CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail qui sanctionne la fin de nos
études du cycle de graduat, nous avons trouvé bon de mener une
étude sur les ONG de micro finance dans le processus de la lutte contre
la pauvreté en République Démocratique du Congo. Il
s'agissait spécifiquement de comprendre la contribution de la micro
finance dans le processus de la lutte contre la pauvreté en
République Démocratique du Congo.
Cette préoccupation est partie du fait que les classes
populaires en milieu rural ou urbain sont caractérisées par une
pauvreté massive et rencontrent des nombreux problèmes tels que
la sous-alimentation, la vulnérabilité et le faible
investissement en capital humain. Ces classes populaires n'ont
traditionnellement pas accès aux prêts bancaires. Les
crédits dont ils ont besoin, compris généralement entre 25
et 1 000 dollars, sont trop faibles pour être économiquement
rentables pour les banques classiques. La plupart des banquiers
considèrent les micro-entrepreneurs comme une clientèle beaucoup
trop risquée, en raison de leur incapacité à produire des
garanties matérielles, de la façon dont ils gèrent leurs
comptes, et de leur statut informel. Raison pour laquelle cette classe
populaire a majoritairement recours au secteur endogène. Les sources de
crédit accessibles aux micro-entrepreneurs se limitent ainsi aux membres
de la famille, aux commerçants et autres prêteurs informels qui,
en général, pratiquent des taux d'intérêt
extrêmement élevés.
Nous avons au début de ce travail émis comme
hypothèse que la Micro finance constitue une des armes efficaces dans le
processus de lutte contre la pauvreté et grâce à elle, un
développement intégrale est possible.
Nous avons délimité notre étude au niveau
de la République Démocratique du Congo, plus
précisément dans la ville province de Kinshasa durant la
période allant de 1990 à 2011 et nous avons utilisé les
techniques et les méthodes décrites dans l'introduction de ce
travail afin de mieux mener nos investigations.
Nous avons subdivisé notre travail en trois chapitres
en vue de le réaliser correctement :
Le premier chapitre cerne les concepts et les théories
se rapportant à la micro finance.
Notons que la micro finance désigne les dispositifs
permettant d'offrir de très petits crédits (
microcrédit) à des familles très pauvres pour les aider
à conduire des activités productives ou
génératrices de revenus leur permettant ainsi de
développer leurs très petites entreprises. Avec le temps et le
développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le
monde, y compris dans les pays développés, la micro finance s'est
élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large
(crédit, épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une
clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la micro
finance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de microcrédit
aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits
financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier
classique ou formel.
Le deuxième chapitre a explicitement traité le
diagnostic de la micro finance en République démocratique du
Congo. Sur ce, nous avons parcouru la situation de la pauvreté, ces
principales causes et les différents projets de lutte contre la
pauvreté ainsi que la contribution des ONG de micro finance.
Le troisième chapitre constitue le socle de notre
travail dans la mesure où elle se propose de définir une
politique sectorielle en rapport avec la micro finance et les ONG de
financement.
Nous nous sommes d'abord basé sur le résultat de
l'enquête effectué auprès des institutions de micro finance
et des coopératives d'épargne et de crédit évoluant
à Kinshasa, Ensuite nous avons proposé des nouveaux horizons de
politique sectorielle en rapport avec la micro finance et les ONG de
financement par le biais du DSCRP et du PASMIF et enfin nous avons
proposés des pistes de solution sous forme d'action à court,
moyen et long terme.
La pauvreté étant un phénomène
complexe qui compte parmi ses nombreuses manifestations la limitation de
l'accès aux biens, aux services et avoirs qu'elle impose aux personnes
qui en sont frappées, le micro crédit peut jouer un rôle
dans le financement de sa lutte. Les pauvres ont besoins d'un levier pour leur
insertion aux marchés et aux autres formes de contrats sociaux.
Le mérite de la micro finance résulte du fait
qu'elle agit au niveau où la pauvreté sort ses effets les plus
manifestes : le ménage. Elle permet de répondre directement aux
besoins de financement de la consommation et ou de l'investissement du
ménage pauvre.
La généralisation de ce mode
d'intermédiation financière dans un pays où la
pauvreté est rampante suppose toutefois la mise en place des
mécanismes appropriés pour en assurer la pérennité.
Il s'agit des mécanismes visant la gestion des risques.
En facilitant l'accès aux services financiers à
des ménages qui en sont privés, la micro finance ouvre de
nouvelles opportunités d'accès, services et aux avoirs à
des ménages qui en seraient privés. Il est nécessaire de
comprendre la nature, les contours et les limites de la micro finance. Ceci
pour éviter de lui faire ce qu'elle ne peut pas accomplir et d'obtenir
ce qu'elle a de mieux à offrir.
Cela exige aussi de balayer certains mythes tels que celui de
l'insolvabilité des pauvres et de la dépendance des IMF par
rapport au financement des bailleurs de fonds afin de construire un secteur
financier qui considère les pauvres comme des clients légitimes
et dans lequel les IMF sont essentiellement financés par les
dépôts et les investissements plutôt que par l'Etat et les
bailleurs de fonds.
Ainsi donc, il est nulle doute de dire que la micro finance
est un outil indispensable dans le processus de la lutte contre la
pauvreté en République démocratique du Congo.
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