
OUI......NON
58-Peux-tu estimer le temps (en heure ou minute)
réservé à ces différentes rubriques par jour ?
Activités
|
Avant les cours
|
Apres les cours
|
Les
weekends
|
xvi
Révisions
Exercices
Distraction
xvii
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX PARENTS D'ELEVES DES LYCEE ET
COLLEGES DE LA COMMUNE DE SAABA
Questionnaire N°
Identification
1-Sexe : Homme / .. / Femme/ .. /
2-Age : / /
3-Situation matrimoniale : Célibataire/ .. / Monogame/ ..
/ Polygame/ .. /
Veuf /Veuve/ .. / Divorcé /Séparé/ .. /
4-Niveau d'instruction :
Analphabète/ .. /Primaire/ .. /Secondaire/ ..
/Supérieur/ .. /
5-Profession :
6-Nombre d'enfants : / .. /
7-Nombre d'enfants scolarisés : / .. /
8-Nombre d'enfants non scolarisés : / .. /
9-Combien de filles au lycée ou collège : / ..
/
10-Combien de ces filles ont déjà redoublé
au collège ou au lycée ? : / .. /
10a-Pour quelles raisons
?
11-Combien de ces filles ont déjà été
exclues au collège ou au lycée : / .. /
11a-Pour quelles raisons ?
12-Êtes-vous à jours vis-à-vis de la
scolarité et des fournitures de vos enfants ? OUI/ /
NON / .. /
13-Etes-vous le tuteur /tutrice d'une fille qui fréquente
? OUI/ / NON / .. /
xviii
14-Si OUI, qui prend en charge ses dépenses scolaires
?:Moi-même / .. /ses parents
biologiques / .. /Parrains /Marraines / .. /Elle-même /
.. /
15-La fille sous tutorat participe-t-elle aux activités
domestiques et économiques du
ménage?OUI/ / NON / .. /
15a-Si OUI, à quelle fréquence ?Rarement/ ...
/Fréquemment/ .... / Très fréquemment/ /
16-Pensez-vous que les activités domestiques et
économiques ont un impact sur le rendement
scolaire de ces filles ? OUI/ / NON / .. /
16a-Si OUI, comment
?
17-Êtes-vous membre du bureau APE ? OUI/ / NON / .. /
18-Participez-vous aux différentes rencontres de l'APE ?
OUI/ / NON / .. /
18-Que pensez-vous de la scolarisation desfilles ?
19-Que pensez-vous de la poursuite des études des filles
?
20-Selon, vous à quel niveau d'étude les filles
devraient arrêter l'école ?
20a-Primaire / /Post primaire/ /Secondaire/ /Supérieur/
/
xix
20b-Pour quelles raisons ?
21-Entre la scolarisation des filles et celle des garçons,
qu'elle est votre préférence ?
Celle des filles/ /Celle des garçons/ /Même
préférence pour les deux sexes/ /
22-Qu'est ce qui explique selon vous le faible rendement scolaire
des filles par rapport à celui des garçons ?
23-Quelles solutions préconisez-vous pour pallier au
phénomène de la déperdition scolaire des filles ?
Je vous remercie
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX CHEFS
D'ETABLISSEMENT
xx
(PUBLIQUES ET PRIVES) DE LA COMMUNE RURALE DE
SAABA
Questionnaire N°
IDENTIFICATION DE L'ETABLISSEMENT
NOM DE L'ETABLISSEMENT .
STATUT D'ETABLISSEMENT : Publique:/_____/Privé:/ /Semi
privé:/ /
Date d'ouverture de l'établissement :
Profession du Fondateur de l'Etablissement si Privé et Semi privé
:
NOMBRE DE CLASSE :Année Scolaire
2012-2013
Classe
|
6e
|
5e
|
4e
|
3e
|
2nde
|
1ere
|
Tle
|
nombre
|
|
|
|
|
|
|
|
STATUT DES ELEVES FILLES PAR CLASSE : Année
Scolaire 2012-2013
Classe
|
6e
|
5e
|
4e
|
3e
|
2nde
|
1ere
|
Tle
|
Effectifs des filles
|
|
|
|
|
|
|
|
Promues
|
|
|
|
|
|
|
|
Redoublantes
|
|
|
|
|
|
|
|
SITUATION DES ELEVES FILLES PAR CLASSE : Année
Scolaire 2011-2012
Classe
|
6e
|
5e
|
4e
|
3e
|
2nde
|
1ere
|
Tle
|
Exclues
|
|
|
|
|
|
|
|
Abandons
|
|
|
|
|
|
|
|
xxi
Quel est le genre qui est le plus en difficulté
d'apprentissage dans votre établissement ?
Les garçons .les filles
Qu'est ce qui explique selon vous le taux élevé
de redoublant chez les filles au post primaire et au secondaire ?
Qu'est ce qui explique selon vous le taux élevé
des abandons chez les filles au post primaire et au secondaire ?
Qu'est ce qui explique selon vous le taux élevé
des exclusions chez les filles au post primaire et au secondaire ?
Quelles solutions pour pallier ces facteurs favorisant la
déperdition scolaire chez les filles ?
Pensez-vous que l'origine familiale des filles à un lien
sur leur rendement scolaire ?
OUI/ / NON / .. /
Pensez-vous que les corvées domestiques et commerciales
des filles influencent leurs rendements
scolaires ? OUI/ / NON / .. /
Si OUI, comment ?
Pensez-vous que les parents d'élèves s'impliquent
suffisamment dans l'éducation des filles ?
OUI/ / NON / .. /
Si OUI, comment ?
xxii
Si NON, comment ?
Votre établissement dispose-t-il d'une bibliothèque
? OUI/ / NON / .. /
Comment juger vous sa fréquentation par les filles ?
Faible/ .. /Passable / .. /Forte/
.. /
Existe-t-il dans votre établissement une méthode
incitative d'apprentissage pour les filles ? (prix
d'excellence...) OUI/ / NON / .. /
Pensez-vous que certaines pratiques de certains enseignant(e)s
entretiennent des comportements qui sont de nature à favoriser la
déperdition scolaires des élèves en général,
et des filles en particulier ?
OUI/ / NON / .. /
Si OUI, pouvez-vous nous en citer ?
Selon vous, quelles sont les conditions d'étude des filles
sous tutorat ? Mauvaises/
/Acceptable / .. /Assez bien / .. /Bonne / .. /
Êtes-vous le tuteur d'une fille ? OUI/ / NON / .. /
Si OUI, quel est son rendement scolaire ?
Pensez-vous que les filles sous tutorat travaillent plus au
détriment de leur scolarité ?
OUI/ / NON / .. /
Des parents d'élèves vous approche-t-il pour
s'imprégner des résultats scolaire et conduite de leurs
filles ? OUI/ / NON / .. /
Si Oui, quelle est la couche socio professionnelle la plus
fréquente ?
xxiii
Quelles recommandations pour une meilleure scolarité
des filles de milieux modestes (pauvres) en générale, et celle
vivant sous tutorat en particulier ?
Au niveau des parents ?
Au niveau du corps professoral ?
Au niveau du politique ?
Votre commentaire en tant que père ou mère de
famille sur la situation scolaire des filles sous tutorat et celles vivant dans
des situations de précarité et de pauvreté.
Qu'est-ce que l'établissement propose pour venir en aide
à ces filles en situation difficile ?
xxiv
Je vous remercie