3- La règlementation bancaire
Au moyen des lois instituant des barrières à
l'entrée, des restrictions d'activités, des réserves
obligatoires, etc... la règlementation bancaire peut affecter le spread
des taux d'intérêt bancaires.
En effet, les barrières à l'entrée
réduisent la contestabilité du marché bancaire et
accentuent le pouvoir de marché des banques existantes. Ce qui leur
permet de réaliser des surprofits en augmentant leurs marges
d'intérêt. C'est ainsi qu'il a été
démontré que les restrictions règlementaires à
l'entrée ont un effet positif sur le spread des taux
d'intérêt bancaires [Demirguç-Kunt, Laeven et Levine
(2003)].
Les restrictions d'activités ont également un
impact positif sur le spread des taux d'intérêt puisqu'elles
réduisent les sources de revenu des banques et les incitent à
augmenter leurs marges d'intérêt. Les réserves obligatoires
quant à elles, s'apparentent à une taxe financière
implicite que les banques répercutent sur leur clientèle à
travers des taux débiteurs élevés.
En plus de ces limites de la règlementation, il faut
noter à la suite de Beck, Demirgüç-Kunt et Levine (2005)
que le pouvoir de contrôle et de sanction accordé aux
autorités de supervision du secteur bancaire est positivement
corrélé à la corruption dans l'octroi des crédits
bancaires. En effet, plus le pouvoir des superviseurs est étendu, plus
ces derniers s'en servent pour défendre leurs propres
intérêts. Contribuant ainsi à la prolifération des
crédits octroyés à des taux complaisants aux agents
économiques qui leur sont proches.
La taille de l'économie en général et
celle du secteur bancaire en particulier revêt également une
importance notoire dans la fixation des taux et des marges
d'intérêt des banques qui y sont implantées.
4- La taille de l'économie
La taille de l'économie conditionne l'existence
même des économies d'échelle. En effet, plus
l'économie est petite - en terme de population par exemple - et plus la
possibilité de réaliser de telles économies est
limitée. Les banques ont du mal à réduire leurs
coûts unitaires et appliquent en conséquence des marges
d'intérêt élevées.
L'exigüité de l'économie peut
également entraver les possibilités de spécialisation des
banques qui y sont implantées. Il paraît logique que si la
clientèle totale est modeste, alors la clientèle
spécialisée le sera encore plus. Rendant ainsi toute tentative de
spécialisation non rentable. Or la spécialisation aurait pue
réduire le spread des taux d'intérêt puisqu'elle permet
à la banque d'exercer l'activité dans laquelle elle est la plus
compétitive.
Enfin, la taille de l'économie accentue - ou non - la
convoitise des banques étrangères. Généralement,
plus le marché est grand et contestable, et plus les banques
étrangères veulent s'y implanter. Cette pression concurrentielle
amène les banques déjà installées à
réduire leurs marges d'intérêt.
Après avoir évoqué les facteurs
spécifiques aux banques et les facteurs spécifiques à la
structure de marché du secteur bancaire, il convient à
présent de mettre l'accent sur l'impact de l'environnement -
économique et institutionnel - sur le spread des taux
d'intérêt bancaires.
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