IV- 3/ Population, environnement et
développement humain durable
dans les pays de la zone UEMOA
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L'Homme de tout temps se révèle comme un
prédateur, car toutes ses activités se résument à
l'utilisation des ressources naturelles. Les pays africains connaissent une
croissance démographique vertigineuse caractérisée par un
taux d'accroissement moyen de 2,7%.
Si l'Afrique de l'ouest à elle seule compte de nos
jours plus de 221 millions d'âmes, cette population risquera de doubler
dans les 25 ans à venir. Surtout dans les pays en développement
on s'accorde à reconnaître que les modes de production et de
consommation liés à l'extraction, à la production des
matières premières minières et agricoles contribuent
à la dégradation de l'environnement. Ainsi cette évolution
démographique accentuée par une utilisation irrationnelle des
ressources disponibles constituerait une menace sérieuse pour
l'environnement. La problématique de ce chapitre sera d'analyser comment
un développement humain durable est-il impossible lorsque la population
croît plus vite que les ressources disponibles. Tout le long de notre
analyse, il sera également nécessaire de s'interroger sur les
questions suivantes :
- quelles relations devrons-nous dégager des concepts
population, environnement et développement ?
- quels sont les problèmes environnementaux liés
à la pression démographique ?
- quel est l'impact de cette pression démographique sur
les ressources du point de vue économique et social ?
- à quelles conditions un développement humain
durable est-il possible pour ces pays ?
20 Economie et Politique de l'Environnement, PUF 1991
P. 190
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Au terme de ce chapitre, on devra pouvoir établir
l'interdépendance existant entre ces différents concepts de
façon à démontrer l'impact de la population et du
développement sur l'environnement. Mais il n'en demeure pas moins que
l'environnement ait en retour une influence sur les populations. Il s'agira
également de trouver l'équilibre entre d'une part, la population
et la croissance de ses besoins, et d'autre part le développement et les
ressources disponibles tout en réduisant le rythme de destruction de
l'environnement et ses effets sur le milieu humain et physique.
IV- 4/ Impact des instruments de politiques de
sauvegarde de l'environnement
L'avenir de la terre et de toutes ses composantes
dépend de la prise de conscience nationale comme internationale du
danger. En effet, depuis la conférence de Stockholm, la
communauté internationale s'organise et s'active pour pallier à
la situation de dégradation et de détérioration de
l'environnement. Cependant, il est question de s'interroger trente (30) ans
après sur l'efficience des actions qui ont été
menées jusqu'à ce jour.
Dans ce chapitre, nous essayerons d'analyser l'impact desdits
instruments de politiques de sauvegarde de l'environnement dans les pays de
l'UEMOA.
Certes la protection de l'environnement se justifie souvent
par le respect des normes sanitaires garantissant à tout être
humain une certaine sécurité : l'accès à une eau
potable, une alimentation saine, un air respirable, etc. Tous les êtres
humains ont a priori les mêmes besoins et doivent se préserver des
mêmes dangers. Mais peut-on exiger de tous les pays le respect des
mêmes normes ? L'expression «un environnement sain minimal» n'a
pas forcément la même signification pour les autorités d'un
pays développé que pour celles d'un pays
sous-développé.
Il sera question de savoir si les politiques de sauvegarde et
de protection de l'environnement, telles qu'adoptées aux diverses
rencontres internationales, sont traduites dans la réalité.
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Hormis quelques «avancées et résultats
honorables» (Guy CORCELLE, 199321), il est surprenant de
constater que toutes les mesures prises ne sont pas traduites dans les
faits.
21 20 ans après Stockholm, la
Conférence des NU de Rio sur l'environnement. Voir cet article dans
Revue du marché commun et l'UE, n° 365, Février 1993, P. 126
s.
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