2.1.2 Épargne intérieure brute
L'épargne intérieure brute est la somme de
l'épargne des administrations publiques et de celle du secteur
privé. Cet indicateur permet d'apprécier la capacité du
pays à financer ses investissements, c'est-à-dire sa
capacité ou son besoin de financement. L'épargne
intérieure
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brute diffère de l'épargne nationale qui n'est
rien d'autre que la somme de l'épargne intérieure brute et des
revenus nets provenant de l'extérieur. La dynamique de l'épargne
intérieure brute en pourcentage du PIB au Bénin est
présentée par le graphique qui suit.
Graphique 2.7: Évolution de l'épargne
1990 1995 2000 2005
12 14 16 18
l
Année
Source : MEF
Le constat frappant est le faible niveau de l'épargne
intérieure brute au Bénin : une moyenne de 14% sur la
période 1990-2008. Le taux d'épargne intérieure est
très faible au Bénin comparé à certaines
régions du monde. En effet, en 2005, ce taux est de 26% en Asie du Sud,
24% en Amérique latine et dans les Caraïbes et près de 43%
dans les pays d'Asie de l'Est et du Pacifique (BM (2007)). Le graphique suivant
met en lumière la contribution des administrations publiques et du
secteur privé à la formation de l'épargne
intérieure.
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Graphique 2.8: Évolution des composantes de
l'épargne en milliards de FCFA
1990 1995 2000 2005
-400 -200 0 200 400 600
l Épargne publique
l Épargne privée
Source : MEF
Il est évident que seul le secteur privé
mobilise l'épargne intérieure tandis que l'admi-nistration
publique fait de la désépargne. Ceci montre que les
ménages et les entreprises fournissent beaucoup d'efforts pour
accroître le niveau d'épargne. L'épargne intérieure
du secteur privé a un taux de croissance moyen annuel de 11% sur la
période considérée. La propension à épargner
dépend fortement du revenu des ménages. Ainsi une augmentation du
niveau de revenus des ménages est souhaitable pour accroître la
part de l'épargne dans le produit intérieur brut. S'il importe
d'améliorer le taux d'épargne intérieure, il urge aussi de
renforcer et d'améliorer la fiabilité des institutions de
collecte d'épargne (banques, mutuelles et autres). Ce qui permettra une
meilleure allocation de l'épargne aux investissements productifs
susceptibles de soutenir la croissance.
Au terme de cette analyse de l'état de mobilisation des
ressources intérieures, on se rend compte, en dépit des
croissances enregistrées surtout au niveau des recettes fiscales, que le
niveau de mobilisation reste faible. On remarque aussi que les recettes non
fiscales sont quasi marginales dans les recettes de l'État. Le
Bénin doit encore faire des efforts pour élargir l'assiette
fiscale. Il importe également d'inciter les ménages à
épargner davantage et les institutions de collecte de l'épargne
à allouer efficacement ces ressources pour financer les investissements
indispensables au développement.
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