C - Extraction
L'opération d'exploitation commence par le
déplacement des villages situés sur le gisement de phosphate.
Cette opération consiste à l'abattage des arbres, au
débroussaillement, à la destruction des maisons d'habitation au
fur et à mesure de l'avancement des fronts d'exploitation.
L'exploitation proprement dite se pratique à ciel
ouvert. Il s'agit de nettoyer de la surface à exploiter toutes les
impuretés qui se trouvent sur le phosphate, d'atteindre le minerai sis
à une profondeur d'à peu près 35 à 40 m de
stérile de matériaux inutiles avant de l'exploiter.
Il existe trois gradins principaux qui font l'objet
d'excavation:
? Le gradin supérieur ou découverture
supérieure composé essentiellement de terre de barre avec une
épaisseur de 24 mètres;
35
w' Le gradin intermédiaire ou découverture
intermédiaire ;
w' Le gradin inférieur qui repose directement sur le
gisement, sur le minerai de phosphate.
De 1960 jusqu'en novembre 1988, la surface exploitée
est évaluée à 1377 ha 76 a. De novembre 1988 au 30 juin
1996, elle est de 569 ha 79 a. A partir de ces chiffres, on peut donc dire que
le rythme d'exploitation est évalué à 87,66 ha par an.
D - IMPACT DE CETTE EXPLOITATION SUR
L'ENVIRONNEMENT
L'exploitation du phosphate à Hahotoé n'est pas
sans conséquences sur l'environnement physique et humain. Sans entrer
dans des détails, le présent chapitre se bornera à
l'analyse des aspects les plus criards de la détérioration de
l'environnement du fait de l'exploitation du minerai de phosphate.
D. 1 - Conséquences de l'exploitation du phosphate
sur l'environnement physique
1 - Les perturbations dans le relief
L'étude morphologique et géologique a clairement
relevé que les phosphates de Hahotoé gisent dans la zone des
plateaux de terre de barre de Vo-Attitogan et de Kpogamé. Mais dans les
régions affectées par l'exploitation minière et aux
alentours apparaît un nouveau type de relief dit accidenté qui est
le résultat de la modification radicale du relief naturel. De ce fait,
deux types de reliefs se dégagent : les collines et les plateaux
artificiels.
Les collines artificielles sont le résultat de
l'accumulation des morts-terrains des différentes découvertures,
en l'occurrence les découvertures supérieure et
intermédiaire, sur le terrain naturel (non exploité) sans aucun
aménagement. En dehors de ces collines, on observe également dans
le milieu des cônes en forme de buttes géantes qui ne sont rien
d'autre que des remblais obtenus par rejet direct des stériles de la
découverture inférieure. Entre les cônes se trouvent
différentes sortes de vallées qui sont occupées par
endroit par des étangs artificiels. Ne tarissant jamais, quoique
représentant un danger permanent à la population du milieu, ces
étangs sont riches en poissons et constituent un gîte
privilégié des crocodiles.
36
L'ensemble des collines et des cônes s'étend sur
plusieurs centaines d'hectares (1300 ha environ) et sont difficilement
accessibles.
Les plateaux artificiels quant à eux ne sont que le
résultat des efforts d'aménagement des remblais entrepris par la
structure industrielle. A cet effet, un dispositif de remblayage fut mis en
place à l'arrière du front de l'exploitation s'étendant
sur environ 1000 hectares. Ces plateaux présentent en surface des
crêtes qui expliquent l'imperfection de l'opération de remblayage.
Cependant, ils sont peu accidentés par rapport aux collines et aux
cônes et par conséquent relativement faciles à l'accession
humaine. Il est alors impossible d'admettre que le sol reste intact lorsque le
relief s'en est profondément affecté.
|