2.2 Point sur la MRE au Bénin
Cette section fait le point de l'effort fourni par le
Bénin en termes de mobilisation des ressources extérieures (MRE).
Il sera question ici de l'évolution de l'aide publique au
développement, des investissements directs étrangers et des
transferts des migrants.
2.2.1 L'aide publique au développement
L'aide publique au développement (APD) est l'une des
sources historiques de financement des pays en développement. Elle se
traduit par l'assistance technique et financière des grandes puissances.
Son importance au cours du temps dans le produit intérieur brut du
Bénin est représentée sur le graphique suivant.
Graphique 2.9: Évolution des dons (% PIB)
1990 1995 2000 2005
1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5
l
Année
Source : MEF
L'APD représente en moyenne moins de 3% du PIB et a
atteint près de 5% en 1997. On voit que l'APD au Bénin est
très volatile dans le temps. Depuis 2005, la question de
l'efficacité de l'aide est au coeur des débats. L'objectif de la
Déclaration de Paris est d'aligner les donateurs sur les
priorités des pays receveurs de l'aide.
Elle est composée des appuis budgétaires et des
dons programmes. Les appuis budgétaires sont des fonds accordés
aux receveurs qui l'utilisent selon leurs objectifs. Les dons programmes sont
des fonds orientés pour le financement de projets définis par les
bailleurs de connivence avec les pays receveurs. La part de ces deux types de
dons dans l'aide se présente comme suit :
26
Graphique 2.10: Composition des dons en milliards de FCFA
1990 1995 2000 2005 2008
0 10 20 30 40 50
l Appui budgétaire
l Don programme
Année
Source : MEF
On voit que la part des différentes catégories
de dons varie beaucoup dans le temps. Mais un constat s'impose pour presque
toutes les années : les dons-programmes sont plus importants que les
appuis budgétaires. Ainsi, on peut donc dire que les partenaires
techniques et financiers orientent globalement l'utilisation des dons
accordés. Mais en 2008, la tendance est exceptionnelle : les appuis
budgétaires sont les plus importants. Le Bénin a donc la
liberté d'orienter ces fonds selon ses priorités. Ce changement
est probablement dû à la situation de crise mondiale où les
autorités avaient besoin de mener des politiques discrétionnaires
pour juguler les effets de cette crise.
2.2.2 Investissement direct étranger (IDE)
L'IDE est une activité par laquelle un investisseur
étranger obtient un intérêt durable et une influence
significative dans la gestion d'une entité (entreprise) résidant
dans un autre pays. Les investissements directs étrangers sont aussi des
transactions financières entre des entreprises apparentées,
notamment le réinvestissement des bénéfices de
l'entreprise ayant obtenu l'IDE, ou d'autres transferts en capital. Ces
investissements sont indispensables pour les pays à faibles revenus. Ces
flux ont la particularité d'agir directement sur le développement
des pays receveurs et de moderniser le système productif de leur
économie. Les tendances de ces flux au Bénin se présentent
comme suit :
27
Graphique 2.11: Dynamique des IDE au Bénin (% PIB)
1990 1995 2000 2005
0 1 2 3 4 5 6
Année
Source : MEF
Le niveau des IDE est très bas proportionnellement au
PIB. Les IDE sont des capitaux qui peuvent soutenir le processus de croissance.
L'État béninois doit donc travailler à faire régner
un climat économique de confiance. Mais comme l'a remarqué
Deblock (2004), les IDE en direction des pays développés sont
plus importants que ceux en direction des pays en développement (Deblock
(2004)). Tandis qu'ils augmentent dans les pays du Nord, en Afrique les IDE
diminuent constamment, soit de 4.6 % en 1980 à 2.6 % en 1990 et à
2 % en 2003. Les raisons évoquées par cet auteur sont : la taille
des marchés, l'instabilité économique et politique, la
gouvernance défaillante, la faible capacité d'absorption, la
corruption, l'incapacité de nouer des liens économiques durables
entre les réseaux locaux et les réseaux transnationaux, la faible
compétitivité globale.
La plupart de ces caractéristiques sont
présentes dans la structure économique du Bénin. Des
efforts pour corriger ces dysfonctionnements sont très souhaités.
Pour citer Deblock (2004), le gouvernement béninois ne doit pas se
contenter d'attirer les IDE et d'attendre les bénéfices
dérivés du fait de leur seule présence, mais devrait
être davantage conscient des coûts et des avantages de cette
présence et avoir des politiques proactives qui mettent clairement en
avant les priorités nationales en matière de
développement.
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